Format de Poche (Ludwig)

Cela fait plusieurs mois que j’ai envie de vous parler d’un blog dont je suis l’actualité.

Il s’agit de Format de poche qui a vu le jour en décembre 2011.

Dans les coulisses, Louis semble animer cet espace sans contrainte si ce n’est celle de se faire plaisir. Il bulle à son rythme, s’intéresse à la manière dont les gens vont réagir et comment ils s’approprient son univers créatif. Ses publications sont toujours de qualité.

La ballade se compose de strips, d’illustrations et de dessins humoristiques. L’auteur se met en scène sous les traits de Ludwig, un personnage anthropomorphe qui n’est autre qu’un chat.

Le nom avec lequel je signe mes dessins c’est Ludwig – un sinistre choix de mon adolescence dont je n’arrive pas à me débarrasser

me dira Louis. Pour le reste, il s’en explique dans cet article.

Je suis au regret de vous dire que mes subterfuges pour tenter d’en savoir plus n’ont pas été opérants. Cependant, les propos échangés avec Louis en vue de la finalisation de cet article confirment mes suppositions :

(…)  je crains que tu ne m’aies assez bien déchiffré : je suis bien un dessinateur en dilettante qui fait des petits crobards avec les idées qui lui passent par la tête…

… et de reprendre plus sérieusement :

J’ai toujours beaucoup dessiné pour faire passer mon ennui. Mes très nombreuses années d’étude – presque trop diraient certains – m’ont permis de découvrir qu’avec un crayon, un papier et en attrapant une idée au hasard on peut faire des choses bien marrantes. Inutiles mais marrantes. Les idées au hasard donnent aussi parfois des résultats moins louables – par exemple mon nom de dessinateur – mais elles structurent mes dessins depuis le début.

Pour le reste, je concède que c’est inutile d’en savoir plus, le contenu de Format de poche parle de lui-même… Revenons-y d’ailleurs…

Quelques réflexions littéraires, un soupçon de philosophie, une bonne dose d’humour et une pointe d’ironie nous accompagne tout au long de notre découverte. Ludwig parle de tout et de rien, de l’inspiration qui va et qui vient, d’anecdotes de vacances… Il partage son regard sur la société et, tantôt amusé tantôt plus amer, il en dénonce les travers.

Le ton est à la plaisanterie mais il sait parfaitement donner quelques coups de crocs acérés notamment à l’égard des contrôleurs de la SNCF… (Louis a réalisé deux ou trois strips consécutifs assez significatifs de son humeur à l’égard de ces individus).

On y croise aussi des mythes, des poètes, des bibliothèques, des machines bizarres, encore des bibliothèques, des monstres et puis MA bibliothèque imaginée par le tenancier des lieux puisque j’avais gagné une chasse aux cadavres menée tambours battants J

Pour l’occasion, je vous fais profiter de l’original que Louis m’a offert :

clic
clic

C’est donc avec une certaine aisance que l’auteur nous fait découvrir un très bel univers graphique. Son coup de crayon bluffant, son trait est précis et fluide. Il me fait souvent penser à celui de Dave Sim.

Je suis conquise.

Pour découvrir à votre tout ce fourre-tout de coups de gueule, de coups de cœur, il ne vous reste qu’à visiter Format de Poche qui se trouve à cette adresse :

http://formatdepoche.wordpress.com/

Belle gueule de bois (Pierrot)

Belle Gueule de bois
© Pierrot – 2012

Nichée au pied de la montagne, la maison de Pierre semble être un havre de paix. La nature la protège du tumulte de la ville pourtant, en son sein, la réalité est toute autre. En proie aux maux de l’adolescence, Pierre doit veiller sur son père. Cet homme d’une quarantaine d’années semble avoir perdu toute raison de vivre depuis longtemps. Rongé par l’alcool, délaissé par la mère de ses enfants, il ingurgite son poison quotidiennement. Il balaye le passé, fait table rase de ses échecs et s’oublierait presque si son fils n’était pas là.

