Jolies Ténèbres (Vehlmann & Pommepuy & Kerascoët)

Jolies Ténèbres
Vehlmann – Karascoët © Dupuis – 2009

Des petits personnages aux allures enfantines sortent du corps d’une enfant. Ils en avaient fait leur demeure. La fillette étant décédée, le corps se décompose et ces petits êtres mystérieux sont contraints de plier boutique.

Dehors, Aurore va tenter de tisser une solidarité entre ses compagnons d’infortune. C’est sans compter les mesquineries de chacun.

J’avais lu et entendu beaucoup de bien sur cet album. J’ai vu fleurir le terme de « chef d’œuvre » ça et là et j’ai sauté sur l’occasion de le lire lorsqu’on me l’a conseillé dans le »Faites-moi lire » de décembre. Je dois dire que c’est chose faite depuis un moment mais qu’il m’a été difficile d’en parler.

J’ai pris soin de lire, voire de relire les avis de mes confrères blogueurs de kbd (Yaneck, Vicklay, Lunch) avant de me relancer une seconde fois dans ce one-shot. Rien n’y fait.

Je suis en tout point d’accord pour dire que les graphismes sont de toute beauté. L’atmosphère est conviviale, les grands yeux de ces petits personnages nous font fondre, ils ont l’air si naïfs, si candides ! Mais sur ces visuels, un scénario implacable. Simple, il va à l’essentiel…

… l’ensemble est malsain. Chaque personnage rivalise de cruauté, d’égoïsme, d’égocentrisme. Voir la pauvre Aurore se débattre au milieu de cette petite communauté d’êtres dont on ne comprend pas clairement la provenance et le sens (l’utilité aussi) de leurs existences… est pathétique. « Jolies Ténèbres » : oui, je rejoints Yaneck lorsqu’il identifie qu’on oublie rapidement le titre de l’album en étant face à de telles ambiances. Je suis aussi d’accord pour applaudir l’exercice de style : le contraste visuels chaleureux / cruauté des personnages est frappant. Mais ce ne sont réellement pas de belles personnes qui peuplent cet ouvrage. C’est malsain, glauque. Ça me renvoie encore à LEtat Morbide. Quel est le message à comprendre ? Que veut-on nous dire ? Encore un ouvrage basé sur des clichés ? Encore un album pseudo-intello ? Franchement, ça m’ennuie. Cet album est bien évidemment allé à Angoulême en janvier dernier, pour en revenir bredouille… pour une fois, je me retrouve assez bien dans ce positionnement.

pictobofpictobofMacabre. Une lecture difficile qui m’a mise mal à l’aise, qui ne m’a rien appris, ne m’a pas fait voyager (ce que l’on peut à minima attendre d’une BD) et encore moins réfléchir. Je trouve ça de mauvais goût, mais tous les avis sont dans la nature !

Je vous oriente de ce pas vers Dame Harpye pour une chronique plus objective.

Jolies Ténèbres

Challenge Bu / Lu
Challenge Bu / Lu

One Shot

Éditeur : Dupuis

Dessinateur : KERASCOËT

Scénariste : Fabien VEHLMANN & Marie POMMEPUY

Dépôt légal : mars 2009

ISBN : 9782800142388

Bulles bulles bulles…

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Jolies Ténèbres – Vehlmann – Kerascoët © Dupuis – 2009

Auteur : Mo'

Chroniques BD sur https://chezmo.wordpress.com/

23 réflexions sur « Jolies Ténèbres (Vehlmann & Pommepuy & Kerascoët) »

  1. Ouf, je ne suis pas la seule. Je peux dire que j’ai detesté cet album et qu’il m’a laissé avec un sentiment de malaise. C’est peut-être un chef d’oeuvre mais qui ne m’était pas destiné.

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  2. Pourtant, je l’ai chroniqué quelque part. D’ailleurs avec ma note , cette BD ne risque pas de monter vite dans le classement de Yannick! C’est vrai que nos goûts se rejoignent souvent.

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  3. il y a des Bd qui sont space dans la vie !!! Celle ci en fait partie … spécialement ténébreuse ^^ Voyage très difficile, âme sensible … Oui, vraiment bien fourni, ton blog, Valérie 🙂

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  4. L’histoire est une parabole sur la cruauté des enfants. Chacun de ces « petits êtres » représente un défaut (envie, colère, jalousie…) incarné par un personnage de conte pour enfant. L’album part du principe que les enfants sont des êtres innocents mais cruels. L’oxymore du titre représente on ne peut mieux l’ambivalence de l’histoire, tout à la fois acidulée et morbide. Il est clair qu’il vaut mieux être prévenu avant de se lancer dans cet album qui ne laissera personne indifférent (et c’était voulu par les auteurs). Prenez le comme une fable … et un défouloir. J’en profite (lâchement) pour vous proposer un autre point de vue (au hasard, le mien), à consulter sur kroniks.net

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  5. Heuuu… On dit « les KERASCOET ». Il s’agit de Marie POMMEPUY (belle comme un coeur) et Sébastien COSSET (le veinard qui partage sa vie)…

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  6. Ah la vache ! ce que tu es dure avec cet album ! Bon effectivement, cet album donne des avis contrastés : chez mes collègues, c’était soit le coup de coeur soit le dégout. Pour ma part, j’ai beaucoup aimé (mais pas un coup de coeur non plus). Je rejoins plutôt l’avis de Cruchot qui parle de toutes les petites cruautés qu’on retrouve chez les gamins et d’une version sous forme de conte. Bref, je sais qu’il est inutile de te convaincre ^^ mais je tenais à exprimer mon appartenance à l’autre camp lol

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  7. C’est aussi cruel que les gamins qui s’amusent à découper une abeille ou que sais-je encore… C’est malheureusement assez courant. Moi j’ai bien aimé justement ce mélange de crauté et d’innocence 🙂 Enfin bref, je n’ai pas lu le gout du chlore, je ne pourrais donc pas me battre avec toi sur cet album là 😉

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  8. a croire que les femmes n’adhèrent pas contrairement aux hommes. Sinon, je rejoins ce qui a été dis en bien sur cet album. Moi je l’adore.

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    1. Je crois que c’est nécessaire parce que je suis une des rares lectrices a ne pas avoir apprécié cet album. La raison m’échappe toujours… mais je n’ai pas le soupçon d’une envie pour remettre le nez dans ce fichu ouvrage. Quel mauvais souvenir me concernant ! ^^

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