Helen est une vieille dame placée en maison de retraite. Ses journées se suivent et se ressemblent. Sa principale occupation est désormais de replonger dans ses souvenirs.
Un jour, elle sollicite sa fille et lui demande de la conduire quelque part. Arrivées sur place et bien que le lieu ait changé, Helen s’installe avec satisfaction sur un banc délabré et laisse affluer des souvenirs vieux de cinquante ans.
L’Autre laideur, l’autre folie nous plonge dans une ambiance de comics des années 30′ (c’est d’ailleurs la période qu’Helen aime se rappeler). Aux côtés d’Helen, nous allons errer au travers des États-Unis jusqu’à sa rencontre avec un homme assez mystérieux qui va lui proposer son hospitalité. Dans l’huis-clos de ce refuge, elle va faire le point sur sa vie.
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A l’aide de nombreux flash-back, le récit va alterner passé et présent pour se construire de manière fluide. A l’image d’un gigantesque puzzle de 119 planches, les éléments vont prendre sens les uns après les autres jusqu’au dénouement. L’intrigue est préservée jusqu’à la dernière planche et malgré tout, l’histoire ne se referme pas aussi facilement que le livre. La raison ? Ces deux personnages qui évoluent en huis-clos, un homme et une femme abimés par la vie, blessés par les événements et qui n’ont eu d’autre recours que de se forger une carapace pour pouvoir survivre et tenter de trouver un sens à leurs existences. Leurs souffrances se font échos, leurs expériences se complètent.
Un album tout en contrastes, à commencer au niveau graphique. Alors que les décors sont minutieusement dessinés avec des traits fins et précis et qu’ils foisonnent de détails, les visages quant à eux sont minimalistes. Traits épais et jeux d’ombres, voilà les seuls artifices que Malès s’autorisent pour croquer ces deux personnages tout au long de l’album. Et ça marche ! Les émotions passent, les expressions de visages et les expressions corporelles ressortent bien. Les jeux de perspective sont renforcés accentuant d’autant l’impression que les décors ne sont que des embellissements heureux venant contraster d’autant plus avec ces personnages torturés. De nombreuses planches muettes se glissent dans le récit, nous obligeant nous-mêmes à moduler notre rythme de lecture, attentifs aux détails comme si nous aussi nous avions un bénéfice direct à faire une pause dans notre rythme quotidien et prendre du recul.
Des contrastes enfin sur le fond. Des peurs et des angoisses se font échos, se complètent autant que s’opposent enrichissant d’autant cet univers réellement atypique. On mesure l’impact et la vertu bienfaitrice des mots. Y est mêlé une sorte d’uchronie fictive qui ancre le récit dans un contexte social typique de la société américaine des années 30’.
Une BD qui m’avait été conseillée par un ami. Une lecture qui intègre le Challenge « PAL Sèches »
Se protéger de l’Autre, de soi… pourquoi au final ? La manière dont on se perçoit et le regard des autres sur nous sont-ils aliénants ?
L’album nous capte et la lecture se fait en silence. Les personnages sont touchants, sans fausses pudeurs et si fragiles derrière leurs carapaces. Marc Malès a su matérialiser leur présence dans cet album de manière très intéressante, les ressentis sont palpables.
La chronique d’Harenzo, la chronique d’Yvan, petite rétrospective du travail de Marc Malès via une autre de ses œuvres (Sous son regard) sur le blog du Champ du Signe, la chronique du Magazine Benzine.
L’autre laideur, l’autre folie
One Shot
Éditeur : Les Humanoïdes Associés
Collection : Tohu Bohu
Dessinateur / Scénariste : Marc MALES
Dépôt légal : octobre 2004
ISBN : 2-7316-1567-2
Bulles bulles bulles…
Les visages ont l’air un peu figés, mais sinon c’est du superbe travail en noir et blanc !
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oui, on se pose réellement dans ce récit. La place n’est pas à l’action, mais plutôt à la réflexion, d’où l’importance des gros plan sur les visages, mettant ainsi en exergue les émotions des personnages. Ça vient titiller quelque chose chez le lecteur
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J’aime beaucoup l’époque et les planches que tu as mises me plaisent. Je note !
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j’espère que cet album te plaira dans ce cas
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Ah oui, cet album m’a vraiment touché. C’est d’une extrême sensibilité et d’une grand maitrise. Malgré les flashbaks, ça reste toujours fluide. En plus les dessins sont superbes de bout en bout. En lisant cet album j’ai beaucoup pensé à « Sur la Route de Madison », je trouve qu’on retrouve un peu l’atmosphère.
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ouh, je n’avais même pas fait le parallèle avec « Sur la route de Madison » mais maintenant que tu le dis… il y a des similitudes dans les histoires. Il faudrait que je le regarde de nouveau, je ne l’ai plus très bien en tête ce film
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Album complètement inconnu pour moi… je note 😉
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bien bien ! ^^ Tu verras, le graphisme est intéressant, il soulage beaucoup le récit et lui donne de la profondeur
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