En juin, je vous présentais les grandes lignes d’un univers dont l’héroïne se prénomme Sixtine… avant de proposer à ce blog de prendre une longue pause estivale…
Je vous laissais donc sur votre faim concernant certains aspects d’une intrigue qui ose une cohabitation réussie entre l’univers de la piraterie, celui de l’adolescence et le registre du surnaturel.
Fantômes, incantations, des objets et/ou personnages qui disparaissent en un tour de main mais pour réapparaître à quel endroit ? Je me garderai bien de vous donner la réponse !
Frédéric Maupomé pioche dans les références de tout bord pour construire un univers original mais c’est bel et bien du côté de l’ésotérisme qu’il s’arrête pour donner de la consistance à l’intrigue. Sixtine – son héroïne – a ainsi l’opportunité de mener de front deux (en)quêtes intimement liées.
La jeune fille va tout d’abord chercher à obtenir davantage d’informations sur sa famille paternelle qu’elle ne connaît pas tout en se sensibilisant aux phénomènes étranges dont elle est le témoin. L’histoire s’est construite progressivement et le projet est né d’une série de dessins de Cécile publiés sur Facebook.
Lors d’une rencontre avec Frédéric en avril 2016, il explique : « J’avais envie de travailler avec elle et il se trouve que l’envie était réciproque. J’ai commencé à réfléchir à un scénario inspiré par les images qu’elle avait réalisées d’une petite fille jouant avec des pirates. Au départ, les pirates étaient le refuge imaginaire d’une petite fille atteinte d’une maladie grave mais l’histoire était très sombre et je n’ai jamais réussi à trouver le ton adéquat pour un album jeunesse. Du coup je suis reparti à zéro, j’avais envie d’une héroïne vive et dynamique, un personnage inspiré de Sophie et Fido (dans l’Inspecteur Gadget). Le projet à cheminé progressivement, les éléments ont trouvés leur place. Lors d’un trajet en avion j’ai voulu vraiment formaliser ce que j’avais en tête. Et là, la catastrophe. Le père décédé est arrivé, ainsi que la mère dépassée tentant de faire face au quotidien sans avoir jamais fait le deuil de son mari. Mon envie initiale de construire une série avec des albums indépendants les uns des autres venait d’exploser. Je me rappelle m’être dit en relisant tout ça : « on est quand même loin de l’Inspecteur Gadget » »
Finalement, le projet n’a pu être finalisé avec Cécile. En revanche, l’univers graphique d’Aude Soleilhac étant prometteur, plein de malice et de gourmandise, Frédéric Maupomé a contacté l’illustratrice qui s’est jointe au projet. Les premiers visuels réalisés en février 2016 ont conforté l’idée que la collaboration serait fructueuse.
Lorsque Aude rejoint le projet, il est déjà très avancé puisque les dialogues des deux premiers tomes sont déjà écrits (rien n’est pourtant figé puisque le scénariste retouche ses dialogues jusqu’à l’envoi à l’imprimerie). Frédéric lui propose donc le scénario narré de l’intégralité du premier tome de « Sixtine », un univers réaliste enrichit d’éléments fantastiques. En effet, l’évolution de différents personnages devrait permettre aux jeunes lecteurs de trouver sa place dans ce monde sans grande difficulté. L’ambiance y est chaleureuse, les protagonistes conviviaux et l’intrigue est prenante.
Comme je le disais plus haut, les grandes lignes du scénario ne sont pas figées. Frédéric Maupomé perçoit les illustrations réalisées par ses collègues comme un levier favorisant le processus de création. Il adapte, intègre… enrichit constamment un scénario déjà riche : ésotérisme, épopée de pirates, pioche dans des souvenirs de voyages, façonne la personnalité de chaque personnage à des fins narratives, cherche le prénom approprié à chaque personnalité… explique Frédéric. C’est un jeu d’écriture permanent.
Parlons encore un peu du scénario. Il propose une intrigue qui se déroule dans un monde fantastico-réaliste. Les enfants pourront ainsi s’appuyer sur des repères qui leurs sont familiers : la vie scolaire, l’amitié, les rapports familiaux, les règles quotidiennes (à la maison, à l’école…), la désobéissance… Le fait que la jeune héroïne – Sixtine – partage généreusement son monde imaginaire avec le lecteur devrait également lui assurer un bon accueil auprès de son lectorat. Quel enfant n’a pas rêvé de pouvoir partager de folles aventures avec les personnages qui peuplent ses rêves les plus fous ?
Nous sommes face à un trio de jeunes personnages, comme dans « Anuki« , comme dans « Supers« … pure coïncidence constate le scénariste.
Dans les articles à venir, nous aurons, vous comme moi, l’occasion de nous familiariser au dessin d’Aude Soleilhac. On y côtoie des personnages aux trognes expressives (à l’instar de « Histoire de poireaux, de vélos, d’amour et autres phénomènes… » réalisé avec Marzena Sowa), un univers plus pétillant et plus ludique que le travail qu’elle avait produit à l’occasion du « Tour du monde en 80 jours » (scénarisé par Loïc Dauvillier) et avec ce petit côté amusé vu dans « La Guerre des boutons » (scénario de Philippe Thirault). Je vous inviterais prochainement à visiter son univers.
Pour l’heure, s’est toute une recherche qui a été faite, tant pour installer lieux et personnages. Trouver Le détail qui permet d’aborder chaque protagoniste avec le bon angle de vue, LE look et la posture qui servent au mieux chaque personnalité, chaque trait de caractère.
Bientôt, je vous présenterai Sixtine, jeune héroïne courageuse et audacieuse…
