Say Hello to Black Jack, tome 1 (Sato)

Say hello to Black Jack
Sato © Glénat – 2004

Jeune diplômé en médecine, Eijirô SAITÔ débute son internat au CHU de Eiroku à l’âge de 25 ans. Le jeune homme est ambitieux mais la réalité hospitalière japonaise va le contraindre à revoir ses motivations et l’engagement pour son métier.

Une belle critique du système hospitalier japonnais que voilà !

Ce premier tome prend réellement le temps d’installer la série. D’où un côté un peu austère car quantités d’informations nous sont données sur le fonctionnement du système hospitalier japonais, son organisation formelle, ses méthodes de décisions informelles, ses financements et, bien sûr, l’Internat. Quelques statistiques sont injectées dans le récit mais… jugez plutôt : « Les résultats d’une enquête menée auprès de 79 hôpitaux universitaires montrent que seuls 2% des CHU interdisent aux docteurs en formation de travailler la nuit. 80% des internes qui font des baïto la nuit se retrouvent totalement livrés à eux-mêmes, sans aucun encadrement. Plus de 90% de ces débutants admettent exercer la peur au ventre ».

Sonnée, c’est au cinquième chapitre de ce tome qui en compte 7 au total, que j’ai commencé à sortir la tête de l’eau en même temps que le personnage principal. Encore ballotté par les événements et choqué par certains constats, il parvient petit à petit à prendre le recul nécessaire et poser un regard plus critique que passionné. L’écœurement initial laisse place à la hargne.

J’ai eu assez de mal à m’attacher aux personnages. Les choses montent petit à petit et on se rend compte que l’accroche s’est faite quand on ferme l’album. J’ai maintenant envie de savoir la suite et ce docteur en herbe m’intéresse. En ce qui concerne la manière dont le thème est traité, je serais bien incapable d’en tirer quoi que ce soit. Ça me semble crédible tant cette organisation est abjecte. Je ne me rends absolument pas compte de la véracité des propos, j’ai pris les choses au premier degré et, en lecteur inconscient, je m’en remet totalement à l’auteur. Je rallie naturellement la cause défendue par Eijirô SEITÔ lorsqu’il s’indigne de la condition de certains patients et de la manière dont une intervention chirurgicale se décide. Le titre de la série prend rapidement son sens : les patients sont soumis à un « coup de poker » qu’ils n’imaginent même pas.

Graphiquement, je ne trouve rien d’original à cette série excepté un point appréciable : on identifie très facilement les personnages. Il y a peu de scènes « trash » mais, lorsque c’est le cas, le visuel nous retourne le ventre et contribue à faire monter la pression largement insufflée par les dysfonctionnements abordés et l’énorme remise en cause (personnelle et professionnelle) du jeune interne.

Cette série a fait grand bruit au Japon au moment de sa sortie… idem pour son adaptation télévisée.  Pour le moment, 13 tomes parus en France (le 13è et dernier tome a été publié en août 2006) et une série mise en « stand-bye » par l’auteur…  Glénat semble décidé à poursuivre la publication dès qu’une suite sera produite, tant l’intérêt des lecteurs est palpable. SHTBJ se compose de plusieurs cycles, je vous laisse naviguer sur Bedetheque pour en prendre connaissance.

Intéressant, malgré la difficulté de rentrer dans cet album (les informations affluent). Un long premier tome qui pose les bases de la série… la suite semble prometteuse. Un Manga inquiétant qui démontre l’existence d’une médecine à deux vitesses.

La chronique de Jeangs et celle de Krinein.

Extraits :

« Le moindre acte médical fait par un toubib est entièrement comptabilisé par un système de points. Une injection rectale, c’est 42 points… une prise de sang, 12. Le total des points est payé aux médecins par la Caisse des Assurances-Maladie. Et un point, c’est 0.08 euros. C’est la norme (…). Mais dans le cas des accidents de la route, c’est un peu différent. Les frais médicaux sont couverts par les assurances automobiles. Dans ce cas, le « coût à l’unité », c’est-à-dire la valeur d’un point, est laissé à la libre discrétion du médecin (…). Ici, on n’accepte que les accidents de la route » (Say hello to Black Jack).

Say Hello to Black Jack

Tome 1 : Chroniques du Service de chirurgie

Série en cours (13 tomes publiés à ce jour)

Éditeur : Glénat

Collection : Manga

Dessinateur / Scénariste : Syuho SATO

Dépôt légal : mai 2004

ISBN : 2-7234-4732-4

Bulles bulles bulles…

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Say Hello to Black Jack, tome 1 – Sato © Glénat – 2004

Auteur : Mo'

Chroniques BD sur https://chezmo.wordpress.com/

16 réflexions sur « Say Hello to Black Jack, tome 1 (Sato) »

  1. Une petit référence au Black Jack de Tezuka dans le titre (et un peu) l’inspiration. Très bonne série en tout cas, on attend la suite depuis… ouep tout ça. Pas certain que… Dommage. J’aime bien la présentation de l’univers médical… ça fait un peu peur quand même. ça me rappelle les premiers tomes de « Monster » d’Urasawa, un univers médical cynique.

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  2. Ah, Say Hello to BlackJack. C’est une très bonne critique du système médical Japonais, et là où ça secoue notre esprit, c’est quand on compare au nôtre surtout ! L’intérêt dans ce manga, que tu découvriras au fil des tomes, c’est que notre jeune médecin est balloté entre les différents services, et ceci pour mieux nous montrer les lacunes de ceux-ci. Ils en ont tous, de la natalité au traitement du cancer. Un manga dur, qui nous arrache même le coeur par moments. Les changements de services sont parfois bouleversants. Et le tout en étant très instructif.

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  3. C’est peut-être novateur pour le japon, comme critique, mais pas du tout pour la France. Me suis fait chier. Définitivement, Urgence, y’a que ça de bien.

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  4. Il me tente bien ce Say Hello To Black Jack, d’après ce que tu en dis ça me fait un peu penser à Team Medical Dragon de Taro Nogizaka, qui critique aussi pas mal le système médical japonais et que je trouve bien sympa. Du coup je rajoute celui là à ma liste de mangas à acheter ^^

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  5. Oui en effet c’est assez énorme et le pire c’est que je continue à en acheter des tonnes et des tonnes alors que j’ai déjà des années de lecture en retard lol. Evidemment ça aurait été trop beau que je n’oublie rien, mais en effet j’ai oublié Okko et Say Hello, bon ben j’y retourne lol

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  6. Oui c’est tout à fait ça, d’un autre côté ça aide à faire de belles découvertes ^^ Pis moi j’ai un autre souci, c’est que comme je bosse en bibliothèque, j’en vois passer un paquet de super à lire, ça aide pas non plus à faire baisser sa PAL et LAL ^^’

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  7. Ah ben du coup moi je pourrais y passer mes nuits si je voulais lol (remarque même maintenant j’aurai rien contre la nuit dans un magasin de jouets lol) Mais en effet, je ne suis pas à plaindre ^^

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  8. Ah oui c’est bien vrai que sans les piles c’est moins sympa (et comme les 3/4 des jouets portent la mention piles non incluses c’est moyen -_-‘) Après pour la nuit dans la bibli vaut mieux une bonne lampe de poche et des piles vu que le bâtiment est pas censé être éclairé au milieu de la nuit lol (et lire dans le noir c’est pas trop pratique ^^’)

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