Chroniks Expresss #7

Ces derniers temps, je me retrouve confrontée à :

  • un manque d’envie de parler de certains titres,
  • un manque de temps…

… reprise de la rubrique Chroniks Expresss pour partager trois déceptions.

Bride stories, tome 1 – Mori © Ki-oon – 2011

Mori © Ki-oon – 2011
Mori © Ki-oon – 2011

« La vie d’Amir, 20 ans, est bouleversée le jour où elle est envoyée dans le clan voisin pour y être mariée. Elle y rencontre Karluk, son futur époux… un garçon de huit ans son cadet ! Autre village, autres mœurs… La jeune fille, chasseuse accomplie, découvre une existence différente, entre l’aïeule acariâtre, une ribambelle d’enfants et Smith, l’explorateur anglais venu étudier leurs traditions. Mais avant même que le jeune couple ait eu le temps de se faire à sa nouvelle vie, le couperet tombe : pour conclure une alliance plus avantageuse avec un puissant voisin, le clan d’Amir décide de récupérer la jeune femme coûte que coûte… » (synopsis éditeur).

Vous avez été nombreux à encenser cette série dont j’appréhendais la lecture. Pourtant, le tome 1 ne s’étale pas réellement sur les émois amoureux d’une héroïne qui a tout pour plaire : jeune et jolie, sportive et intelligente, courageuse et émotive… elle a VRAIMENT tout pour plaire cette gentille jeune fille… un peu trop [gentille] peut-être.

Ce tome est l’occasion de découvrir les traditions et le mode de vie d’une famille installée quelque part en Asie Centrale. Si le trait de Kaoru Mori est raffiné et n’omet aucun détail (je me suis souvent perdue dans la contemplation d’un visuel), j’avoue que cette épopée – annoncée comme un seinen – ne m’a apporté aucune satisfaction. Malheureusement pour moi, j’ai déjà lu quelques chroniques sur les tomes suivants et je suis au courant que la romance amoureuse va prendre de plus en plus de place dans le scénario…

Je vais m’arrêter là puisqu’il m’a déjà fallu cinq semaines pour venir à bout de ce petit manga de 192 pages. L’histoire, loin d’être palpitante, n’a pas grand intérêt… mais j’ai essayé les copains ! 😉 (ah, vous vous disiez que je ne le lirais jamais !!?)

La synthèse de kbd et les chroniques de Jérôme et de Marilyne.

In vino veritas, tome 1 – Corbeyran – Malisan © Glénat – 2013

Corbeyran – Malisan © Glénat – 2013
Corbeyran – Malisan © Glénat – 2013

Une nouvelle saga débute avec ce premier opus de série. Il nous annonce la lutte fratricide entre Lionello et Tessa. Orphelins de père et de mère, ils ont été élevés par leurs grands-parents. Une enfance idyllique passée au milieu des vignes du patriarche qui leur a transmis son amour profond de la terre. Une grand-mère aimante et deux enfants unis pour les meilleurs et pour le pire. Malheureusement, la promesse qu’ils se sont faits enfants n’a pas résisté à l’épreuve du temps. Devenus adultes, ils se vouent une haine de tout instant, une animosité que leurs proches ne parviennent pas à apaiser. Jusqu’au jour où la grand-mère décède. Cette dernière a pris soin de préciser dans son testament que s’ils souhaitent hériter de ses terres, ils devront unir leurs compétences et travailler ensemble…

Il y a à mon goût beaucoup trop de stéréotypes dans la présentation de cette série. Le travail de Luca Malisan parvient, malgré l’aspect assez lisse de son dessin, à créer deux ambiances assez distinctes. C’est propre mais ce type de dessin ne me fait ni chaud ni froid. La superficialité de Lionello nous saute immédiatement aux yeux tandis que Tessa apparait plus franche et spontanée. Bref, tout cela semble cousu de fil blanc ! Je ne m’arrêterais pas sur les couleurs criardes de l’album qui ont été posée à la palette, évitant ainsi toute trace de crayon, de hachure… il n’y a pas de profondeur, l’atmosphère est aseptisée, on ne ressent rien. Quant au scénario, il me semble bien trop classique et très convenu. L’ouvrage m’est tombé des mains avant que je ne parvienne à la fin de l’album.

