Mashle, tome 1 (Komoto)

MASHLE © 2020 by Hajime Komoto/SHUEISHA Inc.

L’histoire de ce nouveau manga se déroule dans un monde magique, où la quasi-totalité de la population a des pouvoirs magiques, on les reconnaît aux marques qu’ils portent sur leur visage. Cette marque est présente dès la naissance. Parfois il arrive que des nouveau-nés ne possèdent pas de marque, dans ce cas le gouvernement a décrété que les nouveau-nés ne possédant pas de marque devaient être exécutés.

Le héros Mash Burnedead ne possède pas de marque. Son père s’est exilé dans la forêt pour que Mash puissent vivre. Le héros ne possédant pas de marque, son père lui a demandé de faire beaucoup de sport et de musculation, pour pouvoir essayer de se défendre en cas d’agressions. A force de s’entraîner autant, Mash a obtenu une super force. Grâce à elle, il va intégrer une prestigieuse académie de magie pour pouvoir obtenir le titre qu’elle décerne. Ce titre en poche, il pourra vivre en paix sans avoir à craindre d’être traqué par la Police pour être exécuté.

Ce manga est sympa et si on aime la baston, on est servi ! Même si le manga est bien, l’histoire est un peu copiée sur Harry Potter. L’école de magie ressemble à Poudlard, on retrouve le sport du Quidditch avec exactement la même façon de jouer, le proviseur ressemble à Dumbledore, et il y a les dortoirs (au lieu de quatre, il y en a trois) ; mais dans l’essentiel, les dortoirs défendent à peu près les mêmes valeurs que les dortoirs dans Harry Potter.

A part ça le manga est bien fait, il est drôle. Le personnage principal étant simple d’esprit, ses réactions sont amusantes. Le scénario, à part sur les points qui ressemblent à Harry Potter, est assez bien construit. Le dessin peut s’améliorer.

Je pense qu’il faudrait que le manga parte dans une direction différente de l’univers de Harry Potter, même si je trouve que le principe du héros sans pouvoir dans une société magique est intéressant.

Scénariste/dessinateur : Hajime Kômoto

Editeur : Kazé

Genre : action, combat, humour, magie

Dépôt légal : avril 2021

ISBN : 9782820340801

Prix : 6,99 euros

Aduna (ByMöko)

ByMöko © Soleil Productions – 2020

Il y a ce qu’on voit, qui est là, face à nous. Puis il y a ce qui est, immatériel, presque irréel… mais qui existe… intuition indicible. Une dichotomie entre le concret et l’abstrait. Entre le réel et l’irréel qui se répondent en écho… s’équilibrent et forment un tout.

Visible et invisible, à l’instar du titre de cet ouvrage.

Aduna – monde visible est un monde diurne. L’agir, le vivre, les faits, l’ordre établi. Des masques que l’on fabrique pour les cérémonies rituelles au respect des anciens, chacun est à sa place et contribue à l’harmonie de la communauté.

Auduna – monde invisible laisse la place à la nuit. L’onirique, le fantastique. Le ressentir. Aux fantômes, aux mythes et aux légendes. L’invisible respecte l’harmonie entre les hommes et la nature. Le respect de l’âme des défunts, des esprits, des trowos et du divin.

L’Afrique. Continents de cultures et de traditions orales.

ByMöko nous livre ici un prolongement de l’univers qu’il avait retranscrit dans son premier album : « Au pied de la falaise » publié en 2017 [et dont vous trouverez ici le site consacré à l’univers ici]. Avec « Aduna » , l’auteur interprète et nous décode quelques coutumes africaines, des thèmes présents dans le premier récit.

« Mawu Lisa est le dieu créateur, il est le tout. On ne peut le représenter, à la fois féminin et masculin, immensément grand et minusculement petit, ici et là. Il n’interfère plus avec ce monde depuis qu’il l’a créé. Mais pour celui qui sait ouvrir l’œil, il reste quelques vestiges de sa présence : la beauté et la poésie en seraient une trace… »

Petit recueil de thématiques (masques, case, baobab, les personnalités qui font office de pilier dans les villages, les fétiches…) qui nous explique simplement la teneur de quelques codes sociaux africains. Des illustrations muettes et des doubles pages qui se répondent en écho ; à gauche, des vignettes illustrent le quotidien et sont complétées d’un texte explicatif tandis qu’à droite, une illustration en pleine page.

