Par le passé, Magda était chanteuse. Ce mode d’expression était une seconde nature plus qu’un métier, elle était connue et reconnue pour la qualité de ses textes et le timbre de sa voix. Puis, une prise de conscience la conduit à arrêter brutalement cette activité. Elle décide de voyager pour se retrouver, faire le point et se construire une nouvelle vie. C’est à ce moment qu’elle a rencontré Nour dont elle va tomber amoureuse.
Les années ont passé, Magda a 35 ans et est toujours en couple avec Nour. Ils ne sont pas mariés. La passion est toujours là mais le fait d’apprendre qu’elle est enceinte provoque une profonde remise en question chez la jeune femme. Elle éprouve alors le besoin de reprendre la route sans aucune destination précise, n’écoutant que son besoin de se retrouver seule pour réfléchir et décider de ce qu’il adviendra de son couple et de l’enfant à naître. Cependant, la veille de son départ, Magda vient en aide à une jeune femme qui erre sur la plage… elle se retrouvera malgré elle à faire le voyage en compagnie de cette silencieuse et étrange inconnue.
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J’avais découvert le travail de Daphné Collignon avec Correspondante de guerre, ouvrage dans lequel elle mettait en images le témoignage d’Anne Nivat (reporter qui a couvert plusieurs conflits : Tchétchénie, Irak, Afghanistan…). A l’époque, j’avais été sensible au style de l’illustratrice. Je me réjouissais donc de la sortie de ce nouvel album… peut-être était-ce parce que j’avais le souvenir d’un récit plus cohérent ?
Les premières pages de l’ouvrage nous permettent de cerner rapidement de quoi il en retourne : sa grossesse met à mal la vie qu’elle s’est construite, les conventions lui imposent de renoncer au célibat (il est de mauvais ton qu’une femme marocaine enfante hors mariage). Mais autant être directe : je n’ai pas apprécié cet album. L’histoire de cette femme pourrait être touchante si elle n’avait été noyée sous un amas de métaphores qui nous font perdre le fil.
L’héroïne chemine très lentement vers l’acceptation de cette grossesse, l’idée de devenir mère, de renoncer au célibat, de ne plus prendre de décision uniquement par rapport à soi mais tenir compte de l’enfant… et du couple. Mais cette looongue litanie de questions existentielles s’étiiiire sur 72 pages, ce qui m’a semblé être interminable et finalement assez opaque.
Que retenir de cet album ? De la confusion.
Certes, l’auteure parvient à emmener son lecteur jusqu’au terme de cette histoire mais lui a-t-elle permis réellement de matérialiser les émotions de cette femme, de ressentir sa peine ou d’accompagner sa réflexion ? Cela n’a pas été mon cas. Je l’ai regardé se débattre sans ressentir aucune empathie pour elle. Je n’ai même pas la certitude d’avoir compris le message que Daphné Collignon souhaitait délivrer ; est-il question de maternité ou de (homo)sexualité ?
Pourtant, je ne peux pas nier la beauté des textes de l’auteure, quelques envolées lyriques ne m’ont pas déplu, mais Magda est si ambiguë que cela ne m’a pas permis d’appréhender sereinement ce récit. Comment trouver la distance adéquate avec cet album pour pouvoir l’apprécier réellement ??
Côté graphique, les constats sont presque identiques. Si le trait léché et la douceur des visuels m’ont tout d’abord fait ressentir le côté intimiste du récit, cette première impression s’est vite dissipée une fois la lecture engagée. Çà et là surgissent, au milieu des illustrations, des photos de désert, de vagues… des clichés marquants certainement un temps fort de la vie de l’auteure mais qui malheureusement ne signifient rien (ou pas la même chose) pour le lecteur.
Cet ouvrage est bien trop confus et contient de nombreuses incohérences tant au niveau narratif qu’au niveau graphique (en début d’album, le personnage principal se blesse à la main gauche mais c’est la main droite qui sera bandée par la suite, sans compter les nombreux oublis de ce bandage factice d’une page à l’autre).
Je suis réellement dubitative sur l’intérêt de publier ce titre. Il me semble que Dupuis nous livre-là l’ébauche d’un projet qui aurait mérité d’être relu avant édition. De toute évidence, je ne peux que vous conseiller de vous tenir à distance de cet album… Un voyage insipide et ennuyeux.
