
Missy est célibataire et mal aimée. Étoile de la nuit, sa représentation est le clou du spectacle quotidien du Cabaret dans lequel elle travaille.
Ses rondeurs attirent les hommes et les font fantasmer. Un homme différent chaque nuit dans son lit. Elle cherche du réconfort et espère qu’un jour, l’un d’entre eux restera au-delà du petit matin…
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Expérimentation, expérimentation !
J’avais repéré cet ouvrage dès sa sortie, intriguée par les critiques que j’avais lues. Et puis j’ai laissé faire le temps, sans me donner réellement les moyens de me procurer Missy. Jusqu’à ce que je vous demande de me faire lire en décembre (je réitérerais une fois cette LAL éclusée) et que Lo (toujours Lo ^^) me rappelle cet ouvrage à mon bon souvenir.
Je parle d’expérimentation, car le graphisme est réellement atypique dans cet album. Les silhouettes sont belles et soignées, mais les corps ne possèdent pas leurs détails habituels (les mains sont des moufles et surtout, les visages sont vides, sans traits). Les corps ronds sont très gracieux (l’inconscient collectif, quant à lui, n’affuble-t-il pas la personne trop ronde de maladresse, de lenteur… de gaucherie ?). Le dessin est aérien et emporté.
Ensuite, le scénario intervient par bribes, laissant la place à des successions de planches muettes. Il n’y a pas non plus de narration. Les dialogues sont disposés avec parcimonie et les pensées intimes du personnage principal interviennent par bribes. On observe le tout avec un regard parfois espiègle. La tension monte crescendo tout au long de la BD, sans même que l’on s’en aperçoive excepté sur la fin où elle nous frappe de plein fouet, comme un « coup de sang ».
Je suis réellement fascinée par ce One-Shot : les auteurs ont une technicité qui me captive. Généralement, les expressions du visage nous permettent de disposer d’éléments quant aux ambiances (peur, fatigue, tristesse…). Ici, le lecteur doit faire sans.
Alors, même si on repère qu’il nous manque, de prime abord, des éléments habituels pour pouvoir se repérer dans cette fiction, on en fait pourtant rapidement le deuil. Est-ce donc le code couleur qui fait son œuvre ? Je pense qu’il joue effectivement, mais je ne pense pas que tout lui soit du. Est-ce la prédominance d’éléments suggérés qui crée l’ambiance ? Le langage du corps se suffit-il donc à lui-même ?
J’ai réellement apprécié cette BD hors-norme. Le style employé fera pourtant que l’on y adhère pleinement… ou pas du tout.
Missy
One Shot
Éditeur : La Boîte à Bulles
Collection : Champ Libre
Dessinateur : Hallain PALUKU
Scénariste : Benoît RIVIERE
Dépôt légal : octobre 2006
ISBN : 9782849530467
Bulles bulles bulles…
J’aime beaucoup le style, il faut que je me le procure (et vite) !
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Franchement cette BD est très originale. Vraiment très épurée niveau dialogue et graphisme mais je trouve le résultat très parlant. Je garde un très bon souvenir de cette lecture
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