Sitôt réveillé, l’adolescent passe les premières minutes de la journée dans les ronflements tonitruants de son paternel. Ce dernier est encore sous l’effet de sa cuite de la veille, tout comme l’air de la maison qui est sous l’emprise permanente de la fumée des cigarettes. Rapidement, Pierre se prépare à prendre le chemin du collège. Il doit prendre sur lui car là-bas, le fait de devoir supporter des heures de cours inintéressants et le regard des autres le déprime. Pierrot n’a pas beaucoup d’amis. Heureusement, il y a son ami Omar.

A part son pote, il y a la petite Loula, la fille du dealer de son paternel. Pierre passe des heures entières avec la fillette, la mettant ainsi à l’écart des transactions et des défonces de leurs pères. Parce qu’il a le teint pâle, la fillette l’appelle « Pierrot la Lune ». Un surnom qui lui va bien car à l’instar de ce Lorialet, Pierre s’affranchit de sa dure réalité en se réfugiant dans son monde imaginaire.

Belle gueule de bois est une nouvelle illustrée réalisée par Pierrot, un jeune auteur. A ce sujet, si vous êtes éditeur et que la lecture de mon article vous intrigue, n’hésitez pas à me contacter car Pierrot cherche à se faire éditer. Je pourrais vous mettre en lien.

Belle gueule de bois est une première. Le premier travail aboutit que l’auteur a conduit jusqu’à son terme. Car si Pierrot (l’auteur) dessine depuis de nombreuses années, jamais auparavant il n’avait développé un récit dans son intégralité. Alors oui, il y a des corrections à apporter et Pierrot en est conscient. Mais compte tenu de la difficulté à mener une histoire de bout en bout, de la nécessité de veiller à la cohérence de l’ensemble d’un point de vue narratif et du rendu visuel, je trouve que ce que Pierrot m’a permis de découvrir est très prometteur.

Attention, jeune talent !

Le scénario développe donc l’histoire d’un adolescent. Ses parents sont séparés, il ne voit plus sa mère qui serait certainement plus soutenante que son père. Son père est un alcoolique. Passif, cet homme est plus affairé à entretenir sa léthargie qu’à veiller à l’éducation de son enfant. Voilà donc notre jeune héros confronté à des responsabilités qui ne sont pas celles d’un enfant de son âge. Parfois maladroit, le scénario peut ponctuellement prendre le chemin du détail excessif, comme pour convaincre le lecteur que la situation de son personnage est difficile à gérer… mais nous l’avions compris. Mais il y a dans le style de Pierrot-l’auteur une qualité intrinsèque : celle de camper une ambiance qui happe le lecteur.

Le ton est grave et posé. Il décrit une situation finalement assez banale dans nos sociétés, celle d’un enfant qui se confronte à l’alcoolisme d’un parent. La situation décrite aurait pu être plus dramatique, mais Pierrot-l’auteur (c’est compliqué de gérer un écrit avec un Pierrot-l’auteur et un Pierrot-La-Lune !!) ne tombe jamais dans le pathos. Les envolées lyriques de son personnage soulagent son propos, Pierrot sait emmener son lecteur dans une réelle réflexion. S’il y a de l’indignation à la lecture de cette nouvelle illustrée, cela tiendra plus du rapport personnel du lecteur avec la situation décrite (vivre avec l’alcoolisme d’un proche). Enfin, l’homonymie qui existe entre l’auteur et son personnage m’a troublée, est-ce autobiographique ou purement fictif ? En cela, rien dans le récit ne nous permet de tirer une conclusion tranchée. Je me suis donc reportée sur l’idée qu’il s’agissait certainement un peu des deux et je me suis laissée porter par cet univers onirique.

Il y a, dans la situation décrite, beaucoup d’éléments que je retrouve concernant ces parents déviants et l’instinct de survie qui se développe chez leurs enfants. Chez Pierrot-La-Lune, il y a cette forme de culpabilité ténue, ce besoin de prendre à bras le corps le proche « malade d’alcool », cette complicité particulière et un certain sens du devoir (être présent pour l’autre, pallier à ses absences psychiques…) qui n’est pas aussi exacerbé dans les familles qui ne sont pas confrontées à l’alcoolisme.

