Toajêne (Bozzetto & Panaccione)

Besoin de rire un bon coup ? Alors met le nez dans « Toajêne » … ça va te dérider ! 😉

Bozzetto – Panaccione © Guy Delcourt Productions – 2020

Tu vas faire la connaissance de Moatarzan, un microbe qui vivait jusque-là au milieu de microbes et de bactéries en tout genre. Le souci existentiel de Moatarzan, c’est qu’il vit au milieu de décérébrés, de sans cervelles bref… de purs idiots. Et ça l’épuise Moatarzan d’être entourés d’abrutis. Du coup, il s’ennuie, il déprime. Personne à qui parler, quel vide existentiel ! Jusqu’au jour où, par un des grands hasards de l’existence, voilà notre microbe qui se retrouve en pleine projection d’un film. Paf ! Notre Moatarzan en prend plein les mirettes et se fait foudroyer sur place par un coup de foudre. Electrisé ! Stupéfié par la beauté de Toajêne… enfin de Jane (vous savez, celle qui fait fondre le cœur de Tarzan !). Et là forcément, ça change tout parce que subitement, Moatarzan peut donner un sens à son existence. Il vit. Il ressent. Enfin !

Peu après, la vie de Moatarzan bascule. Pour une raison qu’il n’explique pas, Moatarzan constate qu’il a été arraché à l’environnement dans lequel il vivait. Paf ! Le voilà apatride… sans organisme dans lequel résider. Moatarzan fait alors connaissance de l’humain qui lui servait jusque-là de terreau naturel et comprend que cet homme peut l’aider à (re)trouver Toajêne ! Bien sûr, la réalité est plus complexe. Moatarzan est en fait un microbe appartenant à un virus qui inquiète l’humanité entière. Un vrai fléau ! Et l’humain dans lequel Moatarzan demeurait est un scientifique en quête de l’antidote qui permettra d’éradiquer ce virus destructeur. Aveuglé par sa quête de l’âme sœur, Moatarzan ne comprend pas immédiatement ce qu’implique sa découverte pour la race humaine.

Complètement loufoque, le fil narratif coud solidement d’absurde les éléments qu’il contient. En effet, le récit parvient à nous parler à la fois d’humanité, de conflits d’intérêt, de découverte scientifique et de sentiments amoureux… Parvenir à aborder tout cela à la fois dans des proportions à peu près équivalentes revient à réussir un tour d’équilibriste de haute voltige. Cerise sur le gâteau : les auteurs le font avec beaucoup humour. Au final, cela donne lieu à un album foufou, drôle, triste, improbable et assez entraînant. On emboîte le pas sans sourciller pour suivre l’épopée… d’un microbe !

Bruno Bozzetto laisse son scénario aller en roue libre. Il n’y a plus qu’à donner carte blanche au trait fou de Grégory Panaccione et au talent de ce dernier pour caser l’expression parfaite au parfait moment. C’est totalement insensé, burlesque. La fraicheur de l’intrigue contraste avec le sérieux des sujets de fond placés dans le récit. Cette manière d’aborder des questions philosophiques (sur le sens de la vie notamment, mais aussi sur les sentiments et l’ambition) avec un humour décalé donne une impression d’incongruité. Pourtant, cette façon d’écrire permet de pointer avec finesse et ironie les maux et travers de notre société. Savoir et pouvoir rire du pire fait un bien fou.

Je n’avais aucune attente à l’égard de cet ouvrage si ce n’est profiter une fois de plus du trait malicieux et inventif de Gregory Panaccione. Au final, c’est une très bonne surprise et un moment de lecture tout à fait ludique !

Toajêne (one shot)

Editeur : Delcourt

Dessinateur : Grégory PANACCIONE / Scénariste : Bruno BOZZETTO

Dépôt légal : juin 2020 / 104 pages / 19,99 euros

ISBN : 978-2-4130-2751-5

Chronosquad, tome 4 (Albertini & Panaccione)

Albertini – Panaccione © Guy Delcourt Productions – 2017

Résumer les trois derniers tomes sans spoiler est quelque chose d’impossible.

Résumer ces derniers tomes en réussissant à être cohérente est au-dessus de mes forces. Alors je triche un peu (beaucoup) et je propose une photo de l’encart inséré au début de ce dernier tome.

