Le tome 2 débute directement sur la bataille sanglante qui allait avoir lieu a la fin du tome 1, c’est-à-dire entre East Garden et Le Saint-Empire Ténéfania (East Garden étant le lieu où Fei a trouvé refuge et Le Saint-Empire Ténéfania est le lieu d’où Fei s’est enfui et où ses amis et sa famille sont morts).
La bataille commence par l’attaque des Gobelins, suivie de celles des soldats du Saint-Empire. Il y a beaucoup d’événements importants durant la bataille et plus généralement, tout au long de ce tome. Un important retournement de situation va avoir lieu.
Le début de ce tome est vraiment dans la continuité du tome 1. Je trouve que c’est un bon second tome bourré d’action. Dans l’album, il y a une alternance entre le calme et l’action. Par contre, évitez de le mettre entre les mains d’un enfant ou de quelqu’un qui n’a pas l’habitude des scènes violentes.
Dans ce tome de nombreux personnages secondaires sont mis en place. La lecture est agréable, on voit de nouveaux décors (nouvelles régions) et de nouveaux peuples. Ça nous permet de mieux connaître le monde dans lequel l’histoire se déroule.
Ce tome donne vraiment envie de lire à suite. Quasiment tous les détails inconnus (juste abordés rapidement) vus dans le tome 1 ont été élucidé ; certains restent flous et d’autres viennent s’ajouter, cela met un peu de suspense. La fin brutale de ce tome m’a donné envie de lire la suite !
L’histoire débute quand le héros se réveille dans un autre monde en ne sachant pas comment il y est arrivé. A son réveil, il se trouve allongé dans une forêt située sur une montagne. Il découvre vite que des monstres (Ours, Slime…) ainsi que des brigands cannibales vivent dans les alentours. Il arrive à survivre grâce à la fuite. Quand il arrive à sortir enfin de cette forêt, il voit un château et décide de s’y rendre. En arrivant il se fait arrêter. Peu de temps après, il rencontre une chevalière avec il va devenir plus ou moins ami.
L’univers de ce manga est sympa, on y voit monstres, magie, chevaliers et châteaux. Ce qui est aussi intéressant c’est que le héros ne possède pas de magie ni de capacités spéciales, bref il est faible. Mais aussi il veut vivre en paix et pour cela, il a ses connaissances qu’il va utiliser pour aider et se protéger.
Ce manga est adapté d’un roman. Les dessins apportent un plus au scénario, les scènes de combats sont belles, le dessin est bien mais il n’y a pas toujours de décors très détaillés. Malgré ça, ça reste un manga sympa à lire et à regarder.
Seul problème (qui sera élucidé très certainement dans les tomes qui suivent) : on ne connait pas le nom du héros, ni son âge. On sait à peu près qu’il vient du Japon mais après on ne sait rien de plus sur lui.
Le personnage est à l’image d’un anti-héros. Il est peureux, compte régulièrement sur les autres pour combattre à sa place, va jusqu’à se cacher derrière eux. Il y a beaucoup d’humour dans le scénario ce qui donne un bon mélange entre des scènes humoristiques et des passages plus sérieux. Il y a une bonne ambiance dans ce manga, c’est un univers vraiment ludique.
J’ai beaucoup aimé ce manga. L’histoire et les personnages sont intéressants. C’est un bon manga d’héroïc-fantasy qui m’a donné envie de lire la suite et de lire le roman dont il est tiré.
L’histoire se déroule dans un monde un peu moyenâgeux mais il y a quelques éléments des temps modernes (énergie à vapeur) avec une bonne touche de Fantasy. Les habits et certaines armes sont plutôt comme au Moyen-Age, mais il y a aussi des armes qui sont comme aux temps modernes, fusils, canon…
Le monde dans lequel l’histoire se déroule se nomme Ivanya.
L’histoire commence dans une grande bibliothèque où on apprend l’histoire des Gnomes. On apprend alors que le monde était en proie au chaos, les espèces animales ou plutôt de monstres s’entre-dévoraient, il n’y avait aucune loi à part la loi du plus fort. C’est à cette époque que les hommes ont fait une découverte : près d’un château en ruines, ils ont découvert des cubes dans lesquels étaient enfermés des ouvrages d’une civilisation inconnue, seulement ils ne pouvaient pas déchiffrer les textes car la langue utilisée leur était inconnue. A ce moment les Gnomes arrivent et disent aux humains qu’ils peuvent leur traduire les textes, alors les humains proposent de les protéger. Le reste de l’histoire, on suit un jeune Gnome du nom de Fei. Il va vouloir se venger contre l’Empire des Humains car ils viennent d’éliminer tous ses camarades. Fei est le dernier Gnome sur la planète.
