Paul au parc (Rabagliati)

Rabagliati © La Pastèque – 2011
Rabagliati © La Pastèque – 2011

Eté 1969. Paul a environ 9-10 ans. Alors qu’il flâne dans le parc de son quartier, il rencontre Hélène, une fille de son école. Quelques semaines plus tard, il la retrouve. C’est la rentrée scolaire. Cette année, ils sont dans la même classe. La fillette multiplie les occasions pour pouvoir passer un peu de temps avec lui : un spectacle en plein-ait, une collection d’autocollants à regarder, une chanson à écouter… Paul se plaît avec elle mais il ne voit pas qu’elle a le béguin, trop pris par sa passion pour le dessin. Depuis qu’il a lu un ouvrage réalisé par Jijé et Franquin (« Comment devenir créateur de bande dessinée »), Paul n’a plus qu’une idée en tête : mettre tout en œuvre pour devenir auteur de bande dessinée. Un second événement va amener l’esprit de Paul à vagabonder ailleurs.

En effet, lors d’une sortie dominicale à l’église, il va croiser Patrick, un vieil ami. Ce dernier lui parle de son engagement avec les scouts, de la bonne ambiance des réunions hebdomadaires du vendredi, du plaisir à vivre les séjours organisés par les adultes qui encadrent les louveteaux. La curiosité pousse Paul jusqu’à aller espionner l’une de ces réunions du vendredi soir et à faire la connaissance d’un des encadrants. Paul rejoints les scouts peu de temps après.

Septième album de la série « Paul » que je ne connais encore que partiellement, « Paul au parc » revient sur la période dorée de l’enfance. Alors que le personnage principal s’apprête à rentrer dans l’âge plus tumultueux de l’adolescence, Paul a ici l’occasion de vivre ses premières expériences en dehors du cocon familial. En demandant à rejoindre les louveteaux, c’est tout un code de l’honneur qu’il revendique, un état d’esprit dans lequel il se reconnait. La camaraderie et la solidarité qui unissent les jeunes scouts vont l’aider à prendre de l’assurance, à gagner en confiance.

On le sait maintenant depuis un moment, Paul est l’alter ego fictif de son auteur Michel Rabagliati. Ce dernier y met un peu de lui (son vécu, sa propre expérience), un peu de ce qu’il a entendu en laissant trainer ses oreilles dans différents cercles amicaux et un peu d’imagination aussi. Le personnage de Paul se trouve donc à la croisée de plusieurs routes, Michel Rabagliati le fait d’ailleurs évoluer dans un univers réalistes. Chaque album est l’occasion de vivre le quotidien (somme toute assez banal) d’un individu qui sera tantôt adulte (« Paul à la campagne »), tantôt enfant (« Paul au parc ») ou jeune adulte (« Paul en appartement »)… Le fil rouge est composé de toutes ces petites choses qui font le sel de la vie : les amis, les projets, la famille, les déceptions, les émotions… Chaque lecteur, quel que soit son âge, sa profession, sa situation (etc) peut retrouver en Paul une bribe de lui-même. La somme des petites anecdotes que contiennent les « Paul » donnent naissance à un récit à la fois tendre et amusé. On lit ainsi une tranche de vie qui surprend par son côté chaleureux et familier.

Michel Rabagliati ne se contente pas de décrire l’environnement immédiat de son personnage. Il ouvre ainsi sa narration à la cellule familiale dans laquelle il a grandi (une cohabitation atypique entre ses parents et la famille de son père) et le contexte social dans lequel se déroule cette tranche de vie. Concernant cet album, le lecteur a ainsi l’occasion de découvrir un regard sur l’actualité de l’époque (pour cet album, il s’agit en l’occurrence des actions du FLQ).

PictoOKJe me rappelle encore la première fois que j’ai lu un album de Paul (« Paul en appartement »). A l’époque, j’avais eu l’occasion de lire divers avis dithyrambiques sur différents albums de la série. Tout me poussait à découvrir l’univers à mon tour, d’autant que David n’avait de cesse de me recommander chaudement certains titres. J’avais donc des attentes importantes à l’égard de cette première lecture. Malheureusement, face à l’histoire que j’ai découvert, à son côté très banal ressemblant souvent à quelques chose que j’aurais pu vivre moi-même, sans paillettes, sans froufrous… quelque chose de très « plat » au demeurant, j’étais sortie dubitative de ma lecture avec cette question criante : qu’est-ce que les lecteurs peuvent bien trouver d’intéressant dans les albums de la série ?? Alors, lorsque La Pastèque a réédité le premier tome pour fêter les quinze ans de la série, j’ai voulu « donner une seconde chance » à ce personnage dont de nombreux lecteurs ont vanté les mérites. C’est là, durant la lecture de « Paul à la campagne », que je me suis attachée à ce jeune homme. Touchant de simplicité, émouvant à certains moments, naïf et curieux de la vie, une figure profondément humaniste… j’ai compris ce que d’autres lecteurs lui trouvaient. C’est donc tout naturellement que j’ai découvert « Paul dans le Nord » dès sa sortie et que j’ai cette curiosité de poursuivre ma lecture, connaître davantage cet univers, les liens qui unissent les uns et les autres, ramasser les petits cailloux déposés dans un album… comme des indices que l’on retrouvera forcément dans un autre tome de la série.

A lire également : un portrait chinois de Michel Rabagliati et la chronique associée à cette interview (site du magazine « La presse »).

Et je remercie Kikine qui m’a offert cet album. J’ai mis un peu de temps pour lire ce « Paul » mais tu vois, le plaisir est au rendez-vous ! J’en ai profité pour relire ta chronique et je partage complètement ton ressenti. Merci !

Paul

Tome 7 : Paul au parc

Série en cours

Editeur : La Pastèque

Dessinateur / Scénariste : Michel RABAGLIATI

Dépôt légal : octobre 2011

ISBN : 978-2-923841-05-2

Bulles bulles bulles…

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Paul, tome 7 – Rabagliati © La Pastèque – 2011

Auteur : Mo'

Chroniques BD sur https://chezmo.wordpress.com/

14 réflexions sur « Paul au parc (Rabagliati) »

  1. jamais lu, il fo que je trouve cette série en médiathèque, ça m’intrigue drôlement 😉
    merci demoiselle
    et un joli lundi glaglagla !
    mille bises ❤

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    1. M’est avis que toute bonne médiathèque qui se respecte a cette série. Maintenant, tu peux piocher au hasard dans les tomes, ils ne respectent aucune chronologie particulière dans la vie du personnage. Pour le moment, il n’y a que pour « Paul en appartement » que j’ai fait la moue que j’avais trouvé plan-plan. Mais maintenant que j’ai bien accroché avec le personnage, ça mériterait une petite relecture ^^

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      1. ce scandale, ai pas trouvé samedi en médiathèque, retourner farfouiller pendant les vacances ! tu m’as donné envie, il faut que je jettes des yeux dessus 😉
        bisous copine ❤

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        1. « Pas trouvé en médiathèque »… mmh… mal cherché tu as 😛 Si « Paul » n’est pas en médiathèque, je veux bien devenir nonne terroriste :mrgreen:

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  2. J’aime tous les albums de Paul ! D’ailleurs, jai commencé « Paul dans le nord » hier soir 🙂 Après en avoir lu la moitié environ, je peux dire que j’aime encore et toujours ! Je te recommande particulièrement mes 3 préférés : Paul à Québec, Paul a un travail d’été et Paul à la pêche.

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    1. 😆 La série compte 8 tomes, j’en ai lu 4 et les trois que tu me conseilles font partie de ceux qui me restent à lire. Fort réjouissant tout cela !! 😀 😉

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  3. Ce doit être le seul de la série que je n’ai pas lu (avec Paul dans le Nord qui vient d’arriver sur mes étagères). Et comme tu le sais je pense, Paul à Québec reste de très loin mon préféré 😉

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    1. Alors autant au premier tome, j’étais bien en peine d’écrire une chronique après ma lecture. Autant maintenant, j’ai bien du mal à être concise 🙂

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    1. Il n’y a pas de raison que tu ne puisses pas la découvrir à ton tour. Je crois que maintenant, elle a une belle place sur les rayons des bibliothèques et des librairie 😉

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