Charlie vit seul dans sa grande maison et se félicite de cette solitude choisie. C’est l’idéal : manger, jouer, écrire… faire tout ce que l’on veut sans contraintes… Quoique… avec la Carnaval de la semaine prochaine, le quartier risque d’être agité. Et puis, qui est donc cet étrange petit oiseau bleu qui répond au nom de Monsieur Solitude ? Pourquoi ses propos heurtent-ils autant Charlie ? A-t-il vraiment choisi sa solitude ? Explique-t-elle sa panne d’écriture qui dure depuis quelques temps ?
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Renaud Dillies serait-il un adepte des récits initiatiques ? En tout cas, c’est le constat que j’en fais alors que je débute ma découverte de son univers d’auteurs. Après Abélard (diptyque pour lequel il avait collaboré avec Régis Hautière), avant de m’attaquer à Betty Blues (one shot réalisé en collaboration avec Anne-Claire Jouvray), voici Bulles & Nacelle. Avec cet album, l’auteur nous emporte une nouvelle fois dans un monde anthropomorphique dans lequel évolue un personnage qui vit un moment charnière de sa vie.
Sa métamorphose du personnage se fera en douceur, à tel point que le principal intéressé ne s’en rend pas compte immédiatement. Convaincu qu’il a tout à gagner à préserver sa solitude, il se confronte cependant à toute la difficulté inhérente à ce mode de vie. Ce personnage si casanier et si ritualisé va peu à peu sortir de sa coquille et s’ouvrir aux autres. L’occasion pour l’auteur de parler des rapports humains sans aborder de front le sujet (et l’utilisation de l’anthropomorphisme y est pour beaucoup).
Pourtant, si j’ai été séduite par cet univers aux couleurs douces, je ne fais pas de cette lecture un coup de cœur pour autant. Après avoir découvert le poussin Abélard, je sais que Charlie la souris ne me marquera pas. Ce personnage est attachant, touchant pourtant, il n’a pas le charisme suffisant pour exister en dehors de son univers de papier. Peut-être est-il trop timide et trop effacé, peut-être n’est-il pas suffisamment partie prenante au changement qui s’opère, peut-être n’est-il pas assez philosophe pour moi ? Je ne sais pas, je crois qu’il m’échappe pour ces raisons. En revanche, j’aurais aimé que son acolyte imaginaire, Monsieur Solitude (un petit oiseau bleu), soit plus développé. Ce personnage me semble en effet plus construit, plus mystérieux. Tout à l’opposé de Charlie qui reste prévisible durant tout l’album.
De nouveau, j’apprécie le contraste entre la chaleur des couleurs ocrées et soutenues et l’état d’esprit du personnage. J’ai profité de ce graphisme qui donne au récit toute la profondeur et la poésie propices au voyage. Enfin, on retrouve un élément qui semble cher à l’auteur puisque la musique est de nouveau un des pivot de la narration. Malgré des découpes de planches assez redondantes (3 bandes de 2 cases), on ne ressent aucune lassitude durant la lecture.
Une réflexion sur le sens de la vie et le sens des valeurs qui ne m’a pas interpellée.
Jolie lecture, tendre moment. Peut-être une bonne porte d’entrée pour découvrir Renaud Dillies en douceur avant de se prendre les claques infligées par Abélard et Betty Blues (dont j’ai entendu le plus grand bien).
Extrait :
« Oui, c’est vrai, j’ai peur d’écrire, de céder au vertige de mes sensations, comme si j’avais peur de souiller un beau tapis blanc immaculé de mes souliers tout crottés de maladresse. Je gis dans le silence, cherchant à me distraire? Que puis-je raconter qui soit vraiment utile à moi-même ou à quelqu’un d’autre ? Ou alors utile comme une bulle de savon, une guirlande… » (Bulles & Nacelle).
Bulles & Nacelle
Éditeur : Dargaud
Collection : Long Courrier
Dessinateur / Scénariste : Renaud DILLIES
Dépôt légal : juin 2009
ISBN : 9782505005766
Bulles bulles bulles…
la couverture donne envie… quelle solitude dans ce dessin !
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Effectivement, on perçoit la tristesse du personnage. Mais ce récit manque de profondeur et c’est bien dommage. Tournes-toi plutot vers Abélard ou Betty Blues et profites des illustrations… et du reste 😉 Ces albums sont superbes !