Chronosquad, tome 4 – Albertini – Panaccione © Guy Delcourt Productions – 2017

Lecteur, ne m’en veut pas de te simplifier les choses 😛

(Tu peux cliquer sur l’image pour l’agrandir mais sache qu’elle dévoile des éléments que tu préférerais peut-être ne pas connaître avant de te lancer dans la lecture…)

Il y avait donc un certain nombre de nœuds à démêler et je me demandais bien comment les auteurs allaient s’y prendre pour 1/ défaire la pelote en un seul tome et 2/ proposer un dénouement cohérent et qui n’est pas plié dans les 10 dernières pages.

Encore tout un imbroglio d’intrigues temporelles aussi diverses que variées. On se retrouve au Moyen-Age, dans l’Egypte Antique, à Londres au début des années 80, à la Révolution Française… ça pulse dans tous les sens, les Chronosquads sont partout… et nulle part. Giorgio Albertini les étouffe, les sert dans un étau. Le scénario est riche, trop peut-être. Le résultat : le lecteur ne sait plus où donner de la tête. Quelle est la piste à suivre ? Où le scénariste souhaite-t-il en venir ?

Et puis, magie de la narration, comme si on ôtait la soupape du couvercle d’une cocotte-minute, la pression s’évacue d’un coup et toutes les pièces du puzzle trouvent leur place. Magie car avec une bonne dose d’humour, rien n’est forcé. Ce qu’on ne comprenait pas jusqu’alors devient compréhensible, des questions laissées en suspens dans les tomes précédents trouvent enfin leur réponse et on se rend compte que rien n’a été laissé au hasard dans l’histoire. Car effectivement, jusqu’au milieu de ce tome, j’ai vraiment douté que le scénariste serait capable de nous apporter la preuve qu’il parviendrait à exploiter toute la matière qu’il avait sur son plan de travail.

Au dessin, on parvient à souffler sur certains passages muets mais ces trêves d’une poignée de pages nous laissent assez peu de répit avant que la course ne reprenne. Grégory Panaccione n’a molli sur aucun tome, rien qui ne permette de percevoir une hâte quelconque dans ce travail créatif. Il a tout de même livré quatre tomes en un an ! Plus de 900 planches !!! A croire que Gregory Panaccione était H-24 sur la série ! Mais je ne me plains pas car c’est tout de même très agréable pour un lecteur ce rythme de parution trimestrielle.

Quoi qu’il en soit, et à la lumière des dernières explications, je crois que le lecteur à tout à gagner à faire seconde lecture. Quoi qu’il en soit, Chronosquad est une série fort sympathique !

Chronosquad

Tome 4 : Concerto en La mineur pour timbales et grosses têtes
Tétralogie terminée
Editeur : Delcourt
Collection : Neopolis
Dessinateur : Gregory PANACCIONE
Scénariste : Giorgio ALBERTINI
Dépôt légal : septembre 2017
248 pages, 25.50 euros, ISBN : 978-2-7560-7416-0

Bulles bulles bulles…

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Chronosquad, tome 4 – Albertini – Panaccione © Guy Delcourt Productions – 2017

Chronosquad, tome 3 (Albertini & Panaccione)

Albertini – Panaccione © Guy Delcourt Productions – 2017

L’enquête de l’équipe des Chronosquads se poursuit.
Après le triste constat que les deux adolescents fugueurs sont sortis de l’Egypte des pharaons (voir tome 1), après quelques enquêtes parallèles aux ères paléolithique et précolombienne et une romance dans l’Italie à l’épique de Léonard de Vinci, les trois agents reprennent la piste des adolescents et, au passage, débusquent tout un réseau clandestin de tours opérateurs qui vantent les louanges de leurs séjours dans le temps mais, pour achalander le client, commettent des infractions, totalement étanchent à la législation qui encadre ces voyages temporels afin d’éviter que le cours de l’histoire ne soit impacté par la présence des touristes  du futur.

Bloch, Penn et Beylogu se fondent dans les époques pour retrouver les deux adolescents qui sont portés disparus. L’enquête piétine et pour cause ! Une succession d’événements ne cessent de les tirer vers de nouvelles pistes. Le tout est de savoir si toutes ces pièces font partie d’un seul et même puzzle.