L’histoire prend un peu de temps à bien se lancer, mais après c’est parti pour de bon. L’action se met en place et il n’y aura que quelques petites pauses de courte durée. Le scénario est bien parce qu’il est développé, bien construit et le monde d’Ivanya est cohérent. On comprend bien les relations entre les espèces. On voit l’Empire des Humains qui a asservit presque toutes les espèces de monstres et les utilisent comme une armée de destruction massive. C’est une métaphore très juste de notre monde réel où les humains y détruisent tout et trouvent des moyens dévastateurs pour s’entre-déchirer. Il y a quelques points de l’histoire qui sont un peu lambda comme le désir de vengeance du héros qu’on a déjà beaucoup vu et beaucoup lu dans d’autres histoires (cinéma, manga, BD, romans…).
Le dessin quant à lui est bien. Les dessins sont sympas et travaillés avec beaucoup d’effets mangas (yeux exorbités quand les personnages sont en colère par exemple). La lecture est fluide. J’ai bien aimé. C’est un bon premier tome de série qui donne envie de lire la suite.
« Ça fait plusieurs semaines que je n’ai pas réussi à faire germer la moindre graine. Et pour être honnête, ça fait longtemps que je n’ai plus rien vu pousser nulle part… C’est comme si la nature était en panne. »
Un monde se meurt. Plus rien ne pousse, la terre est devenue stérile et depuis des lunes, plus aucun ventre n’est fécondé. Les hommes s’inquiètent d’autant plus que l’hiver approche et que la famine apparaît de plus en plus comme une menace. C’est dans ce contexte que Nils parvient à convaincre son père de l’emmener chercher un faucon. Cela fait des années que Nils attend ce moment. Le père et le fils se mettent en route. Ils vont traverser des régions désertes où la nature s’est déjà repliée en prévision de l’hiver qui approche. Mais si la quête de l’un est de trouver enfin son faucon, le paternel lui a en tête d’utiliser ce voyage pour continuer ses recherches et tenter de comprendre pourquoi la nature s’est déréglée. En chemin, les deux hommes vont rencontrer un clan de femmes guerrières, des êtres élémentaires et les soldats d’un royaume qui est parvenu à créer des machines de guerres indestructibles.
Les légendes nordiques, ça vous tente ? Jérôme Hamon nous invite à explorer une mythologie fascinante sur base d’une quête. Cela a tout d’une épopée d’héroïc-fantasy me direz-vous… et je ne vais pas démentir. Antoine Carrion réalise de généreuses planches sur lesquelles la nature a le premier rôle. Ce décor gigantesque nous fait voyager dans les neufs mondes, aller à la rencontre d’Yggdrasil et côtoyer des dieux, chahuter un peu la magie et manier les armes… le tout rythmé par de belles rencontres que les personnages font en chemin.
Le scénario nous montre toutes les qualités du personnage principal (bravoure, intégrité, conviction…) qui entreprend cette quête ; il est dépourvu de toute ambition personnelle, de toutes arrière-pensées. Il n’a pas d’autre objectif que celui de sauver sa planète. Le premier tome prend le temps d’installer cet univers où les légendes et les superstitions ont la part belle, si l’on peut tranquillement découvrir les personnages qui vont être amenés à jouer un rôle dans les événements à venir. Le premier tome prend le temps de nous montrer les différentes voies qu’il va emprunter et poser un personnage sur chaque piste empruntée par l’intrigue. Le premier tome est prenant, prometteur. On croit partir-là pour une belle série d’aventure (en appréhendant toutefois le fait d’être en présence d’une série assez longue…).
