
Son premier petit boulot d’été, il le décroche à l’âge de 16 ans dans l’usine de pâte et papier où son père travaille en tant que dessinateur industriel. Guy Delisle découvre le monde du travail, il est papetier et apprend à fabriquer du papier journal.
Il est en poste de nuit pour l’essentiel. Guy mettra du temps avant de se faire à ce rythme de travail abrutissant. Mais les perspectives pécuniaires que lui offrent ce job valent tout l’or du monde. A la rentrée, il reprendra ses études en Arts Plastiques.
« J’imagine que le bénéfice de travailler à l’usine quand on a moins de 20 ans, c’est qu’on voit de façon concrète à quoi serviront nos études. »




Sur le même principe que ses autres « chroniques » (Chroniques de Jérusalem, Chroniques birmanes, mais aussi Pyongyang et Shenzhen), Guy Delisle relate son quotidien. Ici, il s’agit des souvenirs de son adolescence, lorsqu’il travaillait pour financer ses études. On reste sur un récit en grande partie factuel que l’auteur ponctue de quelques passages destinés à partager la lecture qu’il a de ce qu’il observe et découvre. Guy Delisle mesure notamment le décalage entre les ouvriers qui sont quotidiennement au « charbon » et les cols blancs de l’usine (ingénieurs et autres salariés des bureaux) qui travaillent loin de la réalité de terrain.
Cet album est également l’occasion pour l’auteur de parler de la relation qu’il a avec son père. Son père qu’il perçoit presque comme un inconnu. La manière d’aborder son quotidien et les éléments plus personnels de sa vie m’ont parfois fait penser à la série « Paul » de Michel Rabagliati ; en cela, je trouve que le style de Rabagliati est beaucoup juste, touchant et prenant. Guy Delisle nous laisse davantage sur le bas-côté : j’observe de façon extérieure, je ne m’émeus pas.
Avec cet album, j’ai retrouvé de façon timide les sensations que j’avais eues à la lecture de « Shenzhen » et de « Pyongyang » … Le fil narratif et l’ambiance de « Chroniques de Jeunesse » ont une consistance et une dynamique qui m’ont donné envie de tourner la page, encore et encore. Je suis loin de l’agacement qu’a provoqué « Chroniques de Jérusalem » , loin de l’ennui ressenti au contact des « Chroniques birmanes » .

Un ouvrage que j’ai eu plaisir à lire et cela faisait bien longtemps que Guy Delisle ne m’avait pas surprise.
Chroniques de Jeunesse (one shot)
Editeur : Delcourt / Collection : Shampooing
Dessinateur & Scénariste : Guy DELISLE
Dépôt légal : janvier 2021 / 136 pages / 15,50 euros
ISBN : 9782413039310
J’avais entendu Guy Delisle en interview récemment. Encore un ouvrage réussi, ça devient lassant :p
Terminera-t-il par chronique d’une retraite ? Il a le temps de faire d’autres voyages en tout cas.
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je me demandais si c’était une sortie ou un ancien… j’ai tendance à confondre ses albums que pourtant j’adore. Donc, oui, très tentée, je suis !
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J’aime beaucoup cet auteur, je note
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