Lucille a 16 ans, elle vit seule avec sa mère. Mal dans sa peau, timide, l’adolescente vit une solitude forcée. Elle est prise au piège dans un petit cocon maternel étouffant et source de conflits. Fringues, maquillage, sorties sont des sujets épineux que sa mère refuse d’aborder. Tout est axé sur la réussite scolaire de Lucille le reste importe peu. Même l’anorexie de cette dernière, source fréquente d’inquiétudes quant à son pronostic vital, ne rend pas cette mère plus aimante, plus attentionnée, plus à l’écoute de sa fille…
Dans ce petit port de pêche, Lucille n’est pas la seule à souffrir. Il y a aussi Arthur dont la vie est tout aussi mortifère. Une mère soumise, des frères encombrants, un père alcoolique … Arthur a passé son enfance à compter les verres que ce dernier s’enfilaient après ses longues journées en mer. Son père souhaite qu’il devienne marin, Arthur lutte contre cet avenir tout tracé. Pourtant, il n’a pas d’autre alternative, pas de projets, pas d’ambitions… Sa vie n’est qu’une douleur, son père le rejette et les autres gamins de son âge en payent le prix fort. Arthur s’est imposé comme leur chef charismatique et les petits jeux sataniques qu’il a instauré, en guise de bizutage, sont un piètre défouloir à sa souffrance.
Un jour, Lucille et Arthur se croisent. Leur rencontre va être un pied de nez à la morosité de leurs vies.
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Lucille est un « petit pavé » de 500 pages qui se lit à la vitesse de la lumière. L’album nous plonge en apnée dans le quotidien morose de deux adolescents malmenés par la vie, avant de nous en extraire plus de 200 pages plus loin… à la limite de la suffocation.
L’accueil réservé au lecteur est austère. Au niveau narratif : mélancolie, vies ordinaires, violences morales et physiques, autodestruction, relations mère-fille / père-fils, tabous et héritages familiaux… sont les thèmes rencontrés. On sent les personnages principaux étrangers à eux-mêmes, rongés par une souffrance profonde et, pour y faire face, l’un se perd dans des déviances alimentaires pendant que l’autre se réfugie dans des pratiques mystiques. Comment donc imaginer prendre plaisir à côtoyer pendant 500 pages des pauvres gens, des carcans sociaux et de tristes prisons de l’âme ? D’autant qu’il ne semble y avoir aucune possibilité de changement… juste d’immenses solitudes. Mais on remarque rapidement la pertinence de l’approche de Ludovic Debeurme qui ne juge pas ses personnages. Les qualités de ce récit sont nombreuses, à commencer par l’absence de pathos. Beaucoup de tact dans son approche qui place le lecteur en situation d’observation, Debeurme nous laisse seul face à Lucille et Arthur. Leurs réflexions nous mettent à mal, certains passages sont très durs. Ils nous transmettent leurs tristesses, leurs peurs… De nombreux passages muets nous permettent de matérialiser leurs états d’esprits et donnent de la consistance à leurs sentiments/émotions. La page se tourne facilement malgré l’appréhension de ce qu’on peut y trouver ensuite.
Le graphisme fait écho à la trame narrative puisque Ludovic Debeurme croque du bout de son crayon ses personnages et parvient avec justesse à exprimer leur mal être. L’auteur n’épargne pas ses personnages. On découvre Lucille dans ses habitudes suicidaires, son corps est frêle et vouté. Arthur étouffe dans la haine qu’il nourrit à l’égard des autres. L’auteur évite tout recourt au détail ornemental qui pourrait rassurer le lecteur… il a plutôt celui de la ride, du cerne, ou de la goutte de transpiration. Des fonds de planches blancs et l’absence d’un découpage « par case » renforcent l’impression que les personnages sont livrés à eux-mêmes, comme perdus dans le vide de leurs existences.