Au niveau graphique, c’est un autre équilibre qui est en jeu. Si les illustrations portent en grande partie le récit, elles le soulagent aussi de ce travers pathétique vers lequel il pourrait aller. En effet, les détails contenus dans les illustrations viennent compléter les éléments descriptifs déjà sous-entendus dans la narration.

Ainsi, les visuels aident le lecteur à matérialiser ce quotidien peu banal et à limiter les projections sur la réalité de cet enfant. La maison est sale mais pas délabrée, l’enfant n’a pas d’hématomes, il n’est pas prostré… J’ai souvent fait cette réflexion à l’occasion d’autres lectures, notamment celles des ouvrages de Sacco sur le quotidien des civils en temps de guerre (voir Gaza 1956 par exemple). En effet, le fait de traiter de sujets aussi engagés (conflit armé, addiction, violences conjugales…) en s’aidant d’illustrations permet de contenir notre imagination. Mais si l’art graphique a cet avantage, faut-il encore que son auteur parvienne à proposer un support illustré pertinent. C’est le cas pour Pierrot-l’auteur qui s’est imposé une double peine puisqu’en plus de l’attention qu’il a dû consacrer à préserver la cohérence de son récit, il a particulièrement veillé à équilibrer ses compositions en doubles pages. Son travail trouve sa cohérence graphique dans le fait que les vis-à-vis (page de gauche /page de droite) fonctionnent en écho. L’un ne va pas dans l’autre et si cette nécessité narrative est une réalité pour chaque auteur de BD, elle est ici la clef de voûte de ce recueil.

Ainsi, deux récits, l’un narré l’autre dessiné, s’assemblent pour se donner la réplique et se compléter, permettant ainsi au lecteur – lorsqu’il tourne une page – de commencer par profiter du rendu global de la double page qui se présente à lui. Ensuite, il se pourra se concentrer sur la lecture avant de revenir contempler la partie illustrée. Réalisés au stylo bille, les dessins se composent essentiellement de jeux de hachures, de forts contrastes entre l’ombre et la lumière et rendent compte d’une impression de mouvement. La lecture est fluide. Si quelques illustrations sont perfectibles, dans l’ensemble, on profite d’un style graphique riche et maitrisé. Les jeux de perspectives sont efficaces, les proportions conservées (premier plan / arrière-plan) et régulièrement, le lecteur aura la surprise de pouvoir contempler de superbes envolées imaginaires ; elles se matérialisées par des corps qui deviennent élastiques, des éléments décoratifs qui se tordent, accentuant ainsi les émotions du personnage lorsqu’il angoisse ou qu’il est en perte de repères.

PictoOKUne belle découverte me concernant même si j’ai quelque peu été pénalisée, durant ma lecture, par ce récit parfois avare en transitions narratives et la présence de quelques éléments qui, à mon sens, n’apportent rien au propos. J’ai eu l’occasion d’en échanger avec lui et de lui dire aussi que cela m’a empêchée de ressentir une réelle empathie pour Pierrot-La-Lune. Bien à l’abri derrière sa carapace, cet enfant trop mature pour son âge m’a déstabilisée.

Mais Pierrot-l’auteur joue avec les silences et la mélancolie, la lumière et la poésie. On projette, on insuffle nos propres couleurs sur cet univers en noir et blanc, on donne du volume à ce monde et finalement, on referme cette lecture satisfait du voyage.

Pierrot travaille d’ores et déjà sur un autre projet… BD ! 😀

David vous parle aussi de Belle gueule de bois.

Deschavannes © Ed. Rouergues - 2014
Deschavannes © Ed. Rouergues – 2014

Edit 2014 :

« Belle gueule de bois » est paru en 2014 aux Editions Rouergue. Le roman de Pierre DESCHAVANNES fait depuis un beau chemin.

La chronique de Jérôme.

Belle Gueule de Bois

Récit complet

Cherche un éditeur

Auteur / illustrateur : PIERROT

Durée de réalisation : …

… des années de travail !

Bulles bulles bulles…

Ce diaporama nécessite JavaScript.

