Yumenosoko (Iwaoka)

Yumenosoko
Iwaoka © Kana – 2007

Une petite fille découvre un pays imaginaire. Peu de temps après son arrivée, elle entre dans un combini et fait la connaissance du propriétaire des lieux. Il lui apprend que non loin de là, il y a une fabrique de rêves. D’ailleurs, c’est l’heure à laquelle les livreurs de rêves arrivent pour acheter leurs repas avant de partir faire leur tournée. Puis, c’est au tour d’un petit garçon de faire son entrée… un ancien camarade de classe qui a été victime d’un grave accident de la route…

Peu à peu, des questions surgissent : où est-elle exactement ? Est-elle, elle aussi, plongée dans un profond sommeil ? Comment peut-elle rentrer chez elle ? Mais les réponses se font discrètes, elle décide donc de prendre son mal en patience, demande l’hospitalité au petit commerçant et s’installe dans sa « nouvelle vie ».

Nous voici plongé dans un monde fantastique que l’on va découvrir au gré des envies et des questions de cette petite fille. Le lecteur comprend la raison de sa présence au pays des rêves vers la moitié de l’album sans avoir rencontré ni crainte, ni angoisse, ni insécurité. De découvertes en surprises, on se laisse bercer par chaque personnage, tous sont foncièrement bons. Yumenosoko est une histoire agréable, entre poésie et naïveté enfantine, quoiqu’un peu légère sur de nombreux passages. La narration se découpe en plusieurs chapitres aux fins parfois abruptes. Ponctuellement, j’aurais aimé accéder que les dénouements soient plus aboutis, voir certains aspects de ce monde plus étoffés. Mais finalement, ce manque de consistance dérange assez peu dans la lecture.

Le graphisme quant à lui est tout en rondeur, Hisae Iwaoka a réalisé des décors  foisonnant de détails. Les décors sont dessinés avec minutie, la présence d’une multitude de petits détails remplis l’arrière-plan et donnent l’impression que des gens vivent là depuis longtemps, comme par magie. L’ambiance est légère, onirique.

En bonus, des scènes de quelques pages qui n’ont pas été insérées dans l’album. Ces passages se veulent cocasses, je les trouve puériles. Leur extrême naïveté dénote réellement avec le récit principal. C’est pourtant sur ces planches que l’album se referme… me laissant sur un sentiment ambivalent.

PictoOKDans l’ensemble, je garderai un agréable souvenir de cet album fantastico-lyrique  car il est réellement surprenant. Un mélange de joie et de vague-à-l’âme, d’humour et de poésie. Une expérience étrange durant laquelle j’ai oscillé entre me plonger totalement dans cet univers et l’observer avec beaucoup de recul.  et surprenant malgré son manque de consistance. L’auteure a mis quatre années à construire un ouvrage qui nous offre une jolie réflexion sur les sentiments et le sens de la vie et/ou de la mort.

Les avis de David, Lamiri et La Mangathèque.

Extraits :

« – Alors, qu’est-ce qu’il y a dans ces cannettes ?
-Toutes sortes de sentiments.
-Des sentiments ?
-Mais oui. Vous savez-bien. Il y a des choses si importantes qu’on n’arrive pas à les dire. On me confie ces sentiments pour que je les garde » (Yumenosoko).

« Quand les regrets sont trop forts, les sentiments s’éparpillent tellement qu’on peine terriblement à tout nettoyer » (Yumenosoko).

Yumenosoko

– Au plus profond des rêves –

One Shot

Éditeur : Kana

Collection :  Made In

Dessinateur / Scénariste : Hisae IWAOKA

Dépôt légal : mai 2007

ISBN : 9782505001041

Bulles bulles bulles…

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Yumenosoko – Iwaoka © Kana – 2007