Le mot qui nous accueille dans l’album : « Aux douze de Charlie, nos seuls apôtres ».
…
Ce jour-là, Daniel Pennac a donné rencart à Florence Cestac sur les coups de midi. C’est l’occasion de partager un repas à la bonne franquette dans un restaurant. Pennac arrive avec sa vieille Dauphine qu’il cajole et une histoire d’amour « exemplaire » qu’il aimerait que Cestac dessine. Pennac est en verve, aidé par le petit Bordeaux que le serveur leur apporté, quant à Cestac, elle a sorti carnet et crayon et pose sur papier les premiers éléments de l’album.
Au détour d’une anecdote, Florence Cestac interroge son complice sur la véracité de certains faits et celui-ci concède qu’il s’autorise parfois quelques libertés dans la manière de placer quelques scènes truculentes qui viennent épicer le récit. Peu à peu, les clients assis non loin du duo d’auteurs y vont de leurs propres remarques, à commencer par le serveur qui ne se prive pour énoncer ses critiques…
Nous voici donc spectateurs de cette rencontre cocasse durant laquelle Daniel Pennac fouille ses souvenirs d’enfance pour raconter avec tendresse et humour sa rencontre avec un couple de sexagénaires. C’est ainsi qu’à l’occasion des vacances qu’il venait passer chez ses grands-parents, Daniel a fait la connaissance de Jean et Germaine, amoureux l’un de l’autre comme au premier jour. Jean est issu d’une famille aristocratique tandis que Germaine n’était que simple couturière. Jean tomba amoureux au moment même où il vit Germaine pour la première fois. Il sera répudié par sa famille pour avoir épousé Germaine. Ils vont donc vivre de bric et de broc pendant un temps avant de trouver de quoi subvenir à leurs besoins mais en veillent particulièrement au fait de pouvoir lire et « faire catleya » [en référence à Proust] quand bon leur chante.
A l’instar du couple de Jean et Germaine, le duo d’auteurs ne mâche pas ses mots et ne s’encombre d’aucun tabou. Un vocabulaire châtié et populaire accompagne notre lecture et les choses sont abordées avec simplicité et spontanéité. Le choix de faire partager au lecteur toutes les interactions entre scénariste et dessinateur amuse ; quand on sait le temps qu’un artiste peut passer sur la réalisation d’un album, l’idée de voir celui-ci prendre forme en temps réel ET en moins d’une journée accroit le caractère drolatique de l’histoire
Le lecteur ne mâche pas son plaisir à découvrir cet album qui s’aide de la grande complicité liant Daniel Pennac et Florence Cestac. Le scénario enjoué a du panache et la bonne humeur est présente de bout en bout. Une alternance entre le passé des souvenirs de Pennac et le présent où il fascine un auditoire de plus en plus important dans la salle d’un restaurant, le récit dispose de multiples respirations bien que la narration ne souffre aucun temps mort. Bel exercice de style !
La chronique de Violette et l’interview de Daniel Pennac (Le Figaro).
Une « BD de la semaine » qui se partage aujourd’hui chez Stephie.
Un amour exemplaire
One shot
Editeur : Dargaud
Dessinateur : Florence CESTAC
Scénariste : Daniel PENNAC
Dépôt légal : avril 2015
ISBN : 978-2205-07332-4
Bulles bulles bulles…
J’ai vraiment beaucoup de mal avec le dessin de Cestac moi, ça aurait tendance à me bloquer complètement malgré ton bel avis… et même si j’adore Pennac…
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Alors je te conseille vivement d’aller lire l’interview vers laquelle je revoie en fin d’article. Pennac y explique « pourquoi Cestac » et le plus que son trait apporte à son scénario 😉 Ça devrait te convaincre ^^ 😛
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Je n’ai pas mis le nez dedans, il faudrait peut-être que j’y remédie vu cet avis :p
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Ouh que oui… suis ton flair en tout cas
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Je l’ai fini et apprécié ! Belle découverte. Et j’ai vraiment trouvé des cases que l’on devrait peindre sur les murs de certaines librairies pour expliquer des choses aux lecteurs.
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Belle idée !
