Pinocchio

Pinocchio
Winshluss © Les Requins Marteaux – 2008

Dans ce monde noir, Geppetto est un inventeur diplômé. Il n’a pas d’enfant, sa vie de couple n’est pas resplendissante. Dans sa cave transformée en labo, il modèle et donne vie à sa créature : un robot qu’il appelle Pinocchio. Ce dernier aura la lourde tâche de décharger Madame Geppetto dans sa fonction domestique ^^. Quant à Geppetto, il part vanter les mérite de son invention à l’Armée…

Pendant ce temps, Jiminy le cafard se fait licencier. Devenu chômeur SDF, Jiminy s’installe dans le crâne de Pinocchio… un court circuit, et Jiminy prend les commandes du robot…

Pas de phylactères ou presque dans cet album aux teintes assez sombres globalement. Seuls Jiminy le Cafard et le flic déjanté ont droit de parole ici… au premier cela lui coûtera la colorisation de ses planches et au second… un soupçon de raison et d’humanité qui n’étaient déjà pas des notions qui le gratifiaient.

Pas de phylactères donc, mais tout semble si bruyant dans cette vision somme toute assez pessimiste de notre monde. WINSHLUSS se paye le luxe de revisiter les contes Disney en version hard et déjantée. On voit évoluer ici et là Pinocchio donc, mais aussi la version punk de Jiminy Crocket, les 7 Nains salopards et lubriques et j’en passe. Pas si merveilleux que ça le monde de Disney quand on l’observe sous la loupe des travers humains.

On prend pitié pour ce Pinocchio qui est livré à lui même dans ce monde cruel, sans même un petit nid pour se poser un peu. Un lieu où les 7 péchés capitaux ont tout loisir de s’exprimer ouvertement. Il sera livré à la cupidité des autres. Pantin totalement dépourvu de libre-arbitre, il vit de manière totalement passive dans ce monde qui l’entoure. Manipulation, Guerre, Productivisme, Fascisme, Pollution… vont jalonner sa route.

Le style graphique est mordant, agressif, sanglant parfois… quelques poses nous sont octroyées avec parcimonie. Ensuite, on ne peut pas parler d’une ambiance graphique précise mais de plusieurs ambiances graphiques : le trait, la colorisation, la découpe des planches étant propre à chaque scénette… à chaque personnage.

C’est décalé à souhait et l’absence de dialogues ne nuit en rien à la lecture, les personnages se suffisant à eux-mêmes.

Les clins d’œil sont nombreux des Floyd (The Wall) à Spielberg (A.I), en passant par le mythe du Grand Méchant Loup, une référence au Titanic, Robinson Crusoé, Star Wars, V pour Vendetta… j’en oublie des tonnes et sur ceux que je prononce, j’espère ne pas me tromper.

Lecture de janvier pour k.bd

PictoOK Il y avait un an je n’avais pas aimé… et je ne regrette vraiment pas cette relecture. Cynique à souhait.

Angoulême a valorisé le travail de WINSHLUSS l’année dernière.

Un petit tour sur la preview, un petit tour sur Les Requins Marteaux… sur Artnet.fr et quelques interview. La première est sous ce lien qui vous dirige vers le site d’Arte, la seconde :

Angoulême 2009: Winshluss Fauve d’or pour Pinocchio

Pinocchio

Roaarrr Challenge
Roaarrr Challenge

One Shot

Éditeur : Les Requins Marteaux

Dessinateur / Scénariste : WINSHLUSS

Dépôt légal : novembre 2008

Bulles bulles bulles…

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Pinocchio – Winshluss © Les Requins Marteaux – 2008

Auteur : Mo'

Chroniques BD sur https://chezmo.wordpress.com/

12 réflexions sur « Pinocchio »

  1. J’avais eu du mal aussi, et pourtant je suis impressionnée, fascinée même. Je publie demain une biblio sur les adaptations de contes classiques, je mets le lien vers ton billet 🙂

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  2. J’ai du mal en général avec les bd sans bulles, mais j’ai tellement entendu parlé de celle-là que si je la trouve à la bibli (et il me semble l’avoir déjà vue du coin de l’oeil) je finirais pas l’emprunter!!!

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