
Barbara n’est plus tout à fait une enfant, pas encore une adolescente.
A l’école, Barbara n’y va pas par quatre chemins. Pourvue d’un bon sens de la répartie, la jeune fille dit ce qu’elle pense et cela ne plaît pas à l’équipe enseignante. Avec ses attitudes bizarres, ses lubies étranges et le fait qu’elle soit toujours le nez dans ses livres, les autres enfants préfèrent l’ignorer. Il n’y a que Taylor – la caïd de l’école qui rackette et tabasse tous ceux qui passent à sa portée – qui s’intéresse à Barbara, mais ses tentatives d’intimidation ne marchent pas sur Barbara, ce qui rend Taylor encore plus hargneuse.
A la maison, le rythme est assez soutenu ; entre sa grande sœur qui partage sans cesse les anecdotes de son travail, son frère qui est le parfait cliché de l’adolescent à l’humour douteux et qui se laisse vivre… et tout le reste… Barbara a vite pris l’habitude de s’échapper dans son monde imaginaire. Elle est convaincue qu’une attaque de géants est imminente. Elle cherche à alerter les adultes mais rien n’y fait, les autres restent sourds à ses propos.
Il n’y a bien que Sophia, son amie, et la nouvelle psychologue de l’école, Mme Mollé, qui semblent s’intéresser à ce que pense Barbara…
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La présentation de l’éditeur m’avait totalement emballée. Tout à fait le genre de résumé capable de vous donner envie de plonger dans la lecture en un temps record et de vous convaincre que vous allez vous régaler de bout en bout dès que la lecture sera commencée.
Dès que j’ai eu l’album, je me suis donc lancée… et j’ai douté, me demandant si cet album était pour moi. L’album se découpe en plusieurs parties et les deux premiers chapitres m’ont vite fait changer mon fusil d’épaule. Le scénario y est saccadé et j’ai eu du mal à cerner le personnage principal. Il nous manque des éléments pour pouvoir faire des liens entre les différentes scènes, on passe parfois du coq à l’âne. La lecture du premier chapitre fut pour moi douloureuse et j’en suis sortie perplexe.
Butée comme je suis, j’ai tout de même poursuivi, grinçant des dents et soufflant, d’autant que le second chapitre confirme amplement mes premières impressions.
J’ai poursuivi encore… troisième chapitre… même tonalité et même ambiance influencées par la présence de cette enfant – Barbara – qui n’a pas toute sa tête. Elle dégage une forme d’étrangeté mêlée à une forme d’hypermaturité. Elle est obnubilée par un unique sujet : les géants. Elle sait tout d’eux : leurs points faibles, leurs motivations, pourquoi apparaissent-ils et comment les combattre. Rien ni personne ne semble être en mesure de la faire revenir à la réalité et de l’intéresser pour des sujets beaucoup plus terre-à-terre comme sa scolarité. Perchée. Son monde imaginaire chevauche la réalité. Barbara semble glisser lentement vers la psychose.
Et puis soudain, un élément est lâché dans le récit et intrigue. Au beau milieu du troisième chapitre arrive peu à peu ce qui va donner du liant à l’ensemble. Certes, on trouve vite l’enfant très touchante, un peu drôle sous ses airs hallucinés et ses oreilles d’animaux qu’elle se met en permanence sur la tête. Mais il y a soudain, un fil que l’on attrape.
Un fil qui intrigue.
Un fil prometteur qui nous convainc de poursuivre.
Les dessins de J.M Ken Niimura nous avaient préparés mais je n’avais pas correctement saisi jusqu’à ce moment où j’ai compris la métaphore des géants… et le scénario de Joe Kelly prend sens. Ensuite, vous connaissez cela aussi bien que moi : on est totalement pris par l’histoire et on tourne les pages avec la curiosité de celui qui veut connaître la suite. On s’appuie sur les émotions de la fillette et c’est vraiment là, dans cette boule d’énergie incontrôlée, que tout ce joue. Et c’est rudement bien mené.
Cette série avait été éditée une première fois en français sous le titre Je tue des géants ; le premier tome était passé inaperçu et je pense que c’est pour cette raison que l’éditeur n’avait pas poursuivi le projet. Ici cette fois, le label Hi Comics s’est saisi de l’œuvre et le propose d’entrée de jeu dans un volume intégrale. Il me semble que ça vaut le coup de découvrir.
Une « BD de la semaine » parmi la sélection d’albums que les bulleurs ont partagés aujourd’hui. Pour retrouver toutes les participations du jour, rendez-vous chez Moka !
I kill Giants
One shot
Editeur : Bragelonne
Collection : Hi Comics
Dessinateur : JM Ken NIIMURA
Scénariste : Joe KELLY
Dépôt légal : mai 2018
177 pages, 19.90 euros, ISBN : 978-2-8112-2398-4
Bulles bulles bulles
l’histoire m’intéresse et tu as réussi à m’intriguer suffisamment. J’ai hâte d’être au chapitre 3 alors.
ps : Une petite coquille dans ce passage : « que le projet . L’éditeur n’avait «
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Un coup de cœur pour moi, quasiment dès le début 🙂
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Tu m’intrigues! Si je la croise je tenterai!
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très intriguant tout ça. je note !
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Rien que pour cette histoire de fil qu’on attrape… je suis plus qu’intriguée !
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Le résumé ne m’aurait pas happée, mais ton cheminement de lecture m’intrigue et je suis bien curieuse de saisir ce fil moi à présent
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la couv’ ne me tente pas plus que ça… à voir à l’occasion quoi 😀
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Bon, il ne faut pas abandonné trop tôt alors
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Je ne sais pas quoi en penser. Si je le vois, je jetterais un oeil ou deux.
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Exactement le même ressenti que toi au fil de ma lecture. J’ai d’abord été décontenancée par les deux premiers chapitres et puis tout à coup, je me suis retrouvée à la fin du comics sans avoir vu les pages défiler en me disant : « Wow. Ah ouais quand même ! »
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Si j’ai bien compris il ne faut pas en rester aux premiers chapitres balbutiants 😉
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Il y a quand même beaucoup de « mais » et de « grincements de dents » de ta part… à voir!
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Je n’ai encore jamais croisé ce titre et ta chronique pourrait me pousser à le faire.
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Je suis intriguée !
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comme quoi parfois il faut persister pour se laisser entrainer 🙂
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Oui. J’aime ce genre de lectures qui surprennent. On s’en rappelle longtemps ensuite 🙂
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plus que certaines qui nous ont plus tout de suite 🙂
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