Belle Gueule de bois © Pierrot – 2012

Mon Taille Crayon

Il y a bien longtemps que je ne vous avais présenté un blog BD…

Alors si vous le permettez Mesdames et Messieurs, je vais vous parler du blog de Marion, « Mon Taille Crayon », où règne une étrange poésie.

Mon Taille crayon propose une série d’illustrations qui regroupe une galerie de portraits d’hommes et de femmes ainsi que qu’une catégorie de strips mettant en scène de grands ados partageant quelque pensées hautement philosophiques… 😛 Sur ce registre réaliste, Marion a peut-être le coup de crayon encore un peu hésitant. Mais déjà, sur plusieurs croquis, on sent poindre l’appétence et le plaisir de la dessinatrice pour les mondes oniriques.

Dans cet autre versant du blog de « Crayon », on évolue dans un lieu silencieux où plane comme une sorte de folie douce. Ici, des créatures tantôt pétillantes tantôt bien mystérieuses surgissent : elles ont l’échine visqueuse ou le poil gras, les doigts crochus ou le chapeau bien ajusté. Un bestiaire amuse également la galerie de ses mimiques humaines. En étirant la visite virtuelle un peu plus loin, on tombe sur des pin-up féériques ; certaines se parent d’innocence quant d’autres affichent une personnalité plus mélancolique, revancharde ou cruelle. Un gobelin déjanté nous défie pour une partie de jeu de rôle dont on doute de pouvoir en sortir indemne. D’autres bestioles nous épient, nous reluquent… nous saluent. Certains de ces personnages évoquent les univers de Tim Burton.

Mon coup de cœur, je l’ai eu dans une troisième ambiance graphique. Là, dans un désert de blanc, « Les Chaussettes » vivent en paix. Ces petits êtres semblent issus du croisement entre un gentil alien et un fragile bonhomme de neige. L’expressivité de leurs regards, la lenteur de leurs gestes, le besoin de tendresse qu’ils affichent… je ne me suis pas contentée d’observer, j’ai inconsciemment pénétré dans ce monde et tenté d’en trouver les clés.

L’ambiance qui rode là-bas prend ses quartiers depuis peu (Mon Taille Crayon est ouvert depuis le 19 mars dernier) mais ce que Marion partage d’ores et déjà est prometteur. Un coup de crayon bien balancé et le résultat : j’accroche sur de nombreuses créatures que j’aimerais voir évoluer. Qui sont-elles ? D’où viennent-elles ? Quelle est leur histoire ? Comme pour ce petit fantôme qui, bien que passé de vie à trépas, sera secouru par une belle infirmière prête à tout pour le sauver… elle lui donne son cœur et le petit couple de fantômes repart main dans la main, comme deux inséparables.

L’illustratrice partage ses travaux et ses expérimentations graphiques mises en couleur au crayon de couleur, à la palette ou simplement en utilisant quelques jeux de hachures.

Je me suis placée facilement dans la peau de la petite Alice…

et je voudrais vous faire partager ce voyage dans Mon Taille Crayon :

http://montaillecrayon.blogvie.com/

Andy Pecoraro

Récemment, en surfant sur le site de Manolosanctis, j’ai complètement flashé sur le travail d’un jeune auteur : Andy Pecoraro.

Actuellement, l’artiste a partagé une douzaine de travaux, j’ai complètement plongé dans deux d’entre eux : Le Messager et Sénile, courtes nouvelles  qui mêlent héroic-fantaisy, humour… sans compter la présence de nombreux éléments qui devraient plaire aux rôlistes.

Mon coup de cœur va au Messager… voici la bête :

Ce diaporama nécessite JavaScript.

