En mars 2010, Emmanuel Lepage embarque à bord du Marion Dufresne. Il est accompagné de François (son frère et photographe de surcroît) et Caroline (une amie journaliste). Ils vont voyager pendant 30 jours à bord du navire français qui assure le ravitaillement des T.A.A.F. (Terres Australes et Antarctiques françaises) du sud de l’océan Indien.
« Les Terres australes : îles de Crozet, d’Amsterdam, de Saint-Paul et, la plus connue, de Kerguelen, jadis surnommées les îles de la Désolation. Des confettis d’empire, égarés dans l’immensité bleue à des milliers de kilomètres de toute terre habitée. Îles inconnues, sauvages, inhospitalières, mystérieuses. Battues par des vents violents, elles ne comptent d’humains que les scientifiques, de toutes disciplines, venus le temps de missions pouvant durer plusieurs mois, et les quelques militaires et contractuels chargés de faire fonctionner leurs bases d’habitation et de travail » (extrait du synopsis éditeur).
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Après une brève introduction qui nous permet de comprendre les circonstances dans lesquelles a été organisé ce voyage, le départ est immédiat. Le lecteur a la possibilité de ressentir rapidement à quel point l’émulation provoquée par ce séjour était importante pour l’auteur. Et ce sentiment ne fait que s’accroître durant la lecture. Emmanuel Lepage a navigué entre émotions, fascinations et recherche de compréhension de son nouvel environnement ; il me semble qu’il est parfaitement parvenu à rendre compte de cela.
Peu à peu, nous prenons la mesure de l’infini qui nous entoure. De notre vulnérabilité. Nous sommes seuls. Plus de retour possible, plus de portable, plus d’internet. Plus rien de ce qui, aujourd’hui, régit notre quotidien et nous rassure n’existe ici. Les Terres australes seraient comme la promesse d’un temps qui n’est plus. Et le voyage une nostalgie.
Rien ne m’était familier dans ce que j’ai découvert. Ni les sons, ni les sensations, ni la couleur des paysages… Pourtant, la générosité de l’auteur et son sens aigu du partage permet au lecteur de s’imprégner de certaines sensations ou d’appréhender la gravité d’un moment. Dire que cette aventure humaine lui a été enrichissante est un doux euphémisme.
Les croquis et esquisses réalisés durant son séjour ont été sur place, à main levée et souvent dans l’empressement ; il s’agissait de respecter les horaires d’embarquement, d’être vigilent et anticiper les dégradations climatiques imminentes. « Le papier est détrempé, se gondole, se plie sous les bourrasques. Le crayon accroche à peine… J’esquisse deux dessins mais l’hélico est déjà de retour. Je les finirai à bord, de mémoire… et d’émotion ». La majeure partie de cet ouvrage propose des visuels en noir et blanc mais très peu sont restés à « l’état brut ». En effet, nombre d’entre eux sont travaillés à l’aide de lavis offrant tous les dégradés de gris possibles. Mais là où l’auteur saisit le lecteur, c’est par la force évocatrice de ses dessins. Il nous surprend régulièrement lorsque, au détour d’une page, il inonde ses illustrations de couleurs vives, submergeant le lecteur par des visuels témoignant de l’immensité des lieux, de leur côtés majestueux et imprévisibles. Cette couleur présente ponctuellement parvient à contaminer cependant tout l’album.
Le vent emporte maintenant les cascades vers le ciel.
Je suis trop inexpérimentée, ma plume est trop maladroite pour vous parler avec justesse de cet album. Grâce à lui j’ai appris, j’ai voyagé par procuration, j’ai ressenti les émotions d’un autre et je l’ai également écouté lorsqu’il se questionnait quant à sa démarche artistique. J’ai apprécié la richesse de cet album pourtant, le plaisir que j’ai eu à le lire n’égale pas celui que j’ai eu à la lecture d’Un printemps à Tchernobyl.
Quoiqu’il en soit maintenant, il me tarde de lire le prochain album d’Emmanuel Lepage.
Une lecture commune que je partage avec Valérie et XL. Je vous invite à découvrir leurs chroniques respectives 😉
Une lecture également partagée avec Mango dans le cadre des BD du mercredi. Cette fois, je vous invite à cliquer sur le logo ci-dessous pour découvrir les albums partagés par les autres participants aujourd’hui !
