J’ai trop tardé à rédiger des chroniques d’albums lus pendant l’été et je ne suis plus en mesure de leur dédier un article spécifique. Petit aperçu de ces lectures :
Loin d’être parfait d’Adrian Tomine (publié chez Delcourt – 2008)
L’histoire de Ben Tanaka, un jeune trentenaire qui partage sa vie entre Miko (sa petite amie), Kim (sa meilleure amie lesbienne) et son cinéma (il en est le gérant). Les parents de Ben sont d’origine japonaise et tout autour de Ben baigne entre les deux cultures (asiatique et américaine). Miko et Kim ont également cette double culture mais lorsqu’elles abordent le sujet, Ben se braque. Il rejette cette double appartenance.
Ben, crois-tu que la vie est aussi rationnelle que ce qui sa passe dans ton cerveau ?
J’ai trouvé le personnage de Ben horripilant. Il est mou, mal dans sa peau, ambigu. Les questions de l’appartenance culturelle et de l’identité sont intéressantes, le regard de l’auteur est pertinent mais Adrian Tomine nous fait tourner en rond. J’avais lu des avis positifs sur cet album (Yvan, Chronicart,…). Une réflexion certes intéressante mais un univers ennuyeux et fade. A personnage distant, lecteur distant.
Lucky Luke contre Pinkerton de Daniel Pennac, Tonino Benacquista et Achdé (publié chez Lucky Comics – 2010)
Lucky Luke poursuit sa route de justicier solitaire mais il a dorénavant un concurrent : Allan Pinkerton. Ce dernier, aidé par ses hommes de main, est vraiment efficace. Ses résultats sont impressionnants, la population carcérale augmente à vue d’œil. Parvenant à obtenir un entretien avec le Président des États-Unis, Lucky Luke voit sa situation tourner à son désavantage. Le justicier solitaire se retrouve à la retraite.
Excellent Lucky Luke. Le scénario est excellent, il mélange les styles, injecte des références de ci-de là le tout saupoudré d’un humour vraiment appréciable. Au passage, l’album nous fait réfléchir sur les notion de tolérance zéro, de délation, d’abus de pouvoir,… Très bon !
La fille du bureau de tabac de Masahiko Matsumoto (publié chez Cambourakis – 2010).
Ce manga est un recueil de 11 nouvelles ayant pour thème les sentiments. D’une tranche de vie à l’autre, on explore le quotidien de différents personnages, hommes ou femmes, de tous âges confondus. Certains sont au centre d’une ou deux des histoires de cet album.
La sixième nouvelle donne son nom à l’album pourtant, ce récit est loin d’être celui qui m’a le plus marqué.
Écrites dans les années 1970, le contenu de ces récits dénote réellement. On y parle de sexe assez crument et le lecteur est à mille lieues de retrouver le ton respectueux et mesuré de la plupart des mangas. La qualité des récits varie beaucoup mais tous traites des relations hommes femmes (flirt, mariage arrangé, concubinage, relation adultère…). Les dénouements sont assez abrupts, les scénarios alambiqués. J’ai eu beaucoup de mal avec le graphisme très grossier, certains personnages apparaissent dans plusieurs historiettes mais il est impossible de les reconnaître physiquement. En revanche, je suis impressionnée par la pertinence de ces portraits d’hommes et de femmes. Réalisés il y a plus de 40 ans, on ne ressent absolument pas le décalage. Une réflexion très actuelle sur les relations amoureuses.
Un avis complet sur cet album chez Nina.
Je ne note pas le premier car j’avais lu Blonde platine de cet auteur et n’avais pas trop aimé (je m’étais assez ennuyée !). Par contre, j’avais noté le troisième mais vu ce que tu en dis, je ne suis pas assez tentée pour l’acheter ! Quant à Lucky Luke, tu vas trouver ça incroyable mais je n’en ai jamais lu !!!!
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Pour « La fille du bureau de tabac », ma réserve tient au fait que c’est un recueil de nouvelles. Je ne suis vraiment pas friande de ce genre de publication même si certains auteurs comme Chabouté commencent à me faire revenir sur mes aprioris. Ce recueil de Matsumoto est assez intéressant tout de même. J’ai fait le parallèle avec la seule œuvre de Kamimura que j’ai lue « Lorsque nous vivions ensemble ». Les deux récits ont été écrits dans les années 70 et le regard qu’ils posent sur la société japonaise, le mal être des uns et des autres… n’a pas pris une ride excepté quelques tournures de phrases un peu désuètes,
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Pareil sur Adrian Tomine, personnage horripilant force 15 et globalement je me suis ennuyé. Quand je pense qu’on me l’avait « vendu’ en le comparant à Daniel Clowes… Je préfère de loin Derek Kirk Kim avec Same Difference.
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Ah, je n’avais pas non plus aimé « Same Difference » mais cet album m’avait malgré tout donné envie de découvrir d’autres albums de Derek Kirk Kim. Là, « Loin d’être parfait » ne m’a pas tellement donné envie de poursuivre avec Tomine
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Difficile de rattraper le retard ! Bon week end
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Oui, j’aurais aimé au moins développer « La fille du bureau de tabac »…
Bon week-end à toi aussi Wens
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Je ne connaissais pas La fille du bureau de tabac. Ca m’intéresse!
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D’autant que je pense que tu sauras l’apprécier bien mieux que moi 😉
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Tiens je note le lucky Luke, je ne savais pas qu’ils avaient engagé du beau monde pour le scenario!!
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Oui, j’étais étonnée de voir la composition de l’équipe d’auteurs. Très sympa cet album, bourré de clins d’œil, l’humour est fin, la critique mordante. Bref, à voir ^^
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