Un album broché au format à l’italienne et relié à la suisse. Dans ses couleurs douces et terreuses, ByMöko nous entraîne dans une plongée délicieuse… l’occasion de se sensibiliser à l’âme africaine. A l’instar de son premier album, on invente les couleurs nous-même, doucement guidé par la présence de l’auteur. On retrouve des figures que l’on avait croisé dans « Au pied de la falaise » et on revoit le chemin qu’Akou [personnage principal du premier album] nous avait invité à emprunter. Une bonne chaleur inonde ces planches. On avance doucement, précautionneusement. On découvre, on apprend, on baigne dans quelque chose qui est à la fois bienveillant et qui nous sensibilise à une culture qui est très différente de la nôtre.

Très belle initiation à la culture traditionnelle africaine. Un petit bijou d’album.

Aduna – Monde visible / Monde invisible

Editeur : Soleil / Collection : Noctambule

Dessinateur & Scénariste : ByMöko

Dépôt légal : novembre 2020 / 40 pages / 18,95 euros

ISBN : 9782302081772

L’Age d’Or, volume 2 (Pedrosa & Moreil)

volume 2 – Pedrosa – Moreil © Dupuis – 2020

Tilda s’apprêtait à monter sur le trône lorsqu’un coup d’état – organisé par des puissants qui ne voyaient pas d’un bon œil le fait qu’une femme prenne les rênes du pouvoir – l’a contrainte à fuir. Cette action en force était destinée à installer Edwald, le frère cadet de Tilda, à la tête du royaume.

Afin d’échapper au sinistre sort qui lui était réservé, Tilda a fuit le Château du Bois d’Armand. Aidée par ses amis Tankred et Bertil, la jeune reine a trouvé asile dans un couvent isolé caché au cœur de la forêt. Elle a employé sa retraite pour construire une stratégie lui permettant de reconquérir son trône.

Par ailleurs, la colère gronde dans les campagnes. Les paysans sont affamés et les petits seigneurs sont tout aussi mécontents. La rébellion s’organise. Nombreux sont ceux à vouloir renverser le pouvoir tel qu’il est établi. A la sortie de cet hiver rigoureux qui lui a permis d’organiser ses troupes, Tilda n’est plus la même. Le fait que son frère lui ai spolié le trône doublé du choix de Bertil de rejoindre la rébellion la rend amère. La reine est devenue une combattante avide de vengeance. Elle ne fait pas cas du nombre de ses soldats qui perdent la vie dans son combat… seule lui soucie la reconquête du pouvoir.

« Ils nous encerclent, et nous on est enfermés ici comme des couillons… Mais de toute façon, ils peuvent monter à l’assaut tant qu’ils veulent, et prendre la ville si ça leur chante… je m’en fiche. Pour nous, ça change rien. Quel que soit le maître, on sera toujours à son service. »

J’étais restée scotchée par la fin abrupte du premier tome qui nous tenait en haleine. Un premier consistant qui prenait le temps d’installer cet univers et de faire monter doucement, à feu doux, une ambiance qui porte cette épopée folle. Une quête illusoire, un rêve de société idéale, un élan positif collectif et puis… la césure… fin du premier album… il a fallu attendre deux ans pour en connaître le dénouement ! Et ça valait la chandelle que d’attendre vous savez !

Un souffle de vengeance draine le récit. Que s’est-il passé durant cette interminable attente ? Quel est ce diabolique sortilège qui a métamorphosé à ce point l’attachante héroïne en une combattante émérite ? D’où tire-t-elle cette hargne guerrière qui l’incite à repousser toujours plus loin les limites du raisonnable ? La voilà sourde aux conseils de ses amis, aveugle au point de ne pas remarquer le harassement de ses soldats. L’héroïne fonce la tête la première dans cette guerre fratricide. On ne peut que supposer les raisons muettes qui relient les deux albums, on ne peut que fantasmer les tours et les détours par lesquels les protagonistes ont dû passer. On ne peut que supputer les événements qui ont suivis la scène finale mémorable du premier tome. Ce changement radical de personnalité que les scénaristes – Cyril Pedrosa et Roxanne Moreil – imposent crée une tension qui nous rive rapidement à l’ouvrage. En quête de clés de compréhension, on avance avec une rage de savoir presque comparable à l’envie d’en découdre que dégage l’héroïne. Tout se tient, les alliances se font et les liens de longues dates se défont sous nos yeux un peu médusés. Avec une capacité d’entrapercevoir là où l’intrigue va nous mener proche de celle du bulot, on suit muettement et totalement le récit. Qu’il nous emporte où il le souhaite après tout, cette lecture est un régal.