Mais Andy vous aiguillera certainement sur The Bloody Bastards, un récit qu’il développe ardemment et qui nous emmène aux confins d’un monde futuriste. Un bon mélange de science-fiction, d’univers post-apocalyptique, d’êtres fantastiques… un décor riche sur lequel évoluent des personnages un brin déjantés. Dans cet univers – de 7 épisodes – on sent également l’influence des jeux de rôles dans la construction du scénario, peut-être trop parfois (?). Le voyage graphique m’a énormément plu, mais j’ai du mal à suivre le rythme narratif encore – car en évolution, l’auteur les retravaille régulièrement – trop saccadé pour moi…

Une mise en bouche ? Voici un extrait de la préface du premier épisode de Bloody Bastards :

« Une cité dôme conçue en partie en prévision de guerres nucléaires qui n’eurent jamais lieu… Une ville à moitié enterrée et censée être un havre de paix, à l’époque des guerres pour le pétrole (bien qu’elles leur survécurent), pour l’homme alors même qu’elle le confinait dans ses plus bas instincts de claustrophobes, comme on enfermerait autant de rats de laboratoires dans une cage… La seule solution ? Se battre (ou mourir) ».

Andy, d’où tires-tu l’inspiration pour créer tes univers ?

De tous horizons, de jeux comme de films : à une époque, j’étais un vrai gamer (moins maintenant)… Des trucs comme Mad Max, la série des Fallout sur pc (qui m’a grandement influencé, j’avoue), Le Seigneur des anneaux (que ce soit les films, les bouquins ou les jeux qui ont suivis) ou encore des classiques de la sf comme les Cantos d’Hypérion. J’étais un vrai fan de Warhammer fantasy battle à une époque (je jouais bretonnien pour ceux que ça intéresse : une faction très belle, mais très peu jouée). Voilà, j’ai pas de filon en particulier, un peu de tout en fait.

Quoiqu’il en soit, même si j’ai réellement accroché sur ses univers médiévaux, le coup de crayon qu’il donne à ses travaux (en général) vaut largement le détour ! En tant que lectrice, j’ai apprécié ses choix d’angles de vue et d’agencements de planches qui offrent une bonne fluidité et une bonne dynamique de lecture, une bonne perception des mouvements aussi. Ses travaux à l’aquarelle m’ont séduite et la note de fraicheur qu’ils distillent est au service de la tonalité du récit (souvent drôle, parfois décalé… « Comme il vous siéra Sire ! (…) Ras-‘cul d’leurs conneries !!!! ») et du contexte historique dans lequel les intrigues se déroulent (Moyen-Age).

Sur les récits futuristes en revanche, deux ambiances pour le moment. Pour certaines, on est face à une colorisation assez lourde qui s’impose au lecteur. Pourtant, je n’ai pas trouvé que les ambiances graphiques étaient saturées. Les couleurs s’affrontent et renforcent ainsi le côté mordant qu’il souhaite donner à son univers. Elles servent le rythme du scénario. Dans certains épisodes (le cinquième par exemple), on accède à des planches en noir et blanc : bon contrastes, bon jeu de perspectives… à voir quand le tout sera finalisé !

Mais au juste, combien de temps passes-tu sur la réalisation (du croquis à l’encrage) d’une planche ?

Cela  varie très fortement : En général, un mois pour un story board complet (46 planches) mais je suis lent comme dessinateur, je base tout sur la recherche des bons angles pour la dynamique de mes planches ce qui prend du temps pour réaliser un bon découpage…. Ça peut prendre deux jours de plus par planches, (un jour pour le crayonné et un jour pour l’encrage soit environ huit heures de travail) comme ça peut prendre des semaines suivant l’angle choisi. En général, ça doit être court (si ça cale, c’est que les angles choisis sont trop plats, pas assez dynamiques et donc qu’il faut les changer). Mais j’avoue ne pas être suffisamment productif. Par ailleurs et à titre indicatif, il me fallait une semaine pour finaliser une planche à l’acrylique (note qu’il m’a fallu seulement cinq jours pour réaliser l’intégralité de The Messager du story board à la couleur, mais j’étais dans une bonne passe)… Pour revenir à la couleur, il me faut six fois moins de temps pour en finaliser une sur Photoshop. Enfin et pour finir, un ami a dit de moi que j’étais un dessinateur d’instinct : c’est très vrai. Je privilégie le dessin à la production (malheureusement… pour moi).