Et puis dans le second tome, patatras ! Passées quelques planches, le récit s’accélère. Les trajectoires des uns croisent (un peu trop vite) les trajectoires des autres, sans aucune transition ni variations de couleurs. Si encore il y avait eu des teintes de couleurs qui marquaient la différence, nous indiquant que nous revenons vers tel ou tel personnage… mais non. On saute d’une action à l’autre, d’un lieu à l’autre car bien sûr, tous ces événements se passent au même moment à différents points de la planète. L’équilibre du premier tome se casse même si l’intrigue reste cohérente. Les choses s’agitent trop, le récit ne se pose pas assez sur certaines scènes (nous privant ainsi de détails qui auraient été bénéfiques). On recolle les morceaux soi-même, on tisse nous-mêmes les fils narratifs qui sont suggérés (on se trompe rarement heureusement). En fin de tome, je suis égarée. Je croyais partir pour une longue saga et je n’en suis plus si sûre. Le récit pourrait s’arrêter là, sombre dénouement mais plausible. Cela dit, je doute que la série soit terminée mais je pourrais tout à fait me contenter de cette conclusion.
Un tome 1 qui allèche, un tome 2 qui ébouriffe beaucoup trop. Je suis perplexe.
Nils
Tome 1 : Les Elémentaires Tome 2 : Cyan Série en cours Editeur : Soleil Collection : Métamorphose Dessinateur : Antoine CARRION Scénariste : Jérôme HAMON
Tome 1 – dépôt légal : mai 2016 / 52 pages, 14.95 euros, ISBN : 978-2-302-04848-5 Tome 2 – dépôt légal : novembre 2017 / 50 pages, 15.50 euros, ISBN : 978-2-302-06491-1
En pleine lande moyenâgeuse, Pistolin continue sa route. Accompagné de Myrtille, il se rend à Saint-Azur-en-Lagune afin de rencontrer le premier mage de la liste des mages à éradiquer : Kobéron.
On va commencer par lui. Je l’ai choisi parce qu’il fait un peu moins peur que les autres…
Rappelons ici que l’odyssée de Pistolin est motivée par un ras-le-bol à l’égard des mages qui se livrent une guerre sans merci et qui, tout occupés à se pourrir entre eux, n’ont que faire des dégâts collatéraux qu’ils occasionnent çà et là. Dégâts dont les paysans comme Pistolin (producteur de fromages de biques appelés Pécadou) font continuellement les frais [à de stade avancé de la chronique, je vous invite à relire ma chronique du premier tome].
Mais avant d’aller à la rencontre de Kobéron, Pistolin va devoir convaincre les sirènes afin qu’elles l’aident à récupérer l’épée du Traquemage qui git au fond de l’océan… Une épreuve de taille… et celles à venir ne sont pas plus à la portée du pauvre Picolin ! Sans compter qu’en chemin, il tombe nez-à-nez sur Merdin l’Enchianteur.
– Dites, c’est quoi exactement, un Enchianteur ?
– C’est un sorcier qui t’enchiante l’existence !
Farce déjantée où l’on croise pêle-mêle des personnages imaginaires de tout bord, revus et corrigés par Wilfrid Lupano. Une fée Clochette alcoolique, un grand magicien cupide et obnubilé par la folie des grandeurs, des sirènes dévergondées, un enchanteur dépité et qui porte la poisse, des paysans aux abois… un monde fou qui caricature les travers de notre société actuelle. Capitalisme, alcoolisme, opportunisme, individualisme… autant de concepts qui font le charme de la vie de tous les jours…
Au dessin, Relom donne de la consistance à toute la crasse de cet univers. Les paysans puent la sueur et c’est sans trop de difficultés que l’on pourrait entendre les poux qui grouillent dans la laine des biquettes. Une vase collante et gluante se répand sur de nombreuses cases et symbolise ce monde à l’agonie. La magie n’était qu’un leurre, le versant rouillé et oxydé d’une richesse qui était pourtant prometteuse. Les trognes expressives des personnages font écho aux propos cocasses qui sont énoncés. Des personnages qui semblent réagir au premier degré et pourtant le lecteur attrape sans se fatiguer toutes les allusions qui viennent critiquer la société et clins d’œil répandus généreusement dans le scénario. Je crois bien que l’intérêt de cette série est le travail qu’a réalisé Relom ; l’illustrateur donne vraiment une profondeur inattendue à cette épopée insensée. Il campe une ambiance, joue avec la caricature, donne de la consistance à tous ceux qu’on croise durant cette aventure. C’est bien dans le dessin qu’on trouve ce qui fait le sel de cet univers.
Sitôt lu sitôt chroniqué car je pense que je retiendrais seulement le côté cocasse de l’album. Un vent de folie très plaisant. Une lecture drôle et divertissante aux multiples et imprévisibles rebondissements dont je ne ferais pas un incontournable.