Une lecture commune avec Jérôme… aussi perplexe que moi ?!
Une lecture que je partage également avec Mango pour le rendez-vous hebdomadaire du mercredi
Extrait :
« Il faut un début et une fin à toutes les histoires, et pourtant je trouve cette idée absurde. Comme si une naissance, une mort, pouvaient délimiter un espace de sens et un territoire quand l’esprit revient sans cesse sur lui-même, part, se projette, recule, et regarde pour la millième fois un moment oublié qui n’est pourtant jamais tout à fait le même » (Sirène).
Du côté des challenges :
Petit Bac 2013 / Objet : sirène
Sirène
One Shot
Editeur : Dupuis
Collection : « Auteurs »
Dessinateur / Scénariste : Daphné COLLIGNON
Dépôt légal : mai 2013
ISBN : 978-2-8001-5911-9
Bulles bulles bulles…
Belle unanimité dans la désapprobation, Jérôme et toi! J’oublie donc ce titre!
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Ce n’est pas souvent que l’on fait aussi bien « bloc » contre un album avec Jérôme, je crois même que c’est une première pour un mercredi. « Sirène » est le genre d’album que je regrette vraiment d’avoir acheté. Pour le coup, 14 euros et des brouettes me semble être une somme faramineuse pour un tel objet.
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On est d’accord, c’est une grosse déception. Je n’ai pas osé écrire dans mon billet que c’était un album raté par respect pour l’auteur mais c’est vraiment ce que je pense.
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C’est à dire qu’elle se parle un peu trop à elle-même dans cet album. Ca doit être plus compréhensible quand on la connaît personnellement mais vu que ce n’est pas notre cas… Je n’ai même pas envie de la rencontrer pour parler avec elle de sa démarche de création, c’est dire ^^
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Dommage, l’idée de départ était intéressante pourtant…
Bon, ben si je le croise par hasard, j’y jetterais un coup d’œil parce que le trait me plaît bien quand même.
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Dommage oui. Après, le trait n’est pas désagréable mais pour le coup, ça ne suffit pas. Peut-être seras-tu plus sensible et plus réceptif que moi sur ce titre. Je te l’envoie si tu veux… je m’imagine mal le relire un jour alors autant tenter qu’il trouve un lecteur qui saura lui faire meilleur accueil 😉
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Je l’avais répéré en librairie; donc, je passe 😉
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Passes passes !! 😀 Je suis méchante mais je ne te contredirais pas sur ce coup ^^
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Je passe mon tour 😉
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Ah ? 😀
On vous évite d’alourdir vos PAL estivales en fait ^^
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Comme je le disais à Jérôme, je me fie à vos avis et passe mon tour;
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Cela dit, il m’arrive souvent de me tromper ou d’induire en erreur (la preuve avec la chronique de Cuné aujourd’hui ^^)
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Elle ne passera pas par moi ! ^^
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🙂
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Ahhh, pas de tentation cette semaine … pire, je la note dans les livres-à-ne-pas-prendre. Y’a trop de risques de finir frustrée, énervée et me questionner sur mon intelligence car il est certain que je ne vais rien y comprendre 🙂
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Pas de tentation non… j’ai fini par l’atteindre cet objectif !! Par contre, je ne penserais pas que ce serait sur ce titre assez sereinement (j’avais bien aimé « Correspondante de guerre » ainsi que son intervention sur « En chemin elle rencontre » #1)
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Jerome + Mo’ = je ne lirai pas cet album !!
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Il y a des univers d’auteurs qui sont plus hermétiques que d’autres… ^^
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Quel dommage, je suis vraiment séduite par le graphisme…
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Ça se tente Marion. Si tu parviens à t’appuyer sur le graphisme, peut-être parviendras-tu à « ressentir » cette lecture mieux que moi 😉
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J’étais tenté, mais ton avis et celui de Jérôme m’ont bien refroidi… je passe donc…
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Les belles illustrations proposent une plongée dans des paysages désertiques et étouffants du Maroc… mais ils ne m’ont fait ni chaud ni froid. De mon côté, je vais en rester aux albums où elle collabore avec d’autres scénaristes, je crois que c’est plus sage ^^
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