Alcibiade (Farnos)

Farnos © La Joie de Lire – 2015
Farnos © La Joie de Lire – 2015

Alcibiade est encore un enfant lorsqu’il fait son baluchon et entreprend un voyage qui le conduira toujours plus à l’Est. Il a décidé d’aller voir le Grand Sage pour que ce dernier lui prédise quel sera son destin. Ce qu’Alcibiade ne sait pas, c’est que sa route sera longue est semée d’embûches.

Lors de sa quête, il rencontre brigands et créatures fantastiques, des individus qui deviendront ses amis et lui fourniront de précieux conseils pour affronter les dangers qui l’attendent.

Tout a commencé en novembre 2015 lorsque Gilles Labruyère me contacte après avoir visité le Bar à BD. Surprenante et agréable démarche d’un auteur qui m’invite à l’échange non pas pour que je présente son travail… non… mais me recommande la lecture d’Alcibiade. « Modeste, inventif, doux, prenant… » me dit-il. En quelques clics je visite son blog puis m’empresse de trouver des informations sur cette pépite que l’on me conseille de découvrir. Démarche atypique, spontanée, surprenante… Puis, quelques autres clics sont nécessaires pour découvrir le site de Rémi Farnos, l’univers « Alcibiade », les planches… Je suis intriguée et convaincue que la lecture est à tenter et je profite d’Angoulême, de ce rythme entraînant et du fait que Noukette et Framboise ont aussi décidé de se le procurer. L’attente ensuite, celle-là même qui est nécessaire pour que l’album traverse la France et tombe entre les mains de Jérôme. La lecture commune était une évidence.

Je suis partie confiante, j’ai emboîté le pas d’Alcibiade sans aucune appréhension. Son petit baluchon ne semblait pas bien lourd, il partait le cœur léger, convaincu par le bien-fondé de sa quête. Le voyage quant à lui semblait être une entreprise colossale vu son jeune âge, son manque d’expérience. Très tôt, le premier obstacle se présente en la personne d’un brigand qui souhaite le détrousser. Heureusement, un bon samaritain passe par là et tire le petit Alcibiade de ce mauvais pas. L’ouvrage est court puisqu’il ne compte que 36 pages pourtant, le lecteur a tout le temps de savourer cette épopée. En utilisant un découpage classique en gaufrier, Rémi Farnos nous oblige à scruter chaque case puisque celles-ci sont petites, quatre vignettes par bande, cinq bandes par page. Tout y semble minuscule. En scrutant, on s’immisce davantage dans l’univers. On imagine le courage de cet enfant audacieux qui, inconscient des dangers, risque sa vie pour réaliser son rêve. Courageux car si l’on en croit l’histoire de son homonyme, on se dit que ce prénom est propice à décupler les forces.

Au long de sa quête, Alcibiade va mûrir, s’aguerrir. Rémi Farnos accompagne le lecteur dans cette quête identitaire, l’invite au voyage ; pour se faire, l’auteur nous guide à l’aide des coloris de l’album qui changent à chaque fois que l’on tourne une page. L’enfant tire leçons de ses erreurs, lie des amitiés notamment avec un vautour qui sera à la fois son compagnon de route, son confident et son ami. Les épreuves sont nombreuses comme ce minotaure furibond qui les attend à la sortie d’un labyrinthe, ou ce colosse quiconque le croise de franchir la frontière qu’il garde, ou bien encore ce géant qui répond au nom d’Hannibal et qui semble bien décidé à en découdre avec Alcibiade.

PictoOKDans cet univers médiéval où les animaux sont dotés de la parole, il n’est pas surprenant de croiser des êtres chimériques (issus de la mythologie ou de références littéraires plus récentes). Le plus surprenant, pour le lecteur, est la nécessité de changer ses habitudes de lecture, de suivre les mouvements du jeune héros qui se balade naturellement sur la planche, la traverse en diagonale puis remonte d’une ligne comme il remonterait un sentier sinueux. Très joli, drôle et touchant, je n’ai pu m’empêcher de comparer cette dynamique narrative à celle des « Trois Chemins » (Lewis Trondheim & Sergio Garcia).

Petit Ulysse qui fait un long voyage s’en retournera-t-il plein d’usage et raison, vivre entre ses parents le reste de son âge ? Bien que prévisible, le dénouement surprend le lecteur. Un bel album jeunesse à mettre entre les mains de tous les curieux.LABEL LectureCommune

Une lecture que j’ai le plaisir de partager avec Noukette et Jérôme !

Je remercie Gilles Labruyère pour son conseil de lecture et vous invite à lire la chronique de Lunch.

Alcibiade

One Shot

Editeur : La Joie de Lire

Collection : Somnambule

Dessinateur / Scénariste : Rémi FARNOS

Dépôt légal : août 2015

ISBN : 978-2-88908-288-9

Bulles bulles bulles…

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Alcibiade – Farnos © La Joie de Lire – 2015

Auteur : Mo'

Chroniques BD sur https://chezmo.wordpress.com/

50 réflexions sur « Alcibiade (Farnos) »

      1. Et en plus il est chez mon libraire… Et en plus j’ai prévu d’aller y faire un tour en début de mois prochain. Le seul truc c’est que les bd sont à l’étage et que j’ai une poussette!! 😉

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        1. Je suis certain que ton libraire pourra garder ton bout de chou 2 minutes, le temps d’aller chercher le précieux à l’étage 😀
          Bon, sérieux, le libraire peut aussi aller le chercher 🙂

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          1. Ah ah Lunch !! Tu es sans pitié pour le libraire. Pour peu que Loula décide de ne pas prendre l’album après l’avoir feuilleté, il est bon pour prendre de nouveau ses petites jambes et remonter ranger l’album.