L’Age d’Or, volume 2 – Pedrosa – Moreil © Dupuis – 2020

Le pouvoir est au cœur du récit, les jeux de regards en disent plus long sur l’état d’esprit des personnages que les propos qu’ils formulent. Les dessins de Cyril Pedrosa servent parfaitement cette atmosphère électrique à peine refroidie par quelques apartés narratifs (en apparence anodins mais qui auront leur utilité au moment du dénouement).

« Depuis l’aube du premier jour, nous semons les plaines d’un nouveau monde où, sous la courbe lente du soleil, l’ombre de fait que passer. »

Un récit méchant (car il n’épargne pas ses personnages), une vision cynique du pouvoir… Le côté sombre de ce monde a pris les commandes de l’épopée. Mais un récit optimiste pour qui saura en savourer le message. Un livre qui chuchote de belles choses et laisse entrapercevoir que le monde de demain est prometteur.

L’Âge d’Or – Volume 2/2

Edité chez Dupuis dans la Collection Aire Libre

Scénaristes : Cyril PEDROSA & Roxanne MOREIL

Dessinateur : Cyril PEDROSA

Dépôt légal : novembre 2020 / 192 pages / 32 euros

ISBN : 3701234108490

A Safe new World, tome 1 (Antai & Sasamine)

tome 1 © Antai 2019 / HIFUMI SHOBO © Sasamine Kou 2019 / MAG Garden

L’histoire débute quand le héros se réveille dans un autre monde en ne sachant pas comment il y est arrivé. A son réveil, il se trouve allongé dans une forêt située sur une montagne. Il découvre vite que des monstres (Ours, Slime…) ainsi que des brigands cannibales vivent dans les alentours. Il arrive à survivre grâce à la fuite. Quand il arrive à sortir enfin de cette forêt, il voit un château et décide de s’y rendre. En arrivant il se fait arrêter. Peu de temps après, il rencontre une chevalière avec il va devenir plus ou moins ami.

L’univers de ce manga est sympa, on y voit monstres, magie, chevaliers et châteaux. Ce qui est aussi intéressant c’est que le héros ne possède pas de magie ni de capacités spéciales, bref il est faible. Mais aussi il veut vivre en paix et pour cela, il a ses connaissances qu’il va utiliser pour aider et se protéger.

Ce manga est adapté d’un roman. Les dessins apportent un plus au scénario, les scènes de combats sont belles, le dessin est bien mais il n’y a pas toujours de décors très détaillés. Malgré ça, ça reste un manga sympa à lire et à regarder.

Seul problème (qui sera élucidé très certainement dans les tomes qui suivent) : on ne connait pas le nom du héros, ni son âge. On sait à peu près qu’il vient du Japon mais après on ne sait rien de plus sur lui.

Le personnage est à l’image d’un anti-héros. Il est peureux, compte régulièrement sur les autres pour combattre à sa place, va jusqu’à se cacher derrière eux. Il y a beaucoup d’humour dans le scénario ce qui donne un bon mélange entre des scènes humoristiques et des passages plus sérieux. Il y a une bonne ambiance dans ce manga, c’est un univers vraiment ludique.

J’ai beaucoup aimé ce manga. L’histoire et les personnages sont intéressants. C’est un bon manga d’héroïc-fantasy qui m’a donné envie de lire la suite et de lire le roman dont il est tiré.