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Le dessin de Dillies est toujours un enchantement. Cependant j’ai été moins touché par ce récit là, qui fait un peu l’apologie du vide quand même… c’est dommage.
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Et quel vide ! Doux euphémisme M’sieur Lunch 😛
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J’aime toujours autant le dessin mais n’ayant lu que des avis mitigés sur ce titre je n’ai pas franchit le pas. Il faudrait que je le trouve à la bibliothèque…
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Oui. Je le fais rarement mais pour le coup, l’option « emprunt » me semble plus adaptée que l’otpion « achat ». En tout cas, si j’ai apprécié les dessins, j’ai trouvé le reste un peu fade tout de même
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Elle a l’air mignonne comme tout, cette souris ! Je la note !
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Elle est mignonne et attachante. Mais je crois que j’ai un peu atténué mon ressenti dans mon article : c’est gentil mais l’histoire manque sérieusement de relief 😉
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je l’ai noté depuis des lustres…
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Ah… ben gardes-là au chaud et privilégie d’autres lectures si tu en as l’occasion 🙂 J’ai lu Betty Blues depuis et j’avoue que j’ai déjà complètement oublié les mésaventures de Charlie la souris 😳
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J’aime beaucoup le travail de Dillies mais j’ai trouvé cet album complètement nul ! Ma première grosse déception avec cet auteur (ensuite je lirais « Le Jardin d’hiver » qui est du même acabit). Désolé si je suis un peu cru sur mon propos mais c’est vraiment ce que j’ai ressenti en refermant l’album.
Certes le dessin est « joli », « kawaï » comme dirait nos amis fans de mangas, mais le scénario est une accumulation sans fin de clichés de la première à la dernière page.
Le message sur la solitude de l’écrivain qui a besoin des autres pour trouver l’inspiration, franchement, c’est déjà vu et sans aucun intérêt comme il est traité ici.
Bon j’arrête parce que sinon je vais faire une chronique ^^
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Ben écoutes, si tu en as tant sur le cœur moi je n’ai qu’une chose à dire « il faut que ça sorte » ^^ Ce n’est pas bon de ruminer des choses tout seul, ça mine le moral 😆
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Ne me tente pas ça pourrait venir ! ^^
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Ah ! Et puis, il faut lire « Mélodie au Crépuscule ». Aussi bon que Betty Blues !
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Oui, je l’ai déjà noté. Je crois que nous en avions déjà parlé en plus. J’ai deux trois bricoles à lire et je vois pour me procurer cet autre Dillies 😉
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Ah ben tiens, voilà un album que j’ai lu il y a 3 mois, que j’ai trainé à chroniquer et que j’ai fini par passer à moitié à la trappe : j’ai très vite oublié son contenu et je pensais le relire pour en parler. Il ne m’a un peu déçue aussi. Je reste avec une impression très éthérée de l’histoire et finalement je n’en garde rien de marquant excepté le dessin de Dillies toujours aussi chouette. En tout cas, je vois que la déception semble unanime, ça me rassure !
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Oui, Bulles & Nacelle est peut-être un bon album pour découvrir l’univers de Dillies (quoi que…) mais en tout cas, une fois qu’on a lu une autre de ses BD, celle-ci est bien fade !
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Je compte le lire parce que, de toute façon, je n’ai pas trop de choix dans les albums de cet auteur présents à la biblio ! Celui-ci en fait partie mais il est au rayon jeunesse (contrairement à Abélard et Betty Blues qui sont au rayon adultes) … peut-être que cela peut expliquer tes bémols ?
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Ça l’explique sans l’expliquer ^^
Cela explique que tous les éléments ne sont pas fouillés, qu’on reste un peu en superficie.
Mais ce que ça n’explique pas, c’est pourquoi proposer à un jeune lecteur une histoire qui parle d’ennui et de solitude… ?
J’ai envie de faire découvrir Abélard à mes enfants quand ils seront en âge mais ce n’est pas le cas pour celui-ci
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moi g bcp aimé, tiens, cet univers, cette BD et les 2 personnages m’ont émue tout plein ! Suis une romantique à l’intérieur fo croire !
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Je crois que je l’ai lu trop tôt après avoir découvert « Abélard »… du coup j’avais des attentes de princesses à l’égard de cet album
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