Kingdom of Knowledge, tomes 3 et 4 (Oda)

tome 3 – Oda © Kana – 2021

Le volume 3 de « Kingdom of Knowledge » est un peu sanglant.

L’Empire a fait appel à un laquais du nom de Layarde. Ce nouveau personnage n’hésite pas à violer, piller, incendier des villages entier… Il tue sans états d’âme, aussi bien des adultes que des enfants qui deviennent parfois ses esclaves.

Fei a trouvé refuge dans un village de demi-elfes. Ces derniers ont un lien particulier avec Layarde. En effet Layarde a pour occupation de faire subir aux demi-elfes toutes les infamies dites ci-dessus. Les demi-elfes en ont peur et cherchent à l’éviter. Ils se cachent. Assez vite Fei, ses camardes et les demi-elfes apprennent que Layarde les recherche.

La colère de Ryu, un demi-elfe qui est devenu ami avec Fei, explose. Il décide de se lancer à la poursuite de Layarde pour le tuer et se venger d’avoir détruit son village et pour sauver des amis à lui qui ont été capturés par Layarde.

Ce volume est bien même si le début est un peu trash. Les passages de violences passent assez vite. Et après on retrouve Fei qui a dû à nouveaux fuir, il trouve refuge à Xerxès, le royaume du Sud. La capitale de Xerxès est magnifique, les dessins sont assez impressionnants.

L’intrigue nous fait aussi découvrir Cyan, le royaume de l’Ouest.

On connait maintenant l’intégralité de la carte de ce monde fantastique puisque les deux autres royaumes (le royaume d’Est Garden d’où est originaire Marc, l’ami de Fei depuis le premier tome et le royaume de l’Empire ont déjà été présentés dans les précédents tomes).

Je pense que nous avons connaissance de tous les territoires de cet univers assez vaste qui s’étend sur une planète entière. Le scénario garde le même ton. Fei (le héros) combat dans chaque tome quelqu’un de l’Empire en utilisant à chaque fois une nouvelle tactique de combat. A chaque tome ou presque, il se fait un nouvel allié. La suite de l’histoire promet d’être vraiment bien.

Auteur et dessinateur : Serina Oda

Éditeur : Kana

Dépôt légal : mars 2021

ISBN : 9782505086192

Prix : 7,45 euros / 226 pages

tome 4 – Oda © Kana – 2021

Le quatrième volume débute par une réunion entre les trois nations de Est Garden, Xerxès et Cyan. Le but de la réunion est de trouver un accord pour former une alliance et de vaincre l’Empire de Ténéfania (la civilisation la plus avancée et la plus dangereuse de ce monde qui avait été présentée dans le premier tome de la série).

Le royaume de Xerxès et celui de Cyan ont une haine l’un envers l’autre ; Xerxès – le royaume du Sud – regorge de culture agricole (et donc de nourriture) alors que Cyan – le royaume de l’Ouest – regorge de minerais de fer. Ils savent qu’ils ont besoin l’un de l’autre mais ils se détestent et se font la guerre pour récupérer les richesses de l’autre royaume.

Durant la réunion le roi du Sud a des réticences envers Luwhen, le roi de l’Ouest. Cela complique fortement la conclusion d’une alliance. Fei intervient donc pour trouver un arrangement, et il propose de faire un mariage de raison entre Xerxès et Cyan. Ainsi, les deux royaumes seraient reliés par une seule et même famille. Pour que toutes les nations soient unifiées, Fei propose aussi deux autres mariages : un entre Cyan et Est Garden et un dernier entre Xerxès et Est Garden. Ainsi, dans une génération, les trois familles royales seraient de la même famille.

Les dessins sont toujours aussi détaillés. La lecture est très fluide. Le scénario soulève des points intéressants comme les enjeux stratégiques des unions entre les royaumes. La possibilité de voir les trois royaumes s’unir contre le Saint Empire de Ténéfania promet des batailles épiques. Je suis impatient de voir les nouvelles stratégies que Fei va mettre en place pour affronter l’Empire.

Auteur et dessinateur : Serina Oda

Éditeur : Kana

Dépôt légal : mai 2021

ISBN : 9782505110354

Prix : 7,45 euros / 243 pages

Chandrahas, tome 1 (Monji)

tome 1 – Monji © Kana – 2021

Le monde de ce manga est dans un mélange de fantaisie et de médiéval, un peu comme beaucoup d’histoire de Fantasy. Mais cette histoire est vraiment bien, on se retrouve dans ce monde où sept héros immortels, les Chandrahas, ont défendu le royaume contre des créatures nommées dragons qui ne ressemble pas aux dragons qu’on connaît d’habitude, on dirait plutôt des animaux recouverts d’une armure d’os.