Scénariste : Antai (Hifumi Shobo), Dessinateur : Kou SASAMINE

Editeur : Komikku

Genre : Fantasy, Isekai, Humour

Dépôt légal : 29 octobre 2020

ISBN : 9782372875370

Prix : 7,99€

Castelmaure (Trondheim & Alfred)

Trondheim – Alfred © Guy Delcourt Productions – 2020

Au pays de Castelmaure, il y a des sorcières qui, la nuit, tordent le cou aux lièvres pour avoir les ingrédients nécessaires à leurs potions.

Au pays de Castelmaure, il y a des petits garçons sans yeux qui, la nuit, font peur aux sorcières.

Au pays de Castelmaure, il y a plein de contes et de légendes qui font peur… et un mythographe qui voyage par monts et par vaux pour les collecter et pouvoir publier un recueil de contes populaires. Zéphyrin est ce mythographe. Après avoir mis ses pas six ans durant dans les pas du roi Eric sans toutefois parvenir à le trouver, Zéphyrin s’est mis à courir après les contes populaires et notamment celui qui parle de la Malédiction de Castelmaure. Une quête pas plus insensée que la première… peut-être est-il plus utile de coucher par écrit des récits jusque-là transmis uniquement à l’oral que de courir après un fantôme…

Et puis un jour, la quête de l’un et la fuite de l’autre s’arrêtent lorsqu’ils se retrouvent nez-à-nez. De pauvres hères les ont rejoints et les légendes de Castelmaure trouvent tout leur sens.

Voilà un récit fort surprenant auquel je ne m’attendais pas de la part de ces deux auteurs. Alors certes, Lewis Trondheim est capable de tout, d’aventures un peu dingues, dans tous les genres et à toutes les périodes, mais la quête moyenâgeuse sur fond de surnaturel… je ne l’avais pas vue venir. Alors certes (oui je sais… encore…), il n’y a rien de convenu dans cette aventure. Des choses déjà vues ailleurs oui mais assemblées de cette façon-là non. C’est une fois encore tellement neuf que que je n’ai rien vu venir… la chute, la manière dont l’histoire se déplie et les étapes par lesquelles elle passe.

Cela raconte le poids d’une malédiction. Cela dit qu’il y a toujours une part de vérité dans les légendes (pour ne pas dire dans les rumeurs). Cela dit que seul, on n’arrive à rien et qu’à deux, on est plus intelligents. Cela dit qu’il y a toujours quelques part un individu Alpha qui a besoin de guerres intestines pour parvenir à ses fins. Cela dit que l’oralité est une très belle transmission mais que si l’on n’y prête attention, c’est tout un savoir qui se perd. Cela dit encore qu’on n’arrêtera jamais de remettre au goût du jour des mots inusités plein de sens… voire des mots à double sens… ainsi le mythographe peut être celui qui court après les légendes mais… cela peut être aussi celui qui collecte les discours d’affabulateurs – voire mythomanes – en tout genre…

Le dessin d’Alfred est un peu goguenard, un poil caustique, glisse à merveille entre passé [où le nœud de l’intrigue s’est formé] et le présent [qui voudrait démêler tout cela]. D’apparence bonhomme, ce conte nous aspire finalement dans des enjeux bien plus importants que ceux auxquels on pensait initialement. Et c’est bel et bien par la surprise qu’on nous ferre ici… allant de personnages en personnages a priori sans liens apparents jusqu’à ce que le puzzle narratif se forme dans un tout très cohérent.

Ne vous fiez pas aux apparences car ces dessins dynamiques et colorés, c’est bel et bien à un public adulte que ce conte s’adresse. Amateurs de bizarreries, d’univers atypiques où rien n’est cousu de fil blanc… cet album est pour vous.

La chronique de Paka.

Castelmaure (Récit complet)

Editeur : Delcourt / Collection : Shampooing

Dessinateur : ALFRED / Scénariste : Lewis TRONDHEIM

Dépôt légal : octobre 2020 / 144 pages / 18,95 euros

ISBN : 978-2-4130-2890-1

Le grand Voyage de Rameau (Phicil)

Cette rentrée est toutafé folle et côté sorties BD, il y a de jolies pépites… Alors on résiste, on résiste à cette envie de boulimie de lecture. On y arrive plus ou moins puis voilà qu’arrive le dernier né du papa de « Georges Frog » et là… on sait bien qu’il ne faut même pas chercher à lutter. Juste s’installer confortablement et se laisser emporter dans une aventure dont on sait déjà qu’elle sera délicieuse.

