
Violette, Leïla et Hélène.
Une brune, une blonde, une rousse.
Trois jeunes filles aux caractères différents, aux parcours hésitants, aux blessures qu’elle peine à panser, à l’avenir qu’elles hésitent à construire. Des doutes, du manque de confiance… toutes ces questions qui surgissent quand on bascule de l’adolescence à l’âge adulte.
Toutes les trois ne se connaissaient pas avant que Leïla ne passe une petite annonce pour rechercher des colocataires. Lorsque Violette et Hélène se présentent à la porte le jour de la visite, elles accrochent assez vite. Ensemble, elles vont doucement emprunter le chemin de l’âge adulte… celui de la maturité.



C’est la couverture de cette intégrale (qui regroupe les trois tomes de la série) qui m’a invitée à la lecture. Ça et le fait que j’ai lu il y a quelques temps « La Mécanique Céleste » (Merwan m’avait fait forte impression sur ce titre).
Pourtant, sitôt entrée dans « Le bel Âge » … j’ai eu des doutes sur le plaisir que j’allais trouver à le lire. Le quotidien de ces adulescentes, leurs préoccupations parfois futiles et ce dessin si proche de celui de Bastien Vivès m’ont mis en difficulté… il m’aura fallu quelques dizaines de pages pour m’y sentir bien et écarter mes aprioris. Car il n’y a rien de simpliste dans le scénario de Merwan. Rien n’est cousu de fil blanc. Et oui ces filles incarnent parfaitement cet âge de tous les possibles, de tous les doutes, de toutes les contradictions. Elles incarnent à leur manière cette façon de faire face à la tempête existentielle qui souffle en elles. Quand l’une sera entière, l’autre sera plus mesurée. Quand l’une sera forte, l’autre restera campée sur ses positions tandis que la dernière feindra l’indifférence. Et elles s’échangent ces rôles comme la pluie s’efface face au soleil et peu à peu parviennent à affirmer leurs choix… à assumer leur personnalité.
Merwan ouvre délicatement cette fenêtre sur leur vie et raconte avec justesse le chemin qu’elles vont suivre. Nous allons les suivre pendant un an. Douze mois… une poussière de temps dans une vie et pourtant, ce sera une année charnière pour ce trio d’amies. Entre leurs études, les petits boulots nécessaires pour payer le loyer, quelques jalousies, les peines de cœur, les conflits familiaux… une année qui les ballote et les fait tanguer entre joies et peines, entre doutes et certitudes.

A la sortie des tomes de la série (en 2012 et 2014), j’avais hésité à me les acheter. J’avais reposé, rebutée par les visuels de couverture qui me piquaient sérieusement la rétine. Puis c’est vrai qu’à feuilleter, je concluais rapidement que ce dessin (trop proche de celui de Bastien Vivès que j’apprécie pourtant) n’avait rien à me faire découvrir de nouveau. Il aura donc fallu que Dargaud décide de regrouper tout ce petit monde dans cette intégrale et que je tombe en amour pour cette couverture tout de bleu vêtue.