J’étais sortie totalement emballée de ma lecture des deux premiers tomes. Une bonne accroche avec les personnages, un postulat de départ original et une trame narrative qui tient la route… Alors que cela faisait plusieurs années que je ne lisais plus de S.F., trouvant que le genre avait du mal à se renouveler, voilà enfin une série qui me remettait le pied à l’étrier (aidée en cela par la série « Infinity 8 » en cours chez Rue de Sèvres).

Giorgio Albertini se lance dans la bande dessinée après une carrière d’archéologue. On imagine donc à quelque point cet exercice peut être ludique pour un passionné d’Histoire comme lui. Il se glisse comme une anguille dans les différentes époques et ancre le « présent » des personnages principaux dans une période identique à la nôtre si ce n’est que les hommes ont débusqué la bonne formule qui permet les voyages dans le temps.

Au dessin, on sent aussi que Grégory Panaccione se régale d’autant qu’avec cette pagination conséquente, il a tout loisir d’installer ses ambiances, de prendre le temps de nous régaler de quelques passages sans texte montrant une fois encore (voir « Un océan d’amour ») son talent d’illustrateur, son aisance à explorer toutes les mimiques possibles de la trogne d’un personnage et à camper des décors qui nous clouent sur place.

A la fin du second tome, les rebondissements de « Chronosquad » allaient déjà bon train et il me semblait que tous les éléments étaient en place. En attaquant ce troisième (et avant-dernier tome de la série), je m’attendais donc disons « logiquement » à ce que quelques-uns de ces éléments trouvent leur dénouement. Il n’en est rien, au contraire. Les auteurs semblent avoir jeté toutes les cartes sur la table et s’amuser à les battre et à les mélanger à l’infini. Chaque nouvelle époque de l’Histoire apporte son lot de mystères et je me demande comment un seul et ultime tome permettra d’arriver au bout de toutes ces pistes narratives qui sont béantes. La seule qui me semble suivre son fil sans broncher, c’est ce regard critique sur nos sociétés et ce penchant qu’à l’espère humaine à corrompre tout ce qui est à sa portée ; l’appât du gain, la recherche d’adrénaline, l’envie d’avoir du pouvoir.

Pour tout dire, même si ce troisième tome ne nous laisse pas le temps de souffler et s’il nous permet de découvrir de nouvelles facettes du trio central ; la mystérieuse et charismatique Penn brise un peu sa carapace, Bloch gagne en assurance et se révèle être un personnage tout à fait fascinant (il n’est pas sans me rappeler les personnages maladroits qu’avait incarné Pierre Richard). Quant à Beylogu, il est constant ; loyal, bienveillant et un peu naïf, comme à la première page de la série.

Ce troisième tome me laisse perplexe. Je crois qu’il s’éparpille. Tous s’y agitent et les plus flegmatiques en perdent leur latin. Tout se brouille. Où va l’intrigue ? Que nous raconte-t-elle ? Comment les auteurs vont-ils parvenir à dénouer tous ces nœuds en un peu plus de 200 pages (comme les trois premiers tomes de « Chronosquad » ) ? Bref, ce tome m’a mise à bout de souffle. Je suis curieuse de découvrir le dernier tome prévu pour septembre 2017.

Chronosquad

Tome 3 : Poulet et Cervelle de Paon à la romaine
Tétralogie terminée
Editeur : Delcourt
Collection : Neopolis
Dessinateur : Grégory PANACCIONE
Scénariste : Giorgio ALBERTINI
Dépôt légal : mai 2017
232 pages, 25,50 euros, ISBN : 978-2-7560-7415-3

Bulles bulles bulles…

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Chronosquad, tome 3 – Albertini – Panaccione © Guy Delcourt Productions – 2017

Chronosquad, tomes 1 et 2 (Albertini & Panaccione)

tome 1 – Albertini – Panaccione © Guy Delcourt Productions – 2016
tome 1 – Albertini – Panaccione © Guy Delcourt Productions – 2016

tome 2 – Albertini – Panaccione © Guy Delcourt Productions – 2017
tome 2 – Albertini – Panaccione © Guy Delcourt Productions – 2017

Un appel du Professeur Korais en pleine nuit l’informe que sa candidature est retenue et qu’il est attendu le plus tôt possible au bureau des Chronosquad. Les Chronosquad sont une équipe d’agents – flics – surentraînés et dont la mission consiste à intervenir auprès des chronotouristes délictueux.

