« Quand une jeune enseignante quitte son collège de ZEP pour se lancer, euphorique, dans une thèse, elle n’imagine pas le chemin de croix sur lequel elle s’engage…
Autour de Jeanne défile l’univers des thésards : le directeur de recherche charismatique, expert dans l’art d’esquiver les doctorants qui attendent fébrilement la lecture de leurs pavés ; la secrétaire usant de toute l’étendue de son pouvoir d’inertie dans le traitement des dossiers dont on l’accable ; les colloques soporifiques où sont livrés en pâture les aspirants chercheurs ; les amphis bondés de première année devant lesquels ils s’aguerrissent en étrennant des cours laborieux payés au semestre et dont ils recueillent les fruits dans des copies désarmantes de candeur ; la jungle de la compétition académique et le dénuement d’une université malmenée ; la famille et les amis qui n’y comprennent rien ; l’infortuné compagnon endurant par procuration le calvaire de cette thèse qui n’en finit pas…
À la manière d’un récit d’apprentissage, avec drôlerie et finesse, ce roman graphique raconte le quotidien de doctorants qu’on compte aujourd’hui en France par dizaines de milliers et qui, comme Jeanne, poursuivent leur recherche comme une quête existentielle. Vous en connaissez forcément. Après avoir lu ce livre, vous ne leur demanderez plus : « Alors, cette thèse ? » »
Évidemment, je ne vous cache pas que terminant ma 1ère année de thèse (en littérature !) je me sentais concerner par cette BD ! C’est un p’tit bonheur, drôle et cynique à la fois, j’ai bien ri (voire versé quelques larmes à la vue de ce qui m’attend les prochaines années). Tirée de son expérience personnelle, cette auteure décrit parfaitement l’univers impitoyable de la recherche. Elle raconte aussi son chemin, son parcours avec beaucoup de recul et de dérision.
Un petit bout de l’histoire :
Jeanne travaille dans un collège ZEP, se met en disponibilité de l’éducation nationale et se lance dans la recherche (et tout ça, sans financement). Youpi, joie, champagne, paillette et tout le tralala 😉 Pas de doute, elle est invincible ! Elle se lance follement dans cette belle aventure (ohhhhh on dirait moi !), devient chercheuse avec une charge de cours à la fac…..Oui mais voilà la vie de thésarde n’est pas un long fleuve tranquille, très loin de l’image d’Epinal que l’on peut avoir….
Ce roman graphique raconte la lente dérive de Jeanne, ses déboires, ses désillusions, sa solitude, ses doutes, ses errements, ses angoisses et la précarité de sa situation… En un mot : l’enfer ! Cette auteure (dont on est ravi qu’elle en soit sortie vivante de cette affaire !) croque avec talent les petits moments de la vie d’une doctorante (comme il en existe des tas dans les universités françaises), une réalité souvent pas très glorieuse, voire bien douloureuse, arf ….
Je me suis déjà retrouvée dans des tas de situation que je vous livre :
L’hystérie totale (champagne et fiesta pendant pffffiouuuuu plus d’un mois ! Une délicieuse impression de vivre un rêve éveillé, de toucher les étoiles, d’atteindre le Graal…. C’est un peu retombé depuis hein mais tout de même quelle folle sensation !) :
Le fameux 3 ans, jour pour jour (j’vous ai dit que j’y croyais encore dur comme de fer, que voulez-vous, je suis une incroyable optimiste !)
La procrastination !
Et là, quand une nuit, on a fait l’inconcevable (Note pour plus tard : NE JAMAIS ÉCRIRE UN MAIL ALCOOLISÉE ET APRÈS 22h à sa directrice de thèse …. JAMAIS, JAMAIS, JAMAIS ! Pas tout à fait ce qu’a fait Jeanne, mais même sensation de grand n’importe quoi 😉 )
Alors évidemment, LA QUESTION : Est-ce que c’est une BD qui peut être apprécié de tous ? Mais moi j’ai très envie de vous dire oui ! A lire pour rire ou pour découvrir cet univers féroce ! Et s’il y a des scènes qui pourraient échapper à ceux qui n’ont jamais mis les pieds à la fac, il n’en demeure pas moins que c’est un ouvrage drôle, cruel et juste qui raconte toujours sur un ton léger, un brin provocateur, les rouages d’Un tout petit monde, pas aussi classe et prestigieux qu’il s’en donne l’air !
