Alan COPE a 18 ans lorsqu’il est appelé par l’Armée. A cette époque, les États-Unis sont engagés dans la Seconde Guerre Mondiale.
Il passe les tests d’aptitude et sort avec, en poche, un avis favorable pour être opérateur radio…
Le premier tome de ce triptyque suit Alan jusqu’à son 20ème anniversaire. Deux années d’entraînements et de formations diverses, dont celle d’opérateur radio, pour finalement débarquer en France le 19 Février 1945, jour de son vingtième anniversaire.
Ce triptyque est sa biographie.
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La narration suit une trame chronologique qui démarre à la mobilisation d’Alan en 1943. Très peu de dialogues, essentiellement de la narration. Alan COPE décrit minutieusement, souvent par le biais d’anecdotes, le contexte de son enrôlement et ses différentes affectations pendant la Guerre. COPE é recourt à nombreux sauts dans le temps, se rappelant d’anecdotes ou de rencontres qu’il a vécu bien après la guerre. Tous ses détails jouent en faveur du scénario, tout comme les allers-retours réguliers passé – présent.
Sur la forme du récit en lui-même, il est flagrant que COPE s’adresse à GUIBERT, et indirectement à nous, lecteur. Il transmet son histoire et ce qu’il en a retenu, comme des petites leçons de vie qui, misent bout à bout, ont façonné l’homme qu’il est devenu (cet aspect-là n’apparaît réellement que dans le dernier tome). Il nous raconte SA guerre, ce qui rend le récit très spontané. Le scénario est tantôt identique à une conversation et fait appelle à des associations d’idées, tantôt plus construit (comme si les éléments avaient été regroupés pour maintenir une chronologie dans les événements). L’ensemble se lit très facilement… c’est fluide. Sobre, clair, pas d’étalage de science et de jeux de gros bras. Cet ouvrage est très abordable et nous confronte à un homme simple, sain et modeste.
On pourrait aussi dire que cette œuvre se découpe en trois grands axes :
– le Premier tome se consacre à la fin de l’adolescence : COPE est un jeune homme assez influençable, malléable et de nature optimiste. Ouvert aux changements, il s’adapte rapidement aux situations et dispose d’une grande envie de découvrir et d’apprendre au contact des autres. A cette étape de la série, on voit que COPE est ballotté par les événements. C’est encore un enfant assez naïf.
– le Second tome quant à lui est celui de la découverte, de la surprise et des situations saugrenues. C’est le début de l’autonomie. Il s’ouvre aux autres et garde toujours à l’esprit le respect des valeurs et des positionnements de chacun. Dans la prolongation du tome précédent, c’est sa découverte du monde.
– le Troisième et dernier tome est celui de la maturité. Il s’émancipe et on ne le découvre plus seulement au travers des autres… il verbalise ses goûts et ses choix clairement. Il est maintenant acteur de sa vie… fin de la passivité. Cela coïncide aussi avec la fin de la Guerre, il doit prendre des décisions le concernant et il ne fuit pas cette responsabilité. C’est en quelque sorte un aboutissement.
Ce qui est particulier dans cette œuvre, c’est qu’on ne verra rien des champs de bataille, des conflits, des morts, des prisonniers… Alan COPE ayant été relativement épargné par ses affectations. On observera donc de la guerre ses répercussions sur les civils : organisation quotidienne, ravitaillement, banalisation des réquisitions régulières de leur domicile au profit des soldats, culture et traditions des habitants…
En empruntant cette série à la Bibliothèque, je souhaitais avant tout créer l’occasion de connaître un peu plus la bibliographie d’Emmanuel GUIBERT dont la série Le Photographe a retenu mon attention (les trois tomes sont présents sur ce blog et accessibles via les index ou les tags).
Le bémol sera tout de même sur la qualité des dessins qui ne m’emballent que modérément. De même au niveau du scénario, mon engouement pour la série a été variable au fil des tomes et il me semble que plus on avance dans le temps et moins Alan m’est familier et accessible (car moins tolérant). J’ai eu l’impression que durant les deux premiers tomes, Alan observe le monde et que sur le dernier tome… il s’observe… ça m’intéresse moins. On le sent nostalgique de sa vie de soldat. Le troisième tome est aussi plus saccadé que les autres, ce sont plus des bribes de souvenirs qui jalonnent ça et là sa mémoire, de rencontres en correspondances. Reste à savoir exactement à quel moment GUIBERT s’est-il retrouvé seul (décès de Cope) pour terminer le montage de ce triptyque ? Le décès de COPE aurait privé GUIBERT d’une quelconque forme de guidance narrative ?
Petite fenêtre sur le monde extérieur : du9 en parle, une fiche de GUIBERT sur le site de l’Asso (biographie), une chronique du tome 3….
Une interview de GUIBERT en anglais (certes) mais qui permet de voir quelques planches.
Un autre avis sur le Tome 3, quelques visuels sont également proposés :
La Guerre d’Alan
Triptyque terminé
Éditeur : L’Association
Collection : Ciboulette
Dessinateur : Emmanuel GUIBERT
Scénaristes : Emmanuel GUIBERT et Alan INGRAM COPE
Dépôt légal : avril 2000 pour le tome 1 (première parution de l’ouvrage dans la Revue LAPIN entre 1997 et 1999), janvier 2002 pour le tome 2 et février 2008 pour le tome 3
Bulles bulles bulles…
on vient de m’offrir la trilogie !
Je lirai donc ton article après les avoir lu!!
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Ah oui par contre j’aime beaucoup Guibert, il ne devrait pas travailler avec Boillet (gniarf gniarf, bon j’espère qu’il n eva pas passer par ici!!:-p). Mais c’est marrant, celui-là je l’ai acheté à
sa sortie (le tome 1) et je l’ai commencé plusieurs fois mais jamais fini, sans avoir vraiment de raisons, car je ne me suis jamais dit que je n’aimais pas… Mais je ne désespère pas de le lire un
jour!! Dans le même genre, je n’ai jamais réussi à m’accrocher l’ascension du haut mal, il a failli partir dans mon dernier tri d’ailleurs mais il a été sauvé par mon copain et du coup je l’ai
relu, c’est vrai que je n’ai rien a dire contre, mais je n’arrive pas à me mettre à la suite…
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