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        2. Ah ah !! Je suis sûre que tu vas trouver la bonne stratégie Loula 😀 (et pour avoir testé, il n’y a rien de mieux que l’écharpe de portage 😉 )

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          1. pour l’instant je suis allée dans l’autre librairie, celle spécialisée bd de plein pied : il ne l’avait pas et c’est en réimpression…. Prochaine étape : l’écharpe!! 😀

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          1. bon, j’ai peu de temps pour lire (à part des formats poche pendant la tétée) mais j’ai réussi à le commencer et je dois dire que pour l’instant je suis plutôt conquise…

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            1. Chouette ! Ça ne te gêne pas trop le fait que les cases soient si petites ?? Et depuis la semaine dernière, j’imagine que tu as eu le temps de le terminer. Verdict ?

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            2. je l’ai fini hier soir! car en effet les cases sont si petites que je ne pouvais pas lire en donnant le sein 🙂
              Oui j’ai aimé, j’ai vraiment adoré le gaufrier et la façon de se déplacer dedans (même si la première fois que ce n’étais pas linéaire je me suis perdue! 😛 ) par contre j’ai trouvé la fin un peu trop abrupte… Mais ça reste une belle expérience!

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            3. Une belle expérience oui. Et on revient vers l’album sans difficulté. Fiston l’a déjà relu plusieurs fois et il m’a donné envie de reprendre la lecture.
              Quant à la fin ma foi, elle nous invite à imaginer ce que l’on veut pour Alcibiade. Quel choix va-t-il faire ? Comment va-t-il rebondir sur ce que lui a dit le sage ? Bref, là aussi, on peut en parler pendant des heures ^^

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        3. C’est pas si abrupt que ça, c’est plutôt un pied de nez, un cycle : le monde paraît si vaste lorsqu’il est à plat sur une carte 🙂

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          1. Lunch, le monde est vaste tout de même… regarde, lorsque le personnage a débuté son voyage il était enfant… Un tour de terre plus tard et c’est un adulte qui revient au village 😀

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            1. Ce que je voulais souligner, c’était la belle chute et cette quête qui ne mène pas plus loin que le point de départ. Ce n’est qu’en prenant la hauteur d’un adulte qu’on peut s’en rendre compte faut croire 🙂

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  1. Comment ça un album jeunesse ???
    Mais moi, me suis rendue compte de rien !
    Et j’ai bcp aimé cet ovni tendre … Découvert grâce à toi ❤

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    1. Grâce à moi et à Noukette !!
      J’adore ces moments de rires sur le stand… « et sinon, vous avez bien dormi ?? » :mrgreen:
      Rhaa, que de souvenirs mazette, que de souvenirs cet Angoulême !! 😀

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        1. Clairement oui !! Et dire que vous remettez ça tantôt… Et je m’en réjouis car même si je n’y serais pas, je sais que vous m’en ferez profiter tout de même (photo ! photo ! :mrgreen: )

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  2. Tout le plaisir est pour moi, Stéphanie ! Quant à « jeunesse », personne ne dit quand elle se termine. J’en connais un qui joue les arrêts de jeux depuis un certain nombre de décennies ! Bonne route à vous !

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    1. Je ne sais pas si la jeunesse se termine un jour… et c’est tant mieux 😀 En tout cas, je joue moi aussi les arrêts de jeux ! :mrgreen:
      Merci pour ce succulent conseil de lecture. Si jamais vous découvrez d’autres pépites, je suis preneuse !!
      Bonnes lectures 🙂

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    1. Drôle de contraste entre la première fois où on le feuillète (c’est si petit à l’intérieur) et le régal ressenti pendant et après lecture

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        1. On se laisse vite happer par l’histoire effectivement. Et puis, je l’ai déjà dit mais cela m’a vraiment amuser de devoir chercher le bon sens de lecture sur certaines planches.
          Depuis que je l’ai lu, Louka s’y est mis aussi. Il a beaucoup ri, a pris certains passages pour un jeu et cela a eu pour effet de renforcer son immersion dans l’univers. Chouette expérience ce livre 🙂

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  3. Une sacrée belle trouvaille que voilà ! J’aime quand ça sort des sentiers battus moi, surtout quand je fais la balade avec vous… ❤
    Et puis ça fait ressurgir tout un tas de souvenirs mémorables que je ne risque pas d'oublier même avec ma légendaire mémoire de poisson rouge, c'est dire…! ❤

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    1. :mrgreen:
      Chouette découverte en tout cas (et juste pour toi : mon grand est en train de le lire… hâte de savoir ce qu’il en pense mais si je me fie aux commentaires qu’il fait à voix haute (il se fait avoir par le sens de lecture à prendre sur certaines planches), il me semble qu’il a totalement plongé dans l’univers)

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    1. Comme quoi, en s’y mettant à deux on arrive encore à te faire découvrir des trucs ! (qu’est-ce qu’il ne faut pas faire tout de même ^^)

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    1. Ouvre le bien car l’album n’est pas épais et il peut facilement se perdre sur un rayonnage. Difficile d’imaginer qu’un si petit album puisse permettre un voyage de cette trempe (ça me rappelle « En mer » de Drew Weing 😉 )

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