Et puis comme ça, vous aurez un peu de compassion pour moi 😉
Carnets de thèse de Tiphaine RIVIÈRE, chez Seuil, 2015, 19 euros.
Ceci est ma première participation aux « BD de la semaine« . Un rendez-vous qui est aujourd’hui chez Stephie.
Mais c’est drôlement bien tout ça dis moi !! Suis conquise !
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❤ pour un peu rigoler et grincer des dents !
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Elle m’attend chez moi, bien sagement. 🙂
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Tu me raconteras quand tu l’auras lu ? Bisous Tamara 😉
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Il était fait pour toi cet album ! Pas sûr d’y trouver autant mon compte que toi mais pourquoi pas 😉
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Petite BD acide et drôle sur un petit monde parfois bien moche sous pseudo vernis intello … à découvrir je crois, même si évidemment, le charme que j’y ai trouvé est en lien avec ce que je fais en ce moment ! si jamais tu la lis, tu me diras ?!
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Hi hi, je suis certaine que je me marrerais bien 😉
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Grave ! 😉
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Pas thésarde pour un sou mais pourquoi pas?
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Mais oui, je crois que ça vaut le coup de découvrir cette BD et ce petit monde féroce héhé 😉
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Les thésards sont des renards ? 😉 (J’avais ça ou cafards pour la rime.)
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tu fais une thèse sur quoi?
Avec tous tes coups de cœur, il devient risqué de venir chez toi en ce moment 😉
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En littérature ! Contemporaine féminine francophone et méditerranéenne ! Tout un joli programme 😉
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Ah bon, tu écris une thèse? Mais tu ne nous dis pas tout cachottière.
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Je finis une 1ère année de thèse en littérature 😉 un régal pour l’instant même si le petit monde de la recherche est féroce !
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Je l’ai lue (pas chroniquée) en bibliothèque, en pensant à une nièce qui fait une thèse (pas en littérature) et à laquelle je me disais que je pourrais l’offrir (ce que je ne ferai finalement pas, son profil est trop différent pour qu’elle s’y reconnaisse, je pense).
C’est bien vu, caustique-satirique (en particulier pour ce qui concerne l’administration, où ça sonne tellement vrai) à souhait, mais aussi très amer, surtout la fin … mais après tout l’auteur a abandonné sa thèse.
J’en suis sortie avec l’impression que faire une thèse (au moins dans certains domaines) était totalement usant et inutile, en tout cas si on le faisait autrement que pour son propre plaisir intellectuel, car cela n’apporte rien pour ce qui concerne l’insertion professionnelle dans des secteurs où il n’y a quasiment pas de débouchés.
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Faire une thèse(surtout en littérature ! Comme cette auteure ou moi teins aussi !) n’apporte en effet que peu de débouchés, avec, évidemment, moult contraintes… Ce que retranscrit parfaitement Tiphaine Rivière ! Mais c’est aussi du bonheur, du moins la 1ère année ! après on verra la suite ! Je vous raconterai 😉
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Je n’y serais pas allée de moi-même sur ce titre (je te le cache pas). Mais bon, à te lire (te relire pour le coup ^^), je me dis que c’est potentiellement susceptible de me plaire. A feuilleter pour se décider en tout cas 😉
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Moi je veux la lire, cette BD. Je n’ai fait qu’un mémoire de maîtrise (mon doctorat restera à jamais inachevé, j’ai passé l’âge) mais je connais plusieurs personnes dans le milieu… et je sens que je vais bien rire!
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Ahahaha il n’y a pas d’âge pour faire une thèse ! Il faut bien que je me rassure 😉 Suis d’ailleurs avec des personnes, qui à leur retraite, ont voulu reprendre leurs études et qui se régalent ! Tout est possible !
Et oui, cette BD très réaliste et juste, fait rire …. jaune ! Très jaune !!!
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