Chaque héros a ses aptitudes, on ne les connaît pas encore.

On retrouve au début de cette histoire une jeune fille du nom de Himalaya. C’est la fille d’un des héros, elle a hérité de son pouvoir qui est de contrôler les dragons à l’aide d’une flûte. Elle ne mène pas une super vie car elle plus ou moins esclave dans une troupe de chasseur de dragons. Elle cherche à se venger de son père qui a tué sa famille.

Peu de temps après qu’on l’ait vue faire usage de ses pouvoirs, le personnage principal va faire son apparition. Son nom est Arjuna « L’Immortel » … On apprend qu’à l’origine, les Chandrahas n’étaient pas sept mais huit et qu’Arjuna était un de ces héros. Les autres l’ont trahis et l’ont tué. Etant immortel, Arjuna a ressuscité et il veut se venger.

Les dessins sont bien, les dragons sont assez impressionnants. Le scénario est novateur. Ce manga sera fini en trois tome.

Ce tome 1 promet pour la suite de l’histoire. Il n’y a aucun humour dans ce manga, il est centré que sur l’action, les combats et le déroulement de l’histoire.

Scénariste/Dessinateur : Yuki Monji

Editeur : Kana

Genre : action, combat

Dépôt légal : avril 2021

ISBN : 9782505111399

Prix : 6,85€

Mashle, tome 1 (Komoto)

MASHLE © 2020 by Hajime Komoto/SHUEISHA Inc.

L’histoire de ce nouveau manga se déroule dans un monde magique, où la quasi-totalité de la population a des pouvoirs magiques, on les reconnaît aux marques qu’ils portent sur leur visage. Cette marque est présente dès la naissance. Parfois il arrive que des nouveau-nés ne possèdent pas de marque, dans ce cas le gouvernement a décrété que les nouveau-nés ne possédant pas de marque devaient être exécutés.

Le héros Mash Burnedead ne possède pas de marque. Son père s’est exilé dans la forêt pour que Mash puissent vivre. Le héros ne possédant pas de marque, son père lui a demandé de faire beaucoup de sport et de musculation, pour pouvoir essayer de se défendre en cas d’agressions. A force de s’entraîner autant, Mash a obtenu une super force. Grâce à elle, il va intégrer une prestigieuse académie de magie pour pouvoir obtenir le titre qu’elle décerne. Ce titre en poche, il pourra vivre en paix sans avoir à craindre d’être traqué par la Police pour être exécuté.

Ce manga est sympa et si on aime la baston, on est servi ! Même si le manga est bien, l’histoire est un peu copiée sur Harry Potter. L’école de magie ressemble à Poudlard, on retrouve le sport du Quidditch avec exactement la même façon de jouer, le proviseur ressemble à Dumbledore, et il y a les dortoirs (au lieu de quatre, il y en a trois) ; mais dans l’essentiel, les dortoirs défendent à peu près les mêmes valeurs que les dortoirs dans Harry Potter.

A part ça le manga est bien fait, il est drôle. Le personnage principal étant simple d’esprit, ses réactions sont amusantes. Le scénario, à part sur les points qui ressemblent à Harry Potter, est assez bien construit. Le dessin peut s’améliorer.

Je pense qu’il faudrait que le manga parte dans une direction différente de l’univers de Harry Potter, même si je trouve que le principe du héros sans pouvoir dans une société magique est intéressant.

Scénariste/dessinateur : Hajime Kômoto

Editeur : Kazé

Genre : action, combat, humour, magie

Dépôt légal : avril 2021

ISBN : 9782820340801

Prix : 6,99 euros

La Petite Mort, tome 1.5 (Mourier)

En 2013, sortait le premier tome de cette série devenue incontournable.

Huit ans après, le scénariste revient sur la genèse de cet univers et réécrit totalement son scénario.

tome 1.5 – Mourier © Guy Delcourt Productions – 2021

« Et si La Petite Mort n’avait pas fait les mêmes choix ? Et si ses parents, son grand-père et même son poisson avaient agi différemment ? Et si La Petite Mort ne fauchait pas Séphi (le chat) mais Ludo, que ce serait-il passé ? « La Petite Mort 1,5 » c’est la réécriture complète de l’univers de La Petite Mort où l’on retrouve des personnages forts de la série » (synopsis éditeur).

Un tome plein de supposés pour visiter « autrement » l’univers et le réinventer. Le changement commence dès le visuel de couverture qui prend totalement le contre-pied du premier tome de la série. Alors que ce dernier exposait La Petite Mort sur fond noir, ce nouveau tome opte pour un fond blanc… Pile ou face, les deux versants d’un monde qui aurait pu être tout autre si le scénariste avait fait faire d’autres choix à son personnage principal.