J’ai retrouvé quelques éléments narratifs qui étaient déjà présents dans la Sage Malaussène (comme cette idée de ranger les livres que l’on lit et qu’on manipule dans la bibliothèque du haut et les mêmes livres – mais en éditions rares – dans la bibliothèque de la cave). Après, j’ai pensé aussi à « Comme un roman » que je n’ai pas encore lu mais que j’ai dans ma PAL. Je me demandais si « Un amour exemplaire » ne reprenait pas aussi quelques ingrédients de cet ouvrage-là et du rapport que le lecteur entretient avec le livre
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par principe, parce que c’est Lui, je l’ai noté pour une prochaine commande. En espérant, comme Noukette en parle, ne pas être déçue par les dessins. A suivre! 😉
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J’en doute (que tu sois déçue). Ça se lit facilement, bourré de bonne humeur, d’humour et d’une poésie toute particulière 😉
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inscrit sur la prochaine commande, et hop!
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Alors tu m’en diras des nouvelles 😉 Tu te réserves un moment de lecture sympathique en tout cas ! 😉
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J’avais repéré ce titre mais j’ai beaucoup hésité, sans doute en raison du dessin, comme Noukette. Après ton avis, je vais me lancer 😉
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Ah oui et deux fois « oui ». toi et moi, on a vu en BD des graphismes beaucoup moins accessibles que celui de Cestac et cela ne nous a pas empêché d’apprécier 😉 Comme souvent en refermant l’album, j’ai fait le constat qu’aucun autre dessin n’aurait mieux collé que celui-là 😉
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Vendu ! Je te suis les yeux fermés, façon de parler, hein…
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Ah ! 😀 Prépare-toi à passer un excellent moment de lecture ^^
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Noté depuis sa sortie, il me fallait juste un avis sérieux et argumenté pour achever de me convaincre. Mon banquier ne te remercie pas 😉
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Tu lui passeras le bonjour de ma part à ton banquier. Pour le faire relativiser, tu pourras lui dire que mon banquier pense souvent à toi aussi
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Arf, c’est dommage mais je n’accroche pas du tout à ce genre de dessin… J’aurais bien aimé découvrir Pennac en BD pourtant mais tant pis !
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Il ne faut pas s’arrêter sur le trait particulier de Florence Cestac. Ici, il est parfaitement en harmonie avec le ton du scénario. D’ailleurs, Pennac en joue aussi dans son récit (la question des « nez ronds » sera abordée. Comme Noukette, je te renvoie vers l’interview que je pointe en fin d’article 😉
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Le sujet est assez original et le personnage de Pennac m’attire, mais je n’aime pas du tout le graphisme d’après ce que tu montres.
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Rhaaa là là mais tsss tsss tsss. Laissez donc ce graphisme tranquille et foncez lire !
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Non mais… en plus, Cestac fait des concessions ! Vous rendez-vous compte ?? 😀
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ravie que tu aies aimé, toi aussi! C’est un joli moment de lecture grâce à duo d’auteurs d’enfer!
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Et ça décape !! Ils n’y vont pas avec le dos de la petite cuillère sur les expressions fleuries 😀 Je ne m’inquiétais pas trop avant de me lancer dans la découverte d’autant que ton avis avait renforcé cette impression 😉
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Tu passes ton printemps 2015 avec Pennac on dirait…
J’aime beaucoup l’humour de Cestac, à défaut de ses dessins comme d’autres visiteurs, mais cela dit, je suis bien intéressée par ce duo inattendu.
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Le printemps avec Pennac oui. Et j’avais passé l’été dernier avec Vargas. J’aime beaucoup ce couple je crois 🙂
La patte de Cestac est ce qu’elle est. C’est un style. Cela fait presque 40 ans qu’elle nous fait profiter de ces gros nez, de ces corps un peu voutés et de ces dégaines en général. Il faut passer outre si l’on aime pas. Comme tu le dis si bien, la question qu’il faut se poser c’est de savoir si on aime son humour ou non 😉
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Plusieurs semaines qu’il me fait de l’oeil en librairie celui là…
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Tout ce que je peux te dire… c’est qu’il est vachement bien ! 😛
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Il me tente beaucoup cet exercice de style.
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Frais, amusant et très touchant. Bref, un album que j’ai envie de conseiller 😉
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J’arrive de chez Jérôme. Je vois qu’il a le même avis que toi. J’ai noté ce titre, d’autant que j’aime bien Pennac, et que les dessins que j’ai pu voir sur les planches présentées me plaisent bien.
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Les dessins de Cestac sont un peu chargés, mais c’est son style, fluide et très agréable au demeurant.
Je pense que tu aimeras. On se laisse réellement porter par cette histoire 😉
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