Je vous invite donc à découvrir par vous-même ce qu’il a mis en ligne. Je vous préviens d’avance, les chapitres de Bloody Bastards sont en voie de finalisation. Les premières pages donnent une idée de ce que deviendront bientôt les croquis de fin d’albums. On est encore face à différentes pièces d’un puzzle (transitions internes aux chapitres et passerelles entre ceux-ci) mais l’ensemble nous sensibilise déjà aux potentialités de l’univers. L’ambiance des différentes parties est homogène, une tonalité se dégage… L’auteur doit construire les passerelles entre ces morceaux pas si éclatés que cela, travailler ses transitions, finaliser ses planches… Manque de temps d’une part, recherche de coloriste infructueuse d’autre part. Je suis convaincue que ça donnerait un furieux coup de fouet à l’auteur pour finaliser tout cela et nous livrer quelque chose de chiadé. N’est-ce pas Andy ?

Tout à fait! La critique est par ailleurs salutaire et c’est l’œil du profane que l’on recherche par dessus tout à épater donc, n’hésitez pas!!!! (d’autant qu’il y a de forts belles choses à voir sur Manolo).

Andy Pecoraro tient également un site sur lequel on peut découvrir l’ensemble de ses croquis. L’auteur invite ses visiteurs à déposer leurs impressions sur les planches qu’il met en ligne et sur son travail en général.

Une visite virtuelle à faire :

http://www.le-site-de-tacite.com/

N’hésitez pas à cliquer sur les liens insérés tout au long de l’article !

Bon voyage !!!

Merci à Monsieur Pecoraro pour sa patience & sa disponibilité, son accueil & la confiance qu’il m’a accordé en partageant ses planches pour que je puisse les insérer dans cet article !!

Une bien belle rencontre en tout cas !

Le P’tit Lu

Il y a quelques temps, l’idée de partager avec vous certaines de mes visites virtuelles m’était venue. J’avais sans complexes reconnu ma méconnaissance de l’univers des blogs BD et j’ai pris mon bâton de pèlerin pour partir à la découverte de nouveaux espaces de création. Ce projet n’est pas rangé dans un coin poussiéreux, loin de là, seulement il n’est pas toujours facile de trouver les mots justes pour présenter le travail que partagent certains artistes sur des espaces aussi vivants que les blogs.

Depuis, j’ai fait de belles découvertes et pris beaucoup de plaisir à découvrir de nouvelles formes d’expression, beaucoup d’humour, de la poésie aussi. Mais avant de partir explorer la blogosphère des artistes, il me semblait assez évident que je devais commencer par présenter un des rares blogs d’illustrateur que je suis depuis mon arrivée sur la blogosphère.

Parce que ce voyage-là vaut réellement le détour !

La première fois que j’ai visité Le P’tit Lu, je suis restée scotchée un bon moment derrière mon écran à dérouler ses pages, à observer ses illustrations, à m’immiscer dans son monde accompagnée dans ma découverte par une musique d’ambiance qui colle à merveille aux visuels partagés. On pénètre chez lui sur la pointe des pieds et puis… on prend rapidement ses aises dans cette atmosphère envoutante.

En ce lieu, pas de clinquants slogans ni ne graphismes racoleurs aux couleurs criardes et agressives, pas de traits rapidement posés donnant une désagréable impression que le travail a été fait à la va vite et qu’on nous livre un brouillon rapidement jeté sur le papier, scanné puis publié pour assurer un rythme de publication régulier. Non, rien de cela.

En ce lieu, de l’élégance et du raffinement. Précision du détail, expressivité des personnages, choix harmonieux des couleurs… Vous n’y trouverez pas de strips mais des illustrations qui complètent peu à peu une galerie de portraits. Les qualificatifs sont nombreux pour définir ces personnages : étranges, mystérieux, touchants… beaux ! Que ce soit Bernardo, Walt ou Lola… ils ont tous le même air de famille, des créatures aux proportions un peu biscornue, leurs grands yeux tristes mangent la moitié de leurs visages mais l’ensemble donne une réelle esthétique à chaque tableau. Au passage, l’artiste nourrit son univers de différentes références littéraires, cinématographiques et de clins d’œil à certains de ses amis qu’il caricature pour notre plus grand plaisir. Ses personnages mélancoliques nous charment, il y a là une forme de magie dont seul Le P’tit Lu a la recette. Il accompagne généralement ses illustrations de textes poétiques dont je salue la qualité.

