Sous l’eau, l’obscurité (Park)

Sous l'eau, l'obscurité
Park © Sarbacane – 2011

Seoul, 1980.

Min-sun est une enfant de 8 ans. Élève moyenne de CE2, elle est poussée par sa mère qui voudrait la voir devenir une vraie battante. Pourtant à l’école, comme  au cours privés de natation, Min-sun ne prend pas de réel plaisir à se surpasser. L’enfant ne se fait pas beaucoup d’illusions quant à ses chances de réussite et met tout en œuvre pour se faire la plus discrète possible. Elle complexe de voir sa grande sœur, Min-jin, atteindre les sommets et réussir avec une telle facilité.

1980 c’est l’année où débute cette histoire mais c’est aussi l’année de naissance de cette jeune auteure : Yoon-sun Park. Le site de la Cité internationale de la BD propose cette biographie :

Yoon-sun Park est née en 1980 à Séoul, où elle a étudié le design graphique. Illustratrice de livres pour la jeunesse, elle est également auteur de bandes dessinées et a publié divers récits courts dans des revues coréennes. En mars 2008, elle publie aux éditions Sai Comics The door of night is openning (La Porte de la nuit s’entrouvre).

Accueillie à la Maison des Auteurs, elle a tout d’abord réalisé la bande dessinée Sous l’eau, l’obscurité paru en mars 2011 aux éditions Sarbacane dans laquelle elle raconte avec sensibilité et drôlerie, la vie d’une enfant à Séoul, une mégapole en pleine expansion économique, où l’éducation traditionnelle se voit supplantée par une frénésie de consommation. Elle travaille actuellement sur un nouveau projet, L’Homme-chien qui relate l’histoire d’un garçon qui décide d’exercer le métier de… chien policier.

J’ai eu du mal à me plonger dans ce récit mi-construit mi-confus. Son rythme est saccadé et la découpe en chapitre y contribue beaucoup. Cela m’a donné l’impression de découvrir une succession d’anecdotes où les éléments du scénario manquent de temps et d’espace pour s’étoffer. J’ai donc plus ou moins survolé le récit qui comporte cependant quelques passages intéressants. L’album se repose entièrement sur le personnage de Min-sun ce qui, je trouve, est une faiblesse. On voit passer ça et là la mère et la sœur qui sont des personnages assez caricaturaux. Min-sun est recluse dans sa solitude, quelques portes s’ouvrent ponctuellement sur une amitié, mais dans l’ensemble, les sentiments sont très peu présents dans cet ouvrage. Difficile pour moi d’investir ce récit.

Le scénario est illustré à l’aide d’une bichromie de bleu. Ici aussi, j’ai eu du mal à apprécier ce choix car je trouve que ce coloris contraste trop avec les thématiques de l’album (jeunesse, ambition). Le bleu me ferait plus penser à un état serein voire contemplatif. Il donne une ambiance inattendue à cet univers, je m’y suis sentie mal à l’aise et extérieure. Jeunesse dit jaune, ocre… quelque chose de pétillant !! Étrange contraste en tout cas, curieuse auteure ^^ Et détrompez-vous, toutes les scènes de cet album ne se passent pas autour d’une piscine. Si parmi vous il y a des amateurs nostalgiques du Goût du Chlore, je vous déconseille de prendre cet album. En effet, ici vous ne retrouverez pas les apnées de lecture que vous auriez pu vivre aux côtés de Vivès. On ne ressent pas grand-chose ici, juste l’esprit de compétition que le personnage principal rejette. Enfin, le dessin de Yoon-sun Park est assez minimaliste. Les décors sont secondaires et les personnages principaux tout juste identifiables. Le pire étant les passages où Min-sun est assaillie par ses angoisses, et que l’auteure retranscrit par des portraits tout juste brossés d’un coup de crayon.

Une lecture surprise puisque cet album m’a été offert par Jérôme, pensant qu’il offrait à cet album un lecteur capable de l’apprécier ^^

PictomouiMitigée quant à cette lecture car, s’agissant d’un Manwha, je m’attendais à un récit plus lent… et je ne suis pas une adepte du contemplatif. Ce constat m’a étonnée, ce qui me plait.

Je suis prête à lire cette auteure sur un autre sujet. Pour l’heure, j’ai trouvé cette petite fille trop fuyante pour pouvoir m’émouvoir et la trouver crédible.

Une interview de l’auteur sur Bodoï.

Les avis de Jérôme, Bedetheque. Une rétrospective de Yoon-sun Park sur Grand Papier.

Sous l’eau, l’obscurité

One Shot

Éditeur : Sarbacane

Dessinateur / Scénariste : Yoon-sun PARK

Dépôt légal : février 2011

ISBN : 978-2-84865-445-4

Bulles bulles bulles…

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Sous l’eau, l’obscurité – Park © Sarbacane – 2011

Auteur : Mo'

Chroniques BD sur https://chezmo.wordpress.com/

7 réflexions sur « Sous l’eau, l’obscurité (Park) »

  1. Le graphisme ne m’attire pas vraiment, seul le contexte de l’histoire m’intéresse mais vu ce que tu en dis, je ne le note pas vu qu’il n’est pas à la biblio … je verrai bien s’ils l’achètent un jour !

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    1. Vu que Jérôme a initié un partage autour de cet album, j’accepte sans soucis qu’il vole vers un nouveau lecteur qui pourrait l’apprécier à sa juste valeur.

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  2. Finalement, je suis plutôt content que l’on ait le même ressenti par rapport à cet album. Un sujet survolé, une petite fille qui n’attire pas vraiment l’empathie et un dessin franchement pas enthousiasmant. Par contre j’aime beaucoup ta réflexion sur le contraste entre le coté contemplatif de la couleur et les thématiques de l’histoire. J’étais passé complètement à coté et je trouve cela très juste.
    En tout cas voila un album qui pour l’instant fait l’unanimité (peut-être pas dans le bon sens du terme mais au moins on se retrouve sur beaucoup d’aspects et je m’en réjouis).
    Bonne jouréne Mo’.

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    1. Oui, un album qui n’est pas évident. Je n’ai pas su quoi faire de ces passages où les corps deviennent comme malléables, on les dirait en chewing-gum. De simples silhouettes molles qui m’ont fait penser à des passages où l’angoisse est assez forte pour Min-sun pourtant, les dialogues/la narration et le contexte ne nous aident pas réellement à comprendre pourquoi/à cause de quoi elle se laisse submerger par ce ressenti… Étrange ! Merci pour la découverte en tout cas mais je ne suis pas la bonne lectrice pour cet ouvrage visiblement 😉

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