La Petite Mort succédera un jour à son père La Faucheuse. En attendant, il va à l’école et retrouve chaque jour son ami Ludo. Pendant les vacances d’été, il passe son examen de Fauche et le réussi haut la main. Sur la liste des prétendants à la mort qu’il doit faire passer de vie à trépas, il y a quelques célébrités comme Harry Potter, Spok et les tortues Ninja. La Petite Mort aime ça même si, au fond de lui, il rêve de devenir fleuriste. Mais il n’y a rien à faire, pas de négociations possibles : il doit reprendre l’entreprise familiale.

Un univers franchement décalé dans la même veine que « La Vie de Norman » ; on rit de la mort, on s’amuse avec elle… elle est dédiabolisée. Davy Mourier détricote et retricote son scénario pour en faire quelque chose d’à la fois nouveau et familier. Son scénario délirant saute du coq à l’âne et intègre – le temps de quelques cases – des personnages temporaires qu’il éradique aussitôt de l’histoire… ce qui renforce d’autant le côté farfelu du scénario. Des références à des univers imaginaires de tous poils : cinéma, littérature, dessin-animé… l’auteur pioche généreusement dans les références de la culture populaire.

Notre petit héros a le mal de vivre. Il déprime, a le spleen, aimerait être comme tous les enfants de son âge mais son statut lui interdit de mener une vie normale. La solitude est son fardeau quotidien. La mort est présente à chaque page et donne une ambiance atypique au récit. L’humour noir est le fil conducteur qui rythme la lecture, on se prend au jeu, on rit jaune… mais on rit. Davy Mourier décape au vitriol les travers de la société et réalise une critique sociale aussi juste décalée.

Le harcèlement scolaire, la maladie, le désespoir, le rejet, l’incompréhension… un flot généreux de thématiques face auxquelles la société ne trouve pas de réponse satisfaisante sont abordées de façon ironique. On referme cet album en étant amusé… et furieusement désireux de relire les premiers tomes de la série pour rafraichir un peu notre mémoire qui a remisé dans le tiroir de l’oubli de nombreux détails narratifs qui font le sel de cet univers loufoque et mordant.

La petite Mort / Tome 1.5 : Une Impression de déjà-vu

Editeur : Delcourt / Collection : Humour de rire

Dessinateur & Scénariste : Davy MOURIER

Dépôt légal : février 2021 / 96 pages / 15,50 euros

ISBN : 9782413039204

L’Histoire de la dernière image (Fred)

Fred © Dargaud – 2013

« Du monde réel à celui des lettres de l’océan Atlantique dans les aventures de « Philémon » , d’une apparence à l’autre dans « L’Histoire du corbac aux baskets » , d’un état d’homme servile à un statut de poète raconteur d’histoire dans « L’Histoire du conteur électrique » , tout – chez Fred – est affaire de passages. Il fallait bien qu’un jour, ce grand enfant pas sage nous entraîne vers le Grand Passage : celui qui, de vie à trépas, nous permet de voir l’image la plus cruciale de notre existence, à savoir la dernière. Car, vous le savez, après tout, aussi vrai que le fond de l’air est frais, on ne fait que passer en ce bas monde… Donc, ça commence au bar des Sportifs où un représentant en dés à coudre et en enclumes se prend un sacré gnon sur la cafetière. Laissé pour mort dans la vitrine d’un nouveau commerçant du quartier, il se réveille en se frottant la tête… et se retrouve embarqué à la suite d’un drôle de zigue à moustache, qui se fait appeler Le Baron tzigane, sur un océan de notes… De la réalité au rêve, d’une boutique poussiéreuse à une mer déchaînée, d’une assemblée barrique à un banc de requin-cigares, du rire aux larmes, du coq-à-l’âne (et vice-versa), Fred nous trimballe, émerveillés et heureux, dans ce monde insolite où la logique et l’absurde se côtoient sans encombre. Ce nouvel album ressemble à un accident climatique, une tornade suivie d’un arc-en-ciel, une vague de mélancolie sur un océan de poésie. C’est une sorte de rêve éveillé, un voyage épatant où rien n’est prévisible. On en sort tout éclaboussé de couleurs. » (synopsis éditeur)

Délice que retrouver ce dessin un peu biscornu de Fred, de côtoyer ces couleurs propres à ses histoires… patchwork de teintes aussi criardes que pétillantes. Le charme du monde de Fred est indescriptible, savoureux. Il nous prend au vol, nous arrache à notre quotidien convenu et nous donne l’impression d’entrer sans crier gare dans le vif du sujet, dans un monde où une poésie absurde règne en maître bienveillant. Fred nous empoigne avec humour et nous fait monter dans un train capricieux qui décide au dernier moment de l’embranchement qu’il va prendre. Ses roulis bedonnants nous rendent hilares. En à peine plus d’une page, on a déjà les mirettes aux aguets et de légers tressautements chahutent nos zygomatiques. On laisse toute la place au gosse qui est en nous, absolument ravis de vivre autant de situations improbables.