Lui, c’est Télonius Bloch… spécialiste du Moyen-Age… voire de l’Antiquité même si ce n’est pas son domaine. En tout et pour tout, il a suivi la formation des agents Chronosquad mais n’a pas eu réellement d’occasion de pratiquer depuis et les résultats de la formation n’étaient pas terribles. Les Chronosquad « sont des agents régulateurs des voyages temporels et des couacs qui peuvent en découler, car la pratique s’est popularisée. Pour 10999 euros à peine, vous pouvez désormais partir 30 jours en Egypte antique en formule tout inclus (ce qui correspond à 1 jour et 1 heure en 2016, quoi que cela varie selon le lieu et l’époque de la destination) » (extrait présentation Delcourt).

Voilà donc Télonius positionné sur une mission qui va l’emmener en Egypte antique. Au compteur temporel, « il est 10h25 et nous sommes le 27 juin 2574 avant J.C. ». Aux côtés de deux Chronosquad aguerris, Mümin Beylogu et Liz Penn, Télonius tente d’apporter ses connaissances pour démêler ce sac de nœuds et retrouver les deux adolescents.

Drôle de temps… drôle de rapport au temps. Etrange société qui s’octroie tous les droits, y compris celui de se payer le luxe de chambouler des périodes historiques jusque-là préservées. Sous les affiches racoleuses des agences de voyages temporels, des prix faramineux concurrencent à peine l’effet qu’induit un slogan tout aussi aguicheur, réelle promesse de faire un pied de nez… au temps.

Chronosquad, tome 1 - Albertini - Panaccione © Guy Delcourt Productions - 2016
Chronosquad, tome 1 – Albertini – Panaccione © Guy Delcourt Productions – 2016

Pour son baptême dans le monde de la bande dessinée, Giorgio Albertini dépoussière le fantasme du voyage temporel. Les ingrédients sont bien dosés : dans une société prise dans son rythme infernal (métro-boulot-dodo), quoi de plus naturel que de vouloir rentabiliser au maximum ses périodes de vacances. Imaginez votre réaction si on vous annonçait qu’un seul jour de congé posé dans votre présent vous permet d’accéder [dans un autre espace-temps] de 30 jours de vacances ! Le petit « hic » est… le tarif de la prestation.

Giorgio Albertini enfonce le clou et exploite tous les travers de l’humanité : consumérisme, course aux profits, transgressions des règles, magouilles et corruption, réseaux parallèles et/ou clandestins. Sans compter les médias qui font leurs choux gras du moindre fait divers… Les Chronosquad – flics spécialisés qui interviennent pour épingler les chronotouristes qui ne respectent pas les règles des voyages temporels – nous sont vite assez sympathiques. Le scénariste s’appuie sur un trio de personnages aux caractères bien campés : la belle Liz Penn, compétente, perfectionniste, intransigeante avec elle-même comme avec les autres. A ses côtés, le solide Beylogu est un homme qui a le cœur sur la main et qui risquerait sa vie pour protéger ses coéquipiers que l’impressionnante stature et les kilos de muscles. Celui qui fait tache est donc Bloch… gringalet, courageux mais pas téméraire, incompétent et inexpérimenté, brouillon aussi bien dans sa manière de se déplacer que dans ses gestes ou la manière de gérer ses émotions… Il a la fraicheur et la spontanéité d’un gamin de six ans mais il dispose d’un sens de l’observation redoutable. Et ce sont finalement ces deux derniers traits de personnalité qui vont légitimer sa place dans le trio. Le regard décalé qu’il porte sur son environnement donne aux enquêtes une direction inattendue ! La mayonnaise prend vite entre ces trois-là et c’est ce qui donne le « la » au scénario : son ambiance et son tempo. Entre les incartades romantiques et naïves de notre apprenti flic et les deux Chronosquad expérimentés qui relativisent, la complicité et le respect s’installent vite, laissant toute la place à des échanges bourrés d’humour, de taquineries et la possibilité à l’enquête policière d’avancer.