Traquemage
Tome 2 : Le Chant vaseux de la sirène Série en cours Editeur : Delcourt Collection : Terres de Légendes Dessinateur : RELOM Scénariste : Wilfrid LUPANO Dépôt légal : octobre 2017
56 pages, 14.95 euros, ISBN : 978-2-7560-7482-5
Quelques repères avant de commencer : dans la mythologie grecque, Cronos eut six enfants avec sa sœur Rhéa : Zeus, Poséidon, Hadès, Héra, Déméter et Hestia.
Zeus (dieu de l’Olympe) se maria avec sa sœur Héra, de laquelle il eut trois enfants. Avec sa sœur Déméter (déesse de l’agriculture), il eut Perséphone.
Perséphone est une nymphe. Elle fut enlevée par Hadès qui en fit sa femme. « Déméter éplorée va se jeter aux pieds de son autre frère, le souverain des Dieux, le tout-puissant Zeus. Celui-ci l’écoute avec intérêt et bienveillance, et propose une transaction. Perséphone passera la moitié de l’année dans les bras de sa mère et l’autre moitié dans ceux de son mari » (extrait de Contes et Légendes mythologiques, Ed. Fernand Nathan, 1984).
Perséphone est une nymphe chthoniennes (ou telluriques) ; elle fut d’abord connue sous le nom de « Coré ». Fruit d’un mariage consanguin entre un frère et une sœur, enfant incestueux, Perséphone est la fille de Déméter (déesse de l’agriculture) et de Zeus (dieu de l’Olympe). Elle fut enlevée par Hadès (dieu de l’Enfer qui est aussi son oncle) et devint sa femme.
Sur la planète de Perséphone, deux civilisations ont échoué à cohabiter. La République d’Eleusis, également appelée « Le monde de la surface », est un territoire pacifié où quatre peuples vivent en harmonie avec les ressources que la terre fertile leur apporte. Dans ce monde, vivent des mages dotés de pouvoirs magiques. Ils transmettent leurs dons de façon héréditaire à leurs enfants. Les mages ne sont plus qu’une poignée. Sous la terre, « Le monde souterrain », également appelé « Les Enfers ». C’est un royaume qui fut gouverné par Hadès, un roi généreux qui finit par perdre la tête, devenir despotique. Il entraîna son armée dans une guerre sans merci contre le monde de la surface. Hadès mourut lors du conflit et son fils Rhadamante lui succéda. Depuis quinze ans, il n’est plus possible d’aller et de venir d’un monde à l’autre. Après la guerre, les mages ont scellé la porte qui reliait les deux mondes. Le monde de la surface continue à prospérer tandis que le monde souterrain agonise, tirant ses ressources de bric et de broc car la terre stérile ne leur permet de développer aucune forme d’agriculture.
Perséphone est une adolescente ordinaire. Excepté en Botanique, matière dans laquelle elle excelle, elle est loin de briller à l’école. Fille adoptive de la célèbre sorcière Déméter, elle déplore de ne pas avoir de sang de mage, elle n’a donc aucuns pouvoirs. Un secret qui est parfois lourd à porter. L’année scolaire touche à sa fin et Perséphone va bien effectuer le voyage de fin d’année avec sa classe. Et si Perséphone n’est pas inquiétée par les alertes et le couvre-feu mis en place depuis qu’un soldat des enfers a été aperçu en ville en revanche, elle se questionne quant au sens à donner aux violents cauchemars qu’elle fait chaque nuit. Dans ces visions oniriques, elle s’appelle Coré et voit une cité inconnue dans laquelle se déroulent des combats magiques d’une grande violence. Lorsque vient le jour du départ de sa classe, Perséphone est excitée. Elle attendait tant ce séjour et se réjouissait de passer quelques jours avec ses deux meilleures amies. Mais le train qui devait les conduire à bon port est intercepté par le soldat des enfers qui semait la terreur en ville. Il kidnappe Perséphone, franchit avec elle la porte des enfers et l’oblige à manger le « Fruit des damnés », frappant ainsi la jeune fille d’une terrible malédiction.
En effet, celui qui le mange subit sa malédiction : ses cheveux prennent une teinte bleutée et il est contraint de vivre confiné dans le monde souterrain à vie. Passer le portail reliant les Enfers à Eleusis le condamne à une mort certaine.