Puis, arrivés à la moitié de l’album, un changement s’opère. Lucille et Arthur se rencontrent, leurs vies changent tout comme leurs regards sur le monde environnant. Ils s’acceptent peu à peu mutuellement, puis individuellement. La même mutation s’effectue au niveau des dessins. Initialement grossiers, ils vont peu à peu dégager une sorte de force tranquille. Les personnages deviennent beaux, ils s’épanouissent. Leur spontanéité est prenante, leur sincérité reste intacte. On respire enfin, tout ce blanc oppressant de la première partie de l’album s’évapore pour devenir rassurant. On passe de la mélancolie à l’espoir, de la résignation à la liberté.
Magnifique album qui a reçu, en 2006, le Prix René Goscinny et le Prix Région Centre (Festival BD Boum).
Une lecture que je partage avec Mango et les participants aux
Une double claque cet album ! Au niveau graphique, l’album de Ludovic Debeurme est intéressant puisque sans changer son trait, il parvient à créer deux temps de lecture marqués par des atmosphères propres. La métamorphose et le parcours de ces adolescents m’ont complètement convaincue. Une première partie d’album qui n’est cependant pas évidente mais, si le lecteur s’accroche, le plaisir de lecture est au bout du chemin.
L’avis d’Oliv et celui de Lorraine.
Extraits :
« J’ai si froid la nuit… je voudrais dormir sans fin. Qu’un rêve m’emporte. Mais je me réveille et je dois tout recommencer. Me nourrir pour survivre alors que chaque bouchée est un supplice. Du poison dans ma gorge. Je veux être vide… légère… la nourriture me remplit. Ce poids dans mon estomac me répugne. Il faut purger ses entrailles. Réduire cette charge qui me pèse. Devenir si frêle… et s’envoler » (Lucille).
« La viande que l’on retourne dans la bouche a un gout de fer… de mort… Je la crache à ta gueule maman » (Lucille).
Lucille
Série en cours
Éditeur : Futuropolis
Dessinateur / Scénariste : Ludovic DEBEURME
Dépôt légal : janvier 2006
ISBN : 9782754800518
Bulles bulles bulles…
Le thème et l’univers graphique (500 pages avec ce trait si épuré !) ne me tentent pas du tout mais je veux bien croire que l’auteur a réalisé une oeuvre que l’on peut qualifier de remarquable.
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Oui. A vrai dire, j’ai un moment pensé que je ne parviendrais pas à terminer cet album. Le changer de ton, de rythme en cours de lecture y est pour beaucoup… j’ai hâte de lire Renée maintenant
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Je l’ai déjà feuilleté à plusieurs reprises et j’ai jamais voulu le lire, il avait l’air super dur… Peut-être un jour, si tu dis que la 2ème partie est plus positive…
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Oui il est dur mais ça vaut vraiment le coup. J’avais lu un court billet de lecture (je ne sais plus chez qui ! :oops:) dans lequel la blogolectrice expliquait que le livre lui était tombé des mains avant la moitié de l’album. Je peux donc comprendre qu’elle ait une vision très terne de cette lecture. Pourtant, l’album mérite vraiment qu’on dépasse nos appréhensions. J’utilise rarement ce terme car je le trouve un peu « fourre-tout », mais Lucille est un roman graphique d’une grande qualité. Pas plus dur, pas moins dur que Precious je pense, mais dans un autre genre 😉 (impossible d’accéder à canalblog ce matin ! grrr)
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Canalblog débloque depuis plusieurs heures ! Pas moyen d’atteindre certains billets qui se lisent pourtant sur GR!
Tu sais que j’aime beaucoup les romans graphiques alors si tu dis que la deuxième partie est plus positive et apporte de l’espoir, alors oui, je le lirai si je le trouve .
