La légende sur Wiki.
1814, au large des côtes d’Hartlepool (petite bourgade anglaise), un navire français est pris dans une tempête. Quelques heures plus tard, les débris de l’épave sont déposés par le ressac sur la plage d’Hartlepool.
Au milieu des décombres, la mascotte du navire – un singe – est l’unique rescapé du naufrage. Étant donné que ce dernier est vêtu d’un uniforme de l’armée napoléonienne, les habitants de Hartlepool prennent pour un Français. Surpris par la bestialité des réactions de l’énergumène, les indigènes décident de le lyncher. Quelques voix avisées raisonnent les esprits… avant de le tuer, il est préférable de lui soutirer des informations sur les stratégies militaires de Napoléon. Il est plus plus pertinent d’organiser son procès et de lui de lui soutirer des informations à cette occasion…
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Dès le quatrième de couverture, le lecteur est sensibilisé au fait que ce récit trouve son origine dans une légende du nord de l’Angleterre. Intimement, je caresse l’espoir que cette farce en soit restée au stade de la légende urbaine. Malheureusement, connaissant un peu l’espèce humaine et sa propension à la stupidité et la cruauté…
« – Ah ? Vous avez été marchand d’esclaves ? Vous ne me l’aviez pas dit.
– C’est parce que je préfère ne plus en parler.
– Des regrets ?
– Boaf ! Sur la fin, on n’y gagnait plus autant sa vie qu’avant ! Ces satanés humanistes, toujours à nous empêcher de travailler, à nous coller des Droits de l’Homme partout, y compris chez les nègres ! Croyez-moi, on ne mesure pas encore le mal que le soi-disant siècle des Lumières a fait à l’idée de grandeur nationale ».
Wilfrid Lupano va droit au but. Dans une courte partie introductive se déroulant sur le bateau (avant le naufrage), nous nous habituons peu à peu à l’idée de côtoyer des avons déjà tout loisir de nous familiariser aux conceptions étriquées des protagonistes. Racisme, clichés, méconnaissance de l’autre, peur de l’étranger… voici les principaux ingrédients sur lesquels se construit le scénario de Wilfrid Lupano (Alim le tanneur). L’auteur utilise habillement quelques personnages secondaires (des enfants) pour faire figurer son positionnement à l’égard de ces courants de pensée rétrogrades ; sans tomber dans le jugement de valeur, il place quelques petits pics humoristiques dont le lecteur se saisit avec plaisir. Contre toutes attentes et malgré la teneur de l’orientation narrative, je trouve que le scénariste est parvenu à éviter l’écueil du jugement de valeur. Il a su exploiter la présence de certains personnages secondaires – un petit groupe d’enfants – pour diffuser innocemment quelque critiques innocentes (en apparence) sur la manière dont la situation est gérée. Un petit décalage à la fois ironique et salvateur sur la question.
Jérémie Moreau quant à lui réalise ici son premier album. Au dessin comme à la couleur, il crée une ambiance qui épouse parfaitement le scénario. Durant les passages muets, le récit conserve cohérence et fluidité. Son trait m’a semblé spontané et soucieux du détail. Le dessinateur a créé des « gueules » très expressives et que l’on investit facilement. On a l’impression que certaines mimiques ont été prises sur le vif (comme une photo), ce qui rend la lecture très vivante. Le tout contribue à asseoir l’ambiance générale. A vrai dire, j’étais plutôt étonnée de constater que l’auteur n’avait jamais publié tant… c’est fluide et impeccable. L’agencement des planches donne une bonne dynamique au récit.
C’est toujours édifiant de constater jusqu’où peut aller la bêtise humaine… A lire !
Une lecture commune faite en compagnie de Jérôme, Badelel et Lunch. Je vous invite à lire leurs chroniques !!
Les chroniques d’Yvan, Noukette, Colimasson et Mango.
Du côté des Challenges :
Petit Bac 2013 / Animal : singe
Le singe de Hartlepool
One shot
Editeur : Delcourt
Collection : Mirages
Dessinateur : Jérémie MOREAU
Scénariste : Wilfrid LUPANO
Dépôt légal : septembre 2012
ISBN : 978-2-7560-2812-5
Bulles bulles bulles…
J’ai beaucoup aimé cet album, pour le récit lui-même et son déroulement mais surtout pour le travail du dessinateur qui m’a vraiment conquise. Difficile d’oublier ce Singe, la bêtise dangereuse et l’ignorance entêtée des habitants!
