
Juillet 1907.
L’été bat son plein tout comme le Tour de France. Le régiment d’artilleurs de Tarbes, dont fait partie Amédée Fario, a pour mission d’acheminer le matériel qui servira à la construction de la coupole Baillaud de l’Observatoire du Pic du Midi. Amédée y fera la connaissance de Camille Peyroulet dont la passion pour le Tour de France le contaminera. En 1908, Amédée quitte l’Armée et retourne au pays avec la ferme intention de s’entraîner en vue de participer à la Grande Boucle.
L’été, il travaille dans les champs et l’hiver, il fait des portages pour approvisionner l’équipe en poste à l’Observatoire. Les trajets en montagne qu’il réalise malgré les intempéries de l’hiver 1910 lui vaudront une amputation des orteils suite à des engelures.
Cependant, rien ne semble pouvoir contraindre Amédée Fario à abandonner ses projets. Sa force de volonté et sa pugnacité lui donneront raison. En 1912, il prend pour la première fois le départ du Tour de France en tant qu’isolé. Aux côtés des plus grands comme Lapize, Christophe ou Defraye, la combattivité d’Amédée ne suffira pas pour combler son inexpérience ; il est contraint d’abandonner la course à la quatrième étape. Les sélectionneurs le remarquent en 1913, année qui lui vaudra également le surnom d’Aigle d’Esponne, talent qu’il confirmera l’année suivante…
Avec l’attribution de son surnom, Amédée est entré dans l’aristocratie du peloton. Seuls les coureurs auréolés d’un surnom s’inscrivent durablement dans l’épopée de la Grande Boucle.
Très bel album d’un auteur que je ne connaissais jusqu’alors pas sur ce registre narratif mais sur celui du polar via Le Choucas. Superbe album à la ligne claire irréprochable servie d’un magnifique travail d’encrage des planches à l’aquarelle qui rehausse le récit, d’un dessin méticuleux mettant en scène un homme combatif, généreux et tenace, autant d’ingrédients qui emportent le lecteur dans cette épopée et le laissent à bout de souffle, la rage au cœur au bout de 72 pages. On ressent l’engouement et l’admiration de Christian Lax pour ces hommes qui, pris dans l’effort et transcendés par leur passion, repoussent continuellement leurs limites.
La synthèse de kbd (6 lecteurs) et les chroniques d’Enna et de Zazimuth.
Une lecture que je partage avec Mango
Extraits :
« Le public veut de l’épopée ! Il n’y a que ceux pour qui la course continue qui font rêver. Où est l’extraordinaire si on se met à raconter qu’à l’arrière, des pauvres types en crèvent ? » (L’Aigle sans orteils).
« Un isolé mon pote, c’est un héros !… Il participe à titre individuel et ne profite en rien de l’organisation des groupés » (L’Aigle sans orteils).
Du côté des challenges :
Roaarrr Challenge : Prix du Jury Œcuménique de la BD (2006)
Petit Bac 2013 / Partie du corps : orteils
L’Aigle sans orteils
One Shot
Editeur : Dupuis
Collection : Aire Libre
Dessinateur / Scénariste : Christian LAX
Dépôt légal : juin 2005
ISBN : 2-8001-3711-8
Bulles bulles bulles…
Certes, la ligne est propre, mais est-ce pour autant de la « ligne claire » ?
Tu reviens sur les titres que t’as loupé sur k.bd ? 🙂
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Je reviens sur des titres qui végètent dans ma PAL, ce qui est assez scandaleux ^^ 😛
Concernant la ligne claire, je savais bien qu’il me fallait relire cet article avant de finaliser 😛
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Ahah ! Ouep, chouette article 😛
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N’est-ce pas ? 😉
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Un bonheur le dessin de Lax. Je suis totalement fan ! Le choucas en noir et blanc (et en intégrale), c’est une tuerie !
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« Le Choucas » en noir et blanc et en intégrale… c’est ce que j’ai à la maison ! 😀 Une tuerie, je confirme ^^
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Je me laisserais volontiers tenter. La couv’ est superbe.
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Les visuels intérieurs ne sont pas désagréables non plus 😉 Absolument pas le « genre » d’albums vers lequel je me suis tournée ces derniers temps, ce qui explique en partie le plaisir que j’ai eu à le lire
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Un jury œcuménique de la BD, c’est curieux. Je ne connaissais pas et me demande bien en quoi ça consiste! Moka a raison: la couverture est belle. Je ne crois pas avoir vu cet album dans les rayons de ma bibliothèque! Je vais voir;
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Pour la présentation du Prix du Jury Œcuménique, je te renvoie à mon article voire mieux, au site du jury lui-même. Un événement rattaché au Festival d’Angoulême et qui manque malheureusement de visibilité
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J’en garde le souvenir de l’histoire du dépassement de soi et de beaux dessins.
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Après l’engouement partagé par les copinautes de kbd, ton avis avait fini de me décider à le lire. J’ai juste eu besoin d’un peu de temps pour passer à l’action ^^
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Ca a l’air très très bien !! Je le note et le chercherai aussi en bibliothèque.
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J’espère que j’aurais l’occasion de lire ton avis sur ce titre 😉
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Je ne connais pas du tout l’univers du vélo. Ce serait l’occasion de le découvrir.
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Je m’y connais peu aussi. Elle est lointaine cette période où je suivais le Tour de France chaque été…. réellement lointaine ^^
En revanche, c’est le deuxième album que j’ai eu l’occasion de lire sur ce sujet. C’est à l’album de Lax que va ma préférence mais il y a également « Le Tour des Géants » qui propose un regard sur le Tour de 1910. Tout aussi spectaculaire !
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J’avais beaucoup aimé !
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Ah… j’ai raté le lien de ta chronique 😳 Je vais corriger cela de ce pas 😉
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Mon album préféré parmi cette trilogie dédiée au vélo 😉
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Tentée par « Pain d’alouette » et « L’écureuil du Vel’ d’Hiv » en tout cas 🙂
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Hum les illustrations ne me tentent pas trop…
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Je comprends tout à fait. Cela m’avait également fait hésiter. On ne peut pas adhérer à toutes formes de graphismes ! 😉
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Véritable hymne au courage, L’aigle sans orteils démontre combien la volonté d’un homme peut être déterminante dans ses choix de vie. Amédée, dans ce personnage de cycliste amateur, solitaire et même handicapé représente l’humanité dans toute sa plénitude. Un homme simple avec ses propres failles, comme vous et moi, qui, à force de volonté, réussit à se dépasser et à réaliser des exploits dont personne ne l’aurait crû capable. Un homme passionné qui n’oublie pourtant pas les amis qui le soutiennent et cette femme, si belle, qu’il a réussit à séduire. Un homme qui connaîtra une fin tragique mais qui vécu comme il l’aura souhaité, de cette manière pleine et entière, qui fait qu’on peut mourir sans regrets ou presque.
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