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Oui, si la première partie t’es difficile, il faut vraiment que tu gardes en tête que c’est dans la seconde partie que tout prend du sens. Les personnages sont plus libres, vraiment un très beau travail que nous a livré Debeurme. J’espère que la lecture te plaira
PS : moi je ne parviens pas à accéder à Canalblog ce matin ^^
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Suis fan aussi depuis des années! Il faut à présent que tu découvres la suite, « Renée »!
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oui, je suis très très tentée par Renée
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J’ai adoré ce « Lucille » et j’ai pris une claque semblable à la tienne.
Je ne savais pas qu’il y avait une suite, bonne nouvelle ça !
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Et les avis que j’ai lus sur Renée sont très bons également 😉
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Je n’avais pas trop accroché au graphisme … un peu trop simple pour moi et pourtant, quand on lit, il est suffisant pour véhiculer toutes les émotions et idées de l’histoire 😉 C’est une lecture qui m’avait beaucoup plu mais pourtant, je garde un souvenir assez flou de l’histoire … je crois qu’il faudra que je le relise avant d’aborder le tome 2 (quand il arrivera à la biblio !)
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oui, c’est un graphisme étonnant. Le fait de feuilleter l’album ne permet pas de se rendre compte de ce qui se dégage du récit.
Renée est en vente depuis un trimestre je crois. Je ne sais pas combien de temps ta biblio met de temps pour faire entrer les nouveaux albums…
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Déjà lu un avis très enthousiaste sur cete BD mais j’avoue que les dessins me rebutent.
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Et je comprends ton appréhension ! Je serais bien tentée de te dire d’essayer quand même mais j’ai aussi en tête les échanges qu’on avait eu sur Over Bleed (par rapport au sujet traité par l’album). Du coup, tu risques d’avoir du mal sur la première partie de Lucille.
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Oui, alors ce ne sera pas une surprise mais je ne suis pas des masses emballée par le graphisme… Cela dit, j’ai appris à dépasser ce genre d’a-priori, et j’ai souvent découvert de vraies pépites… Je note ce titre dans un coin de ma tête ! 😉
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Cool ^^ En avant la découverte ! 😆
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J’ai beaucoup de mal avec ce type d’univers graphique mais ce que tu dis du récit me fascine. Il faudrait que je tente maintenant que je suis prévenue de la difficulté.
Sinon, billet sur Au nom du fils publié ce matin, merci, merci ! o)
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avec plaisir ! J’ai lu ta critique tout à l’heure. A force de lire les avis mis en ligne, je crois que Tiphanya est assez impatiente de le découvrir à son tour
Contente qu’il t’ait plu. Je pensais qu’il y aurait plus d’avis mitigés que cela mais en fait, cette BD fait l’unanimité pour le moment ^^
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Et voilà, Mo,,, tu nous donnes des bulles, bulles bulles …. et les amis bloggeurs hésitent … bon, ok, sur le premier regard le trait peut faire hésiter …. il y a pourtant des planches somptueuses ^^
J’ai choppé Renée à la médiathèque de Perpi en avant première … !!! (et, est en cours de lecture …)
Je vais vite revenir sur mon blog … Mo ! , Juste, j’ai pris le temps de lire un (vrai) roman en chronique pour la fin de semaine …
Merci pour le lien m’dame 🙂
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Renée, Renée… je suis encore passée lundi à la librairie et je suis repartie sans ^^ Toujours pas lu tout ce que j’ai acheté chez Franck et un Golgoth qui me demande de faire descendre cette pile de livre dans le salon (la bonne vieille PAL qui bientôt sera plus haute que l’halogène ^^)
J’ai lu plusieurs avis sur Renée et vraiment, je pense que je vais finir par craquer… surtout si tu ressers le couvert ^^ Tu peux même l’inscrire dans le Challenge car en plus des conseils de lecture que tu as du lire, je rajoute le mien 😆
Et oui, dommage que le dessin fasse cet effet-là quand on feuillette mais je dirais que ça en rend la lecture meilleure tant la surprise est de taille, tout comme les émotions que cette lecture suscite
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Merci pour ce coup de coeur !!!
