En saisissant l’album, j’ai de suite été intriguée par l’expression du visage de la fillette de la couverture. En feuilletant, je me suis laissée submerger par la dominante de noir qui ressort et j’ai entraperçu des visages crispés, attristés ou angoissés…
J’ai mis plusieurs mois entre chacune de ces étapes avant de finalement passer à la lecture, non sans appréhension. J’ai apprivoisé cette fillette solitaire, l’ai vue reluquer la Fête foraine par-dessus la palissade, fureter à la recherche d’une attraction accessible pour cinq pièces de monnaie. Aucune ne l’est, sauf le Cinema Panocticum qui projette ses courts métrages…
… Personne à l’accueil et ce grand rideau légèrement entre-ouvert. Cinq machines à 1Ø pièce.
Cinq chapitres :
The Girl. The Hotel. The Champion. The Experiment. The Prophet.
Ce mélange de fascination et de révulsion ne m’a pas quittée de toute ma lecture. Entre chaque chapitre, une courte transition de 3-4 planches mettant en scène l’enfant qui se déplace d’une machine à l’autre, insère une nouvelle pièce et observe les personnages enfermés dans ces prisons métalliques…
l’auteur revisite ce concept en faisant circuler la fillette au milieu de cinq boites mécaniques qui vont offrir au personnage un regard sur un court épisode de la vie d’un homme ou d’une femme. Chose particulière : les individus enfermés dans ces machines sont des personnes que l’enfant a croisé dans l’enceinte de la Fête foraine.
Une fois la pièce insérée, la fillette assiste médusée au spectacle qui se déroule sous ses yeux. Ses expressions m’ont fascinée. Le trait de Thomas Ott est atypique, il crée une ambiance angoissante. Sur les visages ronds des adultes et des enfants, on lit l’horreur, la crispation et l’inquiétude. Étrange mélange contenu dans cet album blanc sur noir réalisé en carte à gratter. Les jeux de hachures créent de nombreuses déclinaisons de gris, donnant parfois l’impression que les personnages sortent des cases, comme lorsqu’on est face à un support en 3D. Du moins, c’est le sentiment que j’ai eu tant j’ai été happée par cet album muet. La violence est suggérée, l’angoisse y couve à bas bruit. Je crois qu’à la découverte de chacun des cinq dénouements de nouvelle, mon visage devait être semblable à celui de la fillette.
Une lecture que je partage avec Mango et les lecteurs du mercredi
Un univers d’auteur angoissant. Si vous voulez plonger dans l’ambiance, je vous invite vivement à visiter le superbe site de l’auteur. Des déclinaisons du thème de la Mort, des jeux de fausses apparences
Chroniques : le Zata, Valérie, Zazimuth, Moisson noire, Paul.
Cinema Panopticum
One Shot
Éditeur : L’Association
Collection : Hors Collection
Dessinateur / Scénariste : Thomas OTT
Dépôt légal : juin 2005
ISBN : 978-2-844141668
Bulles bulles bulles…
Et bien ! Il a l’air vraiment étonnant celui-ci !
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En tout point. Mais c’était aussi ma première rencontre avec cet auteur… ceci explique peut-être cela mais j’ai vraiment apprécié cet univers atypique. J’y ai retrouvé des sensations que j’avais quand je visionnais (ça date) les épisodes de la série La Quatrième dimension. J’étais mal à l’aise mais je ne pouvais pas m’empêcher de rester collée au récit
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Toujours impressionnant la carte à gratter. Le coté angoissant aurait tendance à me faire fuir mais l’album à quand même l’air particulièremet bien construit.
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J’en lis très rarement mais oui, l’effet est toujours intéressant. J’espère que je n’ai pas trop spoilé l’album. En relisant mon article, je me rends compte que j’ai tourné en rond et ressassé les mêmes arguments mais je constate qu’aujourd’hui encore, je reste très « collée » à mon ressenti sans réellement parvenir à prendre du recul. Bref, une expérience de lecture à tenter me semble. Un album pas forcément accessible en revanche, j’imagine que ces expressions de visage risquent de rebuter plus d’un lecteur 😦
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Je ne connaissais pas la réalisation en carte à gratter (merci pour ton lien !) et je suis bluffée ! Voilà un album très intriguant tant pour son intrigue que pour son visuel…
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Et même après lecture, le côté intriguant persiste. J’espère que nous aurons l’occasion d’en reparler ensemble
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Très intriguant. Tu donnes envie d’en savoir plus.
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Merci. J’avoue que j’ai envie d’en savoir plus. La fin est ouverte et le fait d’être seule face à mes projections/suppositions me frustre un peu. D’un autre côté, l’album est toujours très présent à mon esprit alors que je l’ai lu la semaine dernière
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Je n’ai lu que « 3304-23-4153-6-96-8 » (oui j’ai fait un copier coller de ce titre, je ne le connais pas par coeur) de cet auteur et j’avais particulièrement aimé.
Sa technique de la carte à gratter est exceptionnelle et donne une impression incroyable.
Je ne sais pas si ce livre est à la hauteur du précédent mais merci pour le signalement en tout cas ! Je note !