Grégory Panaccione illustre avec malice des situations souvent cocasses. Il épaule parfaitement le scénariste grâce à son talent et la facilité qu’il a de dessiner n’importe quelle situation. La preuve en est puisque l’illustrateur a réaliser plusieurs albums muets. Avec le génialissime « Un Océan d’amour » (réalisé avec Wilfrid Lupano), il nous avait fait traverser la moitié du globe. Mais avant, il avait réalisé seul « Toby mon ami » ou « Match« , un album muet que je n’ai pas lu mais dont j’ai vu quelques séquences plutôt savoureuses (on pourra d’ailleurs trouver un air de famille entre l’un des personnages de ce match de tennis et Télonius [l’apprenti Chronosquad] si ce n’est que Télonius a la silhouette d’une feuille de cigarette tandis que la bedaine du joueur de tennis n’a rien à envier à celle de Gérard Depardieu).

Avec « Chronosquad« , l’illustrateur agrandit son terrain de jeu, le pousse jusqu’aux quatre coins du globe et l’étale de la Préhistoire à nos jours ! Au dessin, Grégory Panaccione est à l’aise et ça se ressent. Qu’il y ait du texte ou qu’il n’y en ait pas, il s’amuse avec l’espace de la planche, le séquence, joue des angles de vue… plongée, contre-plongée, gros plan… son récit graphique est fluide. Prenant.

Ce coup de crayon agile nous régale de tronches très expressives, tantôt déconfites tantôt hyper joviales (et toute la palette d’expression qu’il y a entre ces deux extrêmes). On savoure aussi bien les nombreux passages muets que les passages dialogués. Les planches font la part belle à des scènes pétillantes où le comique de situation, de gestes, de mots… embarque le propos dans son mouvement. Puis Panaccione change de couleurs, indiquant que l’heure est venue d’être plus sérieux. Le dessinateur guide son lecteur dans les émotions et les ambiances, on est à l’affût du moindre rebondissement, du moindre indice…

PictoOKOui… j’ai pris beaucoup de plaisir à lire ces deux tomes. L’enquête assez simple en apparence se complexifie à mesure qu’on avance dans la lecture. Du simple avis de recherche de deux ados en fugue on se dirige progressivement vers une enquête plus complexe aux ramifications multiples. En parallèle, le personnage principal se révèle et quitte lentement sa coquille d’adulescent.

Le troisième tome de la tétralogie devrait arriver en mai 2017. Vivement !

Chronosquad

Tome 1 : Lune de miel à l’âge du bronze
Tome 2 : Destination révolution, dernier appel
Tétralogie terminée
Editeur : Delcourt
Collection : Neopolis
Dessinateur : Grégory PANACCIONE
Scénariste : Giorgio ALBERTINI
Dépôt légal tome 1 : octobre 2016
240 pages, 25,50 euros, ISBN : 978-2-7560-7413-9 –
Dépôt légal tome 2 : janvier 2017
218 pages, 25,50 euros, ISBN : 978-2-7560-7414-6 –

Bulles bulles bulles…

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Chronosquad, tomes 1 et 2 – Albertini – Panaccione © Guy Delcourt Productions – 2016 et 2017

Toby mon ami (Panaccione)

Panaccione © Guy Delcourt Productions – 2012
Panaccione © Guy Delcourt Productions – 2012

Toby, chien fidèle. Dès qu’il a ouvert un œil, sa première préoccupation de la journée est de savoir si son maître va remplir sa gamelle. Une fois le contenu de la gamelle ingurgité, Toby profite d’une grande balade durant laquelle il traverse les champs alentours puis rentre, satisfait, pour tenir compagnie à son maître et faire une bonne sieste. Une dernière gamelle à vider le soir avant de dormir et, parfois, de japper quelques minutes durant la nuit.

Toby est loyal. Un brave chien qui a le cœur à l’ouvrage lorsqu’il s’agit de garder la maison et de dissuader les intrus.

Une campagne en bord de mer, un paysage égayé par une luminosité printanière et un lecteur invité à emboiter le pas d’un chien peureux qui se déplace sans réellement avoir conscience du danger. Insouciant, la truffe collée au sol, il suit ses chemins favoris et lève la patte par-ci par-là pour marquer son territoire.