Les chroniques de Nico, Jérôme, Mango, Noukette, Choco…
Extraits :
« Ce qui est étrange avec le voyage, c’est qu’on ne comprend qu’après – et encore pas toujours – ce qu’on est allé chercher » (Voyage aux îles de la Désolation).
« Ces terres enseignent l’humilité » (Voyage aux îles de la Désolation).
« Deux malheureux dessins. Là encore, cette frustration de ne faire que passer. Il y a quelque chose à saisir en ce lieu et je me sens impuissant à le traduire » (Voyage aux îles de la Désolation).
Du côté des challenges :
Petit Bac 2013 / Sentiment : désolation
Challenge Récit de voyage : voyage dans les T.A.A.F.
Voyage aux îles de la Désolation
One shot
Editeur : Futuropolis
Dessinateur / Scénariste : Emmanuel LEPAGE
… et les photos de François LEPAGE
Dépôt légal : mars 2011
ISBN : 978-2-7548-0424-0
Bulles bulles bulles…
Moi aussi j’ai préféré Un printemps à Techernobyl mais il faut quand même reconnaître que cet album a tout du tour de force graphique. Maintenant que j’y repense je me dis que c’es le coté « scientifique » qui ne m’a pas emballé. Ils sont passionnés mais leurs activités ne m’ont pas parlé une seconde.
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Ça ne m’avait pas gênée, leurs conditions de vie m’ont fasciné et questionné ^^ Je n’imagine pas pouvoir faire tant de concession pour vivre ma passion. Je ne sais pas comment ils parviennent à vivre aussi longtemps si loin de tout !!
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C’est une oeuvre qui pourrait tout à fait parler à la personne éprise de voyages que je suis… Pourquoi pas ?
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Si tu dois lire un seul album d’Emmanuel Lepage, je te conseille « Un printemps à Tchernobyl ». Excellent !!
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Je pense que je vais l’offrir à mon frère qui aime la mer et les voyages! (et peut-être même que je le lirai avant de le lui envoyer 😉
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Je pense que le « peut-être même que je le lirai » est superflu Enna. Te connaissant… tu ne sauras pas résister à la tentation 😛
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oui, c’est sûr 😉
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Je le savais bien ! 😀
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J’en rêve mais je n’ai pas encore réussi à lui mettre la main dessus !
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Il faut le réserver en bibliothèque je pense. Après, une bonne solution pour annihiler le problème : l’acheter ^^ 😛 Cet album offre un bien beau dépaysement en tout cas !!
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J’ai trouvé les dessins vraiment très beaux et contrairement à Jérôme, je ne pense pas que ce soit le côté scientifique qui gêne, mais le fait qu’on ne puisse pas s’attacher aux personnages, car ils sont nombreux. Je suis comme ça, j’ai besoin de m’attacher moi.
Un double merci Mo’ pour cette LC mais aussi pour ce très beau cadeau.
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Effectivement, j’ai été un peu étonnée en découvrant la dernière partie de l’album. Je n’avais pas eu l’impression que des liens aussi forts s’étaient noués entre les uns et les autres et les voir prendre le temps de se dire au revoir, de profiter des derniers moments passés ensemble m’a surprise. J’ai cru un moment que j’avais fait l’impasse sur quelques passages et sauté des pages par inadvertance ^^
Merci à toi également. J’appréhendais réellement que tu ne l’ai déjà dans ta bibliothèque en fait ^^
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Je suis très friande de littérature de voyages, cette BD ne peut donc que me plaire. Et je viens de vérifier, elle est dispo en médiathèque. Y a plus qu’à ^^
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Tu participes au Challenge de Chinouk (Récit de Voyage, le lien vers le billet de présentation est en bas d’article, juste avant les références de l’album) ??
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Non, mais… ça peut se faire !
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Je disais innocemment ^^ J’ai pensé à ça en lisant ton comm’ ^^
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L’autre jour, j’ai failli repartir de la librairie avec les 2 albums, celui-ci et « Un printemps à Tchernobyl » ! Je me suis réfrénée car je commence à avoir du mal à ranger mes BD, chez moi, d’autant plus que j’en offre régulièrement à mon mari (exemple : l’intégrale d' »Alter Ego » pour Noël) … Mais, bon, je craquerai sûrement une prochaine fois !
