Lectures sous le soleil de Grèce (2)

Deuxième billet et trois autres romans d’été, à découvrir absolument, si ce n’est pas déjà fait 😉

 

Elsa Flageul – Les mijaurées

9782260022121« En ce jour de rentrée Lucile m’a choisie, elle a vu plus loin, elle a vu plus grand que moi, elle m’a vue en mieux, elle m’a aimée tout de suite. »

Septembre 1992. Paris. « Dans le meilleur collège de France à ce qu’il parait ». La rentrée des classes et le début d’une amitié. Lucile et Clara.

Il y a des personnes dont le chemin qui mène à elles vous semble escarpé, tortueux : il y a des embûches, il y a des impasses, vous en sortez les joues griffées et le regard perdu, avec la sensation de ne pas parler la même langue, vous savez beau y mettre du vôtre, vous n’y comprenez rien. Et puis il y en a d’autres où le chemin est clair, droit, parfaitement balisé, le Petit Poucet serait déjà passé par là que ça ne vous étonnerait pas, dont vous suivez la trace sans effort, sans tracas, sans équivoque. Il en est ainsi pour Lucile et moi, les chemins qui nous mènent l’une à l’autre sont parfaitement limpides, il n’y a aucun détour, aucun malentendu, aucun recoin caché et sombre, nous nous comprenons sans même chercher à le faire.

Oui, je vous entends vous écrier « Koaaaaaaa, encore une histoire d’amitié… Aucune originalité ! » Je sais, et pourtant, lisez ce délicieux roman, d’abord, il fait un bien fou ! Et puis il y a des passages lumineux sur l’amitié, sur le basculement dans la vie d’adulte… C’est délicat, simple, vif, drôle, émouvant, fragile, vrai … vivant ! Lisez le !

Et en plus, y a des mouettes qui s’engueulent, qui s’ébattent et qui se marrent alors comment résister ?!

Extraits

« … il m’attrape par la taille, colle son torse contre le mien, respire mes cheveux, la tête me tourne tant son odeur est forte, masculine et alcoolisée, tant il semble me désirer et tant il le montre, aucun garçon à Paris ne m’a jamais frôlée ni désirée aussi franchement, aussi clairement, et je réalise alors que je n’attendais que ça, que le premier venu même aurait fait l’affaire si tant est qu’il sache s’y prendre, je ne demande qu’une chose c’est qu’on me veuille et qu’on me le dise en y mettant un peu les formes, je me sens fille facile non pas parce que je n’ai aucune vertu mais parce que j’ai trop envie d’être aimée, par n’importe qui. J’ai honte d’une telle pensée. Il faudra que je raconte ça à Lucile. J’aime lui raconter précisément ce dont j’ai honte. »

« Parfois pourtant, nous sommes saisies de terreur, de terreur oui le mot n’est pas trop fort, tant chaque choix nous semble alors si important, si définitif alors que, nous ne le savons pas encore non, ce ne sont pas des choses qui s’apprennent à l’école et encore moins dans celles que nous avons fréquentées, il y a tant d’errances dans une vie, tant de chemins rebroussés, tant de routes abandonnées et d’autres prises presque par hasard, par accident dirait-on mais justement les accidents mes amis, les échappées, les embardées qui font virer de bord et prendre des chemins de traverse qui se révèlent être des routes, il y a tant de moments d’égarement dans une vie qui ne sont pas des faiblesses non mais des respirations, des ponctuations. »

Les billets de Charlotte, de Sabine, de Caroline et de Clara  …

Elsa Flageul, Les Mijaurées, Juliard, 2016.

 

Robert Galbraith – Tome 2 et 3

imagesLe ver à soie

« Quand l’écrivain Owen Quine disparaît dans la nature, sa femme décide de faire appel au détective privé Cormoran Strike. Au début, pensant qu’il est simplement parti s’isoler quelques jours – comme cela lui est déjà arrivé par le passé –, elle ne demande à Strike qu’une seule chose : qu’il le retrouve et le lui ramène.

Mais, sitôt lancée l’enquête, Strike comprend que la disparition de Quine est bien plus inquiétante que ne le suppose sa femme. Le romancier vient en effet d’achever un manuscrit dans lequel il dresse le portrait au vitriol de presque toutes ses connaissances. Si ce texte venait à être publié, il ruinerait des vies entières. Nombreux sont ceux qui préféreraient voir Quine réduit au silence.

