Les Mauvais coups (Bon & Bon)

Les Mauvais coups
Bon – Bon © La Boîte à bulles – 2010

1928. Fils de « bonne famille, Edmond est un jeune homme qui suit des études en Fac de médecine. La fin de l’année universitaire rime avec retour à la maison, un projet qui le réjouit guère d’autant qu’il devra certainement faire équipe avec son père (médecin) quatre mois durant. Et c’est effectivement ainsi que les choses se passent. La routine se brise lorsqu’en rentrant d’une consultation, le père et le fils sont retardés par des gens du voyage. Une grosse altercation s’en suit avant que les médecins ne comprennent que les nomades ont besoin de l’aide d’un médecin en urgence…

1971. Pierre arrive sur La Rochelle pour postuler à un emploi d’aide à domicile auprès d’une vieille dame. Le job en poche, il s’étonne tout de même de la facilité avec laquelle il a obtenu cet emploi, lui qui n’a aucune expérience en la matière. Les jours passent et l’amitié se noue entre lui et cette dame, Margot. Lors d’une virée avec Olivier, qui l’avait rencardé pour ce travail, son « ami » lui fait comprendre qu’il fait partie intégrante d’un plan (foireux). Pierre a trois semaines pour trouver le magot que Margot cacherait dans sa maison et donner le pactole à José, une petite frappe d’une quarantaine d’années très influent sur Olivier. Clarisse, la sœur d’Olivier entre en jeu… elle appâte Pierre avec ses charmes naturels…

Le titre de cet album colle parfaitement bien aux deux récits, au sens propre comme au sens figuré. A la fin de l’album, les auteurs expliquent qu’après avoir écouté une chanson de la Rue de la Muette, que ce titre leur est apparu comme une évidence : « l’esprit de cette chanson reflétait si parfaitement l’idée que nous nous faisions de notre album ». Si vous souhaitez l’écoutez… c’est par ici !!!

C’est l’année 1928 qui va nous accueillir dans cet album et avec elle le personnage d’Edmond que j’ai réellement apprécié. Un personnage intéressant qui dispose de qualités des plus appréciables : la franchise, la loyauté, la spontanéité, la sincérité. Une histoire qui s’installe sur une trentaine de planches, des teintes sépia donnent un cachet certain à l’ensemble, celui des années 30′. Une ambiance agréable dans laquelle on se repère vite. Une trentaine de planches, je disais, et nous voilà projetés en 1971 aux côtés de Pierre alors qu’il est en pleine beuverie et qu’il frise le coma éthylique. Hallucinations, réveil douloureux et c’est l’entretien d’embauche le tout dans des teintes d’une fadeur incroyable. Excepté Pierre, cette petite bande respire la malhonnêteté, la futilité. La transition est donc assez difficile pour le lecteur mais Pierre et sa relation avec Margot finiront par avoir le dernier mot sur mes réticences. On s’installe le temps d’une vingtaine de planches avant de repartir du côté d’Edmond et de son idylle amoureuse…

Vous l’aurez compris, ma lecture a été saccadée. Le choix d’intercaler ces « tranches de vie » n’a pas été opérant sur moi, si ce n’est qu’effectivement il permet de ménager le suspens et de nous cuisiner. Au total, un album de 90 planches alternant passé et présent. Les deux histoires vont forcément fusionner, on attend avec agacement le pourquoi du comment… et ça ne viendra que sur la toute fin de l’album… généralement, quand le suspens est ainsi ménagé on crie « ô combien c’est jouissif »… pas là ! Il me semble que les deux récits en disent trop ou trop peu… soit certains détails sont superflus, soit des éléments supplémentaires sont manquants mais l’équilibre n’y est pas. Les deux histoires sont néanmoins intéressantes mais il y a trop de raccourcis narratifs qui ne nous permettent pas d’investir réellement cet ouvrage. Des illogismes, enfin, comme le personnage de Pierre qui fait réellement tâche au milieu de ces malfrats ou son ambiguïté dans le jeu amoureux que lui impose la sœur d’Olivier… un élément bancal parmi d’autres dans ce récit.

pictobofDéception quand à cet album dont le synopsis de l’éditeur était alléchant. Le récit est mal agencé, le lien choisit pour relier les deux histoires est fragile. L’intérêt que l’on peut légitimement porter à certains personnages (Edmond, Pierre, Margot) est insuffisant pour apprécier ces récits. La mayonnaise des Mauvais coups n’a pas pris chez moi… et chez vous ?

Je remercie La Boîte à bulles pour ce moment de lecture.

Les Mauvais coups

One Shot

Éditeur : La Boîte à bulles

Collection : Champ libre

Dessinateur : Christophe BON

Scénaristes : Sandrine BON & Christophe BON

Dépôt légal : juillet 2010

ISBN : 9782849530696

Bulles bulles bulles…

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Les Mauvais coups – Bon & Bon © La Boîte à bulles – 2010

Auteur : Mo'

Chroniques BD sur https://chezmo.wordpress.com/

6 réflexions sur « Les Mauvais coups (Bon & Bon) »

    1. vouaip ^^ J’adore cette maison d’édition, vraiment vraiment vraiment ^^.
      D’ailleurs, à lire chez eux de toute urgence : Les Chemins de traverse ! Chronique accessible via l’Index, album sorti en juin dernier, il ne devrait pas être difficile à se procurer. Très bon ! ^^

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  1. Mêmes sentiments que toi concernant cette bd. Le récit s’il est intéressant est trop mal boutiqué. J’ai mis longtemps à comprendre que la vieille personne était la jeune femme… Enfin j’avais compris mais rien dans le récit n’aide à comprendre cela. Il faut retourner dans les pages et bien suivre pour voir le fil. En règle général un tel manquement dans le fil narratif ne pardonne pas. Les dessins sont un peu justes par moment, s’ils avaient mieux été maîtrisés la mayonnaise aurait prise plus facilement. C’est bien dommage…

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    1. Je suis vraiment bien rentrée dans la partie « années 20 ». Le dessin est doux, maîtrisé et l’univers est bien construit. J’aurais préféré rester dans cette partie du récit même si la fin est survolée. La partie « querelle amoureuse » avec le veuve tombe comme un cheveu sur la soupe et à partir de là, je trouve que tout est survolé. L’autre partie du scénario m’a réellement déçue et le dénouement assez prévisible en effet. J’ai piétiné dans la lecture jusqu’à ce que le lien soit fait entre les deux époques. Bref, comme tu dis, décevant.

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