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Je vais regarder pour ton « copier/coller ». Je l’ai repéré sur son site (j’y ai passé un très long moment d’ailleurs). Très spéciale cette vision. C’est toi qui m’avait conseillé de découvrir cet auteur (je ne sais plus à quelle occasion et cela fait un bon moment… finalement, ma notion du temps est tout aussi relative que celle de Loula ^^)
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L’appareil est comparable au Kinetoscope de Edison, un appareil de foire qui permettait aux spectateurs de visionner de courts films . Mais que voit notre héroine ? un travail en champ contre champ qui donne particulièrement envie d’entrer dans le jeu.
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Que voit notre héroïne ? Des choses étonnantes. Je ne suis pas sortie totalement indemne de cette lecture alors une fillette… je n’ose pas imaginer ^^
Un album à découvrir en tout cas, du moins pour les amateurs de BD. J’ai très envie de lire d’autres albums de Ott… j’espère que je gérerais mieux mon ressenti lors de ces futures expériences livresques 😉
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Au risque de ne pas être originale du tout, je suis très intriguée moi aussi ! Ton billet retranscrit très bien tes sentiments à cette lecture atypique !
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Je me suis longuement posé la question de savoir si je partageais cette lecture sur un mercredi ou non. Tes retours me rassurent quant à l’appréhension que j’avais, j’imaginais que je vous ferais fuir avec cette étrange ambiance. Je suis contente d’avoir su retranscrire clairement mon ressenti. Je n sais plus si c’est toi ou Sara qui avait présenté un album réalisé également en carte à gratter et mettant en scène le personnage de Frankenstein. Je me rappelle d’une chronique où le ressenti du lecteur avait également été mis à mal
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Merci pour les liens que tu donnes. Je ne connaissais pas non plus cette technique. L’auteur est très doué mais cet univers , pour le moment me procure une sorte de gêne ou même de malaise trop grand pour que j’aie envie de lire cet album.
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J’ai acheté cet album en janvier 2011… vois la période de maturation qu’il m’a fallu pour passer enfin à la lecture ! 😉
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Un album que j’avais trouvé très intéressant !
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Je l’ai lu en librairie (ça se lit tellement vite 🙂 ) et j’ai bien aimé.
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C’est tout à fait le genre d’albums que je repose en librairie. Une ambiance si particulière qu’il me semble impossible, pour moi, d’appréhender en lisant debout et dans le tumulte d’un magasin. Bref, je crois que si j’avais rencontré cet album au hasard, je l’aurais reposé avec un a priori assez négatif
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Ah non, il y avait un beau divan dans cette librairie 🙂
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Tu faisais une journée à thème « divan » hier. C’est un terme que j’ai lu sur ta publication d’hier 😛 Les librairies belges m’ont l’air bien accueillantes ! 😉
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🙂
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Moi aussi, intriguée par le titre et les images !
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Je suis très contente d’avoir su faire passer mon ressenti durant la lecture. Maintenant, je vais attendre de pouvoir vous lire sur cet album pour savoir si ce ressenti est partagé ou si l’album vous a mis en difficulté 😉
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Les cartes à gratter me rappellent l’école … on nous faisait faire des dessin avec mais on n’était pas aussi doué que l’auteur 😉 mdr ! Je trouve que les dessins ont vraiment l’air angoissant … du coup, ça me tente beaucoup car c’est original ! Mais bien sûr, le titre n’est pas à ma biblio alors il va falloir que je travaille au corps mon homme pour l’achat (il faut dire qu’il y a maintenant des bd dans toutes les pièces de la maison ! mdr !)
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Les souvenirs d’école (sur ce point) sont très flous… voire vaporeux ^^
Mon ancien libraire (il a fermé :cry:) a du fouiller ses fonds de stocks pour mettre la main sur cet album
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Un super album… comme tant d’autres de Thomas Ott.
Content de te lire sur ce genre-là ;o)
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David m’a conseillé un titre qui ressemble étrangement à un code barre… quel est ton Ott préféré cher confrère lecteur ? ^^
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Cinema Panopticum est celui par lequel j’ai découvert Thomas Ott, donc une affection toute particulière pour celui-ci, mais le « code barre » est en effet très bon et à l’avantage d’être une seule histoire plus longue et vraiment bien ficelée… Du très bon aussi dans son recueil R.I.P., bien sombre… et puis aussi La Bête à 5 Doigts, une petite histoire de 24 pages (dans la collec’ Pattes de Mouches de l’Asso’) avec une seule image par page et dans laquelle on ne voit que des mains, super-fort !
Bref, j’aime Thomas Ott !
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J’ai repéré R.I.P également. Ton engouement pour cet auteur me plait ^^ Je pense que je devrais avoir une bonne accroche avec les autres albums de Ott. J’ai fait plusieurs virées sur son site ces derniers temps et je me régale à chaque fois. Un univers si inquiétant et si fascinant… très addictif son style ^^
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WordPress me permet enfin de te laisser un message!
J’ai beaucoup aimé les images de cette BD mais je crois que je n’aime pas les BD sans paroles.
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Tu avais publié ta chronique quelques semaines après que je me sois acheté l’album je crois. J’ai mis un temps fou à pouvoir lire cet ouvrage. En tout cas, ton ressenti m’a bien aidée à appréhender cette lecture.
Quant à WordPress, je déplore aussi les aléas actuels… grrr ^^
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