Grégory Panaccione (Ame perdue, Match, Un océan d’amour) réalise ici un album muet qui fleure bon l’insouciance. Les préoccupations de l’animal sont primaires : manger, dormir et bénéficier d’un peu d’affection… pas de quoi fouetter un chat. L’auteur s’attache à doter ses personnages d’une certaine expressivité, donnant un ton tendre et amusé à l’ensemble. Les couleurs s’assombrissent lorsque le jour décline mais on se laissera pourtant surprendre par des moments de doute qui envahissent notre ami. Car lui aussi a ses vieux démons. Par vague, il se remémore des souvenirs de sa vie de chiot, angoisse lorsque son maître le laisse seul à la maison ou tarde à le nourrir. Et puis, il espère trouver une petite chienne pour assouvir quelques envies naturelles…

Toby mon ami – Panaccione © Guy Delcourt Productions – 2012
Toby mon ami – Panaccione © Guy Delcourt Productions – 2012

Un chien en somme. Un chien qui fait son boulot de chien. Un chien affectueux à la léchouille généreuse. Un chien ritualisé qui ramène le bâton qu’on a jeté. Un chien qui remue de la queue et qui a peur d’être abandonné.

Invariablement, chaque planche propose trois bandes de deux cases. On ne ressent pourtant pas de lassitude durant la lecture. Le rythme semble être porté par les couleurs de l’album et par la bonhommie de ce compagnon jovial. Des cases aux proportions identiques se succèdent d’un bout à l’autre de l’album, comme autant de petites diapositives que l’on aurait rangées-là dans un classeur et que l’on pourrait placer dans un projecteur de diapositives pour les faire défiler.

Un album qui se lit facilement mais qui manque cependant d’un peu de mordant.

Un album découvert suite au Loto BD consacré aux albums muets. Les chroniques de Jérôme et de Margotte.

Du côté des challenges :

Petit Bac 2015 / Prénom : Toby

PetitBac2015

Toby mon ami

One shot

Editeur : Delcourt

Collection : Shampooing

Dessinateur / Scénariste : Grégory PANACCIONE

Dépôt légal : avril 2012

ISBN : 978-2-7560-3004-3

Bulles bulles bulles…

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 Toby mon ami – Panaccione © Guy Delcourt Productions – 2012

Un océan d’Amour (Lupano & Panaccione)

Lupano – Panaccione © Guy Delcourt Productions – 2014
Lupano – Panaccione © Guy Delcourt Productions – 2014

Il y a des jours comme ça, où se lever semble être la chose la plus anodine qui soit. On pense inconsciemment que la journée à venir ressemblera à celle de la veille… tout est si normal.

C’est à n’en pas douter ce qu’Il se disait ce matin-là quand Il s’est levé à l’aube comme chaque matin. Dans la cuisine, sa femme lui a déjà préparé le petit-déjeuner. Pendant qu’Il écoute la météo, Elle finit de lui préparer sa gamelle pour le repas de midi. Il fronce en voyant la sempiternelle boite de sardines qui revient invariablement chaque midi, quelle que soit la saison. Mais Elle, attentionnée, n’en démord pas : les valeurs nutritives de la sardine sont réelles… et elle fourre la boite dans la gamelle.

Quant à lui, l’heure est venue de partir travailler. Même s’il fait encore nuit, être marin-pêcheur implique ça aussi. Alors Il monte dans son modeste et frêle chalutier pour affronter une nouvelle journée en mer. Et rentrer certainement les cales vides, une nouvelle fois. Mais le hasard voulait que ce jour-là, rien ne se passe comme prévu. Certes, les filets sont restés vides. Mais avant de rentrer, Il aura croisé un gigantesque chalutier, des pirates, des mouettes, une crêpe…

Un océan d’amour – Lupano – Panaccione © Guy Delcourt Productions – 2014
Un océan d’amour – Lupano – Panaccione © Guy Delcourt Productions – 2014

Rien ne laissait présager qu’une telle aventure se produirait en partant de ce petit coin en Bretagne complètement perdu et avec de tels protagonistes qui plus est. Lui, petit homme chétif et un brin renfrogné. Elle appétissante bigoudène que l’on imagine (à tort) casanière. Deux individus diamétralement opposés mais animés d’un amour réciproque et d’une bienveillance à l’égard de l’autre que l’on perçoit dès le premier coup d’œil.

