« Elle est là.
A l’endroit exact où bat mon cœur et quelque part sous ces flots bleus.
Je suis là.
A l’endroit exact où les cosmographes inscrivaient jadis sur leurs cartes Hic sunt sirenae – Ici sont les sirènes ».
Ange a été élevé par son oncle, un marin pêcheur. Sa mère est morte en le mettant au monde quant à son père, il a préféré prendre la fuite plutôt que d’assumer sa paternité. Malgré tout, il était heureux avec son oncle jusqu’à ce que celui-ci disparaisse en pleine mer par une nuit de gros temps. Ange n’était alors qu’un enfant.
Au lendemain du naufrage de son oncle, Ange se porte au secours de Swidja, une jeune sirène. Il l’assistera durant toute sa convalescence. Peu à peu, une histoire d’amour va naître entre ces deux êtres mais la guerre éclate et les sépare… A son retour des tranchées, Ange postule pour le seul emploi capable de le soustraire à toute vie sociale et de le rapprocher de celle qui a jadis fait chavirer son cœur. Il devient gardien de phare…
Je m’appelle Ange, mais depuis mon retour de la guerre, on m’appelle Gueule cassée. Ici, il n’y a rien ni personne pour me rappeler chaque jour que j’ai la gueule d’un monstre. La gueule à faire peur.
Mes chroniques sur Gueule d’amour et sur Au vent mauvais (dernier album de Rascal) avaient permis à Jérôme d’attirer mon attention sur Le phare des sirènes. Il aura fallu que Jérôme force un peu les choses et m’offre cet ouvrage pour que je me décide enfin à le lire. Même traitement à l’égard de Noukette… nous donnant ainsi l’opportunité de réaliser une lecture commune à trois lecteurs.
Le fait de savoir que je tenais entre les mains un ouvrage d’une rare qualité n’a pas fait taire mes appréhensions (ouvrage jeunesse = difficulté à trouver la distance appropriée à l’égard du récit, me privant souvent de la possibilité de profiter pleinement de l’aventure…). Quel ne fut donc pas mon étonnement de constater que très vite, cet ouvrage m’a happée.
Dès la première page, j’ai été conquise par la nostalgie et la tendresse du témoignage de ce gardien de phare. Rascal a su créer une ambiance intime, l’heure est à la confidence et la retenue du personnage exclu toute forme de voyeurisme. Ce récit dispose du juste équilibre entre les éléments dévoilés et ce qui est suggéré au lecteur… lui laissant ainsi la possibilité d’investir à sa guise l’histoire de cet homme pour qui chaque étape de la vie est une souffrance. Malgré les deuils qui ont entaché sa jeunesse, l’amour impossible, l’enrôlement forcé et la plongée dans les horreurs de la guerre… ce héros anonyme s’accroche à ses espoirs pour ne pas partir à la dérive. Serait-il devenu fou s’il n’était parvenu à se réfugier dans un monde imaginaire ?
Le travail de Régis Lejonc est propice au voyage. Ses illustrations à la craie grasse atténuent beaucoup la dureté des propos du narrateur et créent une ambiance graphique à la croisée entre réalité et monde onirique. Libre à chacun de choisir s’il franchira la frontière ténue entre ces deux univers, s’il acceptera d’être affecté par les maux du gardien de phare ou s’il préférera rêver à un jour meilleur…
Très bel ouvrage dans lequel on plonge très facilement aidé en cela par une narration à la première personne. Durant la lecture, nos sens sont en éveil et nos émotions sont à fleur de peau.
Superbe compte-rendu sur Yakalire qui présente des avis d’enfants (CM1-CM2) et une interview de Régis Lejonc que je ne me lasse pas de relire.
La chronique de Mademoiselle Armance.
Une lecture que je partage avec Jérôme et Noukette. Je vous invite à découvrir leurs avis 😉
Extrait :
« Je suis gardien de phare. J’éclaire la nuit des hommes » (Le phare des sirènes).
Le phare des sirènes
Récit illustré
Editeur : Didier Jeunesse
Collection : Les Albums
Auteur : RASCAL
Illustrateur : Régis LEJONC
Dépôt légal : octobre 2007
ISBN : 978-2-278-05718-4
Bulles bulles bulles…
J’aime cet album d’mour et je suis tellement contet d’avoir partagé cette lecture commune avec vous deux. Comme tu dis, un ouvrage d’une rare qualité. Pas tous les jours que l’on a la chance de tomber sur une telle pépite.
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Merci de m’avoir fait découvrir cet ouvrage Jérôme 😉
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Comme toi, j’ai plongé tête la première dans cette petite merveille… Un régal pour les yeux, et quelle force ! Merci pour le lien de l’interview de Lejonc, je m’empresse d’aller lire tout ça !
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Je l’ai encore relue hier matin ! J’aime beaucoup ses réponses !!
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Faites le silence pour que ma sirène me ramène à son rocher
où me fracasser sans peine… et sans regret…
Jack pris dans les filets de ce billet…faut que je le lise ce titre^^
Bon j’ai mis la même com’ pour les 3 billets…ils sont tous les trois magnifiques…et surtout complémentaires…bravo…j’ai juste une « furieuse » envie de lire ce titre maintenant^^
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Comme je te comprends. Rien qu’à lire les chroniques de Jérôme et de Noukette, j’ai eu envie de le relire (et ce sera le cas… avant la fin de la semaine :P)
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Oh la merveilleuse trouvaille. Je lis vos articles avec bonheur et ne peux que me résoudre à l’acheter…
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Superbe trouvaille oui… C’est signé Jérôme !! Alors forcément… 😀
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Il semble superbe, cet album ! Un titre tentateur 😉
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Fonces !! Tu vas aimer !! 😉
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Je le veux, je fonce chez mes libraires jeunesse demain !
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🙂
Je reconnais qu’en s’y mettant à 3, on ne vous laissait pas la possibilité de résister ^^
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Comment résister quand vous vous y mettez à trois ? Je n’ai qu’une envie : le lire et vite !!!
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Voilà, je venais juste de me faire la réflexion après avoir fait un tour chez Noukette et Jérôme ce matin. J’allais y prendre les réponses à mes commentaires, je t’ai vu intervenir chez eux aussi… tu n’as même pas cherché à te débattre ou à résister 🙂
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