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Tout le plaisir (de lecture) était pour moi :lol:… j’espère pouvoir le partager 😉
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Je n’ai pas lu Lucille – pas encore en tout cas – mais j’ai lu Renée, la plus ou moins suite.
Outre la narration, le rythme, et la mise en page très personnelle qui sait jouer des différentes temporalités offertes par la page blanche, c’est ce trait, encore et encore, qui fait la force du travail de DEBEURME je trouve.
Ces corps tordus et torturés, prostrés et fragmentés, blessés à jamais dans leur chair.
Il y a du Roland TOPOR, parfois, dans les personnages de DEBEURME.
Comme une souffrance frappant en permanence à la porte.
Du grand art.
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Malgré la présence de ces corps malmenés, je trouve aussi que Debeurme leur transmet tour à tour lourdeur et légèreté (surtout sur la seconde partie). Complètement d’accord avec toi : Lucille est un album d’une qualité rare
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C’est vrai que j’aime bien les dessins, l’univers de cet auteur, mais cette BD je ne l’ai pas encore lue.
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Ahhh Catherine. Ton intervention sur les visuels me réconforte ^^ Vraiment un très bel album à découvrir !
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Une sacrée claque pour moi également.
Ce trait totalement dépouillé et d’une remarquable maîtrise dégage un vrai langage. Debeurme démontre vraiment toute les capacités du média BD. Je rejoins Champi dans la description qu’il en fait.
Après, j’ai vraiment trouvé l’histoire violente. On n’en ressort pas indemne, ça fait très mal je trouve. J’ai moins aimé son album suivant (Le Grand autre je crois). Mais je n’ai pas encore lu Renée.
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je croyais que la suite directe était Renée. Je vais aller voir l’album que tu mentionnes de plus près dans ce cas. Très envie de me plonger dans « l’ambiance Debeurme » en tout cas !
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Non, non Le Grand Autre n’est pas la suite de Lucille mais un autre album, celui qu’il a fait entre les deux.
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Je me laisserai bien tenter pour la deuxième partie car j’ai peur de trouver la première partie trop noire à mon goût!
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ah oui mais lire la seconde partie sans avoir lu la première… tu passerais à coté de la présentation des personnages et ce serait bien dommage. La quete qu’ils mènent dans la seconde partie apporte des réponses à ce qui a été introduit au préalable. Donc soit tu lis tout… soit tu ne lis rien ^^ C’est comme ça chez Mo’, il n’y a pas le choix 😆
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Un ami a l’époque, très fan, m’avait fait l’éloge de l’auteur mais j’ai toujours pensé que son dessin n’était pas pour moi…. Heureusement on change et ton billet vient de me faire comprendre que je suis passée à côté d’un truc…
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Oui, je comprends, j’ai eu la même appréhension face au dessin. En fait, il s’agit pour moi d’une relecture. Le plaisir de la découverte est intact. Il faut vraiment « entrer » dans le récit pour pouvoir apprécier le dessin. Je te conseille vivement cet album
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Je suis grand fan de tout ce que fait Debeurme, avec « Lucille » et « Le Grand autre » comme favoris…
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David m’avait déjà parlé du Grand autre, je vais y venir aussi je pense mais après Renée (ton avis m’a vraiment mis l’eau à la bouche pour cet album)
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« Renée » est un peu plus bizarre par moment, mais la fin est magistrale, aussi forte que l’histoire de « Lucille » qui était meilleur album 2006 pour moi.
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à suivre… dès que je parviens à me dégager un petit budget pour une descente en bonne est due forme en librairie, je m’achète Renée
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Ah oui, pourquoi pas, je serais curieuse d’en tenter la lecture.
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Pas sure que tu accroches ou plutôt… enfin, je ne sais pas comment le formuler. C’est ce cap de la première partie qui est difficile. Mais l’album en lui-même est un petit bijou
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