
C’est l’histoire du hasard et des coïncidences.
1995, jour des résultats du second tour des élections présidentielles.
Joachim descend d’Épinal et doit se rendre en Italie où il apporte une série d’images anciennes pour compléter une exposition. Il fait halte à Dijon.
Miryam vient d’Italie. Elle rentre chez elle. Sur le chemin, elle fait aussi une halte à Dijon, sa ville natale.
Le hasard les fait se rencontrer. L’un et l’autre se saisissent de cet interlocuteur de passage mis sur leur route pour échanger librement de politique, de projets et de sexe.
Dans les premières pages de la BD, les auteurs expliquent leur démarche de travail pour mener à bien cet album. Objectifs, moyens… tout y est… ce qui donne réellement l’impression d’être sur de l’expérimental et rien d’autre.
Le dessin de BOILET est assez « photographique », un peu chirurgical, même si je sais que je vais encore me faire aligner par certains puristes en utilisant ce terme. Mais j’ai tout de même le droit de ne pas aimer, c’est mon avis et il n’engage que moi. Je trouve que cela fige le dessin. Emmanuel GUIBERT a effectué la colorisation des planches de l’album. En faisant le choix d’attribuer une couleur à chaque personnage, il nous permet de nous glisser dans deux ambiances et deux personnalités. Quand vient la rencontre, les couleurs se mêlent pour créer une ambiance nouvelle. C’est assez intéressant et très beau.
Ensuite, le fond de l’histoire en elle-même est assez classique. Les décors sont triés sur la sellette, tout se passe dans un périmètre restreint autour de la Gare de Dijon et peu de personnages secondaires interviennent. BOILET et PEETERS ont pleinement utilisés la particularité du lieu central de leur ouvrage : la Gare. Lieu de rencontre, de passages, d’attentes, de conversations engagées pour faire passer le temps… Quelques clins d’œil de ci, de là, comme le serveur sur la seconde planche que j’ai mise (bas d’article) qui bénéficie du faciès de Benoît PEETERS et le personnage de Joachim qui n’est autre que le sosie de Frédéric BOILET. Mais on nous précise bien que cet ouvrage n’est pas autobiographique… excepté sur quelques expériences amoureuses et sur l’appartenance politique des auteurs.
Sur fond d’élections présidentielles, on va donc assister à l’attirance des contraires : un homme et une femme, l’un approche de la quarantaine l’autre est à l’aube de ses 20 ans, l’un va vers le Sud et l’autre remonte vers le Nord, l’un vote à droite et l’autre à gauche… j’en passe. Les jeux de coïncidences sont pleinement exploités mais j’adhère assez peu au personnage chargé de nous les rappeler.
Conseillé par Alan dans cet article, Demi-tour était avant tout une curiosité que je voulais découvrir.
Un bon moment de lecture auquel j’ai adhéré plus rapidement que pour Tokyo est mon jardin.
Ensuite, n’étant pas une fervente adepte de BOILET, je visualise peu comment cet ouvrage s’inscrit dans ses travaux en général.
Demi-tour
One Shot
Éditeur : Dupuis
Collection : Aire Libre
Dessinateur : Frédéric BOILET
Scénariste : Benoît PEETERS & Frédéric BOILET
Coloriste : Emmanuel GUIBERT
Dépôt légal : février 1997
ISBN : 9782800124483
Bulles bulles bulles…
Je l’ai Dl hier celle ci! Pas encore lu, merci pour la Kro!
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Quelle analyse ! Tu en parles très bien même si tu n’es pas convaincue…. Je suis bien curieuse de le lire celui-là !
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