C’est un monde vivant dans lequel chaque personnage est une invitation à voyager dans notre imaginaire. Un artiste talentueux qui je l’espère, disposera un jour d’un espace bien plus grand pour s’exprimer. Un blog qui a fêté ses deux ans en septembre dernier et qui vaut vraiment le détour.

Je vous invite donc à endosser votre plus beau costume pour tenter de dénicher un Capitaine Flamme, un Woody Allen ou l’illustration de la chanson du « Petit Homme » de Bobby Lapointe. Courez donc le visiter et dites-moi si la visite vous a plu !! A coup sûr… une fois que vous l’aurez gouté ce P’tit Lu là… vous y reviendrez !

http://leptitlu.over-blog.fr/

Bon voyage !!!

Yap Yap Yap Yap !!

L’origine de ce billet provient d’une rencontre originale et fortuite.

Mais plutôt que d’en rester aux rapports de cause à effet, laissez-moi vous présenter Pierrot.

Pierrot, alias Pierre Roussel,  est un jeune auteur dijonnais qui sévit sur son Blog depuis avril 2008. Un espace convivial, drôle et déridant où l’auteur met en ligne ses dessins humoristiques, au gré de ses envies, de ses humeurs et de son temps libre puisque « Pierrot Yap » ne vit pas de son art, du moins pas de celui qui m’a permis de le rencontrer.

Humour et autodérision sont les invités d’honneur de son monde où Pierrot partage ses critiques amusées de la société. Ses strips le mettent en scène dans des situations qui nous sont familières, mais son style a capté mon attention et c’est avec plaisir que j’ai découvert ces « petits bouts de vie » qu’il partage avec nous. Amis, famille, collègues, réseaux sociaux (type Facebook) alimentent un univers parfois cynique, parfois naïf mais où le ton juste fait mouche et nous fait rire. On se prend rapidement au jeu de partir explorer ses publications antérieures qui, au passage, nous feront également profiter de quelques dédicaces qu’il a réalisées ainsi que des Festivals ou manifestations sur lesquels on pourra le rencontrer. Pierrot n’a jamais été publié, rien n’est figé à ce sujet.

Depuis, 2008, il participe à Festiblog. A deux reprises, il a été nominé à Angoulême pour le prix de la « Révélation Blog » (le premier prix permet au participant, n’ayant jamais été édité, de pouvoir faire son premier album). Les inscriptions pour le Prix Révélation 2011 sont actuellement en cours (jusqu’au 17 décembre), Pierrot sera-t-il de la partie cette année ?

Alors en revanche, concernant la Révélation Blog, je n’en serai pas cette année. J’ai été nominé en 2009 et 2010, mais je ne me vois pas retenter une troisième fois ! à ce stade ça ne serait plus vraiment une révélation ! 😉 »

Vous en savez désormais autant que moi, si ce n’est que j’ai pris un peu d’avance à la lecture des interview qu’il a déjà accordées : Vie de merde, Buzz… littéraire, Le 7ème Blog et BD a BD.

Pour moi qui suis généralement réfractaire aux blogs BD, son univers est une jolie trouvaille… et une preuve supplémentaire que j’occulte bêtement tout un pan de l’univers BD. Tandis que pour beaucoup ma petite présentation ne leur apprendra rien de nouveau (Pierrot est assez connu dans l’univers des Blogs BD), j’espère que pour les autres la découverte sera aussi sympathique qu’elle ne l’a été pour moi.

Mais le mieux, c’est encore de vous en rendre compte par vous-même et ainsi faire sa connaissance. Alors, envie de passer un moment convivial et franchement drôle ? C’est à cette adresse :

http://yap-yap-yap-yap.blogspot.com/

Et un sincère merci à cet auteur qui m’a accueilli de manière très sympathique.