
Quand son fils et sa belle-fille décident de le placer en Maison de Retraite, Ernest refuse de se rendre à l’évidence : il a besoin d’être aidé. Ancien Directeur de Banque, il pense encore disposer de tous ses moyens… et de toute sa tête. Il va rapidement rencontrer Émile, dont la petite manie est d’extorquer habillement quelques pièces ça et là à d’autres pensionnaires. Une amitié complice va naître entre eux.
Émile sera un précieux soutien pour Ernest lorsque ce dernier apprendra qu’il est atteint de la maladie d’Alzheimer.
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Rides s’aventure sur le terrain glissant du placement, des soins palliatifs, de la dépendance… Le programme des réjouissance peut en rebuter plus d’un…. à tort. Avec finesse, Paco ROCA nous invite à parler du Troisième Âge : Maison de Retraite, obsessions des uns et petites manies des autres… Le dessin de ROCA est tendre, il caresse les personnages et les anime avec respect. On s’attachera à la quotidienneté, à ses rituels rassurant, la difficile acceptation de sa perte d’autonomie. On abordera aussi le côté aliénant des placements : perte des repères spatio-temporels, le monde extérieur n’a plus de prises. Les souvenirs côtoient l’instant présent.
Avec beaucoup d’émotions, on va parcourir cette petite plage de temps qui je pense se déroule sur 6 mois, un an peut-être ? Les absences et les difficultés des uns renvoient irrémédiablement au diagnostic des autres. Ernest va y être confronté et la « petite bulle » protectrice de la Maison de Retraite va lui offrir réellement un contenant.
Vieillesse et dépendance.
Un sujet un peu tabou auquel nous nous confrontons quand nous n’avons plus réellement le choix. Je trouve que la force de cet ouvrage est dans le fait que ROCA ne s’encombre pas de certaines considérations. Il ne s’attarde pas à lister les raisons de placer nos aïeuls et n’accorde aux proches des pensionnaires qu’une place secondaire. Ainsi, les familles ne seront présentes que le temps des visites dominicales et dans quelques discussions entre pensionnaires. Exit donc tout jugement sur le bien fondé de telle ou telle prise en charge.
De même, ROCA évite habillement les polémiques soulevées par la nature des accompagnements des équipes soignantes. Médecins, infirmiers, aides-soignantes, ergothérapeutes… font logiquement leurs apparitions dans Rides, mais ROCA ne s’aventure pas sur le terrain glissant des questions éthiques liées aux prises en charge de nos aînés souvent fragiles et vulnérables…. Exit donc les questions de maltraitance, ou de non-bien traitance comme certains préfèrent dire… (subtiles jeux de mots en vogue dans les métiers d’aide à la personne et dont je me passerais de tous commentaires !).
Pour tout dire, j’ai refermé ce livre avec la gorge nouée. Tic tac tic tac… l’horloge du temps fait son office. Une manière d’aborder la question du Troisième Âge totalement différente des Petits Ruisseaux de RABATE mais un message tout autant optimiste sur la fin de vie.
Rides

One Shot
Éditeur : Delcourt
Collection : Mirages
Dessinateur / Scénariste : Paco ROCA
Dépôt légal : mars 2007
ISBN : 978-2-7560-0417-4
Bulles bulles bulles…
Une BD bouleversante, géniale, à lire absolument!!!
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En voyant les planches que tu as choisies, je me rends encore mieux compte combien j’aime ces dessins! C’est une BD vraiment attachante!
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Cela me tente bien. Il faut que je le trouve..
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bien sympa ces petits vieux ^^ pour un sujet pas simple mais bien présenté, animé ! Un bon moment de lecture à partager avec nos aïeuls ?
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Ah punaise ! j’ai encore oublié de l’emprunter ! 🙂
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Le pire c’est que j’en suis quasi sure ! 😀
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Un album très sensible, très joyeux aussi et au final très mélancolique… d’autant que pour le coup, on deviendra tous les héros de cette BD un jour ou l’autre… Glups !
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Que j’ai pu aimer cet album! C’était une grande et belle découverte!
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oui, j’avais d’ailleurs eu plaisir à lire ton avis sur cet album
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ohhh pinaise, ça a l’air très chouette. J’ai hâte 🙂
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Oh oui, je garde un très bon souvenir de cet album. Les détails m’ont échappé mais je me vois très bien le relire si l’occasion se présente.
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