La chronique de Planete BD.

Ils ont retrouvé la voiture – Gipi © Vertige Graphic & Coconino Press – 2006

Gipi © Vertige Graphic & Coconino Press – 2006
Gipi © Vertige Graphic & Coconino Press – 2006

Cet album est le second tome de la série Baci dalla provincia. Je vous avais présenté le tome 1 (Les Innocents) il y a trois ans. Mon sentiment était mitigé sur ce premier tome mais je souhaitais découvrir la suite du récit. Malheureusement, le voyage n’a pas été à la hauteur de mes attentes bien que l’on plonge très rapidement dans ce thriller.

On découvre deux hommes, deux anciennes racailles dont l’un semble avoir refait sa vie. Suite à la découverte d’une carcasse de voiture, les services de police sont sur le qui-vive, ce qui semble inquiéter l’un des deux hommes. Ils s’engagent dans une expédition punitive visant à effacer les dernières traces de leur délit et ainsi empêcher les forces de l’ordre de remonter jusqu’à eux.

Le lecteur ne tarde pas à donner du sens au titre de l’album. Gipi propose ici un huis-clos assez pesant. On est face à un rapport de force assez primal entre dominant et dominé, le second semblant appréhender les réactions du premier. La tension monte crescendo, elle suggère au lecteur que le dominant peut-être imprévisible, dangereux… On ne saura rien du passé de ces hommes, on devinera seulement qu’ils ont fait équipe à l’occasion d’un braquage ou quelque chose du genre. On devine aussi que le groupe s’est cassé suite à ce délit et que chacun a fait sa vie de son côté.

L’intrigue en elle-même s’étale sur une période très restreinte, une poignée d’heures tout au plus. L’action se déroule principalement dans une voiture. Plusieurs scènes présentent ainsi les deux hommes côte-à-côte, une disposition qui facilite les confidences et limite certaines effusions. J’ai vraiment apprécié la manière dont Gipi utilisait cette configuration pour travailler l’atmosphère.

En début de lecture, je pensais que nous étions face à deux amis qui se retrouvaient après une longue séparation mais les événements nous forcent à revoir constamment notre analyse et l’idée que nous nous faisions des liens qui les unissent.

Malgré tout, ça n’a pas pris. Je suis restée assez extérieure à cette histoire. A ce jour, la série Baci dalla provincia ne comporte que deux tomes.

La chronique de Frédéric Prilleux (Bedepolar).

Du côté des challenges :

Petit Bac 2013 / Aliment-Boisson : vino !

Petit Bac 2013
Petit Bac 2013

Auteur : Mo'

Chroniques BD sur https://chezmo.wordpress.com/

34 réflexions sur « Chroniks Expresss #7 »

  1. Oui, pour Bride Stories, le récit est gentillet ( pour moi ce n’est pas un seinen ), l’intérêt c’est l’aspect culturel et ce graphisme sans aucun doute.

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    1. C’est pourtant bien un Seinen puisque pré-publié dans le magazine Fellow ! au Japon, et c’est vrai que le graphisme de Kaoru Mori ne le rapproche pas d’un Shojo. Pour tout le reste par contre, il en a tous les codes…
      C’est gentillet, oui. Maintenant je n’ai pas l’impression que la série parle d’une histoire d’amour. Au contraire, ce sont des histoires amoureuses, des personnes différentes, au gré des contrées que nous connaissons peu. L’occasion de découvrir des cultures forcément différentes de notre société judéo-chrétienne.

      Mo’, je ne m’attendais pas à une chronique de ta part, j’avoue, tu me bluffes 🙂
      A quand un avis sur Akira ? 😀

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      1. Héhé Lunch, je me doutais que tu ne t’attendais pas à ce que ce titre apparaisse un jour sur mon blog (tu n’es pas le seul, je peux donner des noms ^^)
        Bon après, vu que j’avais le tome 1 de « Bride stories » à la maison (merci Choco ^^), j’allais forcément le lire tôt ou tard. Tu vois, j’ai pris le temps (ce qui était finalement beaucoup plus facile que quand tu m’as mis le couteau sous la gorge avec tes trois ou quatre tomes à lire en moins de 48 heures :P)
        Bon…
        Quant à Akira, j’ai adoré ! J’ai une chronique en attente mais j’ai du mal à me résoudre à ne parler que du tome 1 (même s’il y a des tonnes de choses à dire). J’essaye depuis aout de mettre la main sur le tome 2. Je vais finir par le commander, il n’est jamais dispo ! ^^

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        1. Ah oui je crois bien qu’il va falloir le commander oui. S’ils ne l’ont pas dans le fond c’est sûrement qu’ils n’ont pas l’intention de le prendre (ce qui est scandaleux cela va sans dire ^^).
          Content que ça t’aie plus.

