
Et c’est reparti pour un tour avec le trio des vieux emmerdeurs que sont Mimile, Pierrot et Antoine. Ils ont quitté l’Italie de Ceux qui restent (voir chronique du tome 1) pour rentrer en France. Chacun a repris le fil de sa vie. Sophie a accouché d’une petite Juliette. Mimile est rentré à sa maison de retraite, Pierrot a repris ses activités militantes à « Ni Yeux ni maître » et Antoine a fait son deuil.
Ce nouvel opus démarre de façon fracassante puisque Pierrot reçoit un colis rempli de billets de banque. On imagine la déflagration que cela peut produire chez ce vieil anar’. Et comme le battement d’ailes d’un papillon a toujours des répercussions insoupçonnées, les deux autres s’agitent aussi dans leur coin. Antoine monte à Paris pour participer à une manifestation orchestrées par les vieux militants de « Ni Yeux ni Maître ». Il doit d’ailleurs retrouver Pierrot dans un rade parisien où il va contribuer, malgré lui, à un « attentat gériatrique »… (pour comprendre, vaut mieux lire l’album). Mais l’entrain de Pierrot a été stoppé net par l’arrivée du colis providentiel qui contenait une lettre signée « Ann Bonny »… le passé remonte de nouveau à la surface…
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Complètement déjanté !
Voilà en deux mots ce que je pense de ce nouveau scénario concocté par Wilfrid Lupano. Loufoque et désopilant, le scénariste ne se refuse aucun délire et donne un grand coup de pied dans les clichés habituels. Les personnages se démènent pour soutenir des causes parfois absurdes pourtant, il y a un subtil fond de vérité qui permet au lecteur de ne jamais perdre le fil et d’investir des combats complètements insensés. Défrisante épopée menée tambours battants ; elle se nourrit de références surprenantes comme Skylanders® et de pirouettes narratives dont découlent d’improbables retournements de situations. On ne peut que se laisser surprendre et s’amuser de la tournure que prennent les choses. Cet enchaînement permanent d’événements fait le sel de cette série et le charme de ses personnages.
Ce second tome s’arrête un peu plus sur le personnage de Pierrot et nous permet de mieux comprendre l’état d’esprit du collectif des vieux anarchistes – « Ni Yeux Ni Maître » – qui ne se limite pas à une simple envie de semer la zizanie sur n’importe quel prétexte fallacieux.
Au programme de cette lecture, des rires, un peu d’émotions et beaucoup d’empathie. Comme dans le premier tome, le dessin sec et nerveux de Paul Cauuet porte parfaitement cet univers et son humour décapant. Surprise par le côté un peu rance des couleurs de la couverture, j’ai retrouvé le piquant qui m’avait fait accrocher au tome 1. Le fait que des sujets de sociétés soient présents « juste ce qu’il faut » permet de ne pas alourdir le propos ; le lecteur peut ainsi tricoter sa réflexion à sa guise. Sans papiers, société de consommation, environnement / écologie… autant de thèmes qui s’invitent pêle-mêle à la table des Vieux fourneaux.
Ce que j’aime par-dessus tout dans ce récit, c’est l’impression que tout est possible, il suffit juste d’un peu de bonne volonté. Lupano ne s’encombre d’aucun tabou, il n’a aucun complexe et le résultat donne quelque chose de très optimiste. Même la cécité et l’incontinence peuvent être perçues comme des avantages… avouez qu’il fallait tout de même oser !
Sans compter les jeux de mots en tous genres du viager au « viajeune », de la colocation entre des individus appartenant à des générations très différentes et de cette solide amitié entre notre trio principal qui semble leur donner la force de repousser n’importe quelle montagne… Bref, si vous avez du mal à être de bonne humeur en ce moment, lisez Les Vieux Fourneaux… votre état devrait s’arranger !
Lecture commune faite en compagnie d’un duo de choc ! Je vous invite à lire les chroniques de Jérôme et de Noukette sur ce titre.
Une lecture que je partage également avec Mango :
Les Vieux Fourneaux
Tome 2 : Bonny and Pierrot
Série en cours
Editeur : Dargaud
Dessinateur : Paul CAUUET
Scénariste : Wilfrid LUPANO
Dépôt légal : octobre 2014
ISBN : 978-2-5050-6163-2
Bulles bulles bulles…
Décidément il va falloir que je m’y mette 🙂
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Absolument car c’est vraiment excellent !
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J’ai lu le début de ton billet en diagonale puisque je veux mettre la main sur le premier tome et ne rien savoir ! Tes derniers paragraphes ainsi que tes deux pouces donnent suffisamment envie 🙂
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Quel régal franchement, j’aime bien la bonne humeur qui inonde cette série
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Non …. Non ! je n’ai toujours pas lu le premier tome et donc, je ne te lirai pas !
(pas tout de suite en tous les cas)
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Comment ça tu n’as pas lu le tome 1 !! Bon, ils ont moins de sex appeal que Marcus mais ces vieux-là sont pas mal dans leur genre
Tu devrais aimer en tout cas 😉
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C’est vrai qu’il ose Lupano et il a bien raison parce qu’il le fait avec talent. Et il n’a peur de rien, le gaillard !
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Il y a quand même des passages assez risqués mais ça passe carrément bien ! J’ai bien aimé, vraiment, je trouve ce tome plus tordu que le précédent
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Je reviendrai te lire quand je l’aurai eu entre les mains ! 😉
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Alors c’est moi qui viendrait lire ta chronique 😉
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Je viens de lire le premier et quand j’ai dit à mon mari que la suite était sorti, il m’a dit « Qu’est-ce que tu attends pour l’acheter? ».
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😀
Très bonne question cela dit… 😛 Tu l’as acheté ?? ^^
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J’adore ces trois gaillards !! Je trépigne déjà de lire la suite, je me demande bien ce que les auteurs vont encore pouvoir inventer !
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Oui, moi aussi… mais je leur fais confiance sur ce coup-là. Qu’ils continuent d’oser comme ça et d’aller gratter là où ça démange ; ça me plaît bien 😀
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Tu me tentes mais je ne pense pas l’avoir vu à la média…
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trop tôt je crois, il est sorti fin octobre 😉
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Gros coup de coeur chez moi aussi… Tu es en lien d’ailleurs!
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Merci !!
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