Il s’appelle Jeannot. La soixantaine bien tassée. Ancien jardinier. Le fil rouge de sa vie, c’est le soin (très) méticuleux qu’il a mis toute sa vie à s’occuper des plantes. Mais…
Sa vie a déjà basculé une fois. Il avait la quarantaine quand les tourments de la vie les poussent, sa femme et lui, au divorce. Un divorce qui l’affecte profondément. Et soudainement, suite à cette bourrasque qui a emporté sa vie d’avant, Jeannot s’est mis à entendre ce que disent les plantes. Cela pourrait être vu comme une bénédiction pour un jardinier… mais Jeannot le vit comme une malédiction.
« … car si vous pouviez entendre parler les plantes, comme moi… vous constateriez que la plupart sont bêtes comme leurs racines. »
Cette aigreur qu’il ressent depuis des années l’a changé en vieux ronchon. Des années qu’il ressasse cette colère et presque rien ne l’apaise. Jusqu’à sa rencontre avec Josette… vous savez cette Josette que Merlin a affectueusement surnommée « Chaussette » !
Oh quel régal de pouvoir savourer cette pépite d’album jeunesse ! C’est une courte parenthèse (quarante pages, ça se lit rudement vite !) mais le résultat est beau. C’est aussi l’occasion de découvrir le premier titre de ce duo formé par Loïc Clément et Carole Maurel… un peu surprenante parenthèse car j’étais très habituée aux collaborations que le scénariste a eues avec Anne Montel avec notamment à leur actif Chaussette, Les Jours sucrés ou plus récemment Miss Charity (que j’ai lu mais non chroniqué).
Alors forcément, je n’ai pas fait le lien de suite avec « Chaussette » (paru en avril 2017 et qui fut pour moi un énooormissime coup de cœur). Je n’ai pas fait le lien parce que Josette n’y est pas le personnage principal… Puis je n’y étais pas préparée… Puis elle arrive dans un second temps, lorsqu’on se repère un peu dans le quotidien de Jeannot et que j’étais déjà là à rire sous cape en observant ce vieux bougon… Puis enfin [c’est le dernier] je n’ai pas fait le lien de suite parce que l’histoire de Jeannot est différente. Cerise sur le gâteau : il n’est pas nécessaire d’avoir lu « Chaussette » avant pour s’immiscer dans l’univers et s’y sentir bien.
« Jeannot » est un album plus mature que « Chaussette » . C’est du moins comme cela que je l’ai perçu. J’ai trouvé que le personnage principal avait une personnalité plus affirmée. Son grain de folie s’impose bien plus que celui de Josette. Cela tient aussi à la façon dont on entre dans sa vie : de plein-pied [pour l’histoire de Josette, c’était une drôle de filature que réalisait un enfant… forcément un récit plus onirique, un peu naïf]. La réelle différence tient au travail de Carole Maurel. On passe ainsi du crayonné printanier qui collait parfaitement avec le personnage féminin à un dessin plus épais, plus automnal dans ses teintes. Il se marie très bien à la personnalité de Jeannot.
Un drôle d’album qui nous amène sans crier gare sur un sujet douloureux. Support intermédiaire idéal pour parler de la question du deuil avec un jeune lecteur.
Jeannot (one shot)
Editeur : Delcourt / Collection : Les contes des cœurs perdus
Dessinateur : Carole MAUREL / Scénariste : Loïc CLEMENT
Dépôt légal : juin 2020 / 40 pages / 10,95 euros
ISBN : 978-2-4130-1965-7
j’ignorais quel était le thème… si c’est bien traité, je veux bien. J’adore le dessin en tous cas!
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C’est très bien traité 😉 Avec Loïc Clément au scénario, tu peux y aller sans appréhensions 😉
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Il est noté, y’a plus qu’à le trouver !
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Yapluka ! 😉
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J’ai prévu de m’assoir très bientôt sur ce banc près de Jeannot 🙂
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Tu y retrouveras Chaussette. Tu verras, vous serez bien là tous les trois 😀
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Un passage en librairie est prévu très bientôt car j’adore ces deux auteurs!
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Tu vas te régaler 😉 Cela dit, j’ai préféré de loin « Chaussette » 😉
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J’avais adoré Chaussette aussi! 😉
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J’en avais déjà fort envie : ton billet enfonce le clou
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