          Pour Bride Stories, si j’ai pris les 4 tomes c’était pour qu’on le lise nous, surtout. On était chez toi toute la semaine et il fallait qu’on le chronique pour le dimanche je te rappelle ^^
          Ton homme a aimé, lui, malgré tout 😀
          Et sinon c’est David qui te l’a offert il me semble 🙂

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          1. Alors…
            1/ je t’assure, c’est Choco qui me l’a offert (à moins que David n’ait mué mais ça m’étonnerais ^^)
            2/ 4 tomes… si ce n’est pas des arguments contondants je ne sais pas ce que c’est (ce n’est pas beau de se cacher derrière kbd)
            3/ que vient faire mon homme dans l’histoire ?? ^^
            4/ j’ai trouvé facilement tous les tomes d’Akira SAUF le 2 et le 6 ! Je n’ai aucune explication logique à cela :mrgreen:

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            1. ah… et 5/ pour le « 1/ » : il y a plein de fautes de conjugaison… sauras-tu les retrouver ?? (mouarff)

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            2. Tsss, je dis pas qu’on t’as pas encouragé à le lire, juste que c’était pas spécialement pour toi qu’on a amené les 4 tomes 😛
              (et je sais que ton homme l’a lu à ce moment-là et qu’il a trouvé que ça se lisait bien ^^)

              Pour le cadeau, j’étais persuadé que c’était David… dans son « colis piégé » envoyé en mai.

              Moi aussi j’aimerais bien faire les Akira. On te l’a offert mais on les a pas à la maison, pfff ^^ Va falloir que je remédie à ça moi 🙂

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            3. Un colis piégé ?? Euh… soit mes problèmes de mémoire sont plus importants que ce que je pensais, soit David ne m’a rien envoyé. J’opterais plus pour la deuxième solution ^^

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    2. Le problème, c’est que j’ai lu les chroniques des copinautes sur les différents tomes de cette série. Malgré moi, j’ai donc des info sur la suite des événements que je n’ai pas su éluder pendant la lecture. Beaucoup de chroniques abordent notamment l’évolution de cette idylle… il m’a été difficile de ne pas « l’observer » durant ma lecture. D’où l’explication du pourquoi j’en parle ici alors qu’il est vrai qu’elle n’envahit pas l’histoire dans ce premier tome.

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  2. Pas de chance, Mo!: 3 chroniques et 3 déceptions! Il y a des périodes comme ça! Quant au manque de temps, il est chronique chez moi en ce moment! Meilleures pioches pour tes prochaines lectures!

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    1. Meilleures pioches à n’en pas douter. Cependant, quelques unes de ces lectures commencent à dater un peu. « Bride stories » par exemple, je l’ai lu de mi-juillet à fin août ^^ Il ne m’en reste rien sauf une définition du mot panne (cf Wiki) dont je ne me rappelais plus ^^ Comme quoi à défaut d’être captivante, la lecture a été un peu enrichissante 🙂

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    1. Ah ah !! Dis donc, j’ai réussi à te faire commenter chez moi !! Incrédibleu !!! 😛
      Il faut que je fouille le forum pour retrouver quels sont les autres titres dont j’ai pu dire beaucoup de mal. Me connaissant comme je me connais, la recherche risque d’être prometteuse ^^

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  3. Je suis totalement d’accord avec Lunch. Pour moi aussi, c’est un seinen, qui parle d’amour à travers des jeunes femmes de religions et ethnies différentes, mais ce n’est pas une histoire d’amour. Ce que je trouve intéressant dans ce manga, bien plus que l’histoire, ce sont les dessins et la découverte de cultures peu connues. Au moins tu auras essayé!
    On oublie les deux autres, donc.