Mais ce n’est là que le début de l’aventure…
Sincèrement, ce n’est pas simple de résumer cet album et j’espère avoir perdu un minimum de monde en route ! Maintenant que j’ai reposé rapidement quelques bases de la mythologie grecque et que je vous ai présenté le point de départ de cette épopée, on va pouvoir parler un peu de l’album. « Perséphone » est le cinquième album de Loïc Locatelli-Kournwsky. Il compte à son actif un roman graphique qui traite du suicide (« Canis Majoris » publié en 2013 chez Vide Cocagne), deux albums co-réalisés avec Maximilien Le Roy et un premier album jeunesse revisitant le mythe de Pocahontas. Il signe également avec le pseudo de Renart (sous ce nom de plume, il a trois one-shot et plusieurs séries à son actif).
Le scénario est dense et le défi d’adapter le mythe de Perséphone était risqué. Pourtant, l’auteur parvient à la fois à rester fidèle aux figures de la mythologie grecques tout en proposant un univers qui réinvente totalement les codes de ces légendes anciennes pour en faire un récit entraînant. Il y a des passerelles entre les deux univers qui gardent de précieuses notions comme la présence de la botanique qui rappelle le fait que Perséphone est une nymphe de la terre et sensible à la nature ou comme le fait qu’elle soit Coré dans ses cauchemars. Le personnage de Déméter est dépoussiéré ; il reste une figure maternelle symbolique forte, il reste aussi ses pouvoirs surnaturels mais elle perd en revanche sa position de souveraine des Enfers. Le personnage de Cyané – meilleure amie de Perséphone dans l’album – est présent au moment du rapt de l’adolescente et tente d’aider cette dernière… une aide qu’elle avait déjà tenté de lui apporter dans les textes fondateurs de la mythologie grecque.
Loïc Locatelli-Kournwsky donne très peu d’éléments sur l’histoire de Perséphone. Pendant un bon tiers de l’album, on sait seulement qu’elle est la fille adoptive de Déméter et qu’elle n’est jamais parvenue à faire parler sa mère sur l’explication de ses origines. Ce que n’est que lorsque le lecteur est bien pris dans l’intrigue et que l’héroïne est dans une impasse, incapable de trouver le moyen de remonter à la surface sans y laisser la vie, que les premiers éléments de son passé apparaissent au compte-goutte. L’intrigue semble alambiquée sur le papier mais dans les fait, les éléments de cette épopée trouvent facilement leur place. Peu à peu et sans difficulté, on comprend les rapports entre les protagonistes ainsi que les tensions et les enjeux qui les unissent ou qui les opposent. Un récit très bien ficelé qui se situe à la croisée de plusieurs genres : récit d’aventure, quête initiatique, héroïc-fantasy, épopée fantastique.
Finalement, on dévore cet album sans trop sans rendre compte. A ma grande surprise d’ailleurs. J’étais assez intriguée par cette libre adaptation de la mythologie grecque mais j’étais bien moins emballée par l’aspect graphique du récit. Tout d’abord, les couleurs de Loïc Locatelli-Kournwsky sont trop fades et n’invitent pas réellement à la lecture. Qui plus est, son trait m’a fait douter un moment que ce livre puisse s’adresser à un large public. Il y a beaucoup de jeux de hachures, les scènes d’action sont souvent imprécises et on hésite à certains moments sur l’ordre dans lequel il faut lire les phylactères. Par contre, ce dessin imprécis a d’autres avantages : il offre un très bon aperçu d’une architecture à la fois impressionnante et originale, il pose de-ci de-là des petits accessoires qui font carburer l’imagination à plein régime, il est généreux côté expressions des personnages (une petite influence des mangas sur cet aspect-là… l’auteur vit au Japon). L’auteur sait aussi très bien utiliser le comique de situation. A certains moments, les personnages (gentils ou méchants, ce n’est pas spécifique à un camp) sortent une telle énormité que la situation (qu’elle soit gênante pour un personnage, conflictuelle ou bien encore qu’elle mette le récit dans une impasse) se désamorce d’un coup par un rebondissement si insensé qu’il en devient crédible. Beaucoup de loufoquerie, d’humour parfois absurde et de jeux de mots amusants viennent donc donner la réplique à un pan plus sérieux de l’intrigue qui mêle à la fois des enjeux de pouvoirs politiques et économiques.
Un album original, divertissant et où l’on s’amuse à repérer les clins d’œil à la mythologie grecque. Une bonne surprise en soi !