Dans le premier tome, « Monsieur l’écrivain public », amant de la mère, s’était immiscé dans ce couple de femmes. C’est maintenant au tour de Déok-Sam. Il va faire chavirer le cœur d’Ihwa.
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La place des femmes dans la société, le poids des traditions et du paraître, les sentiments, voilà ici les thèmes principaux qui constituent cette œuvre.
Dans ce contexte, on accède aussi au questionnement de la jeune fille. Il garde une certaine candeur mais sa naïveté d’enfant disparaît au fur et à mesure qu’Ihwa grandit. Les échanges avec sa mère évoluent également, leur complicité s’accroît et l’humour permet d’aborder certains sujets de manière anodine, sans pour autant que le récit en devienne stupide. La sexualité est parlée sans trop de retenue, bien que très imagée (voire trop parfois). Sans ces métaphores, la gêne d’Ihwa est très perceptible et ses réactions pas toujours crédibles. Un récit au rythme lent, contemplatif.
On admire les dessins de KIM, pleins de douceur. Un étrange contraste cependant entre les ambiances graphiques de qualité inégale. D’un côté, on remarque l’attention minutieuse dont l’auteur fait preuve pour moduler progressivement et avec finesse les traits de la jeune fille, ses traits perdant doucement leurs rondeurs enfantines. D’un autre côté, je trouve désagréable le décalage entre certaines cases minimalistes (mettant souvent en avant les expressions visages et corps) et d’autres très fouillées (il y a réellement matière à se perdre tant les détails de la faune et de la flore sont magnifiques. On s’arrête sur une fleur, une feuille, un papillon… De même, pour les visages qui sont très beaux à certains moments et complètement grimaçants à d’autres… certes c’est l’influence manga mais ici, je n’aime pas. C’est une question de goûts ^^ Je reconnais que dans l’ensemble, je retiens plus les images des paysages dans lesquels mon regard s’est perdu mais, pendant la lecture, tous ces faciès difformes m’ont agacée. Je me consolais avec des visuels comme celui-ci :
Je trouve que cette œuvre (la série dans son ensemble) est ambigüe. Tout est en permanence en contradiction avec une position ou une attitude inverse. Un récit à la fois puritain et dévergondé, mélodieux et dysharmonieux à la fois. Une douce mélancolie mêlée à une joie de vivre. Idem au niveau du graphisme, tantôt figé tantôt aérien. Le Yin et le Yang en permanence. Rien de mal à cela me direz-vous, « ce sont les choses de la vie ma brave Dame ! ». D’accord, mais chaque tome d’Histoire Couleur Terre faisant environ 300 pages… c’est assez difficile pour moi de soutenir ce rythme.
On revient donc sur la thématique des premiers amours, de la découverte de son corps qui change, on explore tout le panel des sentiments. Une œuvre que je trouve moralisatrice, parfois monotone et souvent mielleuse. Trop romantique et fleur-bleue pour moi.
J’avais lu cette série il y a un an et j’avais moyennement accroché. Je pensais qu’avec le temps et en reprenant cette série en connaissance de cause, mon approche serait différente… C’est pire ! Le troisième album du triptyque ne sera pas sur ce blog.
Histoire Couleur Terre
Tome 2
Triptyque terminé
Éditeur : Casterman
Collection : Écritures
Dessinateur / Scénariste : Dong-Hwa KIM
Dépôt légal : novembre 2006
ISBN : 2203396393
Bulles bulles bulles…