Les Mauvaises gens (Davodeau)

Les Mauvaises gens
Davodeau © Guy Delcourt Productions – 2005

Étienne DAVODEAU nous plonge cette fois dans les souvenirs d’un couple de militants syndicalistes des Mauges.

Nous parcourons ainsi le passé militant français de l’Après-Guerre jusqu’à l’élection de François Mitterrand en 1981. Une France rurale coincée entre le marteau et l’enclume : l’usine (le  Patronat) et la religion.

Quand la BD est utile et se charge de transmettre un capital culturel…

Etienne DAVODEAU a choisit de se baser sur les dires et l’expérience de ses parents pour bâtir Les Mauvaises Gens.

Pas de colorisation pour cet album, tout en noir et blanc, ce qui accentue la qualité du message qui y est passé (tout comme dans Rural ! d’ailleurs). Même si le trait de DAVODEAU est reconnaissable au premier coup d’œil, je trouve qu’il y a plus de rondeur, plus de chaleur dans ses dessins (inconsciemment ou non, il s’agit là du parcours de vie de ses parents… l’affect joue, on le sent prégnant).

Au niveau graphique, DAVODEAU alterne plusieurs regards.

Tantôt le lecteur est aux cotés de ses parents ou des acteurs de l’époque (on vit les événements en « temps réel »), tantôt la narration nous permet d’avoir du recul sur ce qui s’est passé (temps d’échange avec ses parents pour mener à bien le reportage), tantôt un entre-deux qui nous glisse progressivement dans l’ambiance des réunions associatives ou bien encore des décors (j’ai en tête la scène ou DAVODEAU est allé avec sa mère à son ancienne usine et où il s’évertue à retranscrire en dessins les lieux qu’elle lui décrit).

Le thème principal aborde donc une large page de l’histoire de la France : s’y côtoient un mélange de militantisme et de foi chrétienne si typiquement français. C’est par le biais de la religion que les premiers mouvements se créent : rassemblement de jeunes tout d’abord qui vont organiser progressivement des mouvements associatifs avec le soutien des premiers prêtres ouvriers (rencontres sportives pour les uns, groupes de paroles pour les autres)… Puis, le ciment commence à prendre et petit à petit, cet investissement dans la JOC et la JOCF va permettre à ces jeunes gens de prendre leurs envols, de s’émanciper, de gagner en confiance et en assurance. Progressivement, on assiste aussi à l’émergence des premiers mouvements militants  locaux destinés à défendre les travailleurs et permettre l’amélioration des conditions de travail des ouvriers… et l’essor de la gauche socialiste.

PictoOKA lire, à découvrir et à savourer de toute urgence !

Roaarrr ChallengeJe souhaitais lire cet ouvrage depuis un bon moment déjà, la proposition de lecture de Lo n’a fait que me confirmer qu’il s’agissait-là d’une BD plus qu’indispensable dans toute bonne BDthèque qui se respecte.

Prix du Meilleur scénario et Prix du public à Angoulême en 2006, Grand Prix de la critique ACBD en 2006

Pour en lire un peu plus : du9 et Krinein.

Autres albums de Davodeau sur le blog accessibles rapidement vers la page d’Index par auteurs.

Les Mauvaises Gens
 » Une Histoire de Militants « 

One Shot

Éditeur : Delcourt

Collection : Encrages

Dessinateur / Scénariste : Etienne DAVODEAU

Dépôt légal : Août 2005

ISBN : 978-2-84789-449-3

Bulles bulles bulles…

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Les Mauvaises Gens – Davodeau © Guy Delcourt Productions – 2005

Auteur : Mo'

Chroniques BD sur https://chezmo.wordpress.com/

11 réflexions sur « Les Mauvaises gens (Davodeau) »

  1. Bien d’accord avec toi. BD indispensable, il est quand même super fort cet Etienne. Tu as du lire (j imagine) « un homme est mort », basé sur des faits réels : des manif’ a Brest dans les années 50,
    si je me souviens bien.

    Bonne journée
    Pascale

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  2. PRécisions, ce mélange de militantisme syndical et religieux, c’est une particularité de l’Ouest de la France. L’Est ne reprend pas du tout ce fonctionnement. Le Nord non plus. C’est propre à la
    bretagne, anjou, vendée, etc…

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  3. D’accord, je rectifie mon propos. C’est une particularité principalement de l’Ouest. Toutes les régions n’ont pas connu la même importance de la Joc, et surtout, une permanence de cette importance.

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  4. Je rebondis sur « mauvaises gens » pour te dire combien je suis triste de n’avoir pas pu caler de temps dans mon périple pour te voir, ma morute…Bonne année de bédés, avec une troupe de golgoths
    sympathiques autour de toi.
    En plus, j’ai pas trouvé ton tag…(je reviendrai lire plus à fond quand je serai au taf…gniark gniark…) Gros bisous!

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  5. Un très bon album que j’avais d’autant plus apprécié que je suis originaire non pas des Mauges décrites dans l’album mais d’Angers. Mes parents n’ont pas eu le même parcours que ceux de Davodeau
    mais il y de troublantes similitudes !

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