Chaque vendredi, Ronan accompagne sa mère à l’I.M.E. (Institut Médico-Educatif). C’est là que vit son grand frère Arthur.
Il est bizarre Arthur. Maman dit que c’est pas sa faute. Il est né comme ça. Papa dit qu’il est né avec un truc en plus. Un peu comme Black Knight, son super-héros préféré… C’est pour ça qu’il est un peu différent.
Arthur est trisomique et, pour cette raison, il bénéficie d’une prise en charge adaptée à son handicap. Arthur aime sa vie à l’I.M.E. Entouré par ses amis, il participe aux activités du centre. Bricolage, dessin, piscine… Et puis il y a aussi les temps de classe ; certains suivent leurs apprentissages au sein de l’établissement tandis que d’autres vont au collège.
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Récit à deux voix, celle de Ronan (le frère cadet) et celle d’Arthur. Bastien Griot ramène le quotidien à hauteur d’enfants et aborde des situations qui leurs sont familières : la vie de famille et le quotidien avec des pairs. La jalousie, l’entraide, le plaisir d’être ensemble sont les principaux sujets qui vont être abordés dans ce récit. Il n’est pas question de focaliser sur le handicap, les problèmes de comportement qui sont évoqués ne sont pas spécifiques à des enfants en difficulté. Le scénario est ludique et permet au petit lecteur de découvrir la vie en institution : les professionnels qui y travaillent, l’organisation des journées. En revanche, rien n’est dit sur l’hétérogénéité des pathologies et handicaps pris en charge dans ces lieux cependant, un dossier pédagogique (en fin d’album) explique timidement la trisomie à son lectorat.
Graphiquement, le travail d’un jeune auteur congolais, Henoch Nsangata, permet de s’installer rapidement dans cet univers. Le trait est doux, rond, sensible et accompagné de couleurs proches de celles qu’on obtient en dessinant aux crayons de couleurs. L’univers graphique est très proche de celui que dessine les enfants, à l’exception près qu’il est d’une précision et d’une justesse agréables. C’est reposant de se promener entre ces pages et ceci ajouté au fait que le récit (alternance des voix-off et des répliques) reste discret.
Une belle manière d’aborder la question du handicap avec les enfants. Toutefois, ayez en tête que ce livre est un support et qu’il est loin de répondre à toutes les questions sur le sujet. Personnellement, je trouve que la question du handicap est effleurée… C’est certainement parce que je travaille avec ces publics mais il me semble que le récit aurait gagné à être plus explicite (difficultés à apprendre, à gérer ses émotions…).
Un livre pour les petites mains de 7 ans à 10 ans.
Extrait :
« Toute la semaine, Arthur vit dans ce château… Ce château, c’est un peu comme sa deuxième maison. Ici, il est un peu comme un roi. Y’a plein de personnes qui s’occupent de lui » (Arthur ou la vie de château).
Du côté des challenges :
Tour du monde en 8 ans : République démocratique du Congo
Arthur ou la vie de Château
One Shot
Editeur : Des Ronds dans l’O
Collection : Jeunesse
Dessinateur : Henoch NSANGATA
Scénariste : Bastien GRIOT
Dépôt légal : septembre 2016
32 pages, 12,50 euros, ISBN : 978-2-37418-024-3
Bulles bulles bulles…
dommage que la question du handicap ne soit qu’effleurée, elle intrigue souvent les enfants et, dans le doute ou en l’absence de réponses, peut créer tensions et a priori…
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Cette remarque concernant le handicap (et le fait qu’il soit effleuré) est très influencée par le fait que je travaille auprès d’adultes handicapés. Je suis donc plutôt à l’aise avec ces questions de handicaps. Un sujet qui revient souvent à la maison, mes enfants posent des questions régulièrement.
Cet « Arthur ou la vie de château » est bien fait. C’est une première approche mais le parent doit accompagner son enfant dans la lecture, ne serait-ce pour lui permettre de mieux comprendre de quoi il est question 😉
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J’avoue que j’aime beaucoup les publications de cette maison d’édition mais que ce titre-là ne m’attire pas du tout. (Je ne vois pas tes petites mains d’évaluation dans cette article…) Le dessin me semble un peu trop lisse et c’est dommage car le thème pourrait m’intéresser…
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Le dessin est très doux, il va bien avec le thème de l’album qui, s’il est traité trop sérieusement, fera peur à ses petits lecteurs.
Par contre effectivement, mes petites mains d’évaluation (hi hi) n’ont pas accroché avec cet album. Parler de handicap à la maison est quelque chose d’habituel vu les lieux où je travail. Du coup, au bout de quelques pages, Kentin (8 ans) a glissé discrètement vers « L’Ours Barnabé » et n’a plus prêté attention à l’album. Louka (il vient tout juste de faire ses 11 ans) a écouté jusqu’au bout mais il a fait une moue significative quand j’ai refermé l’album. Aucun des deux n’a souhaité partagé son avis sur ce titre…
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Dommage que le handicap ne soit qu’effleuré. Le dessin ne m’emballe que moyennement en plus.
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Dessin simple, on peut dire qu’il facilite la lecture. Pour le traitement du sujet, c’est assez personnel comme avis. Je n’ai pas pris le temps de lire d’autres chroniques sur ce titre 😦
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Je note tes bémols mais ça reste une belle idée !
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C’est un bon moyen de parler du handicap avec un enfant. C’est indéniable. Il faudra juste prévoir un temps en plus pour répondre à toutes ces questions qui peuvent en découler puis compléter ce qui vient d’être dit.
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