« Mon grand-père était ouvrier. Il en est mort. Mon père était ouvrier. Il en était fier. Et moi, je suis ouvrier et je bosse même le week-end ».
Louis travaille à la chaîne dans une usine d’équarrissage de poulets. Une petite vie banale et modeste, la routine des jours qui se suivent et qui se ressemblent. Un jour, il rencontre Suzanne, la secrétaire du DRH de l’usine. Rapidement, ces deux-là se plaisent et commencent à se voir en dehors de l’usine. Un début de relation timide et peu d’intimité pour le jeune couple puisque chacune de leur rencontre se fait en présence de Jean-Claude, le frère de Suzanne. Cela ne gêne pas Louis, ça l’arrange même car il a tellement peu l’habitude des femmes que la présence de ce tiers est plutôt rassurante. Mais de fil en aiguille, ce chaperon se fait envahissant.
Pourtant, Louis et Suzanne poursuivent leur idylle, ils emménagent ensemble, se marient et la petite Pauline vient bientôt agrandir la famille. Mais cette enfant prématurée cause beaucoup d’inquiétudes à ses parents. Ceci ajouté au fait que le budget familial est très serré… rapidement, Suzanne déprime. Jean-Claude fait alors une proposition à Louis, le genre de proposition qui ne se refuse pas et qui l’aiderait à augmenter son train de vie. Louis change de « secteur d’activité », un job au black peu banal mais en relativisant bien « c’était simple, il fallait trouver une autre clientèle pour faire ce que je faisais déjà »…
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Il n’est pas banal cet album, il ne paye pas de mine et met en scène des petites gens avec de petites perspectives d’avenir. Pourtant, s’est sans compter qu’on a tous un rêve d’Eldorado qu’on aimerait voir se réaliser, ouvrier ou employé… quand l’opportunité se présente, il est parfois plus facile de s’asseoir sur ses valeurs pour s’assurer une petite place au soleil.
Le scénario d’Aurélien Ducoudray a un petit air de déjà vu pour moi qui me suis plongé dans Dexter il y a quelques mois. Les personnages n’ont rien en commun si ce n’est la pratique régulière du meurtre pour le reste, tout diffère. Ici, on voit le personnage évoluer sous nos yeux sur près de 150 pages. Pas de pulsions spéciales, pas de besoin de voir le sang couler, pas de rituel de tueur non plus, juste une absence visible de morale et une envie irrépressible d’assurer les besoins de sa famille. Un tueur payé au contrat qui intègre petit à petit cette nouvelle facette de sa personnalité. Sur fond de chronique sociale, Aurélien Ducoudray nous présente un personnage simple qui exprime peu ses sentiments, influençable et discret. Étonnement, j’ai naturellement compris et accepté la donne et je me suis attachée au personnage.
François Ravard propose quant à lui une ambiance assez réaliste quoiqu’un peu morne. Excepté la première et la dernière planche de l’album, les pages se succèdent au rythme de trois bandes de deux cases. Peu de couleurs : noir, blanc brun. Une atmosphère qui colle assez bien avec le scénario, campe la simplicité et la noirceur de ce monde.
Une lecture agréable quoique je ne suis pas sure de la garder longtemps en mémoire.
Extrait :
« Ce qui est marrant, c’est que quand on monte dans l’échelle sociale, on a tout de suite des frais de représentation. Le baromètre, c’est quand on vous les offre sans retenue de salaire. On se prend au jeu et on s’équipe, peu importe le coût, on customise. Jetez un coup d’œil autour de vous, vous vous rendrez vite compte que la différence se niche dans le détail. Polo de marque, stylo griffé, costume signé… Des choses dont t’as ni besoin ni envie, des choux à la crème là où un petit-beurre te tenait deux semaines. Mais même le sent-bon, au bout d’un moment, il ne sent plus assez bon » (La faute aux Chinois).
La faute aux Chinois
One-shot
Éditeur : Futuropolis
Dessinateur : François RAVARD
Scénariste : Aurélien DUCOUDRAY
Dépôt légal : juin 2011
ISBN : 9782754801997
Bulles bulles bulles…
cela semble intéressant, mais sans plus, donc je passe !