Phicil © Soleil Productions – 2020

Le peuple des Mille Feuilles est une tribu de petites créatures. Elles vivent en harmonie avec la nature, au rythme lent des saisons. « Depuis toujours, ils entretenaient un rapport de respect avec ce qui compose le grand tout, car chacun d’eux formait ensemble une famille inséparable. » Encore bouleversés par un drame survenu il y a mille lunes, les sages du peuple des Mille Feuilles veillaient aux respects des traditions ainsi qu’à celui des interdits pour protéger la communauté. Parmi eux, celui de ne pas sortir de la forêt. Un jour pourtant, la jeune Rameau, fascinée par le peuple des géants et leurs inventions, transgresse les règles et s’aventure au-delà de la lisière.

Prise sur le fait, la sanction est sans appel. Elle est condamnée à l’exil et contrainte de quitter la communauté des Mille Feuilles.

« Tu vivras désormais en exil. Mais si tu regrettes tes actes et que tu souhaites revenir au sein de la communauté, alors tu devras prouver ta bonne foi. Pour cela, il te faudra découvrir par toi-même pourquoi ces géants que tu aimes tant ont le cœur malade. Et pourquoi ils dont le mal autour d’eux. »

Bannie, Rameau prend la route en direction de la Ville Monstre que nous – humains – appelons communément Londres. Le cœur de Rameau est un peu chiffon de devoir quitter les siens mais plein d’une énergie nouvelle. C’est avec joie et excitation qu’elle s’élance en direction de Londres. Le vieil ermite des Mille Feuilles a décidé de l’accompagner dans son périple.

Jolie épopée qui prend vie grâce à la plume rêveuse de Phicil. Son dessin illustre à merveille cette épopée incroyable qui se déroule en pleine époque victorienne. Son scénario mélange magie et réalisme. Il superpose un monde imaginaire à notre monde, laissant ainsi entendre que de belles choses se terrent toujours même quand tout semble gris.

« Reste calme, petite grenouille, ce qui est défavorable à l’instant peut se retourner l’instant d’après. Chaque chose est à sa place dans l’univers et chaque chose arrive au moment où elle doit arriver… quand les causes et les conséquences sont mûres pour se rencontrer. »

Il sera ainsi question d’ambitions, d’illusions, de désillusions, des conséquences du développement industriel et du capitalisme, de rêves d’enfant, de peurs, de maux de l’âme et de maux du cœur, d’émancipation, d’échecs et de réussites… Tout cela, c’est par le biais de la quête insensée du personnage principal (la petite Rameau) que nous allons l’appréhender. Elle est innocente, insouciante, rêve de beau et de paillettes… totalement candide, elle se frotte au monde adulte… un monde dont elle ne connaît ni les codes, ni les enjeux… ni même ce qui motivent tous ces humains à mener des vies folles pour atteindre des objectifs qui semblent finalement bien futiles : entasser des biens sans réelle utilité, atteindre la notoriété pour satisfaire une forme de narcissisme puérile…

Dans cette quête, on croise plusieurs personnages historiques (la Reine Victoria, Beatrix Potter, Oscar Wilde…). L’auteur ouvre alors une petite fenêtre de leur vie… ce laps de temps où leurs actes et la direction qu’ils ont prises a influencé la suite de leur existence. Le refus d’un mariage arrangé, la décision de se consacrer à l’écriture ou d’entrer en politique… autant d’orientations que les individus peuvent prendre sans savoir pour autant si c’était pour eux une bonne direction à prendre… et qui influenceront le destin de notre petite héroïne.

« Le grand voyage de Rameau » est un récit initiatique entraînant et accessible à tous (petits et grands). Qu’ils sont bons ces ouvrages qui nous permettent de garder notre âme d’enfant tout en aiguisant notre regard sur le monde.

Le grand Voyage de Rameau

Editeur : Soleil / Collection : Métamorphose

Dessinateur & Scénariste : PHICIL

Dépôt légal : septembre 2020 / 216 pages / 26 euros

ISBN : 9782302090170