Les petites gens (Zabus & Campi)

Zabus – Campi © Le Lombard – 2012

Dans cette rue anonyme et silencieuse, il y a des amoureux des livres. Des amoureux de Gary, Shakespeare, Simenon et les autres. Il y a des amoureux de la vie mais ça, ils ne le savent pas encore.

Dans cette rue il y a un homme qui est secrètement amoureux de sa voisine, un autre qui est aigri du bonheur des autres. Il y a le papa de Louis qui pleure au grenier et Louis qui pleure dans son cœur. Il y a Irina qui ravive la flamme de sa passion de toujours, celle qui a fait sa vie, son identité, sa raison d’être. Et puis il y a Lucie, une vieille dame courageuse, seule et malheureuse…

Oui… Le jour où ils cherchent quelqu’un pour jouer la femme invisible, je crois que j’aurai mes chances.

Les petites gens – Zabus – Campi © Le Lombard – 2012

J’avais envie de chaleur. Celle d’un feu de cheminée lorsqu’il dévore une grosse buche. A défaut d’avoir une cheminée, j’ai un instant imaginé prendre une grosse bûche sous mon bras et aller toquer aux portes des maisons qui sont dans ma rue… « vous avez une cheminée ? » avant de pouvoir enfin m’installer devant l’âtre… et j’ai repensé au dessin si chaleureux de Thomas Campi illustrant le récit si émouvant de Vincent Zabus dans « Macaroni ! » … J’avais trouvé la chaleur dont j’avais besoin. N’ayant pas lu « Les petites gens » mais possédant l’album, je l’ai sorti de la pile.

Ce qui saute immédiatement aux yeux, ce sont ces couleurs franches, lumineuses, chatoyantes. Thomas Campi nous prend la main. On se fait très vite une place parmi les habitants de cet album, des habitants qui logent tous dans la même rue. Et on se met à partager simplement leur quotidien, leurs doutes, leurs hésitations… La vie de ces petites gens est simple, banale, modeste. En cela, nous ne sommes pas bousculés. Pas de nouveaux repères à acquérir… juste la nécessité de bien délimiter leurs mondes respectifs, comprendre leurs histoires personnelles. Les choses viennent naturellement. La solitude est leur fardeau. Ils soliloquent et c’est dans ces instants où ils livrent le plus de parts d’eux-mêmes.

Ils sont touchants.

Ils sont reclus dans leur routine. Ils se sont ratatinés sur eux-même pour moins souffrir. Ils attendent un signe, lequel ?, qui leur donnera le top départ pour donner un nouvel élan à leurs vies. Et puis Vincent Zabus fait souffler un vent fort mais printanier sur ces petites vies et la métamorphose commence. Et nous, nous partons guillerets et confiants à l’assaut de ces pages qui nous surprennent de petits riens saugrenus et délicieux.

J’avais besoin d’un peu de chaleur et de petits riens dans lesquels m’enfoncer tranquillement. Voilà un album qui a su répondre à ces envies. Doux et beau.

Les chroniques de Moka, Jérôme, Yvan, Nathalie, LaSardine et Caro.

Une lecture-doudou pour ce premier mercredi de l’année… Le rendez-vous des bulleurs est aujourd’hui posé chez Moka !

Les petites Gens

One shot
Editeur : Le Lombard
Dessinateur : Thomas CAMPI
Scénariste : Vincent ZABUS
Dépôt légal : octobre 2012
70 pages, 14.99 euros, ISBN : 978-2-8036-3102-5

Bulles bulles bulles…

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Les petites gens – Zabus – Campi © Le Lombard – 2012

Auteur : Mo'

Chroniques BD sur https://chezmo.wordpress.com/

51 réflexions sur « Les petites gens (Zabus & Campi) »

  1. Je pense l’avoir emprunté en médiathèque et l’avoir rendu sans le lire, faute de temps. Il faut que je rattrape ça 😉

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    1. Je ne sais pas si le voyage sera au rendez-vous mais maintenant, je louche sur un autre album de ce talentueux duo : « Magritte » ! Tu l’as lu ?

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    1. Merci Mylène, très belle année à toi aussi 😉
      Quant à cet album, on a eu plusieurs occasions de le voir passer le mercredi. Et la chronique la plus récente (et celle qui fait que je me suis procuré l’album) est celle de Nathalie 😉

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    1. Je suis d’accord avec toi. Enfin seulement sur les dernières pages où tout se précipite d’un coup… bref, c’est surprenant et un peu déstabilisant (j’ai même eu un doute au point d’aller vérifier que ce tome n’était ps la première partie d’un diptyque !). Et puis bon, ce ne sont pas toutes les histoires qui se terminent sur cette note « entraînante » et vu que j’avais besoin de chaleur, ma foi, ça m’allait parfaitement bien aussi ce dénouement 😉

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    1. J’ai eu du mal à trouver, dans les visuels en ligne, une planche où les couleurs ressortaient bien (la majorité des scans en ligne étouffent les couleurs et les rendent toutes fades ce qui est vraiment dommage !)

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    1. Moi aussi, mais je vais laisser passer quelques années… histoire de bien oublier les détails et de me faire surprendre une seconde fois par ce récit 😀

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        1. Que nenni ! Je pense que tu trouveras facilement tous leurs albums (si je ne me trompe pas, leur dernier est « Magritte » et il date de 2016 😉 )

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  2. Comme toi, je garde un doux souvenir de cette BD.
    Et moi aussi, j’en profite pour te souhaiter une douce année, pleine de bonheurs de toutes sortes.

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