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Je reconnais avoir abusé des serial-killers ces derniers temps (Torso, Monster, La vie de Norman…), ceci explique peut-être mon avis. J’ai lu La Faute aux Chinois d’une traite mais je trouve que le personnage est un peu trop effacé comparé aux autres tueurs que je connais
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Mais pourquoi ce titre?
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Les auteurs traitent également de ce qui à trait à l’économie de marché : concurrence, délocalisation d’entreprises à l’étranger… la Chine en l’occurrence.
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super article tout de même.
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Merci 🙂
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j’ai trouvé ça un peu plat comme lecture, sans grand interet, juste une bd a lire pour se changer les idées et qui ne laisse pas beaucoup de souvenir
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Oui, c’est l’impression que j’ai aussi. Pourtant, j’ai malgré tout été surprise de l’ambiance de l’album. En le feuilletant avant lecture, j’avais eu une appréhension liée principalement aux visuels : même découpe de planche sur tout l’album, colorisation assez monotone… mais on ne ressent pas de lassitude pendant la lecture. Après, effectivement, le personnage principal est un peu fade. Peut-être m’attendais-je aussi à la présence de scènes un peu « trash » … c’est assez lisse de ce coté-là ! ^^
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Intéressant !
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Oui… mais un peu fade ^^
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Bon, pas forcément incontournable donc sans doute dispensable. N’étant pas super fan des serial killer, je passe mon tour sans regret.
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Pas incontournable non, en tout cas, pas pour moi. Après, le plaisir de lecture est là…
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Hum ta référence à Dexter m’intrigue ! Mais si c’est trop lisse et pas assez sanglant… 😀
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Je reprécise !^^ A part ce point commun qui consiste à faire disparaitre les individus « nocifs », les deux personnages n’ont en fait rien à voir. Je me suis peut etre égarée en comparant à Dexter. Quand Louis tue pour arrondir les fin de mois, sans rituel précis, Dexter tue pour assouvir une pulsion dans un cadre bien défini. Je peux étirer les divergences à l’infini : l’un vit dans un petit bled terne et morose l’autre vit dans une ville attractive et ensoleillée… non, en fait ces deux-là n’ont rien à voir ! ^^
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Bon ok, on oublie 😆
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Pas forcément ! J’ai pas dit que j’avais pas aimé ! Il n’est pas de traviole mon pouce ! ^^ Je dis juste que ça manque un peu de pep’s… rhôô
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Nan, on oublie la ref à Dexter 😉
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Ah, je n’avais pas effectivement bien compris 😕 Décidément, entre Babelio et Dexter… bref… ^^
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Ah bah, ça alors ! Moi j’ai beaucoup aimé le traitement de cet album, le scénar’ qui part en vrille petit à petit comme le choix graphique, morne et monotone àl’image de la vie de Louis…
…je dois être trop bon public, peut-être !
Je te fais signe dès que je publie ma chronique, si tu veux plus de détails (normalement demain) ;o)
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Je ne trouve pas que le scénario parte en vrille par contre ! ^^ Justement, il était nécessaire à l’album que le rythme s’accélère un peu, qu’on sente le personnage évoluer parce que seul, il a bien de la misère pour se remuer ! ^^
Son détachement m’a impressionné en revanche !
Je m’attendais à quelque chose d’un peu plus piquant et le fait que cela soit en partie impulsé par sa femme ne m’a pas convaincue outre mesure.
Pourtant, j’ai passé un bon moment de lecture, mais il aurait été un peu plus corrosif que cela ne m’aurait pas déplu ! 🙂
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Je l’avais repéré à cause du titre et de la couverture ! Mais en fait, je m’étais contentée de jeter vaguement un coup d’oeil sur le dessin et je n’avais pas réalisé le genre d’histoire que c’était ! Je crois que je m’étais arrêté sur le côté « chronique sociale » alors que l’autre aspect m’intéresse bien plus 😉 mdr !
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😆
Inquiétant ce rapport que tu as avec les tueurs en série 😛
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