De rose et de noir (Lambert)

Lambert © Des Ronds dans l’O – 2017

Ce qui a décidé Manon à aller voir un psychothérapeute, c’est la colère et l’incompréhension. Sa séparation remonte pourtant à plus d’un an mais aujourd’hui encore, elle ne peut s’empêcher de penser à cet homme. Elle doute.

Chaque fois que je fais quelque chose, je me demande comment il aurait réagi, comment ça se serait passé si on l’avait fait ensemble… etc, etc

Ce que Manon ne comprend pas, c’est la raison pour laquelle cet homme est encore si ancré en elle, malgré les insultes, malgré sa violence, malgré l’enfer qu’il lui a fait vivre. La séparation aurait dû être une libération mais Manon fait le constat que l’emprise psychologique de son ex est encore bien réelle.
Entre la thérapie et le soutien que lui apporte sa co-locatrice, Manon va tenter de prendre du recul pour pouvoir enfin tourner la page.

Réapprendre à se faire confiance. Réapprendre à faire confiance aux autres. Passionnant sujet. Une attitude évidente pour certains… beaucoup moins pour d’autres. C’est ce que raconte, en partie, l’histoire de Thibaut Lambert. C’est la première fois que je lis cet auteur et pourtant, ses précédents albums m’ont déjà fait de l’œil. Il s’était penché sur le sujet de la maladie d’Alzheimer ; dans un premier temps, il réalise un album jeunesse puis, en 2014, il publie « Au coin d’une ride » avec un récit qui, cette fois, s’adresse à un public adulte. De plus, depuis quelques années, il s’inspire de sa propre expérience pour réaliser une série de carnets de voyage en Amérique du Sud : « Les Lambert en voyage » (à ce jour, la série compte deux albums).

Avec « De rose et de noir » , Thibaut Lambert parle de la violence conjugale. Les séquelles, une blessure intime, le corps qui se rappelle les coups qu’il a reçu. Les regrets. La peur.

L’auteur montre également l’importance de la parole, ne fait de ne pas prendre la fuite par rapport à ses peurs. Dire les choses, les questionner, cerner ses difficultés… et apprendre à se connaître et à se comprendre pour pouvoir avancer. Un récit plutôt optimiste qui prend pourtant le temps de s’arrêter sur tous les points de butée qui peuvent apparaître. Le récit est fluide, le dessin est assez sobre et n’accepte qu’un rouge Andrinople plus ou moins prononcé.

Une identité qui se reconstruit, un corps qui se détend. Après les violences subies vient le temps de l’apaisement. Le lecteur chemine avec le personnage principal. On la voit panser ses plaies, identifier peu à peu ses fragilités et les accepter. Un dénouement heureux

C’est une expérience de vie comme il en existe des milliers. Une manière de faire face à ses angoisses. Une manière de dire et de montrer son refus de la violence. Un propos trop tendre à mon goût.

Une lecture que je partage avec Jérôme.

De rose et de noir

One shot
Editeur : Des Ronds dans l’O
Collection : Un roman graphique
Dessinateur / Scénariste : Thibaut LAMBERT
Dépôt légal : novembre 2017
72 pages, 18 euros, ISBN : 978-2-37418-038-0

Bulles bulles bulles…

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De rose et de noir – Lambert © Des Ronds dans l’O – 2017

Auteur : Mo'

Chroniques BD sur https://chezmo.wordpress.com/

17 réflexions sur « De rose et de noir (Lambert) »

  1. Réapprendre à se faire confiance et à faire confiance aux autres, je crois que c’est vraiment le coeur de cet album. Après je te rejoints pour dire que la reconstruction de Manon est un peu trop idyllique. Mais tant mieux pour elle finalement !

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    1. Tant mieux pour elle oui ! Un témoignage parmi tant d’autres (malheureusement… Car le problème touche énormément de personnes)

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  2. Cette thématique est évidemment pleine d’intérêts mais elle ne m’attire pas du tout. Je passerai donc mon chemin malgré ton article très agréable à découvrir. Au plaisir de te relire…

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    1. Avec plaisir.
      A vrai dire, je suis un peu étonnée des retours sur cet article. Je m’attendais davantage à des contenus similaires à ton intervention. Car si le scénario se lit bien, je trouve tout de même que le propos manque de force.

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    1. Pas forcément parce que c’est une histoire de vie qui se tient. Non, c’est plus dans le déroulement même de l’histoire, il m’a manqué des étapes peut-être. Là, on voit qu’elle avance timidement, par à-coups mais ces à-coups sont un peu trop… doux

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