
Cette série nous emmène au 17ème siècle, sous le règne d’Henri IV, la régence de Marie de Médicis et l’arrivée au trône de Louis XIII. La période sur laquelle se déroule l’intrigue s’étend de 1601 à 1630.
En 1601, naquît Louis XIII, héritier du trône. Alors que le Dauphin voit le jour dans la chaleur confortable de la demeure parentale, au même moment, Ariane est enfantée dans le froid d’une forêt enneigée d’Auvergne. Sa mère, Blanche, périt au moment où Ariane connaît émet son premier cri. Avant de mourir et pour ne pas que l’enfant meurt, Blanche se dévêtit et enrobe le nouveau-né de ses vêtements. C’est ainsi que quelques heures plus tard, Yvon, époux de Blanche et père d’Ariane découvre au même moment le corps inerte de sa femme et les joies d’une nouvelle paternité. La colère et le sentiment d’injustice le poussent à exprimer sa souffrance à l’égard de Gabriel (son frère cadet). Il lui reproche d’être la cause de l’infidélité de Blanche et le chasse de ses terres.
Huit ans plus tard, nous retrouvons le Dauphin enlisé dans une vie emplie de futilités et Ariane fort occupée à défier son frère aux jeux d’épée… épée qu’elle manie d’ailleurs aussi bien que le verbe. Un mystérieux justicier sévit dans la région et s’est mis en quête de défendre la veuve et l’orphelin des agissements du Comte Thibaut qui malmène la population en l’affamant et en lui faisant peur.
Lorsque l’Épervier apparaît pour la première fois devant Ariane, celle-ci va prendre fait et cause pour ce Robin-des-Bois des « temps modernes » et tenter de l’approcher.
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La richesse de cette série ? C’est assez réducteur comme formulation je trouve. Il y a plusieurs choses en fait. Tout d’abord, Les 7 Vies de l’Epervier situe le lecteur dans un contexte historique qui fait partie de notre patrimoine culturel. Malgré la surabondance d’éléments dans le scénario, la narration est fluide. Un rythme soutenu et agréable permis par l’habilité de COTHIAS. Il fait se succéder sans à-coups de courts épisodes dans lesquels interviennent à tour de rôle les différents personnages de l’histoire. Tous avancent ainsi de concert vers un dénouement certain, leurs actes sont en lien.
Les différents personnages sont intéressants. A l’exemple de cette vieille femme, utilisée tantôt comme narrateur (donc complètement extérieur à l’histoire, elle observe et constate), tantôt comme faisant partie intégrante de l’histoire en tant que médium, nous poussant à imaginer la suite de l’histoire. Sage ou chimère ? je ne saurais me prononcer. Elle apporte un côté fantastique à la série qui nous met en haleine. Marionnettiste ou marionnette ?? Monsieur Loyal introduisant les artistes et artiste elle-même. Elle nous guide, nous prévient, nous influence, nous met en garde… Je la trouve très attachante malgré son côté austère, très fragile (c’est une vieille dame) malgré sa force morale. Nos peurs, nos fantasmes se reflètent en elle… un personnage ambivalent, à l’image des autres personnages qui de la série.
De la duperie qui n’en est pas, de la naïveté qui n’en a que l’apparence, des personnage à tour de rôle manipulés et manipulateurs… leur dualité rend le récit captivant.
Une thématique riche, une lutte permanente de la justice contre l’idiotie et la cupidité.
Une série très intéressante, une très belle alliance entre fiction et faits historiques réels.
Autres séries de JUILLARD sur ce blog : Le Triangle Secret, Le Long Voyage de Léna. Elles sont accessibles via les tags en bas d’article ou via les index du blog.
Extraits :
« – Pourquoi portez-vous une cagoule ?
– Hé, c’est qu’il me faut de l’importance ! Sans masque, je ne suis que moi-même » (Les 7 Vies de l’Épervier, tome 1).
« Soyez indulgent, Sire, la vue courte n’est-elle pas la plus grande qualité qu’on exige d’un soldat qui exécute ainsi les ordres aveuglément !? » (Les 7 Vies de l’Épervier, tome 2).
« Il n’y a pas d’avenir à songer au passé. L’herbe repousse toujours et recouvre les vieilles traces » (Les 7 Vies de L’Épervier, tome 6).
« Les masques sont magiques. Les justes qui les portent se croient plus forts et protégés de l’humaine médiocrité… mais les méchants en useront pour imposer par la peur leurs funestes desseins » (Les 7 Vies de l’Épervier, tome 6).
Les 7 Vies de l’Épervier
Intégrale
Série finie
Éditeur : Glénat
Collection : Caractère
Dessinateur : André JUILLARD
Scénariste : Patrick COTHIAS
Dépôt légal de l’intégrale : novembre 1998
Dépôt légal de la série : de mai 1983 à octobre 1991
ISBN : 9782723427333
Bulles bulles bulles…
Avez-vous lu les autres séries liées de très près à ce « tronc »? Les « Masquerouge », les « Coeur brûlé », les « Plume au vent »?
Je ne parle là que de celles où Juillard a dessiné…
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Alors « Masquerouge » et « Plume au vent », je les ais lues. J’ai enchaîné sur la lecture de la tétralogie « Plume aux vents » sitôt que j’ai eu terminé « Les 7 Vies de l’Epervier ». J’ai bien aimé aussi. Je garde moins de souvenirs de « Masquerouge ». Quant à « Cœur brûlé », je ne les ai pas lus. Je me suis essoufflée dans cet univers si vaste je crois 😛 😀
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