Astrid Bromure (Parme)

Parme © Rue de Sèvres – 2015
Parme © Rue de Sèvres – 2015

Ses parents viennent à peine de partir en vacances que déjà, Astrid s’ennuie. Il faut patienter quinze jours avant de les revoir. En attendant, Astrid – petite peste maline et capricieuse – va devoir passer son temps avec Benchley (sorte de cousin éloigné du Nestor de Tintin) et Madame Dottie (gouvernante un peu nunuche mais Ô combien bienveillante).

Et c’est lors d’une nouvelle journée qui n’en finit pas de s’étirer que la jeune Astrid sent une dent de lait bouger. Elle questionne à tout va les deux adultes qui lui tiennent compagnie, remarque leurs contradictions et en vient à la conclusion logique que la petite souris n’existe pas. Face à leur refus d’avouer l’évidence, Astrid décide donc de tendre un piège à la petite souris, histoire de surprendre un de ces deux fieffés menteurs la main dans le sac. Au pire, si la vraie petite souris pointe le bout de son museau, Astrid est bien décidée à la dézinguer !

Fabrice Parme (La Famille Pirate…) se lance dans une nouvelle série jeunesse. Voyons si celle-ci captive son lectorat et s’assure la confiance des parents…

Drôle et enjoué, le scénario a tendance à inciter le lecteur à poursuivre sa découverte. On est face à un univers dynamique et pétillant, où la ruse est présente à chaque page. La personnalité d’Astrid la rend conviviale bien qu’elle soit autoritaire et parvienne à prendre l’ascendant sur les adultes. L’intrigue reste crédible au vu du contexte : la fillette est l’unique héritière d’un couple bourgeois et influent, les domestiques n’ont qu’à bien se tenir.

Le dessin de Fabrice Parme est pour le moins surprenant. Les planches sont chargées d’illustrations et le propos est trop souvent verbeux. D’ailleurs, ce dernier me laisse dubitative.

En effet, le scénario complique la vie à son jeune lecteur. Bourré de jeux de mots et de références qui ne sont pas à la portée de son lectorat, l’auteur ne permet pas à l’enfant-lecteur d’être autonome à la première lecture. Proposant un vocabulaire propre à une certaine couche sociale (emploi du juste mot avec un peu de préciosité… attention, nous voilà face à quelque chose de raffiné messieurs dames), les dialogues nous emmènent dans une intrigue qui se complique à mesure que les pages se tournent. L’enfant-lecteur se retrouve immanquablement balloté par la situation et doit gérer, outre le fait que le sens de certains mots lui échappe totalement, une chasse à la petite souris qui révèle l’existence d’une manipulation commerciale assez vicieuse.

En revanche, le visuel de couverture est une réelle invitation à prendre l’album. Preuve en est, mon fils de 9 ans l’a sorti avec curiosité de la bibliothèque et, après avoir observé l’illustration, s’est plongé dans la lecture. Fait surprenant – c’est pour cela que je le signale – car habituellement, tous les ouvrages qui affichent fièrement la bouille d’une petite fille sont étiquetés « livre de filles » et donc immédiatement remis à leur place. Il a souhaité découvrir l’album seul, confiant en ses capacités de jeune lecteur et me démontrant qu’il n’est plus dépendant de moi pour appréhender un nouvel univers. Malheureusement, il a perdu toute envie de terminer ce tome. Quant à moi, excepté quelques sourires que le livre est parvenu à me décrocher, je n’ai pas arrêté de pester en découvrant les nombreux obstacles sur lequel mon enfant a immanquablement buté.

PictomouiUne série-jeunesse drôle mais que nous ne poursuivrons pas… je trouve que la manière dont certains sujets sont abordés ici n’est pas à la portée du lectorat visé, ou du moins l’approche n’est pas pertinente. Un peu plus de simplicité et de naturel dans la formulation des dialogues n’aurait pas fait de mal à une mouche !

Du côté des challenges :

Petit Bac 2015 / Mort : dézinguer

Astrid Bromure

Tome 1 : Comment dézinguer la Petite Souris

Série en cours

Editeur : Rue de Sèvres

Dessinateur / Scénariste : Fabrice PARME

Dépôt légal : avril 2015

ISBN : 978-2-36981-1140-4

Bulles bulles bulles…

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Astrid Bromure, tome 1 – Parme © Rue de Sèvres – 2015