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Difficile d’oublier ce singe effectivement et la manière dont il a été traité. Mais je suis loin d’avoir eu un coup de cœur pour cet album que je me suis contentée d’apprécier… snif
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Une belle lecture commune. Content d’avoir découvert cet album en même temps que vous trois. Une histoire édifiante qui n’est peut-être qu’une légende urbaine (ou plutôt rurale !) mais dont l’universalité parle à chacun. Une BD à lire et à faire lire.
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L’Homme peut être parfois si bête que j’ai du mal à accepter que ce soit une simple légende ^^ Merci à toi pour le partage 😉
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Je n’en pense pas moins que Jérôme. Qui plus est nous parlons de la même chose mais de façon différente et ma foi assez complémentaire, c’est intéressant.
Badelel est un peu plus mesurée que nous trois cependant.
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Oui, mais c’est ça qui est intéressant aussi. En s’organisant ainsi pour lire un album au même moment, on s’offre la possibilité de pouvoir avoir des échanges plus spontanés. La lecture est fraiche dans nos têtes du coup, on a encore la possibilité d’aller voir du côté des petits détails qui constituent l’album. J’aime bien les LC, ça demande un peu d’organisation mais au final, j’en suis toujours sortie grandie ^^ 😉
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C’est surtout entre nous que c’est intéressant. Parce que j’ai pas remarqué d’autres visites de tiers. Je pense que les gens lisent les blogs qu’ils ont l’habitude de lire sans aller forcément voir les liens même s’ils y sont conviés.
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Là, on dit complètement la même chose mais je reconnais que je n’ai pas été très explicite ^^
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C’est un copain à moi qui a fait cette belle BD ! Dire que je l’ai connu tout petit sur les bancs des ateliers BD du festival de Solliès-Ville…
Rah, tout ça ne me rajeunit pas !
😉
Il sera peut-être là au Festival BD de La Seyne sur Mer (dans le Var 😉 en juin prochain, pour ceux qui veulent combiner lecture et beau temps !
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C’est de Jérémie Moreau dont tu parles Champi ?
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Toi… toi… tu connais du beau monde. Je me rappelle déjà Johan Troïanowski !
Il va de toute façon falloir trouver un prétexte pour le mettre ce bonnet de bain !! 😀 Solliès me tente plus ^^
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Tu peux débarquer à Solliès en bonnet de bain, promis tu auras du succès :p
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Pas besoin de banderole comme ça. Le bonnet à effigie de ton avatar et tu me reconnaîtras de loin 😆
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Bon, pas de coup de coeur, pas grave, je te pardonne…! Je dois dire que comme je ne m’attendais à rien de spécial, ce fut une bien agréable surprise !
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C’est toujours le même problème : quand on lit un album trop rapidement après avoir lu plusieurs chroniques enjouées… on s’attend toujours à quelque chose d’énorme !! 😛 Mais j’ai bien aimé quand même 😉
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C’est un album que j’ai beaucoup apprécié également…
Pas de jugements, en effet : qu’aurions-nous fait à la place de ces britanniques ? nous n’aurions sans doute pas agi mieux… et un final décapant d’humour !
Merci de m’avoir rappelé cette légende du singe de Hartlepool…
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Merci à toi de m’avoir invitée à faire cette découverte surtout 😉
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Hu, hu, c’est mon avis qui t’a donné envie de le lire alors ? Je suis flattée ! 😉
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Oui et non car il y a eu aussi les avis de Noukette et Yvan. Mais c’est en ayant connaissance de vos avis respectifs que je me suis retrouvée à acheter cet album alors que ce n’était pas du tout prévu au budget 😛
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La majorité a vaincu les restrictions imposées à ton porte-monnaie… 🙂
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On peut dire ça comme ça oui !! Avec les blogueurs… je ne cherche parfois plus à faire de la résistance en fait 😆
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J’ai adoré cette BD ; tout le monde doit la lire !!!!
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Oui, un bel album qui fait réfléchir.
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