C’est bonheur à chaque fois de s’installer pour lire un album réalisé par ce grand Monsieur parti décidément trop tôt. Cela faisait quatre ans que je possédais « L’Histoire de la dernière image » sans l’avoir lu. J’attendais un moment morose pour le prendre à pleines mains et chasser tout le gris ambiant. Et voilà… le contexte sanitaire remisé aux oubliettes le temps d’une lecture.

Jeux de mots, boutades, ironie… l’auteur utilise tous les moyens pour critiquer la société, les conventions, le capitalisme. On se lance dans une quête insensée qui se déroule dans un monde où plane une absurde philosophie. On rêve, on rit, on se moque de nous, de tout. Il suffit de se laisser porter par cette folle dinguerie où tout est pourtant cohérent.

« Yé propose à vous moitié moitié sur bénéfices : 10% pour vous et 90% pour moi, correct ? »

Succulent. Je ne m’étends pas plus, consciente que cet album ne date pas d’hier et que nombreux sont les bédéphiles qui ont déjà lu cette petite merveille 😉

L’Histoire de la dernière image

Récit complet (première édition en 1999)

Editeur : Dargaud

Dessinateur & Scénariste : FRED

Dépôt légal : avril 2013 / 54 pages / 14,50 euros

ISBN : 9782205046038

Aduna (ByMöko)

ByMöko © Soleil Productions – 2020

Il y a ce qu’on voit, qui est là, face à nous. Puis il y a ce qui est, immatériel, presque irréel… mais qui existe… intuition indicible. Une dichotomie entre le concret et l’abstrait. Entre le réel et l’irréel qui se répondent en écho… s’équilibrent et forment un tout.

Visible et invisible, à l’instar du titre de cet ouvrage.

Aduna – monde visible est un monde diurne. L’agir, le vivre, les faits, l’ordre établi. Des masques que l’on fabrique pour les cérémonies rituelles au respect des anciens, chacun est à sa place et contribue à l’harmonie de la communauté.

Auduna – monde invisible laisse la place à la nuit. L’onirique, le fantastique. Le ressentir. Aux fantômes, aux mythes et aux légendes. L’invisible respecte l’harmonie entre les hommes et la nature. Le respect de l’âme des défunts, des esprits, des trowos et du divin.

L’Afrique. Continents de cultures et de traditions orales.

ByMöko nous livre ici un prolongement de l’univers qu’il avait retranscrit dans son premier album : « Au pied de la falaise » publié en 2017 [et dont vous trouverez ici le site consacré à l’univers ici]. Avec « Aduna » , l’auteur interprète et nous décode quelques coutumes africaines, des thèmes présents dans le premier récit.

« Mawu Lisa est le dieu créateur, il est le tout. On ne peut le représenter, à la fois féminin et masculin, immensément grand et minusculement petit, ici et là. Il n’interfère plus avec ce monde depuis qu’il l’a créé. Mais pour celui qui sait ouvrir l’œil, il reste quelques vestiges de sa présence : la beauté et la poésie en seraient une trace… »

Petit recueil de thématiques (masques, case, baobab, les personnalités qui font office de pilier dans les villages, les fétiches…) qui nous explique simplement la teneur de quelques codes sociaux africains. Des illustrations muettes et des doubles pages qui se répondent en écho ; à gauche, des vignettes illustrent le quotidien et sont complétées d’un texte explicatif tandis qu’à droite, une illustration en pleine page.

Un album broché au format à l’italienne et relié à la suisse. Dans ses couleurs douces et terreuses, ByMöko nous entraîne dans une plongée délicieuse… l’occasion de se sensibiliser à l’âme africaine. A l’instar de son premier album, on invente les couleurs nous-même, doucement guidé par la présence de l’auteur. On retrouve des figures que l’on avait croisé dans « Au pied de la falaise » et on revoit le chemin qu’Akou [personnage principal du premier album] nous avait invité à emprunter. Une bonne chaleur inonde ces planches. On avance doucement, précautionneusement. On découvre, on apprend, on baigne dans quelque chose qui est à la fois bienveillant et qui nous sensibilise à une culture qui est très différente de la nôtre.

Très belle initiation à la culture traditionnelle africaine. Un petit bijou d’album.

Aduna – Monde visible / Monde invisible

Editeur : Soleil / Collection : Noctambule

Dessinateur & Scénariste : ByMöko

Dépôt légal : novembre 2020 / 40 pages / 18,95 euros

ISBN : 9782302081772

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