« Dans la région nord-ouest du Canada, au 2e siècle de notre ère, un chaman solitaire reçoit la visite d’une jeune indienne, “Petite-Pisse-Partout”. Chassée de sa tribu pour avoir perdu son ombre, elle est venue demander l’aide de “Parle avec le Feu”. Grâce à sa médecine, ce dernier pourra donner des explications à “Celle qui a perdu son Ombre”. Puis il l’entraînera dans un voyage initiatique, au cours duquel ils rencontreront le nain voleur d’ombres qui sera innocenté et les mettra sur la voie de la vérité » (synopsis éditeur).
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Les premières pages nous allèchent. Pire encore, elles ferrent le lecteur. Nous voilà pris dans les mailles du filet et une fois encore, prêts à explorer cet univers où surnaturel, déraison et logique cohabitent. Toujours ce contraste saisissant provoqué par le yin yang graphique de Didier Comès. Dans ses albums, l’ambiance qui se dégage est le résultat d’un juste équilibre entre l’ombre et la lumière, la peur et la quiétude, l’homme et la nature, ce qui doit être dit et tous ce qui est tu…
Didier Comès fascine son lecteur et invente notamment, dans cet album, la légende du « Peuple tigre » qui raconte qu’il y a très longtemps, une squaw aurait enfanté d’un tigreau. Depuis, cette tribu indienne vit en autarcie, sans jamais se mêler aux autres tribus indiennes. Comme souvent dans les albums de Comès, le scénario développe un huis-clos ; ici, il est cantonné à un trio de personnages qui se lancent dans une quête absurde : celle de retrouver l’ombre d’une jeune fille. Le récit est saccadé et est avare entre transitions et en explications. Il se déplie de manière un peu mécanique sans permettre réellement au lecteur d’investir l’univers. On reste spectateur, on observe les us et coutumes de ces trois protagonistes sans rien maîtriser. Il y a là beaucoup d’irrationnel mais, ce qui est étonnant, c’est que l’on ne cherche pas à remettre en question le bien fondé des bases (croyance, coutumes…) de cet univers. L’auteur ne s’attarde pas sur les détails et entour ses personnages de mystères.
Côté graphique en revanche, le trait est ciselé, un peu lourd, parfois grossier lorsqu’il s’agit de rendre compte d’une expression (peur, colère). La découpe des planches est assez basique : jamais d’illustrations en pleine page, une structure redondante de trois bandes par pages (chaque bande étant divisée en deux cases) et quelques variantes à certains moments du récit.
Tout tient au charisme des personnages et au côté un peu suranné de l’intrigue. Le rythme fait défaut, le texte est avare en explication. On est fasciné par un univers très codé et l’existence d’une sorcellerie qui nous est totalement étrangère. C’est loin d’être le meilleur album de Didier Comès.
Du côté des challenges :
Petit Bac 2015 / Animal : tigre
Les BD de la semaine se partagent aujourd’hui chez Stephie.
Les Larmes du tigre
One shot
Editeur : Casterman
Collection : Univers d’auteurs
Dessinateur / Scénariste : Didier COMES
Dépôt légal : septembre 2000
ISBN : 2-203-33485-1
Bulles bulles bulles…
Ce noir et blanc me fascine toujours autant.Pour le reste, pas toujours évident de rentrer dans l’univers de cet auteur.
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Pas évident non et cet album-là n’est pas celui que je mettrais en avant. Il est trop lent, trop « mal construit » côté récit. Je sais pas, il y a une sorte de naïveté dans la manière dont les événements s’enchainent qui me gêne. Trop prévisible ?
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je ne l’ai pas lu celui-là. Contrairement à Jérôme, je suis un peu réticente face au noir et blanc. Si c’est suranné en datant de 2000, je ne vais pas en faire une priorité!
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Non, disons que si tu as l’occasion d’y jeter un œil, autant en profiter mais je ne garderais pas grand chose de cette lecture un peu fade 😉
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Je ne pense pas qu’il soit fait pour moi.
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Non. Ce n’est pas un album que je te conseillerais. Je n’ai pas lu toute la biblio de Comès mais pour le moment, il y en a trois qui sortent vraiment du lot : « Eva », « Silence » et « Dix de Der »
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Silence m’avait été fortement recommandé…
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Il me semble qu’on avait déjà eu l’occasion d’en parler 😉
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