Histoire Couleur Terre, tome 2 (Kim)

Histoire Couleur Terre tome 2
Kim © Casterman – 2006
Dans ce second tome, Ihwa entre de plein pied dans l’adolescence. Les traits de la petite fille ont changé, elle est devenue une belle jeune fille.
Jeune veuve, la mère d’Ihwa assure les revenus du foyer. Elle est gérante d’une modeste taverne de campagne très investie par les paysans du village. Ces hommes ont des vues sur la mère… et depuis peu sur la fille qui fait l’expérience de ses premières déceptions amoureuses. Toutes sortes de questionnements en découlent, et quand l’amour sonne enfin à sa porte, c’est de manière tout à fait ingénue.

Dans le premier tome, « Monsieur l’écrivain public », amant de la mère, s’était immiscé dans ce couple de femmes. C’est maintenant au tour de Déok-Sam. Il va faire chavirer le cœur d’Ihwa.

La place des femmes dans la société, le poids des traditions et du paraître, les sentiments, voilà ici les thèmes principaux qui constituent cette œuvre.

Dans ce contexte, on accède aussi au questionnement de la jeune fille. Il garde une certaine candeur mais sa naïveté d’enfant disparaît au fur et à mesure qu’Ihwa grandit. Les échanges avec sa mère évoluent également, leur complicité s’accroît et l’humour permet d’aborder certains sujets de manière anodine, sans pour autant que le récit en devienne stupide. La sexualité est parlée sans trop de retenue, bien que très imagée (voire trop parfois). Sans ces métaphores, la gêne d’Ihwa est très perceptible et ses réactions pas toujours crédibles. Un récit au rythme lent, contemplatif.

On admire les dessins de  KIM, pleins de douceur. Un étrange contraste cependant entre les ambiances graphiques de qualité inégale. D’un côté, on remarque  l’attention minutieuse dont l’auteur fait preuve pour moduler progressivement et avec finesse les traits de la jeune fille, ses traits perdant doucement leurs rondeurs enfantines. D’un autre côté, je trouve désagréable le décalage entre certaines cases minimalistes (mettant souvent en avant les expressions visages et corps) et d’autres très fouillées (il y a réellement matière à se perdre tant les détails de la faune et de la flore sont magnifiques. On s’arrête sur une  fleur, une feuille, un papillon… De même, pour les visages qui sont très beaux à certains moments et complètement grimaçants à d’autres… certes c’est l’influence manga mais ici, je n’aime pas. C’est une question de goûts ^^ Je reconnais que dans l’ensemble, je retiens plus les images des paysages dans lesquels mon regard s’est perdu mais, pendant la lecture, tous ces faciès difformes m’ont agacée. Je me consolais avec des visuels comme celui-ci :

Je trouve que cette œuvre (la série dans son ensemble) est ambigüe. Tout est en permanence en contradiction avec une position ou une attitude inverse. Un récit à la fois puritain et dévergondé, mélodieux et dysharmonieux à la fois. Une douce mélancolie mêlée à une joie de vivre. Idem au niveau du graphisme, tantôt figé tantôt aérien. Le Yin et le Yang en permanence. Rien de mal à cela me direz-vous, « ce sont les choses de la vie ma brave Dame ! ». D’accord, mais chaque tome d’Histoire Couleur Terre faisant environ 300 pages… c’est assez difficile pour moi de soutenir ce rythme.

pictobofOn revient donc sur la thématique des premiers amours, de la découverte de son corps qui change, on explore tout le panel des sentiments. Une œuvre que je trouve moralisatrice, parfois monotone et souvent mielleuse. Trop romantique et fleur-bleue pour moi.

J’avais lu cette série il y a un an et j’avais moyennement accroché. Je pensais qu’avec le temps et en reprenant cette série en connaissance de cause, mon approche serait différente… C’est pire ! Le troisième album du triptyque ne sera pas sur ce blog.

Mon avis sur le tome 1.

Extraits :
 » Le destin tient un compte très précis de la part de bonheur qu’il réserve à tout un chacun. Et cela vaut aussi en amour  » (Histoire Couleur Terre, tome 2).
 » Il ne sert à rien d’être trop entouré. Ce qui compte, c’est d’avoir auprès de soi des êtres aimés  » (Histoire Couleur Terre, tome 2).

Histoire Couleur Terre

Tome 2

Triptyque terminé

Éditeur : Casterman

Collection : Écritures

Dessinateur / Scénariste : Dong-Hwa KIM

Dépôt légal : novembre 2006

ISBN : 2203396393

Bulles bulles bulles…

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Histoire Couleur Terre, tome 2 – Kim © Casterman – 2006

Histoire Couleur Terre, tome 1 (Kim)

Histoire Couleur Terre tome 1
Kim © Casterman – 2006

Un premier tome de 10 chapitres dans lequel on partage la vie d’Ihwa, une petite fille de 7 ans qui vit avec sa mère.

Ihwa n’a plus de père et sa mère tient un petit estaminet de campagne où se retrouvent quotidiennement les fermiers des environs après leurs journées de travail. Veuve depuis plusieurs années, la mère d’Ihwa fait l’objet de convoitises et des fantasmes des hommes. Lorsqu’un jour un écrivain public ambulant va solliciter leur hospitalité le temps d’une nuit, le coeur de la mère d’Ihwa va battre à un rythme nouveau.

Au fil des printemps, nous observons Ihwa s’épanouir. A la fin du premier tome, elle a atteint la puberté.

La première fois que j’ai lu cette série, la première question qui m’est venue en tête était de savoir comment un homme a pu concevoir un tel récit sur les femmes. Le style est très sucré, très poétique, très lent aussi. KIM aborde l’intimité féminine avec beaucoup de respect et de délicatesse. Cependant, le rythme lent de la narration et le recours incessant aux métaphores et symboliques ne me font pas sauter de joie.

Les thèmes de l’ouvrage sont l’éducation, la sexualité (sans grand tabou), la relation mère-fille (et leurs confidences). Les dessins sont parfois minimalistes, certaines cases ne présentent qu’un visage sur un fond blanc. A l’inverse, quand il s’agit de dessiner la flore, l’auteur a le soucis du détail sur une feuille, une écorce, une fleur…

pictobofUn récit doux et langoureux, une mélodie que je n’ai parfois écouté que d’une oreille… Une relecture qui m’a ennuyée. J’ai un meilleur souvenir sur second tome.

Le second tome est également sur le blog. Besoin d’autres info ?

Voici une interview de l’auteur sur le site de Casterman, la chronique de La Boîte à lecture et une chronique qui propose des visuels supplémentaires.

Extraits :

« Il suffit parfois d’un regard pour s’attacher un cœur » (Histoire Couleur Terre, tome 1).

« Une veuve n’arrive jamais à cacher tout à fait sa solitude. On a beau se couvrir l’épaule, la sensation de froid ne nous quitte jamais » (Histoire Couleur Terre, tome 1).

Histoire Couleur Terre

Tome 1

Triptyque terminé

Éditeur : Casterman

Collection : Écritures

Dessinateur / Scénariste : Dong-Hwa KIM

Dépôt légal : août 2006

ISBN : 2203396377

Bulles bulles bulles…

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Histoire Couleur Terre, tome 1 – Kim © Casterman – 2006