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Alors si tu veux épargner ton portefeuille, évites de feuilleter ces albums une nouvelle fois. Il me semble que lorsqu’on pose les yeux sur les illustrations qu’ils contiennent, on ne peut que craquer 😉
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J’ai tellement aimé ce voyage ! Maintenant cap sur Tchernobyl et son printemps que j’ai réservé à la bibliothèque. J’attends impatiemment qu’on m’apprenne qu’il est enfin libre! Tu m’apprends aussi qu’il vient de terminer une autre expédition en terres lointaines? Il n’arrête pas! Tant mieux!
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J’ai du mal à imaginer qu’Un printemps à Tchernobyl ne te plaise pas 😉 J’imagine que cet album est très demandé par contre !!
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Ah, grand coup de cœur pour cet album, tu cites le mot : » générosité «
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Générosité oui, il me semble que c’est le maître-mot de cet ouvrage et qu’Emmanuel Lepage retranscrit très bien à la fois dans son attitude et dans son témoignage.
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Si j’ai été fascinée par les images, le récit ne m’a pas vraiment rejoint (j’en parle la semaine prochaine)
j’ai réservé « Un printemps à Tchernobyl ».et j’ai hâte de le lire !
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Je te comprends. J’ai apprécié cette lecture mais, de mon côté, je m’attendais à y adhérer autant que j’ai adhéré à son dernier album. Peut-être est-du au fait que l’expérience qu’il partage avec « Voyage aux îles de la Désolation » et trop atypique pour qu’on puisse vraiment matérialiser ce qu’il représente ?? Je ne sais pas, je n’ai pas la réponse mais celle-ci je me la pose depuis que j’ai terminé la lecture ^^
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je n’ai pas encore lu Un printemps à Tchernobyl car le sujet me « parle » moins mais je vais y jeter un oeil car j’aime ses illustrations, en tout cas tu décris bien l’intérêt qu’on peut trouver à le découvrir
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Il faut dire que son album sur Tchernobyl m’a réellement transportée. Quelle claque !! A lire 😉
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C’est avec cet album que j’ai découvert Lepage… Bluffée, vraiment ! Maintenant que j’ai lu Un printemps à Tchernobyl, je serai incapable de te dire lequel je préfère des deux. La démarche est différente mais c’est toujours aussi beau…!
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C’est superbe. Et quand tu vois dans quelles conditions il travaille… ça impose le respect ! J’ai hâte de lire son prochain ouvrage en tout cas.
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Et ben, il était temps ! 😉
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Et comment !! Je ne sais pas pourquoi mais à l’époque de sa sortie, je n’étais pas tentée. La couverture y a beaucoup joué, le sujet aussi… pas mon truc de partir dans ces conditions ^^ Et puis voilà… l’idée a cheminé et c’est une très bonne chose ^^
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T’as pas un petit problème d’intégration vidéo ? 😀
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Mazette !! Effectivement ^^
Merci de me l’avoir signalé. J’ai corrigé (j’ai eu un mal fou à comprendre d’où venait le problème ^^)
Ceci dit, le Tardi était bien aussi 😛
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Ahah, y’a pas d’quoi m’dame 🙂
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Pour moi aussi, le plaisir de lecture n’égale pas celui que j’ai eu à la lecture d’Un printemps à Tchernobyl… j’ai trouvé la mise en place du récit un peu trop lent.
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Pourtant, la mise en place est moins longue que celle d’Un Printemps.
Je ne sais pas dire à quoi cela tient. Les coloris de l’album ? Le fait que le rythme change à chaque changement d’île ?? …
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Difficile de parler de ce livre en effet… j’avais moi-même eu beaucoup de mal. J’en conserve un bon souvenir : des pages magnifiques, et des anecdotes intéressantes.
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Un voyage de l’extrême qu’il est effectivement difficile de partager ! Je me raccroche parfois à des sensations « habituelles » et/ou familières pour construire mes articles mais dans le cas présent… c’était chose impossible ^^
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