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    1. Pour « Bride stories », oui. Je suis d’accord. En répondant à Marilyne, j’expliquais pourquoi j’ai fait une fixette sur l’histoire d’amour. Mais bon. Je reconnais les valeurs thérapeutiques de cet album. Moi qui ne suis pas pour les somnifères malgré mes insomnies… j’ai vraiment apprécié sa capacité à faire venir le marchand de sable presque instantanément après ouverture de l’ouvrage 😛

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  4. Concernant Bride Stories, je ne vais pas reprendre mon dossier sur le manga, mais là on perçoit clairement la limite du découpage des éditeurs en seinen, shojo, shonen etc…
    Seinen, c’est comme le dit Lunch, parce qu’il a été publié dans un mag seinen. C’est tout.
    Après, c’est destiné à un public adulte parce qu’effectivement, là, on est plus de l’approche ethnographique que dans un bête triangle amoureux « shojoesque ». Sans compter sur le dessin qui est vraiment extraordinaire. D’ailleurs, dans les volumes suivants, on suit plus l’ethno-socio-anthropologue anglais qu’autre chose.
    Moi j’aime bien ça alors forcément ça m’a plu. Mais c’est assez surprenant comme approche. Manque d’habitude.

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    1. C’est vraiment étrange cette façon de classer au Japon. Et pas toujours pertinent parce que certains titres sont parfois difficilement classables tout simplement. Le problème est que ça peut induire en erreur aussi, de fait.
      En tout cas moi aussi j’ai aimé, et d’autant plus l’histoire avec l’anthropologue anglais, très discret dans les 2 premiers tomes mais qui prend un vraie place dans le récit ensuite. Le 3ème tome est par ailleurs mon préféré, c’est son histoire, et c’est une belle histoire… qui souffre du décalage de cultures.

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    2. Je ne reviens pas sur la qualité des illustrations. J’ai été très impressionnée par ce travail. L’auteur a été attentive au moindre détail. C’est superbe. Mais pour la contemplation… je préfère autant me tourner vers les ArtBooks… classique quoi 😛 (si tu trouves que je provoque… tu n’as pas tort :P)
      Malgré tout, je ne suis pas tentée pour découvrir les prouesses de l’ethno-etc anglais. Je me suis ennuyée. M’étais-je conditionnée à ne pas aimer ce titre ? Probable bien que je me retrouve tout à fait dans la chronique qu’avait rédigé Champi.

      Pour le dossier manga que tu as mis en ligne, je n’avais pas tout lu au moment de notre échange mail et je pense que je le relirais prochainement. J’ai appris énormément en te lisant.
      Je me permets d’insérer le lien de ton article aussi : http://www.iddbd.com/2013/10/bibliotheque-formation-manga/

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      1. Oui, je pense que tu t’es braquée. ça arrive quand on te dis et répète « c’est trop bien, faut le lire etc… »
        Après, je comprends qu’on puisse ne pas aimer. C’est quand même assez différent du manga habituel. Rien que par l’ère historique et géographique déjà.

        Merci pour le lien. J’avoue, c’est un peu gros mais j’ai essayé de faire une synthèse. J’ai appris beaucoup en le faisant aussi 🙂 Si ça peut éclairer des lanternes

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        1. C’est vrai que j’ai été assaillie par les « c’est trop bien, il faut le lire »… sauf que depuis le début je disais aussi « ce n’est pas pour moi ! » 😀 J’avais vu juste pour le coup (pour une fois :P)
          Après, ce n’est pas le côté historique du manga qui m’a le plus gênée. J’en ai lu d’autres dans ce genre et c’était très bien passé.

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  5. C’est bien, tu as lu Bride Story. Que tu es moyennement apprécié peu importe. Maintenant ai moins tu connais^^ (dis celui qui n’a toujours pas lu Maus…).

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    1. Voilà : je l’ai ouvert, j’ai lu… mais je n’ai pas vaincu ^^
      Tu sais ce qu’il te reste à faire (et je trouve indécent de parler de Maus sous un article qui parle de Bride stories :P)

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    1. J’ai perdu beaucoup de temps dans la contemplation des illustrations. J’ai été assez impressionnée par son travail ! Mais pour le reste… c’est intéressant mais la mayonnaise n’a pas pris ^^

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