Qu’elle est petite cette fillette qui part livrer des gâteaux à sa mère-grand.
Et qu’elle est grande cette forêt qu’elle doit traverser…
Elle se détourne de son chemin cette fillette, s’attendrissant à la vue d’un loup qui n’est pas si terrifiant qu’il n’y parait… prenant le temps de cueillir quelques fleurs pour sa mère-grand.
Qu’elle est sauvage cette forêt, avec ses touffes de buissons qui obstruent le champ de vision, ces gigantesques arbres qui arrêtent la lumière du soleil.
Qu’elle est impressionnante cette bâtisse que le petit chaperon rencontre en chemin. Des murs peints de motifs tribaux. Pour peu qu’on se prête observer ces décorations qui font penser à d’immenses champs d’immenses fleurs, on en oublierait presque la silhouette sinistre du bâtiment, ses herses cassées, sa façade délabrée, son enchevêtrement inquiétant de lianes et la voie rectiligne de l’ancien chemin de fer aujourd’hui à l’abandon.
Qu’il semble mauvais cet homme qui vit dans la forêt. Il s’y dissimule comme un caméléon et s’y déplace aussi silencieusement qu’une panthère. Même le loup se contente d’observer de loin ce chasseur. Qui est cet homme armé d’une lance ? Et quel sort réserve-t-il à ce petit chaperon rouge ?
Zezelj a ce talent qui lui permet de raconter une histoire et d’imposer une atmosphère qui nous enveloppe en s’affranchissant totalement des mots.
Zezelj… J’ai lu si peu d’albums de cet auteur mais chaque fois, le même dépaysement. Babylone, Industriel… et cette fois encore, j’ai douté de l’identité du réel prédateur, j’ai espéré un monde sans violence… et j’ai surtout vu et savouré la beauté des illustrations de Danijel Zezelj. Ces noirs opaques et charbonneux qui nous donnent une impression que la matière avec laquelle est faite cet album est vivante. Un noir et blanc qui cohabitent à la perfection. Jusqu’à cet instant où l’équilibre cède, où l’on ne sait plus si c’est le blanc qui cisaille le noir ou bien le noir qui pénètre de force dans ces surfaces maculées et lumineuses. L’atmosphère graphique nous enveloppe, le lecteur devient le personnage, observe ces paysages de l’intérieur. J’hésite à chaque fois entre deux attitudes différentes : chercher le danger tapis quelque part dans ces dessins et profiter de ce décor majestueux.
Comme à chaque fois je ressors indécise et me glisse d’un état à l’autre, à chaque instant.
Contempler, guetter…
… Observer, écouter…
… Frissonner…
Ressentir. Et avoir envie de tenter de nouveau l’expérience avec un autre album de cet auteur talentueux.
Chaperon rouge
One shot
Editeur : Mosquito
Dessinateur / Scénariste : Danijel ZEZELJ
Dépôt légal : juillet 2015
54 pages, 13 euros, ISBN : 978-2-35283-290-4
Bulles bulles bulles…
Je ne connaissais pas du tout le dessinateur !
Les dessins révèlent une force incroyable.
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Oui, il y a quelque chose de vivant dans son dessin. C’est animal. Vraiment de très beaux albums. Il faut que tu tentes 😉
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Punaise 2 pouces, c’est le total coupe de coeur de Mo’chéwie ! Je note pour sûr ! Merci pour cette superbe découverte (héhé je tenterai de me la ramener d’Angoulême !)
Bisous ma copine
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Zezelj, mais j’adoooore !!!
Je compte bien découvrir tous ses titres mais j’y vais doucement, en dégustant 😉 🙂
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ça a l’air super bluffant! !!!
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Ce qui serait chouette, c’est que ma chronique te donne envie d’aller mettre le nez dans un de ses albums. Une expérience de lecture à tenter 😉
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OMFG !
J’ai bien fait de reprendre les articles de mes blogs favoris… J’aurais raté cette pépite… Quels dessins ! Et sur ce genre de réécriture, je suis plus que preneuse !
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Mais fonce fonce fonce ! Zezelj c’est… nan en fait, il faut que tu lises, que tu ressentes et que tu vois ça par toi-même ❤
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ça fait un moment que je louche sur cet album ! Je le trouve très beau, mais je ne l’ai que feuilleté pour l’instant. Je pense que je vais me l’offrir en 2019 🙂
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