Il y a des albums comme ça, que j’avais repérés… qu’on m’a conseillé mais au fond de moi, je savais très bien qu’il me serait difficile de trouver le temps de les lire…
Puis soudain, nos vies folles sont bousculées. Ce quotidien où habituellement tout se presse, se bouscule, où on se fait happer… soudain… Jupiter imposa le confinement…
Principes de Mécanique céleste :
Premier principe : deux forces, composées chacune de sept affidés, s’opposent.
Deuxième principe : les affidés tentent de toucher leurs opposants à l’aide d’un orbe. Les affidés touchés quittent l’enceinte.
Troisième principe : un cycle s’achève quand tous les affidés d’une force ont quitté l’enceinte. La révolution prend fin quand une force remporte deux cycles.
On est en 2068. Le monde tel qu’on le connait aujourd’hui n’existe plus. Le paysage urbain a été recouvert par les eaux, les populations sont parties. Tout est en friches, en ruines. Nous sommes à Pan, lieu que l’on avait coutume d’appeler « la forêt de Fontainebleau ». C’est désormais un lieu sauvage, une forêt revêche, rebelle. Des hordes de pirates y font la loi. Les rares humains des alentours vivent en solitaires. Wallis et Aster quant à eux font équipe. Lui est rêveur, trouillard et constamment plongé dans ses lectures, elle est nerveuse, tête brûlée et sans cesse sur le qui-vive.
Le cœur névralgique de la communauté humaine est la Cité agricole de Pan. C’est l’Age de bronze ou presque. D’anciens objets de notre ère se marchandent de façon plus ou moins légale. Cette communauté de Pan s’organise de façon archaïque. Elle est mise à mal lorsqu’une délégation de Fortuna fait irruption dans leur vie. L’ambassadeur de Fortuna ne leur laisse que peu d’alternatives : accepter la protection de la République de Fortuna face aux pirates en échange de quoi, ils devront verser un quatre de leurs récoltes de riz… ou défendre leur indépendance par les armes. Acculé, le représentant de Pan demande l’arbitrage par la Mécanique céleste.
« Selon les termes de la Mécanique céleste, vous serez quittes si vous gagnez. Si vous perdez, vous nous reverserez 50% de votre récolte. »
Une équipe de sept joueurs est alors composée. Quatre garçons et trois filles. Wallis et Aster sont de la partie.
Voilà le postulat de départ qui permet de mettre l’histoire sur les rails. Le sport sert ici de métaphore pour parler des luttes de pouvoir et de la domination que peut (chercher à) exercer une nation face à une autre. Fourberie, coups bas, tentative d’intimidation…
Graphiquement, je reconnais que le travail de Merwan sur cet album ne m’attirait pas outre mesure. La veine graphique et ses couleurs légèrement délavées, l’action visiblement au cœur du récit… autant d’éléments qui ne m’auraient certainement pas conduit à mettre l’album dans ma besace pour un achat. Pourtant, cet album m’a été conseillé à deux reprises… alors forcément, ça méritait réflexion.
Si j’ai mis un peu de temps à trouver mon rythme de lecture, force est de constater que ce n’est en rien la faute au duo de personnages principaux. Un grand échalas, intello et pétochard, donne la réplique à une jeune femme impulsive et prosaïque. Le duo se complète à merveille et permet à l’auteur de jouer d’humour avec les interactions de ces deux personnalités qui sont aux antipodes l’une de l’autre. La palette de personnages secondaires est tout aussi haute en couleurs. Dans l’ensemble, ils font tous preuve d’un furieux sens de la répartie et placent quelques succulentes boutades.
La société telle qu’elle est devenue offre également à Merwan une grande liberté. De-ci de-là, des propos titillent notre curiosité puisqu’on comprend bien vite qu’il s’agit effectivement de la France… mais que la France telle que nous la connaissons a vécu un cataclysme. Tout est laissé à l’abandon. La végétation a déjà recouvert une bonne partie des belles demeures de Fontainebleau, des tanks encore confis des cadavres de militaires gisent au milieu d’une ville fantôme. Les causes de ce désastre, nous les apprendrons au fil de la lecture. Et quand on referme l’album, aucune question reste sans réponse.
Le scénario tolère assez peu de temps morts. La lecture est entrainante et malgré les complications que rencontrent nos héros, ils ne perdent jamais leur bonne humeur et se montrent inventifs pour contrer la situation qui n’est jamais à leur avantage. De bout en bout, le sport est utilisé pour dénoncer les stratégies fourbes qui sont utilisées pour qu’une nation prenne l’ascendant sur une autre. C’est ludique, il y a plusieurs degrés de lecture… un bon album.
Une lecture que je partage pour « La BD de la semaine » et que l’on retrouve aujourd’hui chez Stephie.
Je ne le mets pas dans mes priorités mais à l’occasion pourquoi pas !
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Oui, je l’avais dans ma PAL et puis j’ai profité du confinement pour découvrir l’album ^^
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coucou ! j’espère que tu vas bien. ça me plaît assez, les dessins ne me dérangent pas… bref, je note!
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Oui tout va bien 😉 J’espère que toi aussi.
Curieuse de te lire sur ce titre du coup, histoire de savoir si la mayonnaise a pris pour toi aussi 🙂
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Tiens, toi aussi tu as fait dans l’anticipation aujourd’hui ! Assez flippant le monde tel qu’ils nous le décrivent n’empêche…!
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Oui, on est tombées à peu près à la même période dis donc ^^
« Mécanique céleste » a l’air d’un un peu plus entrainant et ludique que « Préférence système » cela dit.
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Le duo de personnages semble bien sympathique, je note. Merci pour la découverte. 🙂
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Oui, un beau duo. Bien complices, drôles et qui ne se laissent pas abattre. Un agréable moment de lecture en somme
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Je ne suis pas fan du graphisme… ni des BDs full action, en fait. Du moins, pas ces temps-ci. Peut-être une autre fois.
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C’est vrai qu’on tricote un peu plus sur les raisons qui ont conduit à ce changement brutal d’organisation sociale. Mais l’intrigue est très bien ficelée. J’ai bien aimé 😉
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j’adooooooooore la couv’; du coup je note !!
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Je pense qu’il te plaira cet album oui ! 😉
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très intéressée !
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Hâte de te lire alors 😉
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Quand tout cette période sera derrière nous, je recommencerais, peut-être, à lire des livres d’anticipation… Pas maintenant . 😉
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Je comprends 😉
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Jusqu’à présent, je n’ai pas réussi à m’y plonger (je l’ai déjà feuilleté), mais ton billet m’incite à le faire (… un jour 😉 !).
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Alors un jour je pourrai te lire sur cet album 🙂
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Pas une lecture pour moi en ce moment, mais je note pour une virée à la bibliothèque quand elle rouvrira, sait-on jamais ?
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Je suis partie dans la lecture sans prendre connaissance du synopsis.
Un ami m’avait chaudement recommandé cette lecture. Puis un copain de mon fils lui a offert à son anniversaire. Le loustic a adoré et il voulait que je le lise pour pouvoir en parler. J’ai sauté sur l’occasion (tu penses bien ^^) mais c’est vrai que si j’avais eu à me décider en librairie… vu le dessin, je pense que je n’aurais pas acheté
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Pas trop trop mon style mais ça pourrait me plaire, à l’occasion pourquoi pas donc.
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Le propos est intéressant en tout cas. Imaginer que l’indépendance d’une nation dépende du résultat d’une partie de « balle au prisonnier » … c’est osé mais c’est un postulat de départ qui m’a plu 😉
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J’aurais tendance à dire que je suis friande d’anticipation depuis un petit moment. Mais là, depuis un mois, on a tellement l’impression que c’est devenu notre quotidien, ce futur effrayant des blockbusters américains…
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Il ne me serait pas venu à l’idée de comparer ce titre avec un blockbusters américain. Déjà parce que Merwan est un auteur français et qu’il n’y a pas à faire, au niveau du rythme, de la décharge de testostérone, de la veine graphique (qui est quand même assez naturelle… on est hyper loin des trucs siliconés travaillés à la palette graphique hein) et puis le reste, il n’y a rien qui m’aurait fait penser à un comic book qui puisse donner lieu à une adaptation à l’écran avec du Bruce Willis dedans 😛
On reste aussi dans de la fiction ; je sais que le monde est dingue mais de là à se dire que demain, les relations internationales seront décidées à une partie de balle au prisonnier…
Puis ça donne un autre regard aussi sur notre rapport au monde, aux autres et à la période que nous vivons. Dans la dernière quinzaine, j’ai lu « Dans la forêt » (de Jean Helgand) et « Amaorostasia » (de Cyril Bonin). Je suis quand même parvenue à m’échapper dans la lecture sans faire en permanence le parallèle à ce que nous vivons aujourd’hui (et si, effectivement, il y a des similitudes). Lire des ouvrages qui apportent de l’eau à notre moulin, qui décale le regard, c’est bien aussi
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Ah je disais juste notre situation à nous devient aussi flippante qu’un blockbuster 😉 pas la BD dont tu parles Mais merci pour ce long message plein de supers infos 🙂
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😆
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