Lorsque ce dernier est retrouvé assassiné dans de mystérieuses circonstances, la course contre la montre est lancée. Pour mettre la main sur le meurtrier – un tueur impitoyable, tel qu’il n’en a encore jamais rencontré dans sa carrière –, Strike va devoir d’abord percer à jour ses motivations profondes.»

 

9782246861249-001-X_0 (1)La carrière du mal

« Lorsque Robin Ellacott reçoit ce jour-là un mystérieux colis, elle est loin de se douter de la vision d’horreur qui l’attend : la jambe tranchée d’une femme.

Son patron, le détective privé Cormoran Strike, est moins surpris qu’elle, mais tout aussi inquiet. Qui est l’expéditeur de ce paquet macabre ? Quatre noms viennent aussitôt à l’esprit de Strike, surgis de son propre passé. Quatre individus capables les uns comme les autres, il le sait, des plus violentes atrocités.

Les enquêteurs de la police en charge du dossier ne tardent pas à choisir leur suspect idéal – mais Strike, persuadé qu’ils font fausse route, décide de prendre lui-même les choses en main. Avec l’aide de Robin, il plonge dans le monde pervers et ténébreux des trois autres coupables potentiels. Mais le temps leur est compté, car de nouveaux crimes font bientôt surface, toujours plus terrifiants…»

 

Je suis plongée dans ces lectures, ces pavés, ces polars (alors que je ne lis JAMAIS de polars, j’aime pas, ça me fait peur !) à cause de Noukette, cette divine tentatrice 😉 Impossible de résister après ses billets à découvrir et puis  !

 

Dès le 1er tome, je me suis follement/irrémédiablement attachée à Cormoran Strike et à Robin sa partenaire-secrétaire-et-peut-être-sait-on-jamais-bien-plus-que-ça. Depuis le 1er tome de cette série policière écrite par J.K. Rowling, j’ai aimé les deux comparses/héros/détective-et-apprenti qui font, il faut bien le dire, tout le sel de l’histoire…  Vraiment quel talent ! Les 2 tomes se lisent comme un rien (avec une préférence tout de même pour le dernier). Un poil d’angoisse, de l’intrigue, des rebondissements totalement fous, du rythme, des personnages peints avec grand art, des meurtres sordides, un soupçon de romantisme et de flirt… et une chute…. Rhaaaa ! Qui m’a laissée toute chose !

De la parfaite lecture d’été 😉 Punaise ce régal, l’auteure a annoncé 7 tomes ! Voilà de quoi nous faire rêver pendant encore quelques étés héhé !

 

Extrait (Tome 3)

« Il avait eu beau frotter, il restait encore du sang. À sa main gauche, sous l’ongle du majeur, une raie sombre en forme de parenthèse. Il essaya de la retirer, pourtant il aimait bien la voir : elle lui évoquait les plaisirs de la veille. Après avoir gratté en vain pendant une minute, il porta l’ongle à sa bouche et suça. Le goût métallique rappelait l’odeur du sang qui s’était déversé sur le sol carrelé, éclaboussant les murs, trempant son jean, imbibant les serviettes de bain – moelleuses, sèches, bien pliées – couleur pêche.

Ce matin, les couleurs paraissaient plus vives, le monde plus joli. Il se sentait serein, exalté, comme s’il l’avait absorbée, comme si sa vie s’était transfusée en lui. Dès qu’on les tuait, elles vous appartenaient : une possession qui allait bien au-delà du sexe. Le simple fait de les regarder mourir, de voir leur expression à cet instant-là, constituait l’expérience la plus intime qui soit, bien supérieure à toutes les sensations que peuvent éprouver deux corps vivants.

Personne ne savait ce qu’il avait fait, ni ce qu’il prévoyait de faire ensuite, songea-t-il avec un frisson d’excitation. L’esprit en paix, le cœur léger, il se suçait le doigt tout en observant la maison d’en face, le dos appuyé contre le mur tiédi par les premiers rayons du soleil d’avril. »

 

Robert Galbraith, Le ver à soie, Grasset, 2014.

Robert Galbraith, La carrière du mal, Grasset, 2016.

 

11 réflexions sur « Lectures sous le soleil de Grèce (2) »

Répondre à noukette Annuler la réponse.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.