Passées les premières pages où toute chose semble avoir une place précise, un grain de sable vient enrayer la machine. Poussés par un vent de folie, le scénario de Wilfrid Lupano prend son envol et nous fait quitter cette agréable mer d’huile. Dès lors, les événements s’enchaînent et nous entraînent dans un flot permanent de rebondissements. D’autant que ce n’est pas une mais deux histoires parallèles que nous suivons : celle de ce petit homme – pour commencer – qui va lutter contre les intempéries mais aussi contre une certaine férocité humaine ; celle de sa femme ensuite qui refuse de se soumettre à l’apparente réalité et décide de mettre tout en œuvre pour retrouver son compagnon.

Pour illustrer cet album muet, Grégory Panaccione impose une ambiance graphique originale. La douceur amusée et la rondeur de ses illustrations permettent au lecteur d’investir les personnages. De page en page, on entre dans le rythme de leurs épopées parallèles, deux quêtes complémentaires qui se répondent en permanence. Le yin et le yang qui s’équilibrent, comme cet homme qui subit l’accumulation d’événements tandis que cette femme prend la situation à bras-le-corps.

Pour les deux personnages, l’histoire racontée dans cet album semble être une interminable journée. Pris dans le rythme, il est aussi difficile de ne pas lire cet album d’une traite que de ne pas se perdre dans la contemplation des illustrations… et difficile également de ne pas remarquer les nombreux clins d’œil insérés çà et là tout au l’album avec Sabine… enfin, disons plutôt que l’œil affuté de Sabine n’a pas laissé passer des références comme Les Triplettes de Belleville, la mouette de Gaston Lagaffe… Lupano nous emmène dans une croisière improbable où l’on croise aussi bien des pirates que des jet-setter… De la fable écolo à la romance, en passant par le récit d’aventure, la parodie et la satire sociale, Un océan d’amour est à la croisée de plusieurs genres. Un ouvrage d’une grande richesse, drôle et sérieux à la fois. Mais avant toute chose, c’est cette explosion d’émotions qu’il véhicule que l’on retient. Les personnages sont d’une expressivité incroyable, la composition des planches ne souffre d’aucune répétition, portant ainsi le rythme du récit de façon tout à fait pertinente. On n’est jamais accablé par la gravité des situations dans lesquelles nos héros peuvent se retrouver et malgré le caractère parfois inextricable qu’elles peuvent revêtir, les auteurs parviennent aisément à retourner les choses à leur avantage et de façon amusée en venant taquiner des faits de société qui font régulièrement l’actualité. Politique, corruption, individualisme, capitalisme, environnement… des sujets qui tournent en boucle sur médias et à qui on accorde trop souvent une oreille distraite. En confrontant deux héros d’une bonhommie incroyable, absolument pacifiques, altruistes jusqu’au bout des ongles (surtout la femme) et assez naïfs à l’égard des situations dans lesquelles ils sont impliqués, cela désamorce toute tentative d’animosité des personnages secondaires. De fait, ces complications trouvent naturellement des voies de secours, laissant au lecteur le soin d’apprécier l’aspect onirique et réflexif du récit.

PictoOKPictoOKGregory Panaccione réalise ici de succulentes métaphores visuelles. Un ouvrage poétique, amusant, intelligent, de quoi faire frétiller les neurones et les pupilles. Que demander de plus !??

LABEL Lecture AccompagnéeEt, Mesdames et Messieurs, pour la première fois de l’histoire, voici ENFIN une lecture commune que j’ai l’honneur de partager avec Sabine ! Ouf !! Alors, pendant cette lecture, on s’est régalé de papotages, de sardines, de crêpes, de cannelés et j’en passe. Cliquez sur ce lien pour vous rendre dans son Petit Carré jaune et découvrir ce qu’elle en a pensé.

A lire également : la chronique de Noukette.

Un océan d’amour

One shot

Editeur : Delcourt

Collection : Mirages

Dessinateur : Grégory PANACCIONE

Scénariste : Wilfrid LUPANO

Dépôt légal : octobre 2014

ISBN : 978-2-7560-6210-5

Bulles bulles bulles…

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Un océan d’amour – Lupano – Panaccione © Guy Delcourt Productions – 2014

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