Ciboire de criss ! (Doucet)

© Julie Doucet & L’Association – 1996
© Julie Doucet & L’Association – 1996

Il ne faut pas forcément s’arrêter à la première impression. Avec Julie Doucet, auteure originaire de la province de Québec, les planches sont surchargées d’un dessin un peu cagneux en noir et blanc. Alors forcément, au premier coup d’œil, cela a de quoi rebuter. Chercher un endroit où l’espace est laissé vide est chose quasi impossible ; mêmes l’espace entre les cases peut être noirci…

Underground mon amour…

Sans crier gare, on débarque dans un album [un peu austère, mais ça, je l’ai déjà dit] pour parler de « plotte » qui peut être – en fonction du contexte – un vagin, une pute ou une aguicheuse (que l’on me corrige en cas d’erreur). Après, il fallait s’y attendre puisque « ciboire de criss ! » est une expression qui veut dire [approximativement] « putain de putain ! ».

Ciboire de criss ! © Julie Doucet & L’Association – 1996
Ciboire de criss ! © Julie Doucet & L’Association – 1996

Ciboire de criss ! est ce qui s’apparente à un recueil de nouvelles (écrites dans la fin des 80 – début des années 90). Il s’agit du premier album de Julie Doucet publié en France. Elle y partage ses « rêves illustrés » avec ses chers et tendres lecteurs. Soyez bien assis, le propos est un peu vitriolé et bien loin des canons de beauté. Julie Doucet ne s’attarde pas sur son quotidien, ce dernier ne lui servant qu’à introduire ou à conclure ses étranges voyages oniriques.

L’auteure décrit donc sa vie trépidante dont la principale préoccupation semble être le sexe. Des pénuries de tampax aux sources d’inspiration parfois douteuses, en passant par son appartement qui semble être un capharnaüm sans nom, Julie Doucet se présente pourtant comme quelqu’un d’assez timide et d’introverti. Vu les scènes décrites, on a un peu de mal à y croire… mais admettons. Mais elle est quand même assez peu complexée quand elle parle de ses fantasmes ! Quoiqu’il en soit, l’inconscient de cette jeune femme n’a plus aucune retenue dès lors qu’elle s’est endormie. Elle a là une libido phénoménale comme le témoignent ses rêves érotiques et/ou masturbatoires.

Et si on me coupait les seins, et si j’étais un homme, et qui de « SuperClean Plotte » ou de « Dirty Plotte » est la plus forte ?… Un livre où il est essentiellement question de zizi et de fantasmes.

PictoOKC’est trash aussi bien au niveau narratif que visuel. L’humour est décapant et il n’est même pas questions d’esthétisme graphique (du moins, ça ne rentre pas dans mes critères habituels d’appréciation). Des chewing-gums qui collent aux cheveux, des doigts dans le nez, de la bave… ça pique un peu les yeux mais Ciboire de criss ! se lit quasiment d’une traite !!

La signification de certains mots [rares] n’étant pas évidente, j’ai vadrouillé sur le Net et dégoté Wikébec. Grosse poilade…

La chronique de Mitchul.

Extrait :

« [Un matin] Oh oh j’pense que mon tampax est plein… fuck ! Le moindre mouvement brusque et ça déborde. Ok, c’est un cas de lévitation. CONCENTRATION ! » (Ciboire de criss !).

Ciboire de criss !

One shot

Editeur : L’Association

Collection : Ciboulette

Dessinateur / Scénariste : Julie DOUCET

Dépôt légal : mai 1996

ISBN : 2-909020-63-0

Bulles bulles bulles…

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Ciboire de criss ! © Julie Doucet & L’Association – 1996

Auteur : Mo'

Chroniques BD sur https://chezmo.wordpress.com/

9 réflexions sur « Ciboire de criss ! (Doucet) »

  1. Hmmm, pas sûre… Mis à part le fait que ce soit québécois et que je veux soutenir l’industrie de la BD locale, je ne suis pas du tout attirée par cet ouvrage

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    1. Un peu particulier cet album. J’étais pas certaine de parvenir à le lire en entier et puis finalement, ça passe. Mais c’est vraiment une lecture particulière ^^

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    1. 😀
      C’était juste idée de varier un peu mes lectures. Objectif atteint et finalement, alors que je ne pensais pas arriver jusqu’au bout de cet album, je me suis surprise à bien aimer. Parfois, j’ai perdu de vue le fait qu’elle se remémorait ses étranges rêves du coup, l’intérêt baissait à la lecture. Mais dans l’ensemble, plutôt un bon moment de lecture pour moi malgré le côté un peu dégoulinant ^^

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  2. Avec un tel titre, je crois que c’est trop vulgaire pour moi ! Je ne connaissais pas wikebec.org et ça m’a bien fait rire. J’emplois plein de termes de ce « super » dictionnaire ! 😛

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    1. Pas sûre d’avoir bien traduit le titre. J’ai fait au mot-à-mot, ce qui ne convient pas toujours avec les expressions courantes (courante cette expression ?)
      Quant à Wikebec, je me suis perdue aussi sur le site, à cliquer, découvrir, rire, voire un autre terme, cliquer, etc 🙂

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