Saga, tome 1 (Vaughan & Staples)

Vaughan – Staples © Urban comics – 2013
Vaughan – Staples © Urban comics – 2013

Clivage. Une planète « perdue dans la lumière froide d’une galaxie mourante. Sur ce monde en guerre, la vie vient d’éclore. Deux amants que tout oppose, Alana et Marko, donnent naissance à Hazel, un symbole d’espoir pour leurs peuples respectifs. L’espoir d’une idée fragile qui devra s’extraire du chaos de Clivage pour grandir, s’épanouir et conquérir l’immensité du cosmos » (quatrième de couverture).

Le tome de lancement de cette nouvelle série signée Brian K. Vaughan (Y le dernier homme) est paru en mars 2013. La publication des tomes 2 (septembre 2013) et 3 (février 2014) ne se sont pas fait attendre. Ces sorties rapprochées viennent confirmer l’entrain du scénariste à enrichir ce space-opera qui nous embarque dans une aventure haletante.

« La paix fut ainsi rétablie sur Continent et Couronne, mais le conflit engloba bientôt tous les autres mondes, et chaque espèce dut choisir un camp : la planète ou la lune ».

L’intrigue se tient parfaitement, à commencer par le contexte socio-politique où l’on découvre une guerre galactique. A l’origine, le conflit opposait les habitants de la plus grande planète de la galaxie et ceux de son satellite naturel. Pour des raisons à la fois stratégiques et vitales, les camps ont délocalisé le conflit sur d’autres astres. Ce postulat de départ est accrocheur et c’est dans ce contexte que nos deux héros se rencontrent et s’amourachent l’un de l’autre alors que tout les opposent.

Le lecteur plonge dans un univers où la magie côtoie les batteries d’artillerie lourde et futuristes. Êtres fantastiques, métaphores de langage (vous avez carte blanche), enjeu politique, stratégie économique, manipulation, pouvoir, romance, filiation, esclavagisme sexuel… tous les ingrédients pour faire de cette lecture un très bon divertissement et proposer, au passage, un critique virulente des dérives de nos sociétés. Et dans cette joyeuse cacophonie, le narrateur n’est autre qu’Hazel, innocent rejeton des deux protagonistes principaux. Une voix-off neutre, descriptive et parvenant à mettre à la portée du lecteur un univers assez complexe.

Le travail de Fiona Staples est efficace. Pour le reste, les mots me manquent lorsque je suis en présence de ce type de graphique un peu trop « propret » à mon goût et très aguicheur quand on voit la palette de couleurs assez toniques retenues pour la mise en couleur. Quoiqu’il en soit, les illustrations sont un bon vecteur pour faire ressortir l’engouement et l’obstination que les héros mettent à se sortir du guêpier dans lequel ils sont enlisés.

PictoOKUne épopée qui promet d’être longue. Le premier tome nous permet d’assister à la formation d’une équipe qui n’obéit qu’à ses propres convictions et dont le leitmotiv est le bien-être de l’enfant.

Série nominée au Festival International de la bande dessinée. Saga a été récompensée de trois Eisner Awards en 2013 (Meilleure série régulière, Meilleur scénariste et Meilleure nouvelle série).

Je remercie Libfly et Urban Comics pour cette découverte.

Les chroniques : Theoma, Planete BD, Dionysos, Yvan.

Extrait :

« – Vous devez être Le Testament. L’Indépendant qui a tué mon meilleur valet.
– Vous parlez de son maquereau ? Ce pédéraste l’avait cherché.
– Il est donc moralement acceptable d’exécuter des gens de tous âges, mais on ne peut faire l’amour qu’à quelques-uns ? » (Saga, tome 1).

Du côté des challenges :

Roaarrr Challenge : Eisner Award (Meilleure nouvelle série 2013, Meilleure histoire continue 2013)

Les lieux imaginaires

Challenge Roaarrr Imagin

Saga

Tome 1

Série en cours

Editeur : Urban Comics

Collection : Insiders

Dessinateur : Fiona STAPLES

Scénariste : Brian K. VAUGHAN

Dépôt légal : mars 2013

ISBN : 978-2-3657-7201-3

Bulles bulles bulles…

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Sage, tome 1 – Vaughan – Staples © Urban comics – 2013

Y le dernier homme, tomes 1 à 7 (Vaughan & Guerra & Sudzuka)

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17 juillet 2002. A la même seconde, partout dans le monde, les hommes meurent, victimes d’un mystérieux fléau. Après une période de panique, de grande détresse et de famine, les femmes se réorganisent peu à peu pour sauver ce qui reste de leurs sociétés. Partout dans le pays (l’essentiel de l’intrigue se passe aux États-Unis), les solidarités se manifestent et certains clans se (re)forment (les Amazones par exemples). Quant les plus humanistes tentent de sauver ce qu’il y a encore à sauver, les extrémistes affichent un excès de féminisme (brulant les icônes et les affiches à l’effigie des hommes).

Au milieu de la confusion, un miraculé : Yorick. Avec son singe Espérluette, ils sont les deux seuls survivants masculins (toutes races ou espèces confondues). Après quelques jours à se terrer dans son appartement, c’est finalement la faim qui conduira Yorick à sortir de son repaire. Il masque son visage pour mieux se fondre dans la masse. Avec horreur, il découvre les stigmates de la catastrophe, tente parfois en vain de cacher sa réelle identité, jusqu’à ce que l’Agent 355 fasse irruption dans sa vie. Elle est chargée de sa protection durant le voyage qui doit conduire Yorick au laboratoire du Docteur Mann, brillante biologiste dont les premiers travaux sur le clonage humain sont prometteurs. C’est le début d’une longue cavale qui s’achevera en dix tomes.

De mon côté, je me contenterais de vous présenter les sept premiers tomes de cette aventure. Je n’accroche pas à la totalité des éléments de l’intrigue, mais la lecture est facile et très agréable. Le rythme enlevé de la série nous embarque. La découpe des chapitres/fin de fascicules incite largement à prendre le tome suivant pour connaître la suite des choses, chaque fin d’album nous laissant vraiment à un moment charnière de l’évolution de l’histoire. Je reprocherais tout de même à certains dénouements d’être trop prévisibles, à certains rebondissements de l’être tout autant.

Roaarrr ChallengeLe début de la diffusion de cette série (en France) date de 2004. Mais Semic n’ira pas plus loin que la publication des deux premiers tomes, laissant les lecteurs en attente pendant deux ans, jusqu’à ce que Panini Comics reprenne la réimpression en 2006. Imaginé par Brian K. Vaughan, cette histoire exploite des ficelles qui ont déjà fait leurs preuves maintes fois : un trio qui se constitue rapidement avec trois personnalités hautes en couleurs (aussi différentes que complémentaires), de l’humour, du suspens, des sentiments… et l’affaire est dans le sac. Le tout accompagné d’un graphisme réaliste, le trait de Pia Guerra (une dessinatrice) est doux. A partir du tome 6, Goran Sudzuka (un auteur croatien) réalise les visuels de certains chapitres. Leurs styles étant très proches, c’est un atout majeur puisqu’on remarque peu le changement de dessinateur. L’aspect graphique d’Y le dernier homme est proche de celui de Fables : un dessin efficace qui a la finesse de ne pas s’auto-étouffer avec de multiples codes visuels. La colorisation des albums est ludique, les couleurs sont soutenues… un travail réalisé à la palette informatique et une découpe cinématographique des planches. La série a obtenu l’Eisner Award de la meilleure série régulière en 2008.

PictoOKUn bon divertissement qui allie suspens, humour et thriller scientifique. Je suis curieuse de découvrir la suite, mais qu’il se passe une semaine ou trois mois avant d’avoir les albums en main… peu m’importe. J’apprécie mais pas au point d’être accro ! Je sors tout de même satisfaite de cette lecture.

L’avis plus convaincu de Cruchot (tomes 1 à 6), celui de Kaktusss (tome 1) et de MonsieurO (tomes 1 à 5).

Y le dernier homme

Challenge Fins du monde

Série terminée en 10 tomes

Éditeur : Panini Comics

Collection : 100% Vertigo

Dessinateurs : Pia GUERRA & Goran SUDZUKA (du tome 6 au tome 9)

Scénariste : Brian K. VAUGHAN

Dépôt légal : entre janvier 2004 (tome